il y avait une chanson, c’était du temps de la maison bleue, qui racontait « c’est le début de mon histoire/bien avant ma première guitare/quatre ans après Hiroshima » (elle porte, à peu près, le même titre) ce n’est pas simplement la raison pour laquelle ce film a quelque chose cependant, mais peut-être – au moins pour moi disons – mais aussi encore parce que ce titre pourrait ne correspondre qu’à une des trois époques qu’il raconte. Trois mois, peut-être, de la vie d’un homme. Commencer par le jeune âge, avec le grand-père, berger (on est berger de père en fils dans la famille, dira-t-il plus tard)
dix ans à peine, les mystères des sous-bois ou des soleils
une histoire simple, presque rien : une vie
des paysages somptueux – mais ça n’a pas d’importance, c’est le cadre simple de la vie – il se mariera
scène de lit, nuit de noce, puis le lendemain, s’en ira à l’armée – longtemps – (trois ans) on ne verra plus sa femme
mais il parlera aux goélands – test de Bechdel : zéro pointé : je ne sais pas : est-ce sans importance ? poser la question, est-ce y répondre ? – en tout cas, des marins, un monde d’homme, on lui propose de rester, de devenir officier, il fait celui qui ne comprend pas (ou il ne comprend pas, simplement) (un homme simple) et puis, dernière époque
un berger, ses bêtes, son bâton – son travail – il a un fils, sans doute, mais on ne le voit pas – il parle au téléphone avec sa sœur, on ne la voit pas non plus (on comprend que sa femme est partie, avec son enfant (peut-être) ou qu’elle reste au village tandis que lui reste en alpage – on ne sait pas bien) – pauvre sans doute, mais il mange, il vit, il se lève, s’ébroue – et puis sa sœur se meurt, il ira la voir
une carriole, une âne, la neige – une étape, il dort dans la neige – il se réveille, va voir sa sœur morte – revient et vit dans son champ
c’est tout.
Magique (musique et image parfaites).
Février, un film (Bulgarie) de Kamen Kalev (Fémis, promotion 2002)