dispersion 19

 

 

(redite) cette série à l’existence mitigée, se place dans des conditions sociales de production que l’agent ne maîtrise pas – elle vient, passe, s’arrête et recommence comme une espèce de chanson lente, saudade morna blues ce que tu veux – un moment passe, les choses à faire attendent, les financières comme les autres, la santé comme la cuisine, vaguement quelque chose d’une certaine terreur vis à vis de ce monde-là, qu’elle essaye (en pure perte) de comprendre, discerner, distinguer – la mémoire, les sentiments – alliant la dispersion vis à vis du travail à mener à l’existence et la vie de cette maison  

 

il y avait Brigitte Fontaine qui chantait les zazous, non ? je ne sais plus exactement – l’un des batteurs les plus prolifiques de nos années

bonjour la pose (que la paix garde son âme) – étude de cas : ici la main baguée je crois bien

et celui-ci (dit l’gros nanar)

et le bijou

non, rien de plus. Une façon de se tenir

tu reconnais le pont Neuf en bas de l’image droite cadre ? – non loin du quai de Conti où vivait Modiano père, mère et fils –

pratiquement la même époque – la Floride – toujours Paris tu vois –

déjà posée ici, mais on ne s’en lasse pas – le rire oui et la dérision –

passent les vies – pourtant, ses idées ses amis ses pensées

deux fois de suite bizarrement (ici dans La Bandera (Julien Duvivier, 1935))

abject – tant pis, suivi d’une merveille caractérielle aussi mais qu’est-ce que ça peut faire ? le piano et elle, pour toujours pour elleplus contemporain? peut-être – et puis beaucoup de mal à lire ses écrits, notamment L’aveuglement mais j’aime son diminutif, Zé qu’on ne lui accolait peut-être pas – les mains aux hanches, j’adore

et enfin ce couple tellement  rangé calme doux – on ne dirait pas…

 

la série dispersion s’écrit et s’illustre ici 

 

 

dispersion quinze

 

 

 

des images il y en a partout – je veux dire dans cette maison (19 opérations) plus les dispersions (une bonne quinzaine) mais ça ne fait rien je les ai trouvées, je les pose – l’agent ne m’en voudra pas mais il y en aura partout

ici une écrivaine traductrice mais je n’ai jamais rien lu d’elle (ça viendra sûrement), elle m’est apparue

Agnès  Desarthe

(la chanson de Barbara, plutôt libidinale d’ailleurs, m’a toujours fait penser à Yvonne la femme du général – il n’y en a qu’un – mais c’était un autre temps, on y coupait les têtes) (si la photo est bonne)Françoise Dolto

la maman de Carlos – je l’adore – elle; lui moins mais pas mal quand même (je me souviens de lui dans le studio des Buttes Chaumont)Laurence de Monoghan et Jean-Claude Brialy

l’important, dans celle-ci, c’est le genou (pas vu le film, je reconnais,pourtant j’aime assez l’élégance du réalisateur – il portait un pseudonyme et nous  enseignait l’art du raccord, s’il sort à droite, il entre à gauche etc.)Sophia et Marcello

c’est de nos jours, ces temps-ci à cause de cette peste brune qui envahit tout (à Nice par exemple ces jours-ci) (mais le dire n’est-ce pas le faire exister plus ?) enfin ce couple-là, et cette espèce d’amour-là (mère fils sans doute, quelque chose) –

Diego Maradona

on y est presque (en voyant cette image, avoue qu’on ne peut que croire qu’il prend des trucs) (que la paix soit sur son âme) – ici c’est son prénom que j’aime, cette chanson aussi (Johnny et le fils Hamburger)

Ariane Mnouchkine

la fille de son père (sa profession, son apparition dans le dvd des producteurs,j’apprends qu’il a épousé Simone Renant, celle (formidable) du Quai des Orfèvres (Henri-Georges Clouzot,1947) (celle : je veux dire photographe) (je l’aimais tant tu sais) une femme formidable, Ariane

trois du même (comme Aznavour)

Michel Bouquet trois fois, ici avec Stéphane Audran, interprètes de « La femme infidèle »

plus une

continuons, veux-tu

Antonio Lobo Antunes

on s’en fout, c’est vrai, mais tout ça vient quand même d’un journal (le recours aux images) sa chemise, son pull, sa façon d’être rue de Verneuil, je me souviens (je ne cherche pas, je suis pressé) (par quoi, c’est bien autre chose) –  ces gens-là

Rock Hudson

surtout pour ses rôles dans les films de Douglas Sirk – l’un de mes favoris, mais j’en ai plein – et l’image est belle il me semble- il ne se ressemble d’ailleurs pas – que des portraits

Jean-Paul Sartre au comité Russell

JiPé jl’aime aussi beaucoup – non c’est égal, je pensais qu’elle aurait dû refuser, mais pourquoi faire ? Venger sa race disait-elle – femme, blanche, française. On salue, profondément

9 dispersion

 

 

 

 

 

amie lectrice, ami lecteur ces images, posées sans autre forme de procès que la joliesse des évocations (on reconnaît les gens : ce « on » pour le rédacteur, l’opérateur, le tourneur de pages et d’autres métiers encore comme dactylographe ou blogueur (dactylographe est un métier cité dans la charge de l’ami Léo Ferré qu’on trouvera  en lien), d’autres encore peut-être laissés à l’appréciation du lectorat) (ce ne sont aussi que des portraits) : elles sont cependant toutes appréciées de moi à un titre ou un autre (par exemple j’aime la sincérité de Janis Joplin, et les larmes de Doris Day) – un petit lexique en fin de billet vous indiquera les patronymes de ces acteurs de la maison, prenez-le comme un petit jeu – j’ai numéroté les diverses représentations à ce simple effet – bienvenue en cette énième galerie.

 

je me disais allant mon erre (sénatoriale, j’eusse aimé, je ne serais plus en proie à ces suées nocturnes concernant l’état financier de mon maigre budget) je me disais « des images c’est bien joli, mais à quoi ça peut bien servir, sinon au souvenir ? » Je me souviens de la Moreau (1)

je me souviens de ces temps passés (2)

– lui s’est jeté en bas de sa tour – quelle terrible fin – je me souviens (3)

du palais des Congrès (Paris, place de la porte Maillot, grand amphithéâtre de plus de 3700 places) où il dirigeait sa musique (et on entendait aussi, au loin dans les souvenirs encore neufs : (texte de Préface) : « Ravel avait dans la tête une tumeur qui lui suça d’un coup toute sa musique/Beethoven était sourd/Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok/Rutebeuf avait faim/Villon volait pour manger/Tout le monde s’en fout » – et aussi le « je t’aimais bien tu sais » qu’on peut lui adresser) (je me souviens d’Aznavour dans cette salle aussi bien) (4)

beaucoup le cinéma surtout (il n’y a pas que la couture, la peinture ou la musique dans la maison) – et le théâtre (5)

formidable Ariane (Alexandre et sa maison de production) (il y a des gens admirables, et durant ces mois passés, heureusement qu’on les entendît) (6)

formidable David Graeber trop tôt disparu – des goules, des fantômes, des spectres, des ombres qui reviennent (7)

Doris Day appelle son fils (dans L’homme qui en savait trop (Sir Alfred, 1952), on y voyait Daniel Gélin grimé en arabe et poignardé dans le dos) on rêve, on oublie (8)

casquette, lunettes, trompette (bouchée) – (9)

même flou on te reconnaît Idir, ton sourire (chapeau bas) (10)

songes, esprits, illusions – ces choses qui ne passent pas, ces êtres ces images ces plans – et pour finir Paris où toujours passe le 86 (11)

sur la rue des Écoles – ici sans doute en 1952, le film de René Clair (un petit rôle pour une de la famille Casadesus, Maryse) où Gérard Philipe jouait un malheureux musicien fauché – le joli monde

 

 

dispersion  une série des couloirs de la maison{s]témoin, pour ne pas oublier

 

1.Pierre Cardin, couturier; 2. Nicolas de Staël, peintre; 3. Léo Ferré musicien; 4. Henri Alekan, chef opérateur de cinéma, René Clément réalisateur de cinéma; 5. Ariane Mnouchkine, reine du théâtre; 6. David Graeber économiste; 7. Doris Day actrice de cinéma et chanteuse; (8) Miles Davis trompettiste bouché et musicien; (9) Idir chanteur magnifique;  (10) Giulietta Massina (formidable) actrice de cinéma; (11) carrefour rue des Écoles/rue Champollion, Paris 5 : un autre image, à peu près semblable (certes, le populaire y est maxé) mais en couleurs, prise de nos jours