ce n’est pas que ce genre de réminiscence me plaise – au contraire, elles me troublent et ne m’apaisent pas – je déplore je déteste mais passent les jours et passent les semaines disait le poète
à peine à un peu plus d’un an d’ici disparaissait mon ami – pour lui un texte au collectif des Villes en voix – pour lui un autre ici – dehors il pleut – je me souviens des déjeuners d’Asnières, des projets des portes de Paris, des fou-rires devant l’imbécillité du monde – je me souviens de son déménagement prochain, des paroles des échanges des mots immédiats en retour de mes textes – je me souviens de la suprême beauté des choses simples, celle qui le faisait, comme moi, agir
Cette image, l’une des plus belles qu’il ait faites (mais il y en a tant)
Elle me remémore la fille d’un autre de mes amis disparu au quatre août – dans la nuit – cette année n’a épargné personne – comme toutes les autres oui
Continue, me dis-je – il y a Les jours parfaits de Wim Wenders qui attendent – il y a les récits de voyage, les textes d’atelier, le reste du temps et du monde qui attendent aussi – tout autant – continue, me dis-je
Heureusement, L. – heureusement, P. – et évidemment bien sûr, heureusement B.
Et surtout ne t’arrête pas
Spéciale dédicace à mon ami photographe éditeur Denis Pasquier
(qu’en paix repose son âme)
qu’en paix oui (mais souvenir des fou-rires)
et tous ceux qui rendent confiance simplement en l’humain
Que c’est beau (je me dis ce matin que le beau, celui-là, heureusement qu’il résiste, parce que c’est bien médiocre autour, en plus d’être laid, et mortifère)
Oui, continue, Piero. C’est beau. Texte et photo et cet imperatif adressé à chacun.
Combien de temps de tristesse faut-il pour dire simplement la mort d’un ami ? Comme tu le fais ici.