Une fois la porte refermée – et si j’avais eu mon mot à dire, on n’aurait sûrement pas utilisé ce type de bois pour la porte – il est difficile de décider dans quelle direction on va aller.
Le vestibule ne donne pas sur toutes les pièces et il semble justement vous empêcher d’aller dans certaines d’entre elles.
En fait il ne donne rien, justement, il reprend au contraire, il reprend le contrôle des opérations et l’on se retrouve perdu, ahuri, comme si on vous avait amené là les yeux bandés.
Poussé par des forces inconnues, on avance sans rien voir jusqu’à la terrasse. Rester sur la terrasse, c’est aussi une manière de ne pas entrer dans la maison, pas encore. On pourrait aussi aller dans le grenier ou dans la cave (c’est important, la cave). L’escalier qui monte vers le grenier et celui qui descend vers la cave sont symétriques comme dans un dessin d’Escher. Vos pieds immobiles dans le vestibule forment le pivot à partir duquel le dessin s’organise.
En attendant, le vestibule a gagné, comme toujours.