22/05/2024
Le pu et l’impur
Mercredi : apprendre à écouter sans n’entendre que soi.
Oh que je n’aime pas les mercredis. Apprendre à écouter l’autre, mais en plus sans n’entendre que soi ? Mais je veux bien moua, mais il est où le mode d’emploi ???
Comment peut-on entendre autre chose que soi avec le peu de moyens que la Nature a mis à notre disposition ? Les Zoreilles ? Les miennes sont petites et pas au même niveau si j’en crois le décalage entre mes deux branches de lunettes. Les Zyeux ? Je n’en ai plus qu’un qui fonctionne parait-il. Le goût ? je fume tellement que s’il me reste de quoi sentir quoi que ce soit, ça ne peut être que les saveurs les plus inconfortables. Le toucher ? Sérieusement, le toucher ? L’odorat ? je préfère encore y mettre toute la fumée de mes cigarettes que quelque autre odeur que ce soit.
Ouè, je suis de « mauvaise humeur ».
J’ai mal dormi, j’ai mal aimé, j’ai mal haï, j’ai mal quoi.
Hier matin, je me suis levée avec ça : « le pur et l’impur ». Sur le coup, ça me paraissait parfait. C’est là que je veux aller. C’est par là que. J’en suis sûre, persuadée, j’en ai l’intime conviction à défaut de toute autre intimité, et cætera. Avec a dans l’e, ou pied dans le plat.
Lors d’un de mes derniers rendez-vous avec mon directeur de recherches lors de la rédaction tardive de mon précieux, le mémoire de Master 2, je suis arrivé avec juste le titre de la troisième partie. Je le lui ai dit d’ailleurs, après avoir passé presque une heure sur les erreurs de rédaction des deux premières parties.
» -je vous préviens, je n’ai que le titre de la troisième partie… »
La feuille, avec le titre en majuscule était noyée sous les autres. Je la recherche rapidement en essayant de ne pas perdre le fil des autres corrections, c’est qu’il me restait un mois pour terminer toute la rédaction du mémoire.
Il lit le titre. Je guette un peu sa réaction, je sais qu’il va y en avoir une, je fais rarement dans la fausse modestie.
« Ah ! »
Oui, ah ! comme il dit. Mais ce n’est qu’un titre, je n’ai rien d’autre pour le moment, en tout K pas sur papier.
« Je vous préviens, vous ne tournez pas sur le jeu de mots, hein ???!!! Vous le faites ???!!! », de mauvaise mémoire, mais c’était l’esprit de ses syllabes prononcées.
» Oui, oui… « , puis je me suis remise aux corrections des deux premières parties. Peu après, le rendez-vous était terminé, je savais bien que tout n’avait pas pu être corrigé, d’ailleurs je lui lançais une dernière question avant de partir :
« Sur le passage sur Rudolf Steiner, je n’en fais pas plus hein ? »
Il n’utilisa que son corps, notamment les muscles de son visage, tous je crois bien, pour me répondre. Non. Pas plus. Surtout pas.
Le titre de la troisième partie : « La Faim de l’Innocence ».
J’ai toujours mis des majuscules partout, un reste d’enfance de l’est avec allemand deuxième langue peut être ?