Carte postale des ciels

 

 

 

elle mourrait si on ne la nourrissait plus – mais c’est qu’il n’y a rien à en dire non plus – aussi – des chroniques de cinéma, oui sûrement – un vieux film (il n’a que quinze ans) on trouvera peut-être des images – on se posera des questions, le dernier d’untel, le suivant d’une autre – (il s’agit de ce Le premier jour du reste de ta vie (Rémi Bezançon, 2008) et du premier « premier » rôle pour Pio Marmaï)mettre de la musique, écouter des chansons, laisser battre le cœur et sentir sa peau frémir – la maison est vide (comme dans la chanson de Popol on disait – il montrait son arrière-train à l’image histoire de choquer – il s’en est allé pour des questions fiscales si mes souvenirs sont bons – je ne sais plus s’il est toujours parmi nous) ça n’a pas d’importance, il faut continuer, et voir un peu de quoi il retourne – quelle heure est-il, quel temps fait-il ? – toujours les mêmes histoires – des choses à faire sûrement aussi – il y a un document sur le bureau, une espèce de journal, comment savoir ce que deviendront ces textes et ces images ? Non, on laisse –


ce sont ces trois fils téléphone télégraphe j’en sais rien qui m’ennuient – il y avait au ciel un doux froufrou c’est ça

peut-être que les gens feraient autrement s’ils savaient le désespoir qu’ils causent à ne pas répondre aux questions qu’on leur pose – pour les enfants ce doit être aussi la même incompréhension face au manque d’explication ou au mur du mutisme – ou simplement ils oublient, s’en fichent et pensent uniquement à leurs propres fantasmes – j’aime savoir que ces choses passent en pensée, en faisant du vélo dans la campagne magnifique – peut-être

c’est le mercredi que changent à l’affiche et dans les salles les films – il se peut que cette qualité-là se perde dans l’évolution des mœurs et des occupations (il y avait ce texte de Philip Kindred Dick Simulacres qui mettait en scène des gens – étaient-ce bien des gens ? – qui ne bougeaient plus de chez eux – était-ce quelque part ? (je veux dire : sur Terre ?) – mais faisaient en sorte de subir des histoires) (il y avait aussi cet Enchâssement  de Ian Watson si je me souviens – le livre avait cette couverture verte noire moirée qu’on faisait alors aux livres de science-fiction – il y en avait une aussi argentée – qui mettait en scène des gens sans bras ni jambes – on les avait disons transformés afin qu’ils cessent enfin de faire la guerre…) Oui, enfin tout ça.

s’il le faut absolument, je veux bien reconnaître une espèce de bazar dans le billet –  mais une espèce seulement – il y a pas mal de mots qui me sont venus ces derniers jours alors que les choses avancent quand même à un certain train – par exemple le travail s’est tari – les organisations d’assurance retraite se taisent – un mutisme bien contemporain : dans les cris et les hurlements des radios et des télévision « en direct » le silence des arbres est immense – le vent dans les feuilles m’est musique – j’essaye (et je parviens, jusqu’ici) à survivre

 

 

en entrée de billet : les portes bleues de Sidi Bou Saïd

 

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