je ne sais trop par où m’est arrivée cette livraison – des images que j’ai trouvées importantes parce qu’elles me font souvenir de la jeunesse – le temps en est passé – mais rien ne nous empêchera d’y penser, d’en rêver et de vouloir y adhérer, recommencer, continuer et prendre appui sur la rue… ce sont encore des images qu’il ne faudrait pas divulguer (ce sont des captures d’écran, et je ne vais pas m’amuser à demander ici là ou ailleurs les imprematurs des ayants-droit – je ferais comme pour l’autre, là (non, y’a pas de lien, non) pour les années quatre-vingt d’or de Chantal Akerman : si ça ennuie j’ôte je laisse en brouillon – et ça restera tranquillement un moment – osef pas mal – je ne voudrais pas non plus que cette maison subisse et encourt quelque péril que ce soit) – mais ce sont des moments où je me souviens du poste transistor dans la chambre, le soir sur une radio périphérique (qui s’est abîmée sous la botte de l’abject fascistoïde – pourriture boulonnaise mise au monde un premier avril, tu parles d’une blague…) – je me souviens je n’avais pas quinze ans – cette image-là pour commencer peut-être
rue Claude Bernard je suppose – Gay-Lussac peut-être – de stock (noir et blanc : apaisé) (dans le dossier images du bureau) (je ne sais à qui l’adresser) il y avait des remugles parce que la plupart des gens installés étaient gaullistes – et les autres se battaient un peu – je ne sais plus bien – penser à autre chose certainement (les motos les filles l’amour sans doute, quelque chose de cet ordre) – rien de politique (encore que…) – puis ces images : d’un côté
de l’autre
la bataille
le feu
encore le feu
qui continue
ce sont des images d’un photographe (Claude Dityvon – je ne le mets pas en étiquette)
décédé il y a plus de quinze ans – couvrait les événements (les événements, hum)
ce n’était pas papon l’ordure en préfecture parisienne – mais un Maurice Grimaud qui lui succède et tient ses forces dans une espèce de respect de la vie humaine – six morts, plus trois un à Flins le 10, deux à Sochaux, le 11 juin : ce n’est pas rien mais c’est autant que celles et ceux de la seule manifestation de Charonne, en 1962 sous l’immonde justement –
des centaines de blessés
des images qui témoignent (un peu)
et puis des lendemains difficiles(ici devant le musée Cluny)
je ne tiens pas à oublier; je ne tiens pas non plus à ce que ça se reproduise (mais l’ambiance le mériterait grandement) (tu sais quoi ? l’espoir n’est jamais perdu)
je n’oublie pas… d’autant que j’ai appris par un ami d’alors qui arrivait en retard parce qu’il avait été retardé par cette horreur.. pour la première image je me demande si ce n’était pas plutôt la rue de Rennes
@brigitte celerier : je ne crois pas pour la rue de Rennes : la perspective qui montrerait la rue descendante permettrait de distinguer au fond de l’image l’église Saint-Germain-des-Prés : or là, non. Merci à vous
Je reconnais la rue Gay-Lussac grâce à l’Institut Serviam au n°20 à la façade parfaitement repérable, avec perspective Claude-Bernard au bout.
je ne savais pas pour les deux morts à Sochaux (plus je viellis plus je comprends que je ne sais rien)
@L’employée aux écritures : oui, merci à vous Employée
@cjeanney : il y a toujours des choses qui se passent et qu’on ne perçoit pas – toujours, et d’ailleurs quel âge avait-on ? (ils sont partis le jour de mes quinze ans…) Merci à toi