Encore une attente.. ne savoir si c’est un retard ou si, une fois encore, la personne qui a pris rendez-vous (je ne sais si c’est homme, femme, jeune ou non, Anne était pressée, elle ne m’a transmis que l’heure) a changé d’avis, a peut-être visité une autre maison, un appartement, qui lui a plu, à moins qu’elle soit tombée dans son escalier, et qu’elle gise en attendant de l’aide, jambe faisant un angle baroque, au milieu du carrelage, reniflant, ou qu’elle ai rompu, après une querelle qui touchait trop profond pour être remédiable – elle a eu de la chance de le faire maintenant – le mariage qui nécessitait cette recherche d’un toit commun..
bon ça va, stop
mais je ne peux pas abandonner – si c’est un retard, même d’une heure, et qu’il ou elle arrive…
en attendant j’ai faim,
je fouille mon sac, pas le moindre bonbon, et je viens de fumer ma dernière cigarette derrière un arbre, cachée, près de l’entrée, en enfouissant bien soigneusement les traces, avec celles des précédentes
alors tant pis, je n’attends pas une rencontre entre les habitués, et en bénissant celui qui y a pensé, j’ouvre tous les placards – pas tous en fait, je m’y préparais, mais c’est dans le second, au dessus de l’égoute-vaisselle, que je trouve le paquet de petits gâteaux.
Je l’ouvre.. j’en croque un, pas mauvais, je l’enfourne
et bien entendu, je l’ai provoqué, on sonne…
paquet dans un tiroir, avaler vite en marchant vers la porte..
il faudra que j’en amène, que j’ajoute à la liste proposée une bouteille de jus de fruit, des tomates, un chèvre, une bonne huile d’olive (ma gourmandise est méfiante) et une autre bouteille de champagne et qu’on organise une petite réunion
une réunion des promoteurs… des colocataires… des visiteurs… ça en fait du monde !