TDEDULP spéciale dédicace Perec #42

 

 

toi qui entres ici (comme dans un moulin) une image par minute et plus pour tenter d’épuiser ce carrefour – pour ne pas oublier, jamais – vive la vie vive l’espoir

installation – commande (un kir à 5e50 quand même) (on ne plaisante guère au Carillon) un carrefour de mémoire terrifiante – c’était le but recherché, ça n’a pas marché : on est là – pourquoi là, parce que – complétée d’une autre raison – on recommence : hommage à G org s P r c – en quelque soixante dix et plus images – Paris, plutôt debout – il est midi

les bâtiments sont ceux de l’hôpital (à genoux) bâches jaunes en accord avec la marquise du petit Cambodge -(les nuées sont des gouttes d’eau de la vitre du bar) –  passe le camion du service d’aide médicale d’urgence – midi 2 (intérieur jour)

midi 3, sous l’œil (ébloui) des caméras

cette dame qui s’arrête, stationne un moment

puis passe

s’en va – midi 6 les livreurs en mobylette

ou en vélo électrique (comme si ça ne polluait pas) – midi 8

on passe-on marche – on va manger – la plaque blanche aux victimes des attentats odieux  (lâches, minables, abjects) du 13 novembre 2015 – droit cadre, l’un des héros du jour – midi 10

midi onze

puis douze

puis treize

treize encore

puis 14 (il est parti)

 on pourra vérifier l’omniprésence des ninos – des gens  – des passants – 18

puis 19 – panoramique à 90 degrés : sur la petite place (sans doute intitulée) un banc, et sur le banc, téléphonant

midi 20, partie et remplacée mais sur l’autre assise

midi 21 attente puis où est-ce déjà ?

plutôt par là (22)

(il s’en va livrer) voyons voir – un bus (23) 75 (et non 29 comme le Roubaud) comme un ange passe

va vers son destin (ainsi que les humains) – calme apparent (26)

(28) (une demi-heure déjà?) on s’en va

pour la livraison

on pense à ce film, Lunchbox (Ritesh Batra, 2013) – vigilant peut-être mais sans le point pour ne pas divulguer (30)

un certaine idée de la défense – midi trente c’est l’heure de manger

on va attendre un moment – la pointe – (32) – j’crois bien que c’est par là


possible,probable, sans doute – allons (33)

un extrait (notes procès moquette) du cahier où sont prises les notes – à un moment, elles seront retranscrites mais pas tout de suite – des images d’abord : nature morte aux trois plaques (34)

juste un petit moment

d’autres gens (35)

intérieur jour, chat noir du Carillon – (36) en attente des plats préparés

et passage d’un être au nino (barbe & baskets – tatouages & vélocipède) – (37)

attends à quoi tu penses? – (38.2)

le bruit les sirènes l’urgence –  (39) « I’m back »

(39.2) pano : en attente

(39.3) et puis avec ça ?

ça avance – respirez soufflez – (40)

(les types fument sur le trottoir, attendent que le temps s’en aille) – (40.2)

passe par ici, reviens par là – (41)

savoir recevoir – la rue Bichat (c’était un chirurgien, je crois bien) a changé de sens de circulation – j’ai oublié de le préciser – c’est de mémoire – j’oublie (42)

c’est fait – quoi d’autre ? (42.2)

à nouveau – encore ( 42.3) respirez – soufflez –

allô ? non mais allô quoi  ? t’es où ?

hein ?  le 75 à nouveau

puis encore, on se demande

attendre repartir revenir – (45)

je viens

je suis par là, oui

(46) le 75 encore

plus le chien, le selfie, le caddy, la capuche le bonnet le soleil

livraison boite aux lettres pantalon rouge et chaussures blanches – (46-7-8)

kestum’veux toi ? je m’en vais clopant – le soleil aussi

attacher son vélo – capuche  boite aux lettres tête de potelet – (voilà qu’il est moins dix)

certes –

on commence à avoir faim –  (51)

ça va venir ou c’est déjà fini – (51.2)

qu’est-ce qu’on serait sans nino ? attends un peu

(ce sont les très gros plans qui me plaisent – image arrêtée déjà fugace et passée)

plus de soleil – clopo – où tu vas ? (52)

bon on s’y retrouve ? Oui, j’y vais

des sourires jusqu’à la nausée – laisse

manger avec des baguettes, repérer le paparazzo, continuer à penser

réunis là le temps d’une image – avancer droit devant soi, la vie – passe passe (53)

le temps de se retourner et puis (55)

où est-ce déjà ? – je ne sais plus (57) intérieur jour

on en reparle dans deux ans (59)

ce bougé…

Puisque passe le temps, passeront les années – j’aurais du me dire « tiens j’en prends 53 » je n’en garde que, je laisse les autres – les gens , disponibles,qui vont et vaquent – bon appétit)

 

3 réflexions au sujet de « TDEDULP spéciale dédicace Perec #42 »

  1. Je n’ai toujours pas compris pourquoi « on » a inversé le sens de la circulation automobile de cette partie de la rue Bichat qui permettait de rejoindre directement la rue du Faubour-du-Temple… mais je ne cherche plus à comprendre.
    Bientôt il faudra qu’Hidalgo plante des palmiers sur les trottoirs, ça lui rappellera Tahiti.
    Au fait : Perec, c’était écrit, là tu fais des photos. Mais tu n’emploies jamais le point-virgule ! 🙂

  2. Deux bonnes raisons… et il se passe finalement pas mal de choses à ce carrefour. Jamais entrée dans le Carillon mais j’ai un souvenir gai et pas très gai d’avoir été de l’autre coté du mur, d’un couloir déjà très encombré de brancards et fauteuils et de spectacles pas franchelent comiiques (quoique toujours un peu) et d’une course avec fou-rire dans un des deux fauteuils roulants engagés
    bon Perec n’était pas là

  3. Un pigeon veille. E réapparut; le chat engloutira la lettre et laissera les plumes ( on dirait bien qu’il a grossi d’un coup) ; l’homme au casque sans visage égaré du groupe aujourd’hui dissout? on n’entend pas la musique… on n’entend pas … Ça passe, disparaît ; passe, repasse; elles, eux identifiables plus ou moins : se demander où et quand on ne s’est jamais croisé. Vivants en arrêt sur images . Et que voit-on des fenêtres de l’hôpital ? Merci

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