dans l’élaboration de la défense contre cette réclusion (quelque chose tellement illusoire, définitif, imposé et dont l’utilité reste problématique – je ne suis pas mort, c’est vrai, et peut-être aurais-je succombé si je n’avais pris les bonnes mesures la mort dans l’âme et le cœur vide serré terrorisé – furent-elles les bonnes, je n’en sais rien mais je n’ai pas souffert (privilégié, sconfinication de luxe et cetera) sinon à l’âme gravement de la blessure des gens morts seuls isolés sans les leurs : alors, nous n’étions plus humains…) – dans cette élaboration, donc, il y avait en suspens une recherche que je mène inutilement (je veux dire sans utilité pour le reste des choses matérielles qui me constituent) (à ce que j’en crois pour le moment) et qui concerne Aldo Moro un type promis à un avenir assez radieux, mais abattu juste au moment où il allait parvenir au sommet de la hiérarchie politique de son pays – c’est en Italie, ça se passait en l’année soixante dix-huitième du siècle dernier – l’année précédente ou la suivante, ou la même mais avant l’attentat qui endeuilla la ville, attentat d’extrême droite dont on n’a jamais retrouvé les coupables, j’avais été passer quelques jours (huit ou neuf il me semble) à Bologne, ville magnifique (on y est passé l’été dernier aussi – et on y repassera dès que possible) (pas tout de suite) (mais on y repassera – comme on aimerait tant repasser par Istanbul/Constantinople/Byzance ou connaître Otrante ou Smyrne, voir de ses propres yeux les Ménines au Prado et des tas d’autres choses encore) (je ne parle même pas de Venise ou Faro/Lisbonne/Porto).
La conjonction des dates a été la ligne de conduite (il a été enlevé le seize mars, vers 9 heures – son escorte, cinq types officiers policiers armés, a été assassinée; il a été retenu durant cinquante cinq jours; le 9 mai au matin, dans le garage au premier sous-sol de l’immeuble de Rome où il avait été retenu, une rafale de mitraillette il est mort (entre six et sept) dans le coffre arrière d’une renault 4L rouge; on l’a déposée via Michelangelo Caetani; on a découvert ce corps mort légèrement recroquevillé mort pour rien vers treize heures trente) – ici la plaque de cuivre qu’on peut voir à Rome à l’endroit
(pratiquement) (et un portrait) où on a retrouvé le corps de cet homme, soixante deux piges, pieux, depuis près de quarante ans ami d’un pape, Paul VI, qui ne lui vint pas ou que trop mal en aide. Il n’est pas question d’oublier, et cette mémoire qui reste, les divers livres lus, les découvertes de cette personnalité, toute cette recherche n’est pas encore terminée – le cours de ce monde, cette épidémie à laquelle on ne croit plus, récupérée éhontément par le pouvoir pour en faire un immonde « état d’urgence sanitaire », ce printemps assez spécial dont il nous semble discerner l’issue; mais aussi et encore ce qui se passe ailleurs dans le monde, aux Amériques notamment (les deux affreuses caricatures vraies, au pouvoir au Brésil et aux US – et ailleurs); cette phase spéciale qui peut tourner à la guerre, serait-elle civile même si nombreux sont ceux, ici ou là, à poser un genou à terre en signe de deuil de Georges Floyd – je pose ici ces deux images
prises en Belgique (il me semble), pour ne pas oublier
Il y a peu à voir entre ces faits, sauf que rien ne peut justifier la mort d’un homme – d’un humain – d’une personne. Rien. Simplement pour dire ça.
Résister se clôt ici (de retour à Babylone, je porte un masque lors de mes sorties – signe cosmétique de reconnaissance civile ou citoyenne, comme on voudra – les joies de la surpopulation, le rouleau de PQ à 60 centimes et le kilo de farine à 2,5 e).
Des choses font tenir (et on ne glissera donc pas)