Ari et Nino

 

 

de deux films aux thématiques voisines

qui mettent en scène deux jeunes hommes (Nino fête ses 28 ans, Ari en a 27) – pour les deux, des troubles dans la profession – des burn-out – et des errances :
pour Nino à Paris; pour Ari, à Roubaix puis sur la plage.
Deux films, le même distributeur.
Des scénarios (au minimum) écrits et réalisés par des élèves de Fémis (on pourrait dire pour faire référence à l’histoire du cinéma : la nouvelle qualité française (sans la péjoration qu’y maquillaient les tenants de la « nouvelle vague » de la fin des années 50 du siècle dernier)
Deux films réalisés par des femmes (trente/quarante ans comme ça, maxi).
Ce ne sont pas des premiers films, sans doute sont-ils plus maîtrisés que ceux de cette catégorie, mais ils sont encore de cette même eau (on leur souhaite longue et belle route).
Des titres qui ne reprennent que les prénoms des premiers rôles
Deux héros un peu blessés, (peut-être même très blessés) mais qui se tiennent et donnent aux films cet optimisme formidable de la jeunesse.

L’un (Nino, Théodore Pellerin) dont le père mourut en tombant dans un escalier en colimaçon; l’autre (Andranic Manet) dont la mère est morte voilà peu de temps. Mais ces parents-là hantent le présent
Des parents vivants, nous verrons l’existence.
Ici la mère de Nino (interprétée par Jeanne Balibar)

Ils rencontrent tous deux des amis (des premières amours probablement, des amis hommes déjà connus ou inconnus, des amitiés profondes entre hommes). Il y a une espèce de fête (anniversaire pour Nino, improvisée pour Ari).
Ils vont viennent repartent. Ne savent plus, cherchent pourtant. Ne savent plus mais cherchent et s’accrochent (cette volonté-là…).
Il y a la scène avec la mère (tendrement pour Nino mais il ne peut pas lui parler); violemment pour Ari et son père (et puis ça s’arrangera).
Des images de Nino – dans les rues de Paris en vélo de location

avec un peu de difficultés dans l’image même
Lui (Nino) perd ses clés; à lui (Ari) on en confie – plus exactement cet ami (Théo Delezenne)

avec qui il se disputera (comme les amis font, parfois) – parlent rient (Ari)

se rencontrent, se retrouvent (Nino) (ici incarnée par Camille Rutherford, Camille (justement) une de ses amies)

pour se reperdre (elle s’en va, déménage sur un autre continent) – des histoires simples, vives, spontanées pensées des amours et surtout des amitiés masculines mises en scène par des femmes (ici Nino – de dos son ami incarné par William Legbhil)
je n’ai pas l’image pour Ari mais pratiquement le même plan.
Je crois surtout quelque chose qui se résoudrait grâce à l’amour, et singulièrement cette forme particulière d’amour qui est l’amitié – ici Nino avec une connaissance (Salomé Dewaels) elle le reconnaît, ils étaient au lycée ensemble)
Probablement plus déjantés (comme s’il s’agissait de roues, de pneumatiques, en tout cas de quelque chose qui tourne et tout à coup dévie) dans Ari –

peut-être parce que l’avenir est moins flou pour lui (les enfants : des partis-pris : pour Ari sans qu’il le sache; pour Nino dans un avenir plus ou moins lointain,mais tenter d’au moins en percevoir l’existence).
Des histoires semblables, probablement de peu de moyens, mais vivantes. Des maladresses (on s’en fout, c’est vrai aussi) mais des émotions probablement partagées, en tout cas ressenties à l’image. Très attachantes.

Avec mes compliments.

  • Nino un film réalisé par Pauline Loquès
  • Ari  un film réalisé par Léonor Serraille

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