Je les vois regarder les murs, la porte fenêtre, et je vois leurs yeux perdre lentement de leur acuité
Je vois leur regard transformer ce qui est là
Je vois un désir de pierre qui s’efface avec regret, je vois du bois, je vois des couleurs tendres, je vois des gypseries (non là c’est moi qui pose des gypseries blanches sur un vert nyl ou un jaune légèrement ocré, et ajoute des vignes derrière les fenêtres, un pin, et là bas derrière un rocher une langue d’eau qui parle d’une crique), je vois une brillance et de grandes images
Je vois une tendresse, un accueil, un cocon familial
Je vois des sourires, une entente
Je vois un antre, de la musique, des discussions, orageuses ou non, des tâches communes
Je vois simplement la propreté, le neuf, je vois plus simplement des murs, des murs que l’on peut considérer comme siens, un logis, ce doux mot (si on oublie qu’il est appliqué un peu n’importe comment de nos jours)
et je me demande, pour ceux pour lesquels ces murs, ou leurs frères, ne resteront pas un rêve, ce qu’il en restera à l’usage
par la faute des murs, même si la construction ne présente pas de défaut de réalisation, ou par leur faute.