contre l’oubli

 

 

 

si ça continue comme ça, elle va mourir – mais s’abrutir de publications n’arrange rien non plus – non mais la maison[s]témoin continue : l’agent porte son max, deuxième vax

(non c’est rien, c’est ma rue) l’agent attend la venue de quelqu’un, un couple semble-t-il

adapté de Moravia (j’ai vaguement le sentiment de voir là un peu de Kundera) – c’est déjà là – je me demande si le mépris qu’éprouve Camille pour Paul (Javal tous les deux) (Bardot pour Piccoli) n’est pas emprunt de quelque chose comme un sentiment qu’elle ourdirait à son propre endroit – cependant et malgré tout, c’est par sa sculpturale présence (dit-on) que la production du film a pu être opérée (les producteurs (donc co) Georges de Beauregard, Carlo Ponti et Joseph Levine : je te mets une image de Carlo Ponti, juste pour le fun (avec Sophia, Cannes, 1959 : voilà neuf ans qu’ils sont époux, elle est toujours parmi nous (elle est de 34) lui a tiré sa révérence en 2007, à 94 printemps quand même)

(au premier plan, évidemment : il (co)produira le Mépris en 63) (je ne pense pas qu’on ait proposé le rôle à Sophia Loren – mais qui sait ?) sur la terre comme au ciel, l’agent a-t-il besoin de vacances et de grands espaces ?

(dronatique sans doute : Chausey archipel, au presque milieu de l’image fond : le Cotentin) dans la rue (je vais aller au cinéma, t’inquiète)

je passe et je marche

(il en existe,des rues de ce toponyme, à Blois, Caen, Saint-Germain-la-Forêt, Bourges et bien d’autres encore) l’agent ronge son frein, plus ou moins – il regarde le rond point, le lotissement, l’herbe (aujourd’hui, on enlève les masques, on s’accoude au comptoir, on se demande pardon dans les cinémas – tout est vivant ? de nouveau ?) (rien n’a changé, cette course est toujours aussi inutile et vaine) il y a celui-là aussi, juste là

l’agent ne fume pas, ou plus – l’agent a cessé par volonté de garder quelque chose comme une bonne santé (il y a un peu plus d’un an, pour la même raison, le monde de ce côté-ci du capitalisme a jeté sa dignité aux ordures et laissé inhumer ses morts dans la plus stupide solitude) (on en a pleuré – on n’a rien osé dire, faire ou crier… on applaudissait les soignants à huit heures – on tentait de ne pas se contaminer, on faisait des gestes barrières et on comptait on comptait on comptait) (hier, dit le compteur, vingt-huit morts) je repose ici deux images d’amis inconnus qui sont partis ces jours-ci

salut Raymond

salut Josep

pour ne pas oublier

Une réflexion sur « contre l’oubli »

  1. lu, aimé, salue les deux derniers (et pas touche à Sophia 🙂
    mais pas capable de commenter

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