d’un voyage à l’autre #3

 

 

Je ne sais jamais bien où je vais – non plus que si je vais quelque part, évidemment – mais il arrive très souvent, parfois à la suite d’insomnie(s), que des images reviennent et s’ingénient à trouver une place quelque part – il en va de la poubelle, peut-être ?  du vide, du rangement du classement ? – je m’interroge parfois, le plus souvent je vais : comme ici. Il se peut que j’élucubre (c’est certainement le cas – mais il y a une maison (aussi) à faire vivre) – je ne cherche rien d’autre qu’à essayer de faire entendre quelque chose que je ne parviens pas très bien à déchiffrer – je reviendrai, je réécouterai, j’essayerai encore

promis

Pour le moment, il s’agit de continuer de tenter d’embellir le présent – on voyage avec ces images du robot, lesquelles sont issues de celles des voyages effectués dans le Dreamlands virtual tour – je ne crois pas qu’il y ait ici des contributions de cet auteur mais n’importe – en semaine (pendant le week-end, on fait autre chose) (encore que mais le trafic en tout cas est sensiblement inférieur, il me semble) (je ne distingue pas bien, et je ne cherche pas non plus quelque statistique que ce soit) le samedi est pris par les gilets jaunes et c’est sans doute tant mieux – avant-hier explosait une boulangerie dans Paris, une fuite de gaz, des morts, des blessés, quelque chose comme le réel qui rattrapait ce matin-là – ici ce qu’on en voit avec le robot, plus rien de tout cela n’existe (le coin Trévise/Sainte Cécile avant)

on comprend bien qu’il ne s’agit que d’un rêve – de quelque chose qui a existé, qui a été là – et ainsi, comme dans cette maison[s]témoin, croise-t-on des fantômes ou des êtres qui n’existent que projetés sur un écran – du moins est-ce la seule manière dont nous parvenons à en avoir une certaine connaissance. C’est sans doute (probablement, certainement qui sait) cette « certaine »-là qui serait à définir élaborer envisager (lui donner un visage, une existence) : mais nous croyons aux images et le réel ne nous rattrapera pas. Pourtant…

Ici, à Strasbourg, le 74 rue de Lazaret :

devant cette entrée (là où l’indique la flèche de la signalétique au sol pour les autos) on a tué un homme  (vingt huit ans, cinglé…), lequel venait de tirer dans la foule de ses congénères en plein centre ville…

Des lieux, des photos, des décors ?

Les faits  – mais la beauté cependant

ce qu’on aperçoit, cette ville dans le lointain, la brume de la mer de Marmara, c’est Istanbul (tu vois, c’est une si belle ville, un si beau paysage et il est saccagé par les exactions, la terreur menée par celui qui se prend pour un roi, un empereur ou quelque chose de son dieu, qui peut savoir ? – dans ces conditions, on préfère n’y pas voyager, cependant – on pense aux Kurdes, ces trois femmes de la rue Lafayette, tuées elles aussi) (brisons-là, cessons ces idées, ces faits, ces horreurs, s’il te plaît)

 

Hawaï, Sunset beach – un chien, des vagues, un surfeur toute la vie dans la mer bleue

ou des dauphins, au large du Brésil

est-ce une fête ? c’est à Curaçao, non loin des côtes vénézuéliennes

des centaines de bouées, des couleurs pour oublier – ici cette même côte de Curaçao, mais de nuit

une espèce de rêve plus ou moins frelaté – on avance sans savoir où on va, mais on avance – non, ce ne sont pas des jumeaux, c’est à Melbourne, non loin d’un Stadium

c’est là et c’est que ça a été comme disait l’autre (Roland Barthes) mais non, c’est une affaire entendue – ou plutôt vue : je n’avais pas dix ans, c’était les vacances

non loin du jet d’eau, le quai Gustave Ador – droite cadre, le bord de l’eau et la plage en herbe – la plage en herbe ? kézako ? une erreur, sans doute – il ne faisait pas si chaud, on entendait parfois les Compagnons de la chanson – soixante et un – autre chose, un homme âgé qui court au parc

tshirt jaune, plus rien ne veut rien dire ? Ou est-ce simplement une tournure de l’esprit, du quotidien, de l’actualité ? « Regarde bien, petit, regarde bien, sur la plaine, là-bas, à hauteur des roseaux, entre ciels et moulins, il y a un homme qui vient que je ne connais pas… » (le grand Jacques)

(c’est le Dniepr, ses méandres à Bykhaw-Быхаў) (difficile de traduire ce qu’on ne comprend pas) (bien sûr, aussi, toujours, la musique) on ne pose pas ce genre d’images sur les murs, décorer, embellir ?

une mappemonde dans les salon d’un hôtel, Etats Unis Boulder – ce genre de truc qui s’ouvre et dedans des bouteilles, de la glace, des verres : « un wiskey, monsieur Bond ? »

peut-être pas en avion – mais passons – mettons Margot D. (elle raconte l’histoire du militaire à Benoit Jacquot, je crois bien) (j’oublie – c’est sur le bureau, avec  les images du monde)

et les initiales brodées sur la pochette de FM (ça vous a un petit reflet « homme de gauche ») (je me trompe, c’est en maison[s]témoin)

le sourire, la grâce, le pouvoir, le Morvan ? tonton et les ortolans tu te souviens ?toute la vie – une gifle… – on avance, ou bien ?

ici le cimetière d’Olonne (et le livre de Jean-Christophe Bailly) là celui de Montparnasse

ne pas cesser et revoir Paris, un p’tit séjour d’un mois

au loin, la Défense – c’est embrouillé, mais il en va de ces billets comme du reste du temps, des images du monde : on les sélectionne, on les prend on les garde on les classe, et puis le temps s’est avancé – souvent, lors d’un achat d’importance (ou pas: une paire de pompes, une ceinture…), revient en mémoire cette question, affirmée sur le trottoir en sortant du magasin : « c’est peut-être la dernière fois qu’on en achète, qu’est-ce que t’en penses ? »

pas si sûr – ici le numéro 6 – on a déjà eu droit au 7 (licence to kill, certes) – une autre vue

à l’extrême ouest de l’Europe (à l’ouest de Ouessant, le phare du Creac’h), là

le pont sur les voies du chemin de fer de la gare de l’Est – rue La Fayette – continuons, finissons

la même plage qu’au début, deux surfeurs dont l’un nage – la mer bleue… – le tennis man de Shangaï

et le flic, sur le pont (Shangaï toujours)

et pour finir celui-ci qui attend que le feu passe au vert, pour lui, sur l’avenue Jean Jaurès

 

En entrée de billet, Gif-sur-Yvette et des roses (dedicated to Maryse Hache)

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