Je croyais que personne n’avait encore eu la curiosité de descendre à la cave : je me trompais. En fait quelqu’un y est déjà allé, quelqu’une plutôt, et y a enterré un cadavre. (Cf. le texte intitulé « Cave » dans la catégorie « Cave »). Qu’y faire d’autre, en effet.
Sauf erreur de ma part – et j’ai déjà démontré ma capacité d’erreur – les caves apparaissent pour la première fois, dans le livre de Georges Perec La Vie mode d’emploi, au chapitre XXXIII de la 2e partie (page 201 de l’édition de poche, sur mon exemplaire qu’à ma grande satisfaction, j’ai retrouvé du premier coup). Il y décrit les caves de la famille Altamont (stockage de réserves de produits parfaitement organisé) et celles des Gratiolet (« des rebuts que personne n’a jamais rangés ni triés »).
Perec a déjà pourvu son livre d’un index des noms cités, d’une chronologie s’étendant de 1833 à 1974 et d’une liste des principales histoires racontées dans cet ouvrage. De manière assez perverse, je me demande si l’on ne pourrait pas concevoir de nouveaux outils qui permettraient d’autres voies de circulation dans le roman. S’enfermer dans la cave pour les inventer.
Sinon, je possède de mon côté une foultitude d’objets inutiles que ma tendance compulsive à tout garder m’empêche de jeter, et que je pourrais avantageusement entreposer dans la cave de la maison témoin.