Le salon de T Episode 3,1

 

Samedi : dépasser le chaos (et la susceptibilité) pour rassembler ce qui est épars.

La synchronicité. « Je » vais écrire ici et maintenant ce qu’il m’en reste, ce qui n’exonère rien ni personne d’aller y voir par soi-même ailleurs et après. Ce que j’en perçois : c’est un concept jungien parce que, notamment sous ce nom, développé par Carl Gustav Jung dans les années 1920/1930, après sa « rupture » amicale, antres autres, d’avec Sigmund (Freud), notamment pour divergences de poings de vues sur le concept de libido. Obscur, pour le moins, ce concept diffusera dans l’œuvre de Carl sans qu’il concède à tenter de l’expliquer scientifiquement avant les années 1950. Et avec un succès très relatif puisqu’il se basera sur des travaux répudiés depuis comme falsifiés, donc aux oubliettes de La Science pour un moment. Pour tenter de faire simple, ce concept parle de deux évènements qui arriveraient simultanément sans aucun rapport causal entre eux (oserai-je ajouter sans aucun rapport causal perceptible à l’humain au moment de l’énoncé du concept) mais dont la relation ferait sens pour un individu. Kessec’est ? Certains pourraient dès lors parler de « foi », de « mystère quantique à élucider », ou encore « mais je suis sûre que j’avais mis le beurre sur l’étagère du haut dans le frigo, où est-il ??? », et cette liste non-exhaustive ne vaut que pour la sphère culturelle dont « je » suis issue.

C’est justement au-delà de la compréhension immédiate. C’est, pour moi toujours, un pari fait avec… ? probablement plus soi-même que tout autre chose.

Hier donc, Francis Cabrel offre un clip à son public pour le titre « La Corrida » sorti en 1994. Nous sommes en 2024.

Hier donc, à côté du salon de T, un commerce s’est vu affiché sur sa vitrine « vendu » sans que personne ne semble pouvoir dire à qui que ce soit, surtout pas à « nous » ?, ce qui va arriver dans les prochains mois, en pleine saison donc, dans ce « nouveau commerce ».

 

Depuis le temps que je patiente

Dans cette chambre noire

J’entends qu’on s’amuse

Et qu’on chante au bout du couloir

 

Cela fait six ans que je suis arrivée dans ce petit village du centre de la France. Enfermée à l’intérieur de moi, cadenassée, « dans cette chambre noire » depuis pas loin de ma naissance. « J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante au bout du couloir », et cela me met en rage, comme un taureau dans son enclos, sentant bien que rester dans cette chambre noire ou en sortir ne sera de toute façon pas une synécure.

 

Quelqu’un a touché le verrou

Et j’ai plongé vers le grand jour

J’ai vu les fanfares, les barrières

Et les gens autour

 

J’ai sincèrement essayé, encore une fois, de m’intégrer à la vie de ce petit village, en même temps que je vivais une histoire d’amour, comme on dit, avec un être exceptionnel, dont la rencontre m’était alors nécessaire, à savoir qui ne pouvait ni ne pas être ni être autrement. Mais. Avant que de. En plongeant « vers le grand jour, j’ai vu les fanfares, les barrières et les gens autour ». Cela fait donc, en temps humain, six ans que je suis éblouie par cette lumière, ces bruits et ces « gens autour ».

 

Dans les premiers moments

J’ai cru qu’il fallait seulement se défendre

Mais cette place est sans issue

Je commence à comprendre

Ils ont refermé derrière moi

Ils ont eu peur que je recule

Je vais bien finir par l’avoir

Cette danseuse ridicule

 

Alors même que j’avais au plus près de moi tout ce qu’un être humain peut demander d’avoir en une vie, je me suis enfermée, toute seule comme une grande « dans ces premiers moments ». « Je » s’est explosé en « cette place », « sans issue », « ils », « moi », « danseuse ridicule ». Ou plutôt, j’ai mis à peine six ans à prendre le recul nécessaire, qui ne peut ni ne pas être, ni être autrement, à percer et voir derrière les voiles des égos de tous ces personnas accumulés pendant les quelques quarante petites années d’une simple vie, qu’à la fois « tout » ne tournait pas autour de « je », et que mes capacités de perception étaient à ce point limitées, en tant que simple humain, que l’amalgame à déconstruire prendrait un temps sprezzaturien.

Est-ce que ce monde est sérieux?

Certes, certes. Au temps qu’il le peut.

Est-ce que ce monde est sérieux?