on pourrait en faire une espèce de mémorial – c’est moche, mais ça aide au souvenir semble-t-il – pour ce type-là (né et mort un vingt neuf juillet – 92 années séparent ces deux faits) – ça ne lui aurait sans doute pas plu – pas trop – pas beaucoup – peu – c’est parce que depuis que le fils de l’ordure a créé celui de Venise et Jean Zay, pour le contrer, celui de Cannes, le cinéma s’étale au mois de mai (il me semble qu’il avait lieu en fin d’année à ses débuts) sur la croisette (c’est un joli mot qu’on pourrait traduire par la passegiatta) il y fait beau, les filles se dénudent (ça ne se fait plus non – tant que j’en ai oublié comment on les intitulait*) tout ça pour dire que, par une sorte d’oxymore (mais cependant j’y vais deux ou trois fois par semaine) (au cinéma pas à Cannes) (sans compter les films que je vois (assez partiellement, je reconnais, souvent) dans l’étrange lucarne), par la grâce d’un autre film, celui-ci sera l’objet du billet (numéro d’ordre : 400) (la maison[s]témoin continue son chemin).
Les images ici posées ont été prises au déroulement du très réussi Le 5° plan de La Jetée.
Sans oublier que
Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores
qui est d’une belle facture (vers énoncé par Florence Delay, dû à Guillaume Apollinaire qui de la grippe alors espagnole mourut dans un immeuble du boulevard Saint-Germain antécédamment faubourg et voilà Marcel qui déboule)
je décris réécris traduis (je marque mon pas sur le pas de Marker) :
un couple, deux acteurs innommés, une femme et un homme (et Claude Lelouch qui lui aussi déboulera, quatre ans plus tard, sur la croisette… – l’image d’entrée de billet…)
Davos et Hélène aux Tuileries, je crois bien – un peu trop intello je suppose dans mon souvenir
il y avait cette faille alors (un peu comme pour le Perec et son Homme qui dort – le temps des facultés, des universités du quartier latin – celui où on s’endormirait aux films de la Duras) – mais ici, le type voyage
les avions, les Caravelles et les Super-Constellations (j’ai débarqué là, fin juillet soixante, deux ans plus tôt et n’en avais sept)
un endroit que j’aime encore assez – lui c’est dans le temps
il porte des œillères ou des lunettes d’aviateur
assez perdu et en un certain sens toujours en fuite
l’un des plus beaux films de cinéma du monde est fait de banc-titres – images fixes – seul le temps semble avoir quelque mouvement
est-ce le matin tôt (« good morning ladies and gentlemen this is the captain speaking... » ) ou n’est-ce que la fin
la femme est là
mais aussi l’assassin
car il n’est pas question qu’il s’échappe, ce Davos-là
il court il court et puis c’est l’instant
terminal
un film de cinéma, de science-fiction peut-être – vingt-huit minutes – 1962
La Jetée un film de Chris Marker
Le film « Le Cinquième Plan de La Jetée » réalisé par Dominique Cabrera
(merci à elle)
a été chroniqué en ville & cinéma
* : ce type d’olibrius, ou d’ectoplasme, ou d’objet fantômes ou sorcières bikinis vagues sables soleil (sea sex and sun disait l’autre à l’oreille en feuille de chou) était intitulé starlette – ça ne se fait plus et c’est tant mieux
s’endormir aux films de la Duras et relativiser en pensant à ceux d’Andy Warhol…
moi aussi je regarde en pointillé les films dans la boite
« La Jetée » permet de revoir la plateforme d’où l’on pouvait admirer la ronde des avions sur le tarmac, ce qui n’est plus possible. Le cinéma permet d’afficher ce reproche, en plus d’images qui nous restent en mémoire.