ouïr la beauté (vis-à-vis 1)

Je m’intéresse à ce qui est beau, à ce qui est agréable, à ce qui est insupportable. Aussi je fais des prélèvements, je copie-colle des extraits de discours, que je mets en vis-à-vis, parce que j’espère en tirer quelque chose à penser, qui ne soit pas forcément déprimant – mais c’est une autre histoire/question. Au final, je m’en moque un peu. Que les choses soient déprimantes est une donnée, autant valable qu’une autre donnée, et je me dis qu’on ne devrait pas examiner (ces choses déprimantes) en fonction de leur degré de bile rance, déprimantes, révoltantes, mais en elles-mêmes, pour leur façon de s’accrocher l’une l’autre, en chaînes, chaînes aux pieds.

SOURCE : Bourdieu (extrait d’interview, à 1H30 de la vidéo WARHOL, POP ART et BONHEURS FACTICES, CONFÉRENCE HDA (abonnez-vous) :  « Je pense que le musée c’est au fond toujours une espèce de test projectif d’une société. C’est l’idée qu’une société, c’est-à-dire les classes dominantes de cette société se font à un certain moment de ce qui est beau. Évidemment la première leçon qui se dégagerait d’une histoire des musées, c’est la relativité extraordinaire des choses qu’on a mis selon les époques dans les musées. La distinction, l’opposition entre le goût barbare et le goût cultivé, ou encore entre le vulgaire le distingué. Cette opposition est un arbitraire formidable, à tel point qu’il n’y a pas de définition possible du vulgaire, du distingué, autre que relationnelle. Ce sont deux concepts qui ne peuvent se définir que l’un par rapport à l’autre. »

SOURCE : Dépêche AFP du 8 juillet 2025 à 02h37 (Géographie, climat et choix politiques: plusieurs facteurs ont amplifié les inondations au Texas) : « Pendant des années, les autorités du comté de Kerr, où se trouvait la colonie de vacances touchée, ont envisagé d’utiliser des sirènes et des alertes numériques pour prévenir des inondations. Mais un procès-verbal de 2016 encore en ligne désigne des études de faisabilité comme un peu extravagantes, suggérant que les sirènes aideraient majoritairement les touristes, plébiscitant plutôt le bouche-à-oreille informel par radio déjà en place. Selon une transcription d’une réunion, un élu local, H.A. Buster Baldwin, avait même déclaré: À l’idée que notre beau comté de Kerr ait ces satanées sirènes qui se déclenchent au milieu de la nuit, je vais devoir me remettre à boire pour supporter ça

Les sirènes faisaient désordre. Insupportables pour le fier-davy-crocket-explorateur-d-une-terre-qui-semblait-vierge-alors-que-non
(cf illustration 1).

Non-belles. « L’arbitraire formidable », parfois c’est juste un paramètre négligeable et parfois c’est mortel non ?
(cf illustration en vis-à-vis, Willa noyée dans La Nuit du chasseur)

 

Photos de famille (2)

 

 

 

si ça se trouve je vais encore me faire admonester « non c’est pas bien »
vous n’avez aucun droit sur ces images
dans cette maison[s]témoin en plus qui n’appartient à personne
et donc à tout le monde justement
je suis simplement allé au musée et j’y ai pris quelques clichés

allons, il y a ici bien d’autres images de cette exposition – j’y ai retrouvé quelque chose de mon enfance voilà tout, je vous les livre elles m’ont plu – elles datent de 1958 à 1961 – la guerre (pardon,la pacification) a commencé en novembre 1957…

ici une échoppe d’un marchand ambulant

là un môme (ce pourrait être moi, comme la plupart des  mômes qu’on verra) devant une autre de ces échoppes

je remarque la qualité de la lumière (le soleil qui frappe je le ressens) et les chaussettes du type, là

toute (enfin, quelque peu, un bon peu) une ambiance, mon enfance sans doute (dauphine, 4 chevaux, 403…)

vendeur ou acheteur ? 

barbapapa (le sourire, les sourires…)

hexis vestimentaire

porteur

les deux amis

les sourires oui

je pensais au voleur de bicyclette (Vittorio De Sica, 1948) – la lumière, les bâches aux fenêtres

ce sourire, un peu comme quand on passe à la télé ou à la radio, on se sent quelqu’un d’important, on est dans de « bonnes dispositions » – hexis vestimentaire encore

il devait y avoir certainement des explications plus poussées,plus précises,mais je n’ai pas retenu (des textes il me semble bien)

quelque chose d’haussmannien…

quotidien

ici ce sont beaucoup des hommes – on verra plus loin, un peu plus de femmes

le sourire, le soleil et l’ombre –

à peine, le sourire… difficilement – ici une femme donc

beaucoup d’images (l’Algérie et ses quatre départements français…) : hexis féminines

ma préférée (on le croirait au nino…)

et pour finir, ce cinéma

Marina Vlady (épouse du réalisateur), Odile Versois (sœurs à la ville, ainsi que Olga Poliakoff, assistante à la réalisation) , Robert Hossein (qui réalise…), au Midi-Minuit (sortie outremer : 1959), dans Toi le venin (d’après le roman de Frédéric Dard) – une histoire de famille…