Toute une nuit

 

 

y penser donne un léger tournis, un milliard et cinq cents millions d’âmes conduites (conduites ?) par un autocrate abject (les diverses exactions de ses partisans font froid dans le dos : des milliers et des milliers de morts au prétexte religieux demeurent et pour toujours sans doute impunis – c’est le cas ailleurs mais oui : bienvenue sur terre…) je te montre juste quelque chose de magnifique

(taxée dans un organe inqualifiable, peut-être, mais image quand même en disant un petit peu long : reçu par sa sainteté durant un repas privé (d’affaires) trois heures – epr plus armes) – qu’importe le flacon…


Il s’agit d’un film composé de centaines de plans apportés d’ici de là par les élèves d’une école de cinéma et de télévision — ça se passe en Inde, à une centaine de kilomètres au sud de New Delhi si j’ai bien compris – FTII Film and Television Institut of India – à Pune – ça ne va rien dire mais tant pis : là juste pour se faire une idée

on s’en fout un peu ? bah on aime les cartes, on aime le monde (pourtant…) – c’est un film où une voix d’on ne sait trop qui (L. est-il vaguement argué) (une femme) (Buhmisuta Das – peut-être la compagne de celui qui signe l’image, Ranabir Das) parle en off comme on dit – on ne la voit pas à l’image, ou du moins on ne sait pas qui elle est : elle lit des lettres qu’elle a écrites (croit-on) à son amoureux qui a disparu (il fait sans doute partie de ceux qui, tout à l’heure, ont disparu victimes des horreurs valorisées prônées demandées souhaitées ordonnées par ce Modi Narendra (maudit, oui) (enfin, j’interprète comme on sait)) tout à coup, elle ne l’a plus vu (il faisait partie d’une autre caste qu’elle, il n’y avait pas d’amour à ressentir pour elle – ou l’inverse : ces choses-là sont, comme le monde, vieilles et usées)

Et donc, il est arrivé un moment où ces étudiants en cinéma/télévision/images animées ou fixes se sont mis en grève (le pouvoir avait nommé, en 2015, un an après son accession au pouvoir, un de ses affidés à la direction de l’école – ça dit quelque chose ?)

un moment où le pouvoir a réprimé, durement, ces manifestations (ça te dit quelque chose ?) – on ne possède pas trop d’images du film (un dossier de presse – des images fixes) – on avance un peu dans l’ombre, le flou beaucoup

lancinante est la voix, et les images assez peu élaborées – impressionnistes peut-être si on veut aller vers leur valorisation : ce n’est pas nécessaire, elles parlent et en disent long, comme la voix – ce sont des juste des images comme disait l’autre – un long plan débute le film, une fête quelque chose de gai, les gens dansent boivent rient jouent

mais je ne l’ai pas trouvé – ça ne fait pas tellement grand chose, non plus, les jeunes gens qui s’amusent, et fêtent quelque chose, un anniversaire, l’obtention d’un diplôme, quelque chose qui aboutit (« c’est comme ça que les choses arrivent » disait je ne sais plus qui un poète, je crois bien) (non, une voix off) et il y a une musique, électro funk ? peut-être quelque chose qui porte à danser

des images, des mots, des sentiments

un pays lointain, l’Asie, l’océan qui porte le nom du pays, des humains pas si différents, tellement semblables – on aime la liberté, qu’on soit d’ici ou de là – et un flux d’images montées les unes à la suite des autres, qui nous parle tellement de ce qui a été ressenti – un système, une façon de contrôler les âmes justement – les humilier, les haïr, les faire disparaître (ça dit quelque chose) – il faut aussi expliciter les conditions de production, ce n’est pas spécialement un film de fiction non plus que documentaire, c’est un film qui indique une direction (la liberté, la joie, l’amour aussi bien – mais en creux) et qui s’y tient – il y a quelque chose de merveilleux dans le cinéma, quelque chose qui indique un chemin qu’on en soit ou pas conscient – il n’est pas innocent qu’il soit réalisé par une femme, si tu veux mon avis (il ne m’étonnerait pas qu’il en soit de même de l’image et du scénario) (on s’en fout : quoi qu’il en soit, ce sont jeunes gens, et comme ailleurs – ici par exemple – il me semble que cette idée soit fondée et défendue – une espèce de relève que j’aime à saluer)

des images des mots de la musique : invincibles (j’adore)

Toute une nuit sans savoir, un film de Payal Kapadia
co-scénariste qui a écrit, avec l’auteure, les lettres dites : Himanshu Prajapati

 

 

les dessins et les images sont tirées du dossier de presse (probablement glané chez le distributeur français du film)