sur la place

 

 

 

je reviens de vacances – le coeur se serre parce qu’il ne faudrait jamais revenir – on ne pourrait plus alors partir, certes – et comme tous ces voyages d’Italie, celui-là fut (encore une fois) particulièrement réussi (grâce à toi, à vous, aux teintes des maisons, aux douceurs des vents, à la gentillesse des passants, des voisins, des inconnus, grâce à la chance qu’on a eue de trouver ce lieu, mille huit cents kilomètres d’ici, sud-est) ( je regrette, je regrette tant) il y avait une place devant la maison (ici elle est en photo par quelqu’un, je ne sais pas exactement – c’est sur GSW

) il s’agit d’un village à dix kilomètres passent autoroute train, la mer Adriatique, cela se trouve dans les Abruzzes – la maison donne de plain pied sur la place – on entre dans un petit salon, la cuisine, qui donne sur l’arrière sur un jardin en pente dévers et une vallée (c’est la photo d’entrée de billet à la presque nuit), le lieu est magique – la place on s’en sert quand on veut, le soir pour y jouer aux cartes, le midi (vers deux ou trois, c’est l’ombre) pour y boire un café, lire – il ne faudrait jamais que ça finisse – et la place, cette place m’a retenu – tard, tôt, peu importe – des clichés que je pose ici, comme des témoins de cette maison – par ordre d’apparition à la mémoire du téléphone – rien de spécial

c’est à la nuit, le premier soir – ou le deuxième (vingt quatre août)

la petite voiture part vers minuit – le scooter je ne sais pas- ils sont là, ou pas, des gens passent, des gens vont viennent mais n’apparaissent pas – par ordre chronologique, vingt cinq août

cette maison qui porte un numéro 20 (elle porte aussi un 19, puis un 5 – qu’on ne distingue pas trop – plus dans certaines autres) – une photo, qu’est-ce que c’est ?

un quart de seconde de vie – on n’attend rien : vingt six août

dans la journée on s’en va, plage, rires ballons parasol – glaces ou pas – chapeaux et tongues (pas pour moi j’en ai horreur) – on rit des accents qu’on essaye de prendre, des mots qu’on ne comprend pas – on rentre, on fait des pâtes ou de la polenta, une salade des tomates et du fromage – de l’huile d’olive –

ce sont des choses éphémères, on voudrait les garder, on les double encore

qu’elles restent toujours en nous comme une âme pleine et sensible, qu’elle nous soit intestine, qu’elles restent et puis

passent les heures et passent les jours

les pompiers (on voit leur voiture au fond de l’image)

vinrent ce jour-là (vingt huit ou neuf ?) brûler un essaim de guêpes dans la cheminée d’une maison voisine – ici, on voit le 5,puis le 19, puis le 20 de cette maison – on ouvrit un jour cette porte de fer, mais la capture fut impossible – il faisait doux

à la sieste plus personne – très souvent un vent léger caresse les pensées, on s’assoit

deux belvédères donnaient sur la vallée proche où se travaillent oliviers et ceps de vigne – le monde laborieux, nous autres en vacances –

cette semaine-là, c’est un peu pour ne pas l’oublier – je ne l’oublierai pas – un peu pour m’en souvenir – parfois le temps met les choses à l’épreuve, on ne se souvient plus bien, qui était là, qui partit, qui revint – je ne sais plus – il ne me reste que deux images

voilà que ça se brouille – il faisait un temps splendide, on lisait, mots croisés cartes à jouer rires et réminiscences – les enfants, les autres qui crient, qui jouent, le monde entier sur une place

(tu vois ce petit carré en bas de l’image ? qu’est-ce ? un artefact ?) – on dirait que passe une ombre au fond, toutes les demi-heure sonnent, jusque dix et demie – la douceur du monde et la beauté des choses…

Une réflexion sur « sur la place »

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