Des gaufres

 

 

C’ets une sorte de gâteau, cuit dans un moule, puis agrémenté de sucre glace, blanc ou greige, ou chocolat poudre ou autre douceur style chantilly quelque chose : c’est pourquoi ça se trouvera dans la cuisine

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c’est immédiat, cette reconnaissance – en Belgique (cette jeune fille-dix sept ans au moment des faits, au siècle dernier, mais l’an dernier du siècle- née à Beloeil vient de taper trente quatre), ce type de gâteau se concocte dans de petites officines (je me souviens -les souvenirs diffèrent toujours- des frites de la Chapelle à Bruxelles

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le froid et les yeux qui pleurent), – son nouvel ami, d’occasion, peut-être, Riquet qu’elle sauvera

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de la noyade, même si elle dut y réfléchir un peu, à deux fois, parce que cette réflexion-là continuera le long du film, bien entamé alors, les gaufres, le sucre vergeoise, la peur de sourire, les cernes de soigner aider haïr sa mère, son idée fixe pour le travail, pour le travail caméra à l’épaule

rosetta

je ne sais plus où j’ai retrouvé cette photo, mais cela n’importe pas,  ce qui compte (« ne pas tomber dans le trou ») fait agir cette jeune fille, le pauvre trafic de son ami, qu’il lui offre sans doute aussi pour qu’elle le partage, ce qu’elle ne peut pas partager, c’est la loi du plus fort, alors serait-elle femme, aurait-elle une mère alcoolique, vivraient-elles dans un camping au gardien odieux, une caravane, quelque chose, quelque part, ce n’est pas que leur misère nous soit si proche- et pourtant si -, ce n’est pas non plus que le simple amour que lui voue ce Riquet vendeur de gaufres ait une telle ampleur, non plus que cette tentative de suicide, le gaz manque, non, ce n’est pas cette trahison (n’a-t-elle, plus que lui, besoin de ce travail ? n’a-t-elle pas, plus que lui, ce handicap d’être ce qu’elle est, fille et déclassée et chargée de veiller sur une mère perdue, au fond, à la fin du fond, au bout de la lie, en finir, enfin en finir) s’il se pouvait, ce serait tout à la fois… Et oui, Riquet est là, et le monde tourne…

Quand on cherche « rosetta » aujourd’hui, le moteur robot nous indique le nom de cette sonde qui tourne non loin d’une comète (une étoile filante)…

Aujourd’hui, qu’est-il advenu d’elle ?

Qu’advient-il de tous ces personnages qui sur les écrans vécurent un moment, vivront encore quand on les convoquera ou alors simplement imiteront ce que nous savons être la vie, dans nos os, nos coeurs, nos entrailles, qu’en est-il de « la Comtesse au pieds nus » (Maria Vargas alias (a.k.a comme disait Lucien) Ava Gardner-Joseph Mankiewicz, 1954) , de la Karen de « Stromboli » (c’est Ingrid Bergman, Roberto Rossellini, 1950) ou d’Ilsa Lund (la même dans « Casablanca », Michaël Curtiz, 1942), d’autres, tant d’autres (ici « Rosetta« ) ailleurs Anna Magnani ou Claudia Cardinale Sophia Loren ou Virna Lisi ? Monica Viti ?

Vivre, ne pas tomber dans le trou, vivre et vivre encore