La quête

 

 

c’est juste une bande annonce et il y a tout le film dedans – dans le temps, il y a un moment (quatre vingt deux je crois bien – je ne sais plus, j’ai tout perdu, j’ai recherché je n’ai rien trouvé), j’avais exercé mon goût du cinéma en étudiant le film annonce – la bande annonce, la publicité que le cinéma fait du cinéma – je tenais le truc pourtant, mais non, il a fallu gagner sa vie – il aurait fallu faire face à ces mois et ces années d’études et de recherches – peu importe la bio, j’exerce mon jugement : le film de cette semaine est passé sous le radar parce que l’époque d’alors (2015 a été pour tous une année difficile) ne se prêtait pas au cinéma (il ‘y avait pas de maison[s]témoin non plus remarque – ah si, ça a commencé le 13 mai 2015 – comme quoi…) – il y a peu, j’ai vu le film d’André Téchiné titré l’Adieu à la nuit (2018) qui traite d’un sujet semblable (c’est un blanc qui se convertit à l’islam et veut partir se battre pour se convaincre que la foi est une (ou sa) bonne étoile – je simplifie, certes  – ici, c’est une blanche qui épouse un type qu’elle aime (c’est assez elliptique sur le sujet) et le suit pour se convaincre etc.) – cette problématique torture semble-t-il notre monde (par notre j’entends ce pays, la France, et ses habitants, je veux dire les parents et leurs enfants) – il y a eu aussi le film de Jacques Audiard (dont Thomas Bidegain était un des scénaristes) intitulé Un prophète (2009) ou cet autre, La désintégration (Philippe Faucon, 2011) et puis d’autres encore – il s’agit du lieu de la blessure, la colonisation, quelque chose qui hante donc ce monde (on n’en a pas fini tout de suite non plus) – mais on voit les ravages causés par ces actes, ces actions, ces délires sans doute, mais l’adolescence est le lieu, aussi, de toutes les utopies (et – pourtant – tant mieux…). Difficile moment, difficile passe, difficiles émotions…

 

 

C’est une affaire qui commence en octobre 1994 (indique le film : en 1995, on se souvient des terribles attentats qui ensanglantèrent au minimum Paris – il s’agit de quelque chose comme ça)

c’est une histoire de famille (le père aime le folklore des cowboys – c’est son droit – apparemment cependant sa famille n’a pas à ne pas aimer ça : la fille se prénomme Kelly, le jeune garçon a pour surnom Kid) c’est une fête, tout est bien

il chante une chanson – voici sa femme et son fils qui l’applaudissent parce que c’est charmant

mais on sent que quelque chose couve, on ne saurait dire quoi – on saura tout de suite que la fille aînée s’en va

elle va rejoindre son amoureux – elle n’a que seize ans – s’ensuit alors une quête du père qui veut entraîner la mère et le fils : partout (ici chez le père du garçon)

où il ira la chercher (là dans un café ailleurs)

choux blanc comme on dit… Les années passeront, la mère n’en pourra plus (sa fille, leur fille est partie : elle leur écrit , elle a sa vie : elle a eu un enfant de son amoureux – qui n’est pas celui qu’on croyait – mais ça on le savait) – il s’agit en effet soit de sa propre vie soit de celle de sa fille

je ne pense pas qu’un parent puisse choisir mais peu importe ce que je pense : même si la mère n’en peut plus, lui, le père ne désarme pas (le fils a grandi, il suit son père, l’aide dans sa recherche : les tours jumelles se sont affaissées sous les deux avions, la terreur continue)

ensemble ils finissent par retrouver sa trace, suivre son parcours vers l’Afghanistan à suivre son embrigadé de mari –

mais finalement, le fils refusera de suivre son père, cette fois ce sera non

le père part seul, en auto

(grands espaces, peines, accident mort) le fils reprend la quête, va jusqu’en Afghanistan, en plein carnage (Ben Laden qui va mourir, la guerre, les blessures, la mort tutoyée)

un type l’aide

(grands espaces, blessures, recherches vaines puis abouties, accident (le meurtre du mari qui s’est débarrassé de son fardeau, a pris une autre femme – prison et tortures plus tard) il rentrera par la chance qu’il a – puis un jour, bien des années plus tard (vers le moment où se déroule le film – 2015…) il retrouvera cette soeur portant voile et servant dans une épicerie… Ils se reconnaissent, ne se parlent pas.

Fin de l’histoire.

Vingt ans dans la vie d’une famille : française, blanche, classe moyenne, province… Combien de jeunesses perdues, combien d’erreurs commises, combien de foi diverse et simulée, combien de confiances trahies, d’inhumanités et de traîtrises et pourquoi ? La guerre, où qu’elle soit… Les acteurs sont épatants, en tout cas.

Les Cowboys, une film de Thomas Bidegain (2015)

(le père : François Damiens, la mère : Agathe Dronne, la fille aînée Kelly : Iliana Zabeth, le fils jeune : Maxime Driesen (il se nomme Georges, en vrai dans le film), plus vieux : Finnegan Oldfield)

 

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *