Chandni Chowk

 

 

L’affaire se passe d’Etats-Unis aux Indes : un jeune homme (Roshan, incarné par Abhishek Bachchan)

se propose de ramener sa grand-mère (Dadi, Waheeda Rehman, magnifique) en Inde où elle vécut, il y a peut-être vingt ans, notamment le quartier, ou le marché, de Chandny Chowk (probablement assez différent de ce qu’il est, mais qui en donne, cependant une idée assez disons bollywood…) (on peut rappeler que c’est l’Inde qui, au monde, produit le plus grand nombre de films de cinéma, lequel nous est pratiquement inconnu focalisés que nous sommes par celui de nos pays, et de l’occident) :  le type ne connaît pas le pays, le voilà arrivé avec sa grand-mère, elle choisit une urne pour ses cendres

adorable, tout se passe en ville, ils vont ici ou là, connaissent tant de monde : c’est comme si la grand mère n’était pas partie (mais elle le fut : elle revient, les choses ont changé) et les esprits bouillonnent, entre hindous et musulmans, toujours amis et voisins, les choses changent, c’est comme dans le monde, ce monde-ci, les rues de Dehli sont le cadre

l’Inde, une autre mélodie, un autre décor, une merveille… On se battra, le garçon manquera de peu son entrée au Paradis (on y met une majuscule par habitude), le film est entièrement comble d’histoires et de musique, une merveille vraie parce que la narration ne s’embarrasse de rien, peut-être une linéarité mais diffuse, on chante on danse on rit, le drame s’expose, rixes, violences, le singe noir comme un Mac-guffin presque hilarant s’il n’était tragique, et encore une fois, et surtout, une musique qui souligne doucement les traits fins des acteurs

(on voit ici Sonam Kapoor, une autre star de ce cinéma mondial, dans le rôle de Bittu, un tel humour…

) les sentiments (plutôt les bons, certes), les couleurs et presque lesodeurs, les rires aussi bien que les pleurs, c’est une affaire qui palpite de vie, de joie de vivre, d’amitié d’amour de haine, de l’humour sans prétention, on apprend le pays, peut-être différent mais tellement semblable aux autres, les gens, la famille et une sorte de vérité qui passe par une fiction complètement débridée faisant appel aux anciennes légendes comme aux plus contemporaines turpitudes (notamment cette guerre de religion à laquelle nous assistons, ces temps-ci, sur le vieux continent), l’un des plus riches cinémas du monde qu’ici on ne connaît guère… C’est fort dommage

 mais peut peut-être, si on y parvient, se rattraper. Ce sera tout ce qu’on vous souhaitera.

« Dehli 6 » (c’est le nom du quartier), un  film réalisé par Rakeysh Omprakash Mehra.

(une rétrospective pour les Parisien-ne-s et les autres a lieu, ces temps-ci, à la vidéothèque de la ville de Paris – elle ne se nomme plus ainsi, mais OSEF) (en réalité, il s’agit d’un établissement municipal mais la politique menée par cette administration a quelque chose de tellement révoltant qu’on ne parviendra pas à en faire quelque annonce que ce soit, bien qu’ayant voté pour elle… encore, et à nouveau, comme pour 2012 cette déception qui va avec ce pouvoir)