femme en guerre

 

 

Un film islandais (au vrai, islando-franco-ukrainien) – mais on aime les Islandais un peu comme on aime les Portugais pour leur 25 avril 1974 et leur révolution des oeillets, sans trop de sang, dont le déclenchement a eu lieu par la diffusion d’une chanson « Grandola, vila Morena » (écrite et mise en musique par Zeca Alfonso) une espèce d’hymne – et ici aussi, la musique joue un rôle dans l’image même (vraiment j’ai adoré).

Comédie, ou drame, admirable oui on s’en fout un peu : une femme est en guerre contre les ravages d’une usine d’aluminium. Elle se bat avec ses armes, et coupe le courant qui alimente l’usine (gauche cadre les étincelles qui font sauter les lignes)

et plus tard fera exploser un pylône convoyant l’électricité. Elle mène une lutte plutôt seule bien qu’elle trouve de l’aide auprès d’un présumé cousin qui lui prête par exemple une voiture (sur l’image, elle convoie des fleurs pour son cousin dans la voiture que celui-ci lui a prêtée une première fois (elle a caché au milieu de l’engrais – constitué de chiures de poules malodorantes –  les pains de semtex utilisés pour le dynamitage du pylône) (L’explosif est nommé d’après Semtín, une banlieue de Pardubice dans l’est de la Bohême. : j’adore ce genre de précision que nous apporte wikipédia)

: contrôle infructueux donc, par l’opération de l’engrais  naturel… Elle porte des fleurs à son présumé cousin, fait sauter le pylône, et se retrouve coincée malgré sa défense contre les drones de la police (elle porte là un masque en forme de Nelson Mandela) –

on ne nous donnera pas de recettes de cuisine pour manger sainement – tout ça devrait aller ensemble cependant – mais le film raconte une histoire d’entraide, salutaire et hors de nos frontières. On se souvient pourtant des démissions des banquiers véreux (il y a comme une espèce de lapalissade dans ce couple substantif qualificatif) et des politiques qui ne l’étaient pas moins il y a quelques temps dans ce pays, l’Islande donc. J’ai raconté l’histoire, mal, puisqu’il me reste une photo

notre héroïne dans un bains d’eau chaude propre à la régénérer avant d’être reconduite en ville par son (supposé) cousin (cachée sous des moutons…). Peu importe : il y a aussi un autre ami à elle, probablement assez espion, du ministère de l’intérieur si j’ai bien compris : à chacune de leur rencontre pour parler un peu de ses agissements à elle, ils isolent de concert leurs téléphones portables dans le freezer du réfrigérateur

mais ils ne mangent pas… Beaucoup de trouvailles de scénarios, tant et tant de choses encore – un choeur ukrainien, des enfants, des dessins, des animaux… – qui donnent au film tout un charme qui aide à supporter les avatars contemporains…

 

Woman at war, un film de Benedikt Erlingsson, avec au rôle principal (au vrai, double : vous verrez) Halldora Geirhardsdottir – formidablement drôle.