Non, aucun

 

 

 

ce pays est une tuerie, vraiment – on le voit dans ce film comme on le voyait dans les autres – une tuerie – le film s’intitule Aucun ours un titre qui lui va bien – il a été primé à Venise, au festival nommé Mostra (montrée, affichée je suppose) qui est une manifestation voulue par le fils de l’ordure (tu sais bien, celui qu’on a pendu par les pieds, sur une place de Milan, en avril 1945 – on a oublié, mais dans le pays en question, il n’y a pas tellement de différence si tu veux mon avis) (il y avait dans la péninsule dite ibérique, deux autres types du même acabit, mais qui s’en sont tirés tranquillement, eux) (que ces gens-là soient maudits) – cette manifestation qui a lieu au lido perdure et montre donc le cinéma, mondiale, comme à Berlin, Cannes, Toronto ou Locarno – ce n’est pas tant qu’on aime ce genre de rencontres, mais elles font parler, donnent de l’ampleur et de l’écoute et permettent de ne pas oublier. Il ne faudrait pas parler de ces choses-là parce qu’elles fâchent, ce n’est pas diplomate ni bien élevé (les tortionnaires aiment à rester dans le calme et le silence de leurs geôles).

C’est l’histoire d’un réalisateur de cinéma

qui prend des photos dans un village 

les villageois tentent de le convaincre qu’il a pris en photo un couple illégitime – ce qui est doublement faux : la photo n’existe pas, le couple légitime non plus, sinon dans le fantasme des habitants (lesquels attribuent à la naissance une fille en mariage à un garçon – tu vois le niveau) –  s’ensuivent des développements

des palabres

une espèce de prestation de serment

toute une tradition abjecte et machiste – le monde de nos jours – abus de pouvoir, emprisonnements, mises à mort – il y a ici pourtant ce mouvement Femme Vie Liberté qui existe – il y a depuis quelques mois des révoltes qui tentent d ‘être matées dans le sang – par ailleurs, dans ce film, on en tourne un autre, de l’autre côté de la frontière (du côté turc) mais rien ne va plus non plus

le réalisateur a une patience formidable, une gentillesse à tous égards du meilleur aloi – le monde (ce monde-là mais comme le nôtre) fonce à une allure incoercible –  droit dans le mur

dis-moi, dis qu’allons-nous devenir ? Alors on tente de le conduire ailleurs, ou on tente de le dissuader, ou on l’emmène de ce côté-ci, à gauche par là, au fond

bien sûr que non, par là, il n’y a aucun ours…

 

Aucun ours un film (formidable) de Jafar Panahi (2022)

Ici même :

Trois Visages un autre film, magnifique, du même réalisateur.

Partir (Hit The Road) tout autant, du fils du même.

6 réflexions au sujet de « Non, aucun »

  1. vous êtes mon dernier contact avec le cinéma (honte à moi mais merci)
    vais aller le retrouver, plus tard dans la journée je pense, sur les carnets

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