Le cric dans le garage est un cric fantôme, tout comme les livres fantômes du séjour, c’est qu’ici les perspectives sont inconscientes, elles frisent d’autres dimensions temporelles et gestuelles, et des silhouettes s’engouffrent. Tout à coup, tu les vois, dans le coin qui sert d’atelier, ces lignes qui cernent les outils, dénoncent ceux qui manquent (mais qu’est-ce qui ne manque pas dans la maison[s]témoin ? ce pourrait être le lieu même du manque, l’endroit exact où il est aspiré, et un tourbillon invisible, irréversible, happerait constamment vers son œil ce qui n’est plus de mise, plus atteignable, ici pas de trace de fuite d’huile sur le sol, seul le fantôme de son contour d’absence, et dans le vide de l’air, l’irisation d’essence, violet et jaune en dégradés).
L’odeur du citron synthétique lutte de toutes ses forces pour faire place nette et éradiquer ce magma. Mais il ne pourra rien, tu es entré avec tes ombres.
et oui, tous les visiteurs entrent avec leurs ombres
c’est bien mon problème (sourire – j’aime beaucoup, et c’est très vrai)