Les ombres

 

 

 

après c’est vrai aussi qu’il faudrait que les films aient quelque chose à voir avec la réalité – celle du temps présent – je me disais voyant ces quelques images que je vais poser « ça sert à quoi tout ça? »  et peut-être « à quoi ça a servi tout ça ? » – mais je n’aime pas le cynisme, je sais à quoi ça a bien pu servir, même si on voit bien ce qui se trame et tente de prendre le pouvoir ici (le truc entamé en Argentine, aux états sans majuscule, en Hongrie, en Russie, en Turquie en inde : où va-ce s’arrêter ? ) (jte parle même pas de Gaza et Israël tant la honte pour l’humanité toute entière est grande dans cette partie du monde) – ces gens-là, ceux et celles – gens n’a ni genre ni singulier – pourtant dans ce film décrits (un roman de Joseph Kessel, adapté par le réalisateur lui-même (il dit qu’il portait ce projet depuis la fin de la guerre lorsque en 1943, il lut le livre de Kessel – la deuxième, mondiale) ces gens avaient quelque chose d’héroïque – un peu comme les parents qui, pour leurs enfants, seraient prêts à donner leurs vies – ici il s’agit d’une « certaine idée de la France » – ça se passe en 1943, donc et elle se trouvait dans un sale état – quelque chose à voir avec aujourd’hui ? En réalité oui – quelque chose de ce genre, que je tente de résoudre – vieil homme pourtant et cependant (sous ce lien, le numéro de la revue Les villes en voix où, dans ma contribution,  sont exprimées mes hypothèses).
Personne ne sort les fusils était le titre d’un essai de Sandra Lucbert (au Seuil) qui traite du procès d’un certain lombard (pédégé d’une firme nommée alors france télécom) qui a organisé la dégraissage comme ils aiment à dire de celle-ci afin de la rendre compétitive comme ils disent encore – les gens se suicidaient mais c’était prévu, normalisé et d’ailleurs parfaitement fructueux – une affaire qui a vingt ans, le type lombard a été condamné à un an de prison augmenté de quinze mille euros d’amende (il a eu le front de faire appel, ça a été vaguement réduit – cette honte) – ça n’a rien à voir ? Peut-être. En tout cas, nous avons à rester éveillés – personne ne sort encore les fusils. Non.  

L’histoire est complexe. Je pose juste ces images et tente de les expliciter. Titré L’armée des ombres le film est réalisé par Jean-Pierre Melville (aka Grumbach, il a, comme Edgar Morin, conservé le pseudonyme qu’il prit pendant ses années de résistance); il date de 1969, mis en images ou éclairé par Pierre Lhomme. Cette armée-là est celle des résistants à l’occupant nazi pendant la deuxième guerre mondiale. L’action se déroule en 1942 et 43. Elle met en scène un réseau de résistants, mené par Philippe Gerbier, incarné par Lino Ventura.

Infiltré par un traître qu’il faudra mettre à mort, le réseau est de plus en plus cerné par les nazis jusqu’à ce que Gerbier lui-même tombe.

évidemment trahi

Huit personnages constituent disons cette histoire. Il y a le coiffeur, qui transmet des informations

c’est Serge Reggiani dans le rôle). Il y a donc Gerbier, qui se fait arrêter

Sept hommes, une femme – sans doute un nouveau signe que la guerre est une histoire d’hommes. Simone Signoret das le rôle de Mathilde (qui réussira à libérer Gerbier)

ici préparant l’évasion donc – là se rendant compte de l’ignominie de la guerre (une image de la fin)

les voici tous les deux

puis vient Paul Meurisse alias Luc Jardie

le n plus un de Gerbier (« le grand patron » est-il dénommé)

un de ses subordonnés, Jean-Pierre Cassel (Jean-François Jardie, le frère du précédent)

les voici tous les deux

un résistant qui mourra (d’ailleurs, ils meurent tous) Paul Crauchet (qui interprète Félix (lequel se suicidera pour ne pas trahir) – deuxième en partant de la droite

le premier « Le masque » (c’est Claude Man qui joue) tient en main le torchon qui lui a servi à étrangler  le traître – l’histoire se déroule et se termine par un chantage exercé sur Mathilde qui ne peut que partir des bureaux de la gestapo, sans dénoncer mais dont la fille est promise par les nazis à un bordel pour soldats sur le front de l’est,  si Mathilde ne dénonce pas son réseau. Dehors

on ne pourra que la supprimer… (le revolver est tenu par Christophe Barbier, dans le rôle du « Bison »).La voiture s’en va mais un carton indique que les quatre hommes ont été arrêtés et très probablement, après torture, mis à mort.
Ce n’est pas d’une franche gaieté mais le film reste en mémoire et donne (très probablement) un aperçu subjectif sans doute mais proche d’une certaine vérité de cette époque de terreur. Et énonce aussi, avec un vigueur puissante, que la guerre salit tout, les êtres comme les lieux.
Un grand classique.

L’Armée des ombres,un film réalisé par Jean-Pierre Melville (1969)

 

quelques mots des personne(l)s qui ont réalisé produit éclairé interprété le film (cinémathèque française)

analyse filmique

plus d’images encore ici

 

j’en termine ce matin (le retour du jeudi) :

en spéciale dédicace à Lino Ventura parfait comme sans doute d’habitude (dans le rôle magnifique du commissaire Gallien dans Garde à vue (Claude Miller, 1981) lequel ne s’entendait pas avec JP Melville (insupportable certainement – voir ses frasques contre Charles Vanel lors du tournage de L’aîné des Ferchaux qui lui valut, sil’anecdote est vraie, une gifle de la part de Jean-Paul Belmondo) – à tout prendre, s’il le faut, et pour ma part, je garde Lino.

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