Nettoyer

 

 

 

Ça va être les vacances – on va partir on va revenir – c’est l’important : on va se reposer, on va oublier un peu on va laisser passer les choses – ça ne va pas les changer, si elles doivent arriver, elles arriveront là-bas ici ailleurs – on va lire – prendre le temps de parler avec les autres, écouter ce qu’on a à dire, rire sûrement, s’étonner, poser des questions établir des réalités ou douter des illusions – il va faire beau – on va dans les Abruzzes, en orient d’Italie (ce pays malheureux gouverné par des chiens dont la pape lui-même – c’est pour dire – se défie) puis on passera de l’autre côté de la jambe – la géographie se mue en anatomie – passer les petites montagnes Apennins, tandis que les enfants passeront des jours entiers à Rome – ça ira, jambon pizza melon mozza basilic – ça ira – tomates salades – en attendant passer par le parc et poser ici quelques images qui me font souvenir des todolistes d’il y a quelques années – des images qu’on postait – c’est le matin, le mois d’Août, Paris au parc – petits métiers, nettoyeur jet à haute pression – faire du propre le matin avant l’arrivée des enfants des visiteurs des gens des vieux – tout ce monde-là

il ne fait plus chaud – il a fait mais là, c’est fini – les gens se promènent marchent

ou courent

en bas de la passerelle, une apparition – un nuage, un camion – au fond, à gauche l’hôtel de standing, à gauche la halle qui servait à garer le bétail bovin

au dessus la vague – on se hâte

on passe devant l’opérateur

 

(on va se gêner tiens) apparaît un peu dans la brume le servant du nuage le serveur de nuées

il fait beau – on va à l’expo (cheveux blancs obligent certainement – reliques dorés des saccages de tombes : il y a à voir et à photographier, le populaire s’y presse par centaines de milliers – le million !!! le million!!!) (je ris un peu jaune, je déteste ces raouts) (OSEF on nettoie)

on fait du propre, bruits brumes décors

on aperçoit de mieux en mieux le garçon (c’est un garçon)

il porte un gilet jaune (c’est le règlement, c’est contractuel : ne pas le porter serait probablement considéré (ou aurait été en d’autres temps ?) comme une faute grave lourde rédhibitoire : la porte ! – mais là, il le porte – avez-vous comme moi le sentiment que certains l’arborent de nos jours ? samedi prochain, tu sais quoi? acte 40… nous serons le 17 août – on ne lâchera pas)

bon, voilà qu’à nouveau il se cache – il y a quelque chose de jolie dans ces passages à vide, ces moments où la lumière joue avec l’eau, les gens passent s’amusent un peu – lui bosse…

moi j’avance, je me prépare

je change de route – je me cache : trop tôt

décadré

plan américain – la chance…

faire du propre – j’ai continué j’ai marché : au coin nord du théâtre, je ne l’avais jamais vu – mais il est normal que B2TS apparaisse ici aussi (chapeau melon moustache chaussures de cuir et costumes 3 pièces -je crois qu’il se trouve sur le mur de Saint-Louis aussi)

et à l’angle sur le mur de l’est du même théâtre – je ne sais, sépia un couple d’amis sûrement

au ciel des nuages

(tout à l’heure j’irai voir sans doute Perdrix, puis Nevada, puis d’autres choses encore)

À vous toutes et tous, que cet été vous soit doux

 

 

 

Décors de murs

 

 

 

On va en mettre un peu partout, histoire de convaincre les futurs acheteurs ou locataires, qui peut bien savoir ?, de cette maison (serait-elle témoin)  du bien fondé de la décoration contemporaine. Elle indique, en effet, un état des moeurs et des actes de ce pouvoir (comme on vote en fin de semaine – pendant le week-end, évidemment – voilà qui donne quelques pistes pour accomplir un devoir civique de plus en plus inepte (enfin, il me semble). Commençons par les fondamentaux (comme ils disent au foot)

c’est un bon début – viennent ensuite les tentatives d’éveil –

le point d’interrogation serait à proscrire – un remède à nos agacements

pour les plus jeunes, cette exhortation

un peu de rire pour nous détendre

le tout pourrait nous détendre, en effet, un tel pathétique provoque un sourire, mais le tragique, le drame l’horreur n’est jamais loin : c’est que la réalité nous rattrape

et ce sont les blessures (on n’a pas encore touché à la sacralité de la mort, mais on n’oublie pas Rémy Fraisse sur les lieux du barrage de Sivens, dont la construction inique a été abandonnée, ni Zineb Romdhane de Marseille, quatre vingts ans – et c’est bien une honte pour ce pays, non plus que l’ignoble saccage des cabanes de Notre-Dame-des-Landes)

et tant et tant de blessés, meurtris, handicapés aux vies déchirées, estropiés mutilés, pourquoi ?

pour rien, pour ne pas entendre, pour ne pas écouter et satisfaire des intérêts immondes – ne rien partager, ne rien donner –

garder la tête hors de l’eau, rire de l’enflure d’alors renouvelée aujourd’hui

continuer quand même à écouter de la musique, aller au cinéma ou au théâtre ou ailleurs, renouveler les émois et garder sa dignité

rire encore et malgré tout – image suivante : (c)Dominique Hasselmann)

et vivre, ce n’est qu’unis que nous gagnerons

que le printemps soit avec nous…

 

en entrée de billet, la lagune de Faro, au sud du Portugal – juste pour le plaisir