la maison ((s)(témoin)) est située non loin d’un zoo, elle le jouxte sans doute, lequel est tenu et entretenu par un homme, sa fille, son fils, et sa compagne (qui n’est pas la mère des enfants – laquelle est morte dans des circonstances tues – elle n’est pas prénommée d’ailleurs – mais on peut la voir apparaître dans des images truquées – c’est bien le moins – du temps où ces enfants étaient petits). Il y a aussi un autre fils, le fameux Gaspard, qui rejoint le zoo et la tribu pour les nouvelles noces annoncées du père. Le film est produit par Agat films & cie (un collectif de huit producteurs) (auquel appartient Robert Guédiguian), une comédie peut-être fraîche et douce, assez exotique, qui ne craint de montrer la nudité ni des êtres ni des bêtes.
Au vrai, c’est que celles-ci et ceux-là vivent une entente, mais elle se meurt – rien à faire, la mise en presque prison d’animaux sauvages a quelque chose qui nous heurte à présent (c’est à peine si, de nos jours, on peut se laisser aller à manger un steak ou une volaille, je ne parle même pas du lapin ou du canard sans être traité de (je ne vais pas jusque nazi) tous les noms dont spéciste serait le plus indulgent – vegan quand tu nous tiens…) (pour ma part, c’est non)
C’est ainsi que l’explique le père Max (ici avec sa future épouse Peggy
(incarnée par Marina Foïs), le père lui par Johan Heldenbergh – je découvre qu’il a incarné un autre gardien de zoo, au côté de Jessica Chastain, couple qui sauva la vie à des centaines de Juifs de Pologne, lors de la dernière guerre mondiale, en les cachant dans son zoo, Jan Żabiński et son épouse Antonina) à ses enfants.
C’est la nuit américaine, ils les prend à part dans un champ, l’affaire est finie, les noces n’auront pas lieu, voilà, c’est tout.
Les enfants reviennent vers la maison
(l’image est un peu éclaircie) : au premier plan, Gaspard (Felix Moati – le fils à Serge oui – en plan américain), à gauche son frère Virgil (Guillaume Gouix), à droite sa soeur Coline (Christa Théret) vêtue d’une peau d’ourse. C’est la fin du zoo, c’est la fin de la jeunesse – de l’enfance – tout autant.
Il y a de la grâce chez ces acteurs (tous) mais les trois jeunes gens ont cette qualité, une scène lorsqu’ils préparent le mariage (ou alors n’est-ce qu’un repas, je ne sais plus) les montre dansant (c’est le mariage, puisque cette musique sur laquelle ils dansent est censée être celle des noces)
a quelque chose de subtil, et de simplement spontané (comme quoi – on imagine les heures de mise en place quand même – le cinéma n’est (pas) qu’une illusion, c’est pour ça qu’on l’aime aussi). L’amour qui lie les personnages est rassurant, rassérénant même s’il est parfois écorché. Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié le rôle tenu par Laetitia Dosch (elle incarne Laura) qui s’enchaîne à un rail au début du film (sans doute pour empêcher le passage d’un convoi : on ne sait pas exactement – j’ai traduit déchets atomiques) et qui s’y endort… Elle est réveillée libérée par Gaspard qui va au mariage, et lui propose de jouer le rôle de sa petite amie… A la fin du film, le cadeau de mariage (car il y aura noces -fatalement) seront ces menottes employées pour un autre usage…
Ce n’est pas que joli, mais ça a cette qualité (l’image fréquemment splendide, la qualité du jeu des acteurs, le scénario qui reste affable…)
Gaspard va au mariage, un film d’Antony Cordier.