d’un voyage à l’autre #6

 

 

 

je suis en retard – je suis toujours en retard – mais je me tiens au rythme quand même (le billet hebdomadaire) – je suis en retard, c’est parce que je travaille (mais n’en est-ce pas ?) (si) (il y a dans cette maison un lieu où on entasse les cartes postales – bons baisers d’ici ou là – je pense à toi, il fait beau et on mange des glaces – on bronze – ici il neige… – je me souviens, en Italie les timbres-poste pour les cartes ne s’achètent pas au tabac (d’ailleurs, il n’y a pas de tabac) – des images de faux voyages (ou de fausses images de voyage) – des cieux surtout

c’est en Finlande, le soleil de quatorze heures – l’ombre de l’opérateur et de la voyageuse (son pied) – le froid –

quelque part aux États-Unis, il me semble me souvenir (tu sais quoi ? ces voyages, là, ça me prend vers sept heures et demie du matin en semaine – j’écoute un  peu les nouvelles, je regarde un peu le journal, je voyage)

ce peut être l’Ukraine, quelque part à la fin de l’hiver (l’annexion de la Crimée par le tsar du kgb, je préfèrerais qu’on parle d’autre chose – mais non)

des hommes , il fait froid, une pause dans le voyage  – je ne vois pas d’armes, il n’y en a jamais dans les images prises de cette voiture – les lieux sont calmes

ici on est en France, il s’agit du triangle de Gonesse où aurait dû s’installer un centre commercial, mais finalement non, un arbre – un autre

plus quelques autres – c’est la fin de l’hiver, c’est aussi l’Ukraine, à la fin du jour – parfois, le Chili, la Bolivie, l’Irak, l’Egypte, non vraiment c’est difficile de rester au calme, tranquillement – le journal le matin, les vendredis du climat, les samedis des gilets jaunes – le travail, ah oui, le travail

une image prise d’un drone, c’est en Hongrie, la plaine les ciels le bleu – je tiens aussi quelques animaux, ici un chien devant des jantes

(c’est à Iakoutsk, en Sibérie – moins 40 l’hiver, 25 à 30 l’été – au bord de la Léna) là des pigeons devant un vendeur des rues

c’est à Mexico – quelque chose du rêve ? oui sans doute – je continue, mais ce sont des choses trouvées hier du côté de Romny (c’est encore en Ukraine – c’est que ça ne veut pas lâcher – en Chine, des Ouïgours sont internés, massacrés sans doute mais on n’a pas de photo, non) ici un petit bateau

et là, le repas qui chauffe cuit embaume peut-être

comme une phrase qui nous serait dite, je vais remettre des fleurs rouges au début, pour un peu de douceur (elles viennent des États Unis – je vais retourner au travail) (j’ai du retard) (j’ai toujours du retard…) (j’avance quand même)

ah oui, encore deux images : celle-ci qui vient de Porto (je crois que je l’ai volée à Lou Dark)

avec son pont au double tablier au dessus du Douro et cette dernière, la plage d’Hammam Ghézèze (c’est en Tunisie, non loin du cap Bon) – les vieux vont se baigner avant six heures le matin (parfois une femme, habillée passe et elle aussi se baigne) : y entend-on presque le doux ressac et une mouette qui rit…?

 

 

2 réflexions au sujet de « d’un voyage à l’autre #6 »

  1. le Douro pour rêver (entre autres, mais surtout)
    et la pause dans le froid pour penser aux petits tableaux des petits maîtres flamands

  2. On a envie de t’envoyer une « vraie » carte du coup… Nous sommes un petit groupe à nous écrire de « vraies » lettres, à nous envoyer de « vrais » courriers, 4 ou 5, pas plus… et c’est si réconfortant, les cartes dans la maison, où poser ses yeux et reposer son cœur !

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