Elle disait «j’aime pas ces meubles, je ne me vois pas dedans»
je disais «oui, peut-être… moi non plus au fond, mais vous savez c’est le décorateur avec les conseils des commerciaux, ça doit être ce qui se fait – oubliez les»
elle disait «je peux pas»
et lui, agacé, un peu, pas trop, et qui ne voulait pas le montrer mais ça se voyait un peu quand même, bien sûr «superposes les tiens ou plutôt ceux que nous choisirons, parce que, hein…»
elle «oui, y en a pas beaucoup»
«quasiment pas, mais là qu’est ce qui te gêne, ce sont les meubles ou leur disposition ?»
«tu as raison, au fond, sans doute cette disposition, c’est tellement…»
«.. prévisible» et commençant à pousser le canapé «on n’a qu’à changer.. tu le mets où ?»
«dans le couloir»
«mais on ne pourra plus passer»
«mais si, tu vas voir» et à moi «vous m’aidez ?»
j’ai ouvert le bec ou écarquillé les yeux, ça revient au même, et on a poussé toutes les deux, on a eu du mal pour le franchissement de la porte – lui il aidait pas, il s’était assis par terre et il riait. Il est venu voir, oui, on passait, un peu de biais et si personne n’était assis mais on passait.
Nous, oui moi aussi, on triomphait.
Alors on a continué, tout valsait, on s’arrêtait parce qu’on riait trop, on reprenait.
C’était pas mal à la fin, en tout cas ça surprenait.
On a regardé, on s’est regardé avec de grands sourires
et puis ils m’ont aidé à tout remettre en ordre, parce que, bien sûr, ils n’achetaient pas la maison.