non mais attends, c’est quoi cette maison ? j’avais pensé faire une approche par les images industrielles – mais non – mais non – j’avais lu regardé entendu vu par exemple, pour rire, ceci
rire très jaune malgré tout (le regard du clebs est particulièrement signifiant) – j’ai lu quelque chose de ce genre (parce que Sandra Lucbert est quelqu’un que j’apprécie : on ne va pas sortir les fusils mais on n’en est pas loin) – j’ai essayé de m’abrutir de travail (la traduction des communiqués des BR pour poser quelque chose d’un peu, disons, abouti dans l’atelier pdf) – rien n’y a fait
j’ai lu dans un entre-filet – il me semble que c’était dans le En attendant Nadeau du jour, que Stéphane Hessel, entre et avec bien d’autres, s’était échappé du camp de concentration de Buchenwald à l’été 44 du siècle dernier – je me suis souvenu de mon père et je me suis souvenu du sien (alors que je ne l’ai jamais vu ni connu ni rien)
et alors que le type s’envole en Serbie vendre des rafales à ce que j’ai vaguement perçu – le gouvernement ne sert décidément à rien, et les chambres à rien non plus : on disait (tu te souviens, on n’avait pas vingt ans, on avait des lueurs d’espoir dans les yeux et des charmes dans nos sourires, on disait on scandait on applaudissait en marchant en criant) « élections piéjacons » – tout est-il donc consommé ? le type a perdu la boule (les affaires sont les affaires, c’est assez possible pour lui mais enfin, le nez dedans il dit encore que ça sent bon ? )
le dossier contient un certain nombre d’images
on peut les croire manquées – elles ont été faites à l’aveugle, certains soirs crépusculaires – je ne vois pas non plus tellement le rapport si tu vas par là
j’ai sans doute tort de le divulguer
c’est au sol – l’opérateur est en mouvement, il n’est pas certain que la direction qu’il prend soit décidée
c’est flou – c’est compliqué – c’est inutile – j’avais quelque chose de beau à faire, peut-être, et tout ça s’est dilué dans de fausses dispositions – le dossier s’intitule « herbes folles »
je ne sais pas où je vais – je m’abrutis – je ne sais plus
puisqu’elles sont là, autant en faire quelque chose – oui – quelque chose
c’est encore l’été mais ce mois se termine et j’ai des difficultés avec le suivant (comme avec tous les suivants d’ailleurs, jusque mars) j’ai peur du froid
quelque chose que je dois surmonter – j’ai peur de voir les choses tomber comme les gens parce que à ne pas entendre ne pas écouter ne pas prendre en compte, que cherche-t-il sinon l’exaspération des passions ?
après ça, j’ai regardé le ciel