d’un voyage à l’autre #5

 

 

 

ça s’est interrompu – et voilà que ça a repris (S. va beaucoup mieux, crois-je possible de croire) – il y a dans le dossier « image » un peu trop de documents, je m’en vais le vider – d’autant que pour l’Air Nu, je commence une nouvelle rubrique intitulée « Ville et cinéma » qui va me prendre un peu du temps qui me reste – dans les moments de presse, il faudra faire attention et preuve de patience – (un entretien à monter pour la petite fabrique du livre aussi, enfin, il y a des choses sur le feu)

commençons par cet arbre abattu, une série en cours qui a pour nom « souche Corentin » que je croise en allant travailler – c’est une image du robot – mais elle ne correspond pas aux voyages d’Olivier Hodasava – je la pose ici à titre de marqueur : le monde va son chemin (à Rouen, à Pantin dans l’école Méhul ce samedi 21septembre, à Washington où on espère que la loi va foutre dehors ce menteur truqueur voleur raciste homophobe et j’en passe à la tête de l’État, à Londres où cet autre du même acabit fait semblant de croire qu’il va tenir ses fausses promesses…)

(on ne la présente pas mais elle fut grugée) – continuons voulez-vous continuons

c’est sûrement l’été mais c’est une station de sports d’hiver – on nage – on se protège du soleil – on nous informe que le niveau des eaux monte, que la civilisation actuelle (kézako ?)  va vers sa perte en 2050 (on aime les comptes ronds) mais les affaires continuent (business as usual comme ils aiment à dire)

lui est mort mais pas elle – en Arabie recueillie sur son lit de millions de dollars : charmante – les images ne mentent que parfois et encore : admirable le partage du pied de poule carrés noirs et blancs etc. hein… –

(ce doit être en Irlande je crois bien – le flou a gagné les roses, c’est une horreur mais peu importe : nous en sommes les auteurs) –  il n’y a pas de quoi s’offusquer

on répare (wabi sabi) partout (ici c’est dans le Dakota) c’est dehors, on garde un oeil, on refixe, mourir pourquoi faire ?

on met des gens et ça vous a tout de suite une autre esthétique pas vrai ? (elle, Megan Rapinoe, équipe de football des US qui refuse d’aller saluer le peroxydé machiste et homophobe, elle, je l’aime bien) – une espèce de journal – je fais défiler les images

tu te souviens, le changement de direction au CNC ? concussion, renvoi d’ascenseur, non les affaires continuent – ils ont changé de locaux, sont boulevard Raspail à présent, un certain Boutonnat préside…- rapport de cause à effet, qu’en savoir ? – et tant qu’elles continuent, pourquoi s’en faire ? préparons plutôt l’échéance prochaine –  je dispose aussi d’images de cinéma, je les range dans un coin à part – le truc est encombré, c’est à ne pas croire- faut que je range, mais je suis malade, il est 5h10 et je ne dort plus depuis une heure – je vais fatiguer, mais je travaille, j’y travaille

j’avance je ne sais vers où – ma fièvre monte, mes bronches s’enferrent, je tousse, un thé, un café, quelque chose ?

ça se passe à Dublin, le pont a été baptisé Samuel « bon qu’à ça » Beckett (j’ajoute évidemment des guillemets – une rue, un pont, un édifice à son nom, quelle reconnaissance…) (que de son vivant il ait crevé de faim n’est pas le sujet) (d’ailleurs,il n’y a pas de sujet)

(en dédicace spéciale à  Elisabeth Legros-Chapuis – la photo est d’elle je pense) (moi je serai plutôt celui qui nage, là, bord cadre en bas à gauche) (j’aime nager)

un type attend (c’est en Angleterre, Manchester quelque chose)

ici (Charleroi, en haut : la Sambre) du linge sèche,voitures indifférentes, trains bientôt dans son fracas

quelques fleurs rouges (de Waterloo, Iowa) pour saluer Sharon Tate (on a vu le film de Tarentino – performance d’acteurs, certes, mais misogynie assez grave j’ai trouvé)

pour finir, Fatoumata Diawara aux Vieilles Charrues avec Mathieu Chédid (parce que le monde recèle des merveilles – quand même)

Avec son meilleur souvenir

Le dernier jour des vacances, presque un pied déjà dans le bateau pour le continent, j’ai écrit une carte postale, collé un joli timbre et mis l’adresse de la maison-témoin. J’ai hésité au bord de la boite à lettres (celle par où on expédie et non l’inverse) : fallait-il indiquer un nom avant l’adresse, et lequel ? Qui serait là quand la carte arriverait ? Personne, probablement. Qui la récupérerait quinze jours après, parmi les avis de passage des petits Savoyards et les publicités tonitruantes des supermarchés ? Elle se perdrait, peut-être. J’ai juste écrit « Maison Témoin », comme ça. Était-ce tellement important, après tout, que je vienne par ce bout de carton illustré (petites barques blanches sur une mer bleue, fond de ciel bleu) dire aux gens qui ne sont pas dans la maison-témoin que non, je n’y suis pas non plus ? Entre temps, le temps (toujours lui) a grignoté le délai que je m’étais accordé ; la sirène du bateau a retenti, il allait partir sans moi. Peut-être que le facteur penserait qu’il s’agit d’une personne, prénom Maison, nom de famille Témoin. Ou pas.

ces choses-là

 

 

il s’agit d’une chronique (c’est à dire que le temps (qui, certes, ne fait rien à l’affaire) prend part à ce qui est ici raconté) : jamais je n’avais vu ce film – c’est une erreur que je rattrape – il  en serait ainsi sans doute quelques centaines…

Peu importe, nous ne sommes pas tenus à l’exhaustivité – ici on parle de ce qui arrive et de ce qu’on aime – voilà tout – on peut aussi agonir ce n’est pas interdit – c’est (un peu) du temps de perdu et on n’en a pas tant que ça – et plus ça ira, moins on en aura – sans doute mais à nouveau peu importe :  ici le numéro 165 – je l’aime beaucoup – si je me souviens, quand tout fut dans la boite (juin 1969) je me préparai à entamer ma vie professionnelle – j’avais d’autres choses en tête – à goodyear pour deux mois, puis quatre ans de plus jusqu’au bac – double terminale – les femmes ? l’amour ? les voitures ? – non, c’est un beau moment d’alors…

 

 

Il y a les choses :

  • des chemises qu’elle (Hélène) achète pour lui (Pierre) un cadeau – trois longueurs de manche, oui;
  • la commode adjugée à 1800 qu’il (Pierre) emporte lors d’une vente aux enchères à la Rochelle (elle (Hélène) la voulait peut-être);
  • les cigarettes, la prochaine allumée à la cendre de la précédente;
  • la lettre qu’il (Pierre) écrit (à Hélène) dans le début de la deuxième journée, un bout de  table, le stylo, l’enveloppe (tout est là – c’est l’image d’entrée de billet – elle est fausse); la poste, le téléphone et le message (j’ai adoré le message « viens immédiatement » : j’adore – c’est que c’est ça, l’amour c’est immédiat, c’est tout de suite et on ne discute pas : on est);
  • les voitures (« monte dans ton Alfa, Roméo » disait – peut-être bien – la  (fo) bébé méprisante à ce Jack producteur Palance): l’Alfa Giulietta (Massina ?) de Pierre, la mini Cooper de l’amie d’Hélène, la bétaillère (qui cale) de l’éleveur de cochons (Bobby Lapointe), le conducteur du poids lourd qui bouche la route, les motos des gendarmes, l’ambulance DS break; la machine à écrire, les pommes croquées

(parfois, c’est quand même du lourd, certes), ainsi que les cerises

il y a le volet de la maison de l’île de Ré (fatalement), le bateau, le vélo

mais après

des choses, le verre de vin qui se renverse, celui de whisky et d’autres encore…

Et puis il y a les grands rôles (les premiers disons) et les seconds – mais on s’en fout : enfin, non, mais on les traite de la même manière (c’est parce qu’on les aime) : c’est ça, le cinéma quand il est grand – bien fait – bon – il y a trois choses d’abord : l’histoire, puis l’histoire, puis l’histoire – c’est certain – mais après il y en a d’autres  : notamment les rôles, premiers deuxièmes énièmes – je suis assez désolé, je n’ai pas d’images de ceux-ci mais si, ici l’ami de Pierre (c’est Jean Bouise (il est de 29) qui interprète le rôle)

et Pierre c’est Michel Piccoli – il est de 25 : dans le film, il a quarante quatre ans – le réalisateur, Claude Sautet, en a un de plus – ce n’est pas pour s’identifier – il y a au générique – un peu comme toujours – Isabelle Sadoyan qui est la femme « dans la vie » de Jean Bouise)

ce sont deux journées de la vie de Pierre qui sont évoquées : il vit séparé de sa femme – Catherine (c’est Léa Massari (8 ans de moins que Piccoli), dans un rôle qu’on aimerait endosser) (parce que c’est le beau) (ce rôle, trop bien, trop vrai, trop humain – mais jamais trop : le cinéma, c’est ça : jamais trop) – il vit avec Hélène (Romy Schneider (13 ans de moins que Piccoli) – il a un fils Bertrand (Gérad Lartigau, 17 ans de moins que Piccoli) qui fabrique des objets qui ne servent pas à grand chose, il y a le père de Pierre qui vient le taper (100, 120 comme tu peux), les parents d’Hélène qu’on ne verra que peu, les auto-stoppeurs, la postière, la vendeuse, les médecins, les infirmiers, les gens partout – la course, la vie, les couleurs, les passages

Mais d’abord il y a le générique de début – une merveille à rebours – et ce plan formidable

c’est ainsi qu’il commence

se poursuit

et encore jusqu’à laisser la voiture de Pierre loin, si loin : un petit point qui s’efface…

J’ai pensé à ce mot du (wtf) locataire du moment du palais du faubourg saint-honoré pour qualifier l’Europe où lui-même se meut : « vieux continent de petits–bourgeois se sentant à l’abri dans le confort matériel » (*) (on cite ses sources) et qui, en effet lui va comme un gant avec sa bobonne peroxydé ainsi que celui de Washington, sa piscine, ses affidés et ses sicaires – le film date de mille neuf cent soixante dix, l’étriqué dans l’âme n’était même pas né…

Une merveille , pas une ride, sans doute – un cinéma magnifique, montage au cordeau, musique (Philippe Sarde) inoubliable, dialogues argentés (Jean-Loup Dabadie), les années soixante dix commencent…

(*) : revue NRF n°630, Paris mai 2018

 

 

Les Choses de la vie, un film de Claude Sautet.

 

 

 

rêve américain

 

 

C’est un peu l’histoire du rêve américain – c’est à dire que c’est rêvé par des américains (étazuniens, surtout) il y a à voir avec cet autre film  : en réalité, le scénario se compose de la même manière – le van est un des personnages mais loin d’être le principal – une camionnette qui transporte des personnes handicapées

d’un endroit à un autre d’une ville de province – on ne sait pas bien ce que ça peut être, la province des États-Unis mais c’est qu’il y a trop de capitales sans doute – je suppose – alors disons qu’on recommencerait comme « c’est l’histoire d’un type qui conduit une camionnette »

et ce serait suffisant (le type Vic, interprété par  Chris Galust). On appartient à l’histoire, et on la suit.  Il y a son grand-père gentil mais un peu fou, il y a la soeur de Vic aussi

il y a leur mère musicienne, qui donne (ce sera le soir) un concert dans son appartement, il y a les gens de l’établissement où vit le grand-père (l’une d’entre celles et ceux-ci est décédée, Lilya, il faut aller à son enterrement)

il y a les gens qu’il faut convoyer – une jeune femme assez obèse qui va chanter dans un concours « ‘Rock around the clock », une autre jeune fille handicapée

noire

qui doit aller quelque part, qui est évidemment comme tout le monde, en retard et puis d’autres encore – je ne sais plus exactement – mais arrive le neveu de la Lilya

qui est morte, qu’on va enterrer qui vient assister à l’enterrement – et tout ce beau monde est embarqué à cent à l’heure…

C’est un  peu le rêve américain – on aime cette nation, on vient d’ailleurs pour la plupart de Russie (les gens qui vivent dans le même immeuble que le grand-père) et on dispose d’une âme slave (je me souviens de cette chanson, je me souviens de Jacques Higelin qui la chantait, je me souviens) et donc on chante – on s’est trompé de tombe

tant pis on change et on chante, on chante et c’est l’hiver, il a neigé, il fait un froid de gueux, elle est enterrée, Lilya.  Le rêve américain, c’est aussi pas mal les Noirs – la famille de cette jeune fille (Tracy  dans le film, interprétée par Lauren »Lolo »Spencer)

qui a apporté à son boyfriend (son ami de coeur) un carton qu’il ne prendra pas et un cadeau d’anniversaire – un sabre japonais dans son étui – qu’il ne prendra pas non plus, cette jeune fille dont le frère fait partie d’un groupe de rap – ils chanteront un morceau a capella – il y a des gens qui travaillent et qui chantent

la jeune fille participe à son concours, on chante – des gens rient, des gens dansent…

C’est un peu comme on aimerait que soit le rêve américain : les choses s’arrangent toujours – un peu de bric ici, un peu de broc là – on déménagera pour le concert un canapé, à pied, loin, on s’assiéra dedans fumer une cigarette au bord de la route, il neige c’est bientôt la fin de l’après midi, on a été chercher les clés de l’appartement de Lilya, puisqu’elle est morte, il faut qu’on boive qu’on mange et qu’on chante – on ne peut pas, non impossible d’avoir les clés, non : son neveu charme la gardienne agent de sécurité, il lui parle gentiment, elle l’écoute finit par sourire – on va aller boire, tous ensemble – on va rire aussi

c’est vraiment le bazar

on partira ensuite, on s’en ira écouter le concert, on reviendra ici, là ailleurs – ce sera la nuit : chez la jeune fille noire, le groupe de jeunes gens rappeurs se sont fait prendre, ils sont au commissariat, il faut aller délivrer le frère, mille dollars, on les emprunte ici, on les trouvera là (la mère les a planqué dans le canapé,le canapé n’est plus là…)  et puis et puis une séquence endiablée

(en noir et blanc)

on se bat

on se bat – terrible séquence… L’Amérique (les États, plutôt)si elle était comme elle nous est montrée là, comme elle est et devrait être, c’est ainsi qu’on l’aimerait…

Je ne raconte pas tout, évidemment, les images sont fixes, le texte est ce qu’il est – mais dans tous les sens, partout, tout le temps, cet amour immodéré pour les gens,ce qu’ils sont simplement (il y a surtout – ça ouvre et ferme le film – ce dialogue où Vic ne dit rien, mais c’est un dialogue, avec un de ses amis – cigarette simples mots : for-mi-da-ble.

C’est la nuit

c’est l’hiver

il fait un froid de gueux, ce sont les rues d’une ville de province, parcourues à tombeau ouvert par une camionnette qui sert au transport des handicapés – un peu comme dans ce film, là, qui était tellement bien… Ici aussi, tellement bien, c’est la nuit, il fait froid, c’est un peu un rêve américain

 

Give me Liberty, un film (extra) de Kyrill Mikhanovski.

 

Ça c’est Paris (Dehors passant par le pont Royal)

 

 

j’étais dans le bus, j’allais vers je ne sais où – Pyramides probablement (le lieu où se produit  l’ « Accident de voiture » de Modiano) – il y a quelque chose dans les quartiers de Paris, certains (celui de la rue du Bac très prégnant pour moi – notamment parce que TNPPI y vivait et m’y avait trouvé l’une de mes premières adresses à Paris – 32 rue de Lille, 10 mètres carrés, je ne sais plus le loyer mais je me souviens du gros rat de l’escalier et de la folle du deuxième) (je lui portais fréquemment des roses)

c’était le 68 si je ne m’abuse – ça ne peut être que lui – et j’ai croisé ce garçon

derrière lui, des touristes, au fond de l’image le Grand Palais, la passerelle Léopold-Sédar-Senghor – sur laquelle ce boxeur a foutu sur la gueule aux flicards du petit cintré lors d’un des actes (le 8 – soit début janvier, voilà six mois) gilets jaunes – on n’oublie pas, c’est là, il se nommait Christophe Dettinger, je me demande s’il est en prison, je crois que non – mais ça c’est Paris – les quais, les prolos qui s’usent sur des vélos à porter à manger aux bourgeois qui s’engraissent et se maintiennent en forme dans les ateliers de fitness – il suffit

de passer le pont – passent les bateaux-mouche

Pont Royal, la Seine coule

peut-être désespérant quand même, malgré tout, le soleil, les touristes, le monde qui bouge – non, parfois ça ne me convient pas – les beaux quartiers et leurs chapeaux

dans le souterrain, un embouteillage, on attend, on transpire – il faisait chaud, tu te souviens, la semaine dernière ? ça n’arrêtait pas de nous bassiner avec ça, chaque émission de radio commençait par ça, la chaleur, on oublie le reste il fait trop chaud on ne parle que de ça –  non parfois ça ne me convient pas – mais en sortant les arbres des Tuileries

et sur le trottoir, rue Saint-Honoré, cette petite rose (que j’offre – outre aux lecteurs et trices – à TNPPI)

 

allez allez

en fait l’idée c’est de faire ce que l’on fait
avec plus ou moins de bonheur
plus ou moins de chance
plus ou moins de sérénité et de ténacité
plus ou moins de questionnements
sans oublier que nous ne sommes pas des îlots ou des gardiens de phare, faire c’est aussi regarder ce que font les autres avec plus ou moins de hardiesse, plus ou moins de vilenie, plus ou moins d’âpreté, plus ou moins de courage et/ou de cohérence
le faire des autres vient heurter s’engouffrer s’insinuer saupoudrer pénétrer notre faire à nous
et c’est ce qu’on garde de ces poudres de ces poteaux ou ces tenailles qui compte
par exemple j’ai lu cet homme qui dénonce ceux qui sont fiers de leur hideur
j’ai vu ces sit-in
ces armes maniées à la cow-boys
ces pelleteuses que des bras sans force repoussent, bras accablés
ces têtes hautes qui refusent de s’asseoir au fond du bus, qui refusent que les noyés se noient
faire, ce n’est pas difficile
faire, c’est impossible
c’est entre ces deux plateaux de la balance que son propre visage se sculpte en trois dimensions
et dans ce faire il y a aussi l’insu
ce qui survient et n’était pas prévu
parler de cinéma, ce n’est pas parler de cinéma, c’est parler des gens de comment ils vivent de comment ils sont vus de comment ils se voient de ce qui est proposé dans le faire
on peut se placer en vigie
on regarde ou on tourne les yeux
on fait comme ça nous chante
et parce qu’on fait ce qui nous chante ça sonnera toujours assez juste
(l’idée)
parce que les idées, ce ne sont pas des concepts, ce sont des corps
les rêves de piscines vides n’existent pas
ou bien c’est que les boutiquiers ont gagné ?
les boutiquiers à cols blancs dont les suv possèdent un pare-chocs anti rhinocéros en centre-ville ?
non les rêves de piscines vides n’existent pas
hop
inutiles
et déjà envolés
allez allez, ne traîne pas dit la voix, tout va bien

d’un voyage à l’autre #4

 

 

 

 

(cette espèce de point d’honneur à toujours disposer en bas de l’image comme la signature de ce grand frère castrateur peut-être, violent, brutal, désobligeant, ses milliards et milliards de dollars US alors que d’autres se tordent de faim, de maladie, ou de blessures me donne pas mal envie de gerber – mais c’est ainsi que les choses se passent) (en entrée de billet, Cologne mais sans son eau)

 

Hier il fallait bien recommencer, la saisie, le travail, les ennuis, les problèmes à résoudre et les solutions à trouver, ça ne va pas bien – à ce niveau, ça va même très mal – mais c’est égal, ça va aller – les impôts, les comptes, la liquidation – j’en passe – il fait beau on crève de chaud – bientôt les vacances – fin août on en reparlera – d’ici là on fera des travaux dans la maison – ici, le monde change, je me demande dans quel lotissement se trouve cette maison, auprès de quelle ville, à quelle destination sont promises ces chambres, ce salon – les images sont assez fréquemment dehors, allons voir

c’est à Cincinnati aux US (les exactions du peroxydé – demain six juin, il vient fêter ça sur les plages du débarquement où la mer était rouge des membres têtes torses abdomens viscères yeux humains et mâles flottant dans le bruit infernal de la guerre – ici c’est en Russie (ça change, hein)

(Madagan, quelque part au Caucase – au fond, la mer est gelée) – il y aura des photos de plage – on aime à se sortir de la ville – des campagnes, des rues – c’est un voyage étrange, en semaine quotidien – je suis (de suivre d’abord – et d’être ensuite), c’est une assez bizarre affaire mais laissons la réflexivité et parlons d’autre chose

la cathédrale de Coventry, peu de monde mais le cadrage y fait – on abandonne les lieux de culte – pas tout à fait

c’est à Grozny (Tchétchénie) (je ne sais pas, la guerre, les attentats, les morts, et la brillance surréelle de ces coupoles) ici celles d’Istra (c’est vers Moscou)

(je ne sais toujours pas les tatouages ni les armes ni la force brutale), je préférerais oublier, tu sais – passons – on ne passe pas – ça ne passe pas – les images, c’est pour oublier – j’aime ici cet homme en Thaïlande ou quelque chose  (il n’en faudrait mettre que des belles, mais comment faire?)

il regarde l’eau qui fond en vagues – j’en ai un paquet : de loin (peut-être déjà posée)

de plus près ensuite

puis encore

à nouveau

puis ectoplasme en forme de simple tête en piscine

la force de la technique – des vagues, roulez roulez

l’océan, la mer, l’eau seraient-elles semblables partout sur cette planète (fut-elle bleue) ? je n’avais alors que peu d’années – je me souviens

si loin dans l’espace et le temps

et puis les gens – beaucoup – on attend (vers Astrakhan, l’autobus)

on regarde (Géorgie)

on pose (Russie, je ne sais plus mais ce sont des héros)

on se dépêche (porte d’Orléans)

ou on attend encore (à Montevideo)

ou ici (faubourg de Londres)

passent les jours et passent les semaines disait le poète (quelque part, en Corée)

le fil de l’histoire – en Italie, les amazones (turpitudes…) faubourg de Rome

ou de Milan (ou d’ailleurs)

c’était le soleil (et ses ombres portées), voici la neige

la Sibérie orientale l’hiver, puis l’été

encore une de loin (Mâcon, aux USA)

ce sont de telles énormités – décroissance consommation surpopulation famines guerres des images des images – il en est encore ici des citrouilles

mais c’en est assez, terminons-en des voyages, il est temps de rester à l’endroit, calmement tranquillement sereinement – image de cette ville, avant le quinze du mois d’avril – ce que cache la forêt…

Coin Monge-Bernardins

 

 

 

C’est une affaire qui fait le coin de la rue Monge (en son bas, avant la place Maubert) et de celle des Bernardins. Bois au détail et outillage, petite quincaillerie (et grosse sans doute probablement s’il le fallait), un commerce de la rive gauche (à six pas, l’ex-emprise de l’école polytechnique, à douze la faculté alors dite de Paris six Pierre et Marie Curie, entre autres, dite aussi Jussieu aujourd’hui UPMC ou (wtf?) Paris Sorbonne) (on ne sait plus on change d’intitulé afin que les classes moyennes, trop nombreuse à présent, s’y perdent). Trivialement, on dirait que le magasin fait partie de la famille (est un personnage à part entière du film : on ne va pas aller par là). Ici, le voici il y a onze ans

C’est là que ça se passe (le film est un documentaire : il se passe disons quatre vingt quinze pour cent du temps à l’intérieur de l’officine) (c’est un procédé qu’on peut apprécier). Seulement, le lieu est habité : il s’agit d’une entreprise (ici le gérant

). On boucle les fins de mois avec difficultés, de plus en plus. On travaille : un peu les mêmes employés depuis quatre vingt deux (au siècle dernier, y’a tonton qui arrive au pouvoir : il se peut qu’on se range – celui qui tient la caméra est né quatre ans plus tôt – 78 – on ne sait s’il a frères et/ou soeurs – on ne sait s’il y a une mère – on ne connaît pas bien la famille – on s’en fiche à peine – elle est remplacée par les employés, du moins dans ce décor-ci) ici le patron avec Zohra

dès le début du film, elle apporte des pâtisseries, des makrouds (ce qui fait que les choses se resserrent : le deuxième prénom de ma mère, les pâtisseries ourdies par sa soeur – on se retrouve, je m’y retrouve) (le sucre, c’est la douceur) le magasin, il y a dix ans de ça

on y vend des clous, des vis, du bois à la coupe et à la demande – le bois, c’est quelque chose, le servant de ce matériel est portugais, se nomme José, le voici ici qui sourit

ils’agit d’une petite entreprise (« un abri, un parfait abri ») (sur le registre, José est le deuxième nom sur 30 employés – le premier c’est monsieur Jean) qui faisait vivre ce petit monde-là, mais le temps passe; tu sais bien, il y a aussi je crois bien qu’il vient de l’océan indien, quelque part (on s’en fout complètement, on travaille, on s’entraide, on fait avancer le truc) pour moi il s’appelle Mangala et il pleure un peu

comme José tout à l’heure, comme Zohra sans doute, et comme pas mal de clients – c’est que la boutique va s’arrêter (là c’est en 2014

) juste en face, Saint Nicolas du Chardonnet (hips!), l’une des églises les plus pieuses de Paris et de tout l’univers –  Dieu merci, on n’en voit personne – par contre, deux petits jeunes juifs viennent fourguer leur propagande tous les vendredi après-midi – on ne les a pas à l’image, peu importe, ici le patron, donc à nouveau

c’est au sous-sol, il se peut que le magasin soit fermé, on discute, alors soixante huit, et les années suivantes, et la gauche prolétarienne, et l’assassinat de Pierre Overney ? – où en étions-nous ? oui,voilà, dans le sous-sol,  et bientôt, il ne sera plus question de vendre quoi que ce soit ici

cette image date de 2015 (dit le robot), c’est à peu près la date où le chantier du film a commencé – le fils de Jean s’est emparé d’une caméra, a commencé de filmer, a montré quelques rushs à une amie productrice, elle lui indique d’aller se former un peu, il fonce à Lussas (école de cinéma, il n’y a pas que la Femis ou Le Fresnoy dans la vie) (ou Vaugirard/Bry-sur-Marne) (ou la fac) tourne, et encore

juillet 2015 – rien ne change, tout se transforme – on tourne, on interroge, les gens passent, les gens tant de gens, les amis

ça n’a rien de tellement triste, c’est juste le mouvement du monde, on arrête, ça va bien, ça suffit – les clients sont malheureux, car ici on pouvait parler, on pouvait rire ou se plaindre – on ferme (là, en 2016)

« dépêchez-vous messieurs on va fermer » chantait Pierre Vassiliu, un temps où l’idéal existait – voulez-vous savoir ce que c’est qu’un type bien ?

José emporte son établi, ses morceaux de bois, Mangala ne sait pas s’il retrouvera une ambiance semblable parce que « le travail peu importe, on peut faire n’importe quoi, comme travail, l’important c’est avec qui on le fait » – compter un peu beaucoup : son premier franc, c’est ici qu’il l’a gagné, il ne l’oubliera pas – céder à un épicier et s’en aller

trente ans d’une vie, s’en aller – liquidation totale, stock bazardé, dernier verre entre amis, un film qui restera pour que ça ne disparaisse pas trop vite – un type bien, un commerce de proximité comme on dit de nos jours, allez on ferme – ça ne fait rien, on s’en va – un peu de la vie, un peu de la joie de vivre – nos quartiers meurent, bientôt  : alors faites en sorte qu’ils revivent, vous autres, jeunesses et passionnés – on s’en va – et les affaires reprennent

 

68, mon père et les clous, un (magnifique) film documentaire de Samuel Bigiaoui.

les couleurs de Douchanbé

 

D’un voyage à l’autre #4 : espèce de série inspirée disons des voyages effectués par O.Hodasava sur son site Dreamlands virtual tour.

 

Douchanbé, c’est une localité du Tadjikistan – c’en est même la capitale – (ou Dushanbé) – Asie centrale, ex-union des républiques socialistes soviétiques – en gros c’est là

 

c’est pour qu’on se repère (en vert) – les billets de Dreamlands virtual tour sont, depuis quelque jours, orientés Asie Douchanbé pourquoi pas – on parle aujourd’hui de ce que d’autres pourraient voir là-bas – je suis coutumier du fait  (il s’agit de la quatrième recension des diverses recherches que j’entreprends le matin, vers sept heures trente quelque chose) (en semaine) – on aura ici, oules 3 premiers billets de cette affaire – en vrai c’est donc la capitale (je croyais que c’était Tachkent mais je me trompais – c’est celle du voisin, l’Ouzbékistan) (il s’agit d’un pays sans mer) l’hiver il y fait froid – la voiture robot n’y passe évidemment pas – le capitalisme a ses propres fantasmes comme on sait – ce sont donc des images réalisées par quelques personnes j’imagine – je ne sais pas lire l’alphabet tadjik (j’imagine qu’elles et ils parlent tadjik) (un peu comme le russe je suppose – j’en sais rien) – il y en a du reste un bon paquet de ces images réalisées par un gonze qui va en vélo (ou une gonzesse, j’en sais rien non plus) (quoique le vélo, comme on le voit là, gauche cadre, soit plutôt marqué masculin – bof mais quand même)

quatorze images donc de ce lieu (ici réparer son vélo), de ce que j’en ai plus ou moins retenu – il y a des couleurs surtout – et peut-être comme toujours, je n’irais jamais là-bas – le peut-être est quasiment certain – qui peut dire ? je n’ai pas le temps, j’ai des trucs à faire – on ne va pas non plus mourir tout de suite – avançons, voulez-vous ? ce qui est sur le mur d’une salle de sport (pas mal de salle de sports muscu truc à la con mais peu importe – l’âme slave le corps quelque chose ? peut-être bien – en tout cas ceci

un mec un vrai (à pleurer ? peut-être, qui sait ?) – se faire couper les cheveux (traitement d’image du coiffeur et non de l’auteur du billet)

(c’est moi, ou ça vous a quelque chose de semblable ?) ( c’est moi, certes) c’était l’intérieur, passons au patio

(je ne connais pas signification de ce signe droite cadre, petit doigt levé (tant que ce n’est pas le majeur) quelque chose de la couleur – entrez, par ici (ils’agit d’un autre restaurant)

une espèce de carnet de voyage, un passage dans le temps et l’espace – je passe, je m’en vais – c’est imaginaire, c’est collaboratif, c’est enrichissant – j’avance, je mets un disque d’Amalia et puis je continue –

remarquable, sans doute – jardins, rues, chemins, je ne m’attarde pas, je me suis donné une heure avant de reprendre la saisie – j’aime voyager

locomotive à vapeur, char d’assaut pour la victoire finale de l’étoile rouge

il y a une flopée d’images de machin (le chef, le leader maximo, le fürher, que sais-je ? mais j’en mets pas, tu m’excuseras), il y a de la neige et des enfants des jeunes gens

le monde comme il va, mais surtout des couleurs, j’ai aimé, à Duchanbé, les couleurs, les verts de ces murs des arbres de la haie de l’auto

(sous son drap on ne la reconnaît pas, l’arbre cache l’écusson) (une Lada peut-être bien) – les couleurs, ce vert pastel, cet or, ce bleu

celles de cet homme assis en gris comme s’il ne voulait pas être dans l’image, le rouge du mur, la porte dans les jaunes, la veste  et le vert derrière la rampe blanche- qui sait ce qu’on prend en photo ? – le soleil sur le pavé bicolore

il en reste une, je ne sais plus, où se cache-t-elle ?

Ici la sculpture devant l’aéroport international – voici la dernière, au revoir, adieu à bientôt (c’est l’opéra Ayni et presque le monde est déjà parti…) (dans les rouges, fatalement

d’un voyage à l’autre #3

 

 

Je ne sais jamais bien où je vais – non plus que si je vais quelque part, évidemment – mais il arrive très souvent, parfois à la suite d’insomnie(s), que des images reviennent et s’ingénient à trouver une place quelque part – il en va de la poubelle, peut-être ?  du vide, du rangement du classement ? – je m’interroge parfois, le plus souvent je vais : comme ici. Il se peut que j’élucubre (c’est certainement le cas – mais il y a une maison (aussi) à faire vivre) – je ne cherche rien d’autre qu’à essayer de faire entendre quelque chose que je ne parviens pas très bien à déchiffrer – je reviendrai, je réécouterai, j’essayerai encore

promis

Pour le moment, il s’agit de continuer de tenter d’embellir le présent – on voyage avec ces images du robot, lesquelles sont issues de celles des voyages effectués dans le Dreamlands virtual tour – je ne crois pas qu’il y ait ici des contributions de cet auteur mais n’importe – en semaine (pendant le week-end, on fait autre chose) (encore que mais le trafic en tout cas est sensiblement inférieur, il me semble) (je ne distingue pas bien, et je ne cherche pas non plus quelque statistique que ce soit) le samedi est pris par les gilets jaunes et c’est sans doute tant mieux – avant-hier explosait une boulangerie dans Paris, une fuite de gaz, des morts, des blessés, quelque chose comme le réel qui rattrapait ce matin-là – ici ce qu’on en voit avec le robot, plus rien de tout cela n’existe (le coin Trévise/Sainte Cécile avant)

on comprend bien qu’il ne s’agit que d’un rêve – de quelque chose qui a existé, qui a été là – et ainsi, comme dans cette maison[s]témoin, croise-t-on des fantômes ou des êtres qui n’existent que projetés sur un écran – du moins est-ce la seule manière dont nous parvenons à en avoir une certaine connaissance. C’est sans doute (probablement, certainement qui sait) cette « certaine »-là qui serait à définir élaborer envisager (lui donner un visage, une existence) : mais nous croyons aux images et le réel ne nous rattrapera pas. Pourtant…

Ici, à Strasbourg, le 74 rue de Lazaret :

devant cette entrée (là où l’indique la flèche de la signalétique au sol pour les autos) on a tué un homme  (vingt huit ans, cinglé…), lequel venait de tirer dans la foule de ses congénères en plein centre ville…

Des lieux, des photos, des décors ?

Les faits  – mais la beauté cependant

ce qu’on aperçoit, cette ville dans le lointain, la brume de la mer de Marmara, c’est Istanbul (tu vois, c’est une si belle ville, un si beau paysage et il est saccagé par les exactions, la terreur menée par celui qui se prend pour un roi, un empereur ou quelque chose de son dieu, qui peut savoir ? – dans ces conditions, on préfère n’y pas voyager, cependant – on pense aux Kurdes, ces trois femmes de la rue Lafayette, tuées elles aussi) (brisons-là, cessons ces idées, ces faits, ces horreurs, s’il te plaît)

 

Hawaï, Sunset beach – un chien, des vagues, un surfeur toute la vie dans la mer bleue

ou des dauphins, au large du Brésil

est-ce une fête ? c’est à Curaçao, non loin des côtes vénézuéliennes

des centaines de bouées, des couleurs pour oublier – ici cette même côte de Curaçao, mais de nuit

une espèce de rêve plus ou moins frelaté – on avance sans savoir où on va, mais on avance – non, ce ne sont pas des jumeaux, c’est à Melbourne, non loin d’un Stadium

c’est là et c’est que ça a été comme disait l’autre (Roland Barthes) mais non, c’est une affaire entendue – ou plutôt vue : je n’avais pas dix ans, c’était les vacances

non loin du jet d’eau, le quai Gustave Ador – droite cadre, le bord de l’eau et la plage en herbe – la plage en herbe ? kézako ? une erreur, sans doute – il ne faisait pas si chaud, on entendait parfois les Compagnons de la chanson – soixante et un – autre chose, un homme âgé qui court au parc

tshirt jaune, plus rien ne veut rien dire ? Ou est-ce simplement une tournure de l’esprit, du quotidien, de l’actualité ? « Regarde bien, petit, regarde bien, sur la plaine, là-bas, à hauteur des roseaux, entre ciels et moulins, il y a un homme qui vient que je ne connais pas… » (le grand Jacques)

(c’est le Dniepr, ses méandres à Bykhaw-Быхаў) (difficile de traduire ce qu’on ne comprend pas) (bien sûr, aussi, toujours, la musique) on ne pose pas ce genre d’images sur les murs, décorer, embellir ?

une mappemonde dans les salon d’un hôtel, Etats Unis Boulder – ce genre de truc qui s’ouvre et dedans des bouteilles, de la glace, des verres : « un wiskey, monsieur Bond ? »

peut-être pas en avion – mais passons – mettons Margot D. (elle raconte l’histoire du militaire à Benoit Jacquot, je crois bien) (j’oublie – c’est sur le bureau, avec  les images du monde)

et les initiales brodées sur la pochette de FM (ça vous a un petit reflet « homme de gauche ») (je me trompe, c’est en maison[s]témoin)

le sourire, la grâce, le pouvoir, le Morvan ? tonton et les ortolans tu te souviens ?toute la vie – une gifle… – on avance, ou bien ?

ici le cimetière d’Olonne (et le livre de Jean-Christophe Bailly) là celui de Montparnasse

ne pas cesser et revoir Paris, un p’tit séjour d’un mois

au loin, la Défense – c’est embrouillé, mais il en va de ces billets comme du reste du temps, des images du monde : on les sélectionne, on les prend on les garde on les classe, et puis le temps s’est avancé – souvent, lors d’un achat d’importance (ou pas: une paire de pompes, une ceinture…), revient en mémoire cette question, affirmée sur le trottoir en sortant du magasin : « c’est peut-être la dernière fois qu’on en achète, qu’est-ce que t’en penses ? »

pas si sûr – ici le numéro 6 – on a déjà eu droit au 7 (licence to kill, certes) – une autre vue

à l’extrême ouest de l’Europe (à l’ouest de Ouessant, le phare du Creac’h), là

le pont sur les voies du chemin de fer de la gare de l’Est – rue La Fayette – continuons, finissons

la même plage qu’au début, deux surfeurs dont l’un nage – la mer bleue… – le tennis man de Shangaï

et le flic, sur le pont (Shangaï toujours)

et pour finir celui-ci qui attend que le feu passe au vert, pour lui, sur l’avenue Jean Jaurès

 

En entrée de billet, Gif-sur-Yvette et des roses (dedicated to Maryse Hache)