Un peu partout

 

 

 

Faire coïncider le titre et le lieu, c’est aussi ce que c’est, la maison(s)témoin – de ce côté-ci de l’écran (?) c’est une question qui se pose : qui vient, qui visite dans quel but ? personne, disent les statistiques (enfin, non, si on travaillait pour le nombre, on aurait cessé depuis longtemps : l’efficacité du truc, la performance, la lecture la consultation et les passages, il doit bien y avoir une autre raison pour faire vivre cette affaire-là – et sans doute n’est-ce qu’une habitude, une manie, une danseuse ? passons

).

On a laissé là le cinéma ( il fait trop chaud pour y aller ? non, mais on change, il n’y a pas que le cinéma dans la vie – par ailleurs, la chaleur est une des profondes ennemies du  rédacteur) pour s’en aller à beaubourg, sans majuscule ni autre envie que de voir s’il y avait (justement) du cinéma : il n’y en avait pas, de la photo (un type assez allumé – Steven Pippin qui, en érection – nu par le fait – marche devant des machines à laver qui font office de chambre – chacun fait ce qu’il peut) si, au premier sous-sol dans la galerie, on dansait aussi (cette façon de se donner en spectacle a quelque chose que j’agonis, pas la danse mais ce type de rassemblement, un entre-soi, des échanges de regards et des sourires entendus, très peu pour moi, je passe), et au rez-de-chaussée de cette étrange et grande maison, cette femme

au sol, ce sont des grains de riz (sans doute complet, vu la couleur), la femme danse tout en traçant au sol des passages -à moins que ce ne soient les passages qui la fassent danser, c’est indéterminé me dis-je –

à ses chevilles sont fixées des clochettes qui tintent sous ses pas

et donnent à son balayage (donc) un rythme un peu hypnotique

par ailleurs passent les visiteurs (l’un d’eux, un peu rêveur, manquera de croiser le projet, dont le fond noir marque le territoire) mais d’autres restent, regardent, sans qu’aucune presse, aucune excitation, rien ne vienne déranger le passage de cette femme, toute à son affaire et son aise (il ne s’agit pas, cependant, de faire du propre, non plus que de rendre le territoire aux passants).

On apprendra, sur l’affiche, que cette performance intitulée « Our labyrinth » (on aime bien, dans cette maison-là, parler la novlangue, on ne se trouve pas à Paris mais dans le monde, occidentale, développé, libérale et anglo saxon dominant) est due à un Thaïwanais du nom de Lee Mingwei mais, comme on voit, c’est une autre performeuse qui était en charge du balai. Et le monde regardait

Des gens passent, le balai trace, la femme danse. On regarde. Bienvenue.