souvent quelques difficultés à nommer les choses – alors l’euphémisme – prends des détours – parle d’autre chose – il y avait tout au bout de la baie
on l’aperçoit à peine, un petit point blanc « à une heure » dirait je ne sais quel aviateur, tu le vois vladje ? il s’agit d’une maison de plage – cette nuit j’en ai rêvé, je suis allé voir – une année on avait été dans ce coin-là (j’y suis déjà allé) – il y avait sur le bord de cette même plage un restaurant-boite-de-nuit-bar-dancing et comme c’était ramadan, ça n’a pas cessé dès le coucher du soleil, musique à fond – cette plage
on la distingue un peu, presque au centre de l’image isolée – c’est un bois d’eucalyptus qui longe la mer, il y a là-bas aussi des ruines – la montagne au fond se nomme le cap Bon – on y va volontiers plus au crépuscule (ici sur la gauche, les lumières du dancing (ah oui, il y a du monde quand même)
) en passant le cap et regardant vers le nord-ouest, il y aura (outre le pêcheur) le Boukornine
tout ce qu’on demande, c’est de vivre – en paix – c’est tout – finir nos jours en silence – laisser aux avides leurs saloperies – on ne demande rien d’ailleurs, on n’a rien à demander – ni d’ailleurs à prendre – sur cette plage, souvent des engins à moteur inutiles et bruyants
ainsi aussi que cette épave, le sel s’y acharne – il faudrait peut-être penser à l’ôter du paysage mais
elle est plus loin, on se baigne – ici c’est l’après midi, le soleil donne dans le dos quand on entre dans l’eau tiède
(j’ai besoin de vacances, ce doit être cette ambiance, vaguement écœurante, complaisante, énonçant la décrue des accueils en lit d’hôpital (qu’on fermera, qu’on va fermer, on s’en fout) hier dans la rue ils manifestaient ces soignants, crois-tu qu’ils en disent quelque chose, ces médias vendus aux milliardaires ? rien, en revanche le « changement » de nom de la radio, ça c’est important – à gerber) – n’importe, oui, partir
jte dis on s’en fout, mais quand même – je me souviens d’il y a quarante ans peut-être, elle vivait sur l’esplanade et m’avait demandé de venir l’épauler – j’ai toujours été « serviable » c’est une de mes qualités (il en est tant d’autres) – je suis venu bien sûr, elle n’avait qu’un mot à dire, il y avait là ce type – justement un peu le genre de celui qui a visité hier – le cheveux noir jais coiffé au peigne, il y a un siècle il l’aurait enduit de brillantine (aujourd’hui, du gel – même pas, seulement de l’eau je crois) – ce regard dont la franchise se dément immédiatement – en costume gris, je me souviens – elle venait de lui céder ceci
contre un bouquet et des annuités (elle n’en vit guère la couleur) (il finit en prison – il avait vendu ce qu’il ne possédait pas – des gens y vivent certainement, en paix – longtemps, depuis ce départ dont je ne connais plus les conditions ou les détails, elle s’attelait à « faire revenir les loyers », son mari tentait de l’en dissuader « ça ne sert à rien Jacquot » disait-il) – passe dans le poste le »partir » de Julien Clerc « on n’est pas à l’heure… » – à l’intérieur, à peine, on trouvera un garage (dans celui de son oncle, il travaillait – puis dans les pneus) ce n’est pas le désert mais c’est quand même en presque pleine campagne (ce genre de rencontre me ravit toujours) (il y a quand même pas mal de cinglés de par le monde)
spécial hein
ou seulement particulier ? – le goût de la collection
quelques portes, deux cents blocs-moteurs mais pour quel usage ? Je ne sais – je me perds en conjecture (il faut bien qu’il existe des casses-autos certes aussi – mais pour faire quoi ? les monter sur des quads ?) – ces conjonctions, oui, voilà
sur cette petite maison est inscrit « RELAX »- on ne le voit pas bien les lettres sont rouges Ferrari je suppose – c’est le soir, c’est le calme (image (c)ALilou) « au bout du téléphone, il y a votre voix/et il y a ces mots que je ne dirais pas » – une carte postale, message personnel, envoyée à celle(s) et ceux miens qui vers Berlioz reposent