Il y a quelques semaines (on ne portait pas encore les masques partout et tout le temps), au coin de ma rue et du boulevard, une dame âgée m’a abordée. Elle tenait à la main une poêle et, sans autre entrée en matière, elle m’a dit : « Vous voulez cette poêle ? Je vous la donne. »
La dame était accompagnée d’un homme qui est resté un peu en retrait et n’est pas intervenu.
J’ai regardé la poêle, c’était une belle poêle, de grand format, en matériau anti-adhésif. J’ai dit : « Euh, je ne sais pas… » La dame a insisté : « Prenez-la, je vous la donne. »
J’ai pris la poêle, j’ai dit merci. J’allais faire des courses ; j’ai mis la poêle dans mon chariot. Rentrée chez moi, j’ai sorti la poêle. Elle avait l’air neuve, d’ailleurs elle était encore dans son emballage, un de ceux qui ne couvrent pas entièrement l’objet qu’ils entourent. Mais je n’ai pas pu me résoudre à m’en servir ; je ne sais pas pourquoi, elle me mettait mal à l’aise. Je l’ai laissée là, dans la cuisine, je la regardais de temps en temps. Au bout de quelques jours j’ai décidé qu’elle ne pouvait pas rester là et je l’ai descendue dans le local des poubelles. Peut-être que quelqu’un d’autre l’a récupérée et adoptée.
Je soussignée, etc. certifie qu’il s’agit d’une histoire vraie.