Soixante-dix-septième

 

 

 

Lorsque j’ai commencé à demander à cette maison ([s]témoin)  s’il s’y trouvait des occurrences du mot  Cannes elle m’a donné trois pages d’articles – une trentaine – ce n’est donc pas que ça ne me plaise pas – c’est juste une vitrine : quelque chose qui montre quelque chose d’autre afin d’en procurer une jouissance suivie d’un désir – quelque chose d’assez obscène, il faut peut-être le (re)dire : hors de la scène exacte qui est celle de l’écran – lequel ne fait rien d’autre que de cacher exactement ce qui est projeté – on sort de là un peu hébété sans rien d’autre que des fantasmes – dehors il fait encore jour ou il pleut – il fait nuit et on est déçus, on a faim ou soif – on a envie d’une cigarette (ça va ensemble) – à nos âges (et à d’autres) on a des besoins à satisfaire –  et puis après on rentre – y aller, est-ce une habitude ? Un pli (mauvais, faux, à repasser ?) ou un besoin de toutes pièces créé ? Racontez-moi une histoire que je m’endorme… oui, sans doute, aussi mais pas seulement (des ombres, des fantômes, des vrais gens cependant – peuple – on les aime d’un amour secret, déçu, figé malheureux : on ne les connaît pas on ne voudrait pas, nous ne sommes pas du même monde disait une publicité de rillettes – toujours cette sensation – des vampires (des vampes) assoiffés…) – une industrie un peu comme une autre, mais un peu seulement   

(le mode opératoire a un peu changé – les légendes sont automatisées)

 

Cannes vingt-vingt-quatre mais d’abord une photo d’un des hommes les plus riches de ce pays qui a marié une starlette, laquelle l’entraîne sur « les marches du palais » (y’a une tant belle fille lonla) – le type (il est de 62) se laisse faire, heureux de montrer (et promouvoir) son bonheur et la poitrine opulente de sa conquête (on n’est jamais sûr de la réalité des photos, tu sais bien)

L’homme d’affaires français François-Henri Pinault (à gauche) et l’actrice américano-mexicaine Salma Hayek Pinault arrivent pour la projection du film « Killers of the Flower Moon » lors de la 76e édition du Festival de Cannes, dans le sud de la France, le 20 mai. 2023. (Photo de LOIC VENANCE / AFP)

s’il fallait exercer quelque cruauté (en serait-ce vraiment, d’ailleurs) on rappellerait les années de naissance des deux protagonistes – mais non – elle lui est contemporaine (elle est de 66) mais plus embijoutée – c’était l’année dernière – mais non – sans doute d’un an ont-ils ainsi que nous autres, pauvres et mortels, vieilli – cette année – sept-sept était son quantième – on a distingué des films – ce sont gens connus – et comme il y a quelque soupçons traînant dans les airs , on a justifié un jury composé d’autant de femmes que d’hommes mené par un président qui était une présidente

Membres du jury, de gauche à droite, Kore-eda Hirokazu, Eva Green, Pierfrancesco Favino, l’actrice Camille Cottin, Juliette Binoche, Meryl Streep avec la Palme d’Or d’honneur, la présidente du jury Greta Gerwig, Nadine Labaki, Lily Gladstone, J.A. Bayona et Omar Sy posent pour les photographes à leur arrivée à la cérémonie de remise des prix et à la première du film « le deuxième acte » lors du 77e festival international du film, Cannes, dans le sud de la France, le mardi 14 mai 2024. (Photo de Vianney le Caer /Invision/AP)

(on ne mentionne pas le nom de  cette femme en noir, extrême droite de l’image : ce n’est pas fair play) on a vaguement glosé sur les robes rouge/noire/blanche mais on s’en fout – une autre ?

Greta Gerwig, présidente du jury du 77e Festival de Cannes et les membres du jury Omar Sy et Lily Gladstone posent sur le tapis rouge lors des arrivées pour la cérémonie d’ouverture et la projection du film « Le deuxième acte » Hors compétition au 77e Festival de Cannes, Cannes, France, le 14 mai 2024. REUTERS/Yara Nardi

(sur celle-ci, la brunette qui porte un nœud papillon n’entre pas dans la légende) (les légendes cependant rallongent le propos – mais n’apportent guère plus qu’une information tiède – placements de produits : lesquels ici sont des productions, des réalisations à plusieurs dizaines de millions de dollars – ou d’euros) – un critique a vu une cinquantaine de films sur les quelque cent dix proposés (compète palme d’or: 22) – la vie est difficile – en une dizaine de jours, fréquence de 5/jour – mais je ne retiens que peu de chose cependant : quelques images (six en tout – on pourrait dire : ce n’est que du cinéma)

d’abord :

suivie de

La réalisatrice indienne Payal Kapadia (R) célèbre sur scène avec son casting après avoir reçu le Grand Prix pour le film « All We Imagine as Light » lors de la cérémonie de clôture de la 77e édition du Festival de Cannes, dans le sud de la France, le 25 mai 2024. (Photo de Christophe SIMON / AFP)

non, mais rien n’est joué – ce n’est pas seulement du cinéma, c’est aussi de la joie – pure et dure certes – mais de la joie et puis c’était ma favorite – j’exècre  ceux qui, depuis dix ans gouvernent ce pays, l’Inde – et puis cet homme-là qui s’échappe

Cannes, Festival International du Film, portrait du réalisateur iranien en exil Mohammad Rasoulov. Il présente « Les Graines du Figuier Sauvage », en compétition pour la Palme d’Or

on a entendu dire qu’il y avait là quelque chose comme de l’opportunisme du cinéma – de tout le cinéma – mais ce prix lui sauve sans doute la vie – le cinéma, oui – non, mais c’est vrai j’aime beaucoup – le faste, le luxe, l’hypocrisie moins mais enfin, il ne semble pas qu’il  puisse, cet art qu’il est aussi dit-on, s’exprimer autrement – une immense publicité, une injonction à aller voir ces films-là et pas d’autres… cette image aussi, pourtant 

tirée du film donc, Les graines du figuier sauvage – que fais-je donc d’autre ? ici encore un autre film qui aura ma préférence (Grand tour  réalisé par Miguel Gomes)

et pour finir une image du « Tout ce que nous imaginons être de la lumière »

on verra
on ira voir

en ouverture de billet, une image de ce grand tour, probablement l’héroïne principale – non mais quelle beauté… – Crista Alfaiate, qui jouait déjà dans le Mille et une nuit du même réalisateur

 

 

déserter

 

 

il n’y a pas de raison que ça s’arrête – jusqu’au dernier souffle peut-être – être empêché, le corps qui ne suit plus, l’esprit qui divague, l’âme qui s’envole – j’ai regardé et je me suis souvenu de cette salle – le Brady –
(image taxée, crois-je, au compte de François Morice ex-libraire de la rue Jacques-Cœur)

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est image.png.

 

il s’agit juste d’une histoire, l’histoire d’un jeune type – un jour et une nuit –

(dix-huit ou vingt ans)

qui ne veut pas faire la guerre –

et lui il court –

on n’y voit guère de palestinien, sinon quelques enfants qui courent, effrayés

et deux cadavres dans les ruines – sinon, tout le monde est juif dans le film : Tel-Aviv sous les missiles parfois – une espèce de routine – et ce type (Shlomi – interprété par un Ido Tako survolté – magnifiquement)

qui ne cesse pas de courir pour échapper à son destin – probablement
Il va voir sa grand-mère parce que, chez lui, dans sa maison, chez ses parents il n’y a personne – il court. Sa grand-mère perd la tête : mais qu’est-ce que ça change ?

Ils dansent ensemble – il va dormir –

puis se réveille : elle lui dit de revenir (elle mettra pour lui l’eau chaude pour une douche) . Oui, mais quoi faire alors ? Il court en vélo va voir son amoureuse

-il veut s’échapper – il ne veut pas qu’elle parte (au Canada, elle devra suivre ses parents)

– il court encore – elle, elle bosse dans un restaurant – il va se baigner

(car Tel-Aviv est au bord de la mer – la guerre n’est jamais loin…) vole des fringues, s’enfuit encore à nouveau

mais c’est un film tourné avant le 7 octobre 2023…
On le cherche, on le croit enlevé

– mais non –
Shlomi court, court encore (cours, Shlomi, cours…!)  retrouve à l’hôpital sa mère et son père lequel a fait une crise cardiaque – ça ne va pas l’empêcher de fumer – devant sa mère, seul avec elle, Shlomi avoue : il est déserteur

– il s’est enfuit – une espèce de lâcheté
– « comment ? dit-elle – mais non ! »
– elle le convainc de retourner se battre, une sorte d’honneur, il acquiesce – il tente de revenir, il court encore – c’est la nuit – et puis


et puis…

Haletant.
Mais à présent, comment dire, à présent comment faire pour y échapper ? Je ne sais pas. La mort est partout.

 

Le déserteur un film (israélien) de Dani Rosenberg

 

avions

 

 

je tiens serrées dans un dossier intérieur à celui des actualités celui de l’avion – il comprend neuf images que je pose ici pour ne pas qu’elles se perdent ailleurs que dans cette maison[s]témoin qui m’est propice aux fantômes, aux fantasmes les plus brouillés – elle compte 623 billets-posts-pages (peut-être sont-ce des pièces – ou des murs) (de mon autorat : 363) et j’ai toujours cette velléité de poser quelque chose qui serait un index – comme une espèce de gimmick – j’avais cette sensation que regrouper en une page les étiquettes par exemple : quelque chose qui m’aiderait à exister (j’aime les sens différents de ce mot étiquette) – me repérer – être quelqu’un qui fait une œuvre tu vois : non – qui œuvre à quelque chose de construit : non  plus non – j’avance à l’aveugle (c’est aussi que je suis borgne) – cette douleur, là, qui ne veut pas cesser tu comprends – alors j’écoute quelques chansons j’ajoute un média préconise (mais ce n’est pas en gras), ordonne, intime le site le mécanisme le logiciel le progiciel l’application l’électronisme – je me plie à quelque chose d’automatique

 

Une histoire du monde contemporain et de ses industrieuses inventions : voici pour continuer les turpitudes de ces actions et ses errements – ses erreurs de type humaines…
Les liens précédents sont sur le bateau

On recommence par le début de l’année – quatre boulons qui ne sont pas serrés –

Cette photo fournie par le NTSB le 8 janvier 2024 montre l’enquête impliquant le vol 1282 d’Alaska Airlines sur un Boeing 737-9 MAX à Portland, Oregon. Les autorités américaines de l’aviation ont déclaré le 7 janvier 2024 que le bouchon de porte d’un panneau d’avion qui avait explosé lors d’un vol d’Alaska Airlines avait été retrouvé, une pièce qui pourrait potentiellement aider à l’enquête sur la cause de l’accident. (Photo par Handout/NTSB/AFP)

(NTSB probablement National Transport Security Board) – pouf ! la porte est tombée dans un jardin

PHOTO DE DOSSIER: Les enquêteurs du National Transportation Safety Board (NTSB) examinent la zone du bouchon de fuselage du vol 1282 Boeing 737-9 MAX d’Alaska Airlines, qui a été largué et a forcé l’avion à effectuer un atterrissage d’urgence, dans une propriété où il a été récupéré à Portland, Oregon, États-Unis, 8 janvier 2024. NTSB/Handout via REUTERS. CETTE IMAGE A ÉTÉ FOURNIE PAR UN TIERS/Photo de fichier

(manqué T comme transportation; S comme Safety) il n’y eut pas de blessé, m’a-t-on fait parvenir (à défaut de croire, mais je n’ai pas de raison de ne pas le croire – c’est vrai) – on a flanqué l’avion dans un garage

PORTLAND, OREGON – 9 JANVIER : le N704AL d’Alaska Airlines est vu cloué au sol dans un hangar de l’aéroport international de Portland le 9 janvier 2024 à Portland, Oregon. Les enquêteurs du NTSB poursuivent leur inspection du Boeing 737 MAX 9 N704AL d’Alaska Airlines à la suite d’une explosion de fuselage en vol le vendredi 5 janvier. Aucun des 171 passagers et six membres d’équipage n’a été grièvement blessé. Mathieu Lewis-Rolland/Getty Images/AFP (Photo de Mathieu Lewis-Rolland / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

(je ne sais rien : je ne suis qu’un passeur, je n’ai rien de mes yeux vu sinon ces articles de journal) (rien – rien d’autre) (au même moment la Callas me chante (et m’enchante en chantant) l’air de Norma…) (je me disperse…)

PHOTO DE DOSSIER : Les employés de Boeing assemblent des 787 à l’intérieur de leur bâtiment d’assemblage principal sur leur campus à North Charleston, Caroline du Sud, États-Unis, le 30 mai 2023. Gavin McIntyre/Pool via REUTERS/File Photo

un atelier d’assemblage (une usine: en voit-on jamais ? ) (rappel de l’atelier d’écriture) non mais non – une roue s’est un jour détachée d’un train d’atterrissage (qui en compte une bonne douzaine – j’avais l’image : perdue) ah non la voilà

Dans cette image tirée d’une vidéo fournie par Cali Planes, un Boeing 777 d’United Airlines à destination du Japon perd un pneu alors qu’il décolle de l’aéroport international de San Francisco, le jeudi 7 mars 2024. L’avion a effectué un atterrissage d’urgence en toute sécurité à Los Angeles. (Avions de Cali via AP)

le truc, cependant, c’est que plus il y aura d’aéronefs, plus il y aura d’accidents, c’est (pratiquement) mathématique (l’autre truc c’est aussi que plus il y aura de ce genre de moyen de transport, plus l’humanité courra à sa perte – la planète, elle, n’en a strictement rien à faire) (encore que « sa » perte pour l’humanité indique surtout une certaine classe de cette humanité: et c’est, évidemment, la part la plus pauvre de celle-ci… Évidemment.

11 mai 2022, Hambourg : les avions passagers du constructeur aéronautique Airbus sont stationnés dans les locaux de l’usine Airbus de Finkenwerder. Photo par : Marcus Brandt/picture-alliance/dpa/AP Images

je ne sais pas ce que ça vient faire là – sinon que l’avionneur européen va devenir le premier constructeur du monde (c’est beau comme de l’antique, c’est vrai mais à quoi ça sert vazy ? on se souvient aussi de son trois cent quatre-vingt ça va bien)

Cette photographie prise le 3 janvier 2023 montre un fuselage d’avion en construction dans une usine du constructeur d’avions Airbus, à Montoir-de-Bretagne, dans l’ouest de la France. (Photo de Loïc Venance / AFP)

série noire – série blanche – demain soir j’embarque dans un de ces bidules (ce sera mercredi, demain) – à ma droite passera Venise – non mais non – j’ai oublié –

Un ouvrier travaille sur l’atelier de fabrication de l’aile Airbus A350, lors d’une visite du chancelier de l’Échiquier britannique Jeremy Hunt à l’usine Airbus Broughton, à Chester, dans le nord du pays de Galles, en Grande-Bretagne, le 23 novembre 2023. OLI SCARFF/Pool via REUTERS

j’ai sans doute manqué quelque chose (il y a un type monté sur le fuselage, l’aile, là) pour avoir cette tripotée (tri venant de trois) d’images d’industrie Airbus alors qu’on me parlait de Boeing et du procès dans lequel  des « lanceurs d’alerte » s’ingénient (c’est le cas de le dire : ils sont ingénieurs) à tenter de montrer l’urgence de précautions…

WASHINGTON, DC – 17 AVRIL : Sam Salehpour, ingénieur témoin de Boeing, fait des gestes lors de son témoignage devant un sous-comité sénatorial de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales sur une audience d’enquête intitulée « la culture de sécurité brisée de Boeing, en se concentrant sur des témoignages de première main » au Capitole des États-Unis le 17 avril 2024 à Washington , DC. Dans une interview avec NBC News, Salehpour a déclaré qu’il pensait que tous les 787 avions devraient être immobilisés au sol pour permettre des contrôles de sécurité appropriés de l’avion, qui a été critiqué ces derniers mois à la suite d’une série d’incidents. Kent Nishimura/Getty Images/AFP (Photo de Kent Nishimura / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

je te dis, je ne sais pas – peut-être cette panique qui s’empare de moi quand je m’en vais ? à chacun de mes départs (valise ou cercueil ?) quelque chose de ce genre sans doute – on garde espoir ?

 

 

 

je quitte pour quelques semaines la maison[s]témoin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

entre deux sifflements crépitations

Je vais me tricoter une grande veste.
Je vais me tricoter une grande veste de glycine américaine qui est plus petite que les autres et moins show off
Je vais me surjeter et me point-de-rizer du schisandra pour avoir des clochettes rouges et blanches qui se font passer de loin pour des cerises
J’aurai des poches d’érable deshojo qui veut dire face empourprée en japonais, mais ventrues, en gueules de sabots de vénus
Mon dos sera piqueté de pousses de bégonia qui souffre d’avoir un nom de plante de vieux
Et de pousses d’hosta plus grand dedans, cherchant le dépliement
Les clématites me couvriront les bras avec leurs aiguilles à torsades
Mon col sera bordé de lancettes pourpres de passiflore au printemps car ce sera une veste de printemps
Le jacquard des pattes de kangourous sera difficile à faire à cause des bouches velues d’orchidées qui s’ignorent, mais j’aurais le choix de la couleur, rouge orangée et la multiplicité de jaunes, ou encore le violine qui coule bleu
Je m’assiérai sur la terrasse
Le merle et la merlette atterriront brutalement, comme des sauvages, et leurs pattes sur le sol feront top, top, ratop, ratop, vers la gamelle de croquettes pour chat
Dans mon feuillage d’heuchères, corail, chocolat, caramel, bronze, vert salade, je dirai à la merlette qui n’hésite pas à s’approcher juste à mes pieds comment vas-tu ? parce que j’aurai vu la plume presque blanche un peu défaite sur son aile gauche
J’attendrai que les pois de senteur majestic blue sortent de terre et s’enroulent sur les branches tortueuses du saule tortueux le bien nommé
Le géranium presque noir et dentelé ne m’agressera pas
La feuille d’acanthe blanche sera douce avec moi, et molle sous mes doigts comme du caoutchouc
Le cœur de marie montrera qu’il sait faire une forme en forme de quelque chose que les humains connaissent, par bonhommie
L’abutilon sortira ses lampions à jupettes, mais pas tout de suite, d’abord minuscules lanternes éclairées à l’avance
Je me demanderai quoi faire des pucerons sur les naissances si tendres des feuilles de camélia, je ferai semblant de ne pas voir que je ne les ai pas tous enlevés en y passant mon pouce et, en tant que divinité géantissime je me dirai que certaines vies ont de la chance, et puis je ne saura pas quoi faire du problème d’être cheffe décideuse et dominatrice, tout comme je ne sais pas quoi faire d’autres problèmes de chefs autrement plus nuisibles que les pucerons
Solanum pourpre et morelle laciniée ne sauront pas qu’ils sont de la même espèce, quasiment identique à une teinte près, ils feront le jersey du côté droit et du côté gauche de ma veste asymétrique
Je ne saurai pas faire les diminutions
Je ne saurai pas compter les mailles
Je ne saurai pas que le rosier liane de banks avait soif avant d’avoir vu ses feuilles abattues, désarmées, je me précipiterai mais il sera trop tard
Revivre ça n’existe pas
S’en soucier oui
Je préviendrai qui veut que le sophora twist baby prépare de la musique visuelle
Il lance des gouttes brunes deux par deux sur certaines de ses branches desquamées, grises, et l’écorce en dessous sort couleur d’olive
Chaque goutte va s’amplifier et s’accentuer en masque de médecin de la peste
Éclater jaune
Sentir la vanille
Les gens diront : c’est comme des becs de perroquet, je dirai oui ça y ressemble, les gens diront : il y en a tant ! je dirai oui, mais je ne sais pas ce que veut dire cette musique, est-ce qu’il est très heureux dans son pot, ou est-ce que, parce qu’il se sent mourir, il veut donner tout ce qu’il peut avant la fin ? je dirai oui mais je ne sais pas interpréter ce que je vois
Un jour ma veste sera morte
Ma veste de printemps
Ma veste de vent et de déflagrations qui s’entendent de loin
Le mot déflagration est un petit contenant, trop petit pour contenir les râles d’agonies
Ça vibre au loin, c’est tout près
Les ondes courent dans le sol, sous les cailloux de la terrasse
Les échafaudages ne tiennent pas
Ou alors pas longtemps, pas plus longtemps qu’une fleur de cobée cet été, un clignement de l’œil
Je me résoudrai à coudre pour assembler dos et devants et poches et manches de ma veste de printemps avec du seringat et de l’arbre au faisan, et pour cela j’utiliserai la technique du point invisible, mais rien n’est invisible même si tout disparaît
Est-ce que j’ai encore la place au creux des emmanchures de ma veste de printemps pour la plante des fées ? ses feuilles sont raides, piquantes, pointues, teigneuses, pas faciles à approcher ; ses fleurs sont comme un chapeau, celui du joker dans un jeu de cartes, ou bien celui du fou du roi, mais elle s’en fout des fous, et le fatsia aussi, qui monte un étage de feuilles à la fois méthodiquement
Sous l’apparence du fouillis, ma veste de printemps est méthodique
J’entends la double note des mésanges qui disent attention, ou viens là, ou où es-tu, ou je te connais, ou un message plus compliqué et attentif aux modifications
Ce que j’entends ne m’est assez souvent pas accessible
Le rouge-gorge saute d’un pot à l’autre en sachant où il va
N’est pas gêné par les moineaux, il n’y en a pas
À chaque fois c’est pareil, je me dis qu’ils sont tous morts, ou bien morts de peur et cachés
Et je suis soulagée quand ils reviennent, ternes, discrets

paparazzo

 

 

 

 

il y a cette image que j’ai prise au musée

elle représente deux célébrités :
l’une est un mannequin (de mode) debout et célèbre (mais pas connu (de qui, c’est toute la question) de moi, et je n’ai pas pris son nom, dommage – mais c’est quand même aussi un fait révélateur et systémique : je n’y ai pas fait attention – ça ne m’intéresse pas) (après si je cherche je trouve)
l’autre (2F) assise et regarde l’objectif de l’appareil photo d’un photographe célèbre (Frank Horvat, il l’était à peine moins à l’époque), semble s’éventer avec une photo – on voit sur cette photo qui sert d’éventail un visage de femme qui sourit – brune – il y a de nombreux visages de femmes en photo sur le mur derrière eux – il y a aussi deux hommes je crois bien, soyons précis (pourquoi faire ?).
L’image date de 1962, a été prise à Rome dit-on pour le magazine de mode Harper’s Bazar (sans doute en faut-il). Il y a cette espèce de connivence avec le preneur d’image (on prend les images, comme les photos, c’est ainsi qu’on dit : on les prend – les anglo-saxons, toujours avec une longueur d’avance, indiquent pour une prise de vue shooting comme s’ils étaient à la chasse – to shoot veut dire tirer (un penalty, un coup (de fusil, le plus souvent)).

Ici d’autres images – volées dit-on – 3 – téléobjectifs ? même pas mais quelque chose (on arrive directement au 31 août 1997, le Ritz le sous-terrain de l’Alma la merco à deux cents à l’heure) (ces images ne sont pas libres de droit comme on dit vulgairement – faut payer pour les afficher je suppose – je les vole aussi – elles représentent des célébrités qui veulent contrôler leur image) (semble-t-il) (comme si c’était possible)

bon après je me dis : je mets des légendes ou on s’en fout ? (ce sont deux légendes, alors pourquoi faire ?) Cependant ce genre d’images représente toujours des légendes (il y avait un livre « table du salon » qui reprenait une exposition (un catalogue si tu préfères) sur ce thème – le catalogue d’exposition est un genre, au même titre que « développement personnel » ou « guide pratique » : c’est ce qui fait vivre (au sens où ça leur apporte de la trésorerie) les maisons d’édition (45 euros quand même – en anglais, sur le site du wtf éditeur de l’ex-rue Sébastien Bottin) qui était passé sur les tables du séminaire

peut-être que, sans nommer les personnages qui illustrent ces images (les personnages illustres) (il y a quelque chose du lustre dans ces positions – c’est un type qui porte un verre d’alcool probablement et un chapeau et deux femmes qui se parlent fixées là) (si on connaît les visages on les reconnaît – pour le type, il faut une légende) sans les nommer, donc, on ne paye pas de droit de reproduction ? (droit de reproduction est une affaire qui porte un versant, un aspect, un signe et un sens libidinal ou je délire?).
La dernière pour indiquer la grande élégance de ce qu’on appelle le rock’n’roll : ici l’un de ses thuriféraires les plus parfaits (on peut se souvenir que le personnage qui propose ou administre ce geste sublime à la photographie et, par là (si on ose dire) à son public, a été anobli par le fils, alors prince seulement, de STGME2 (il tape 80 – god save the King, C3, lequel tape les 75) ce qui prouve la pertinence de ces honneurs).

quel humour, au vrai

 

Un peu de « technique » : les images ici reproduites (pas la première) proviennent de captures d’écran de documents trouvé sur le wtf részosocio (dont le nom ne se traduit que par lui-même : c’est une marque – mais to »face » veut dire affronter dans le dialecte) qui n’autorise pas cette pratique ni, donc, cet usage – il faut se munir d’un logiciel de lecture de document audiovisuels (en l’occurrence VLC) pour ouvrir le document; s’affiche alors une espèce de film – un plan fixe d’une durée de dix secondes – estampillé de la légende qui indique les noms des personnes sans majuscules, suivi d’un « fry-Gallela [un numéro] »; laquelle disparaît au bout de 5 secondes – on peut déclencher la capture d’écran (si on ne veut pas de ces écritures) – lorsqu’on recherche où aboutit cette espèce de lien, un article d’un organe étazunien apparaît  – ce devait être la « suggestion » du rézosocio en question (il « suggère » moyennant finances, voilà qui va sans dire) – j’en ai gardé trois – je n’ai pas lu l’article
Et puis les étiquettes,pour s’en souvenir ? pour intégrer dans le flot et les données toujours plus nombreuses ? Non. Alors je fais sobre (ainsi que l’image d’entrée de billet le suggère) et je raconte rien.  

 

Beau comme le monde

 

image d’entrée de billet : le port refuge de l’épave

 

les prises de vue sont réalisées à partir d’un téléphone portable – il s’agit d’un dispositif créé pour l’occasion d’un atelier d’écriture – « créé » est un peu trop dire – en tout cas à la faveur d’un abonnement offert au claviste/rédacteur au canard de référence (ça ne se dit plus) paraissant l’après-midi (ça non plus, il ne s’agit que de la version papier dudit organe – ça n’existe plus guère, c’est « à l’ancienne ») – ou de captures d’écran via le site de journal – l’organe de presse – dépêchons – sont donc sélectionnées une ou deux images du jour afin d’en illustrer un carnet (si on aime, on peut retrouver ledit carnet (numéro VII) ici) . À cette faveur (dont on remercie encore ici la généreuse bienfaitrice), fin juillet un article au sujet d’une espèce de fait divers – ceux dont notre monde est fait (pour partie, sans doute) – raccourci sur l’économie et l’état de décrépitude (disons) de ce monde de (sur)consommables/livrables/périssables : la vie (c’est trop dire) des pauvres objets manufacturés (on appelle ça la société de consommation – ça épuise la planète : ces jours-ci, nous avons consommé plus que la planète ne peut nous offrir et il nous reste cinq mois à vivre…) (sur les huit milliards peut-être d’êtres humains que compte ce monde, deux ou trois ne mangent pas à leur faim ni ne boivent à leur soif) (est-ce vivre ?) – ces prises de vue enregistrées sur internet sont accompagnées d’une légende rédigée en anglais (qu’on peut, au besoin dissocier de l’image, mais je la laisse) : comme c’est un dialecte terrestre que ne maîtrise pas complètement la rédaction, elle se fait aider du grand frère G : apparaît donc suite à l’image la légende et sa traduction (dans une autre police, qui n’est pas du fait de ladite rédaction) traduite (sans retouche). Les images datent donc des derniers jours de juillet, recueillies ici ou là.  

 

 

 

Le bateau se nomme Fremantle Highway (nous nommons les bateaux, nous leur donnons des numéros de coque, nous les assurons et les faisons naviguer joyeusement) (nom qu’on peut traduire par « autoroute de Fremantle« ); c’est sous pavillon panaméen (au Panama, comme au Libéria, l’impôt sur les sociétés équivalent à zéro) qu’il a le droit de circuler sur les mers et les océans de ce monde; l’armateur doit être quelque chose comme néerlandais, ou chinois ou japonais (c’est au Japon qu’il fut manufacturé, en 2013 – la nationalité n’a pas tellement d’importance; les droits de passage sont acquittés en dollars); il partit de Brême (Bremerhaven, à l’embouchure de la Weser), un jour de juillet 2023, il me semble (le 25 Juillet, vers quatorze heures – heure locale), et devait rallier Port-Saïd (le 2 août, mais non), au bout du canal de Suez (souviens -toi, il y a deux ans : le plantage d’un navire de 400 mètres de long – mars 2021 – retracé ici ) avant d’appareiller pour Singapour (du côté de Ceylan – Sri-Lanka, l’incendie du X-Press Pearl

– singapourien

il va couler, t’inquiète

voilà – 20 mai 2021 (186 mètres de long…) qui a brûlé pendant quatorze jours, à onze kilomètres des côtes – pollutions de terreur, à l’avenant) .
Ici il s’agit d’un cargo de 200 mètres de long, large de trente-deux, mu par un huit cylindres développant seize mille chevaux, quarante kilomètres heure (vingt-neuf nœuds), qui transporte des automobiles (jusqu’à plus de six mille quand même) : ce jour-là, elles étaient neuves et il en emportait près de quatre mille, dont quelque cinq cents à propulsion électrique (la mode de nos jours est d’équiper les autos de batteries au lithium qui aiment à s’enflammer quand on les a chargées à fond – d’un coup les voilà qui brûlent – une mode assez dangereuse, mais qui ne fait rien n’a rien non plus) (une incidence et on n’en parle plus : dans le massif central de ce joli pays, on dispose de gisements, semble-t-il, de lithium : on va réexploiter ça, hein – ça s’appelle la start-up naichionne, et ça vient en droite ligne du progrès, lequel comme on sait le mène, ce monde, en droite ligne aussi et directement dans le mur – c’est la seule solution qui nous reste : le mur, allons-y bon train s’il vous plaît – ou pas) (une autre incidence et on n’en parle plus : c’est pourquoi la plupart des dictatures construisent autour de leurs frontières ce genre de dispositif – l’abject quarante-cinquième président des États Unis d’Amérique avait aussi ce tropisme) (bienvenue sur Terre).

Assommés de chiffres – assommés d’images. Ici le garage des autos neuves, vu du satellite du grand frère G

l’espèce de gigantisme de nos jours (qui a la plus grosse?), là celui des containers (conteneurs si tu préfères) équivalent vingt pieds (contenu : un peu plus de 40 mètres cubes)

(il existe (semble-t-il) sur Terre à peu près 230 millions de ce type de caisses).
Or donc,  le vaisseau Fremantle Highway se met à brûler ce jour là, vers vingt-deux heures (temps moyen, méridien de Greenwich) (GMT) – les 23 membres de l’équipage sont hélitreuillés, l’un de ces marins meurt – les voitures brûlent – ici quelques images

TOPSHOT – This aerial photograph shows emergency boats extinguishing a fire aboard the Panamanian-registered car carrier cargo ship Fremantle Highway, off the coast of the northern Dutch island of Ameland. One sailor died and several others were injured after a fire broke out on a car carrier ship off the Netherlands on Wednesday, the Dutch coastguard said. Rescue personnel received a call shortly after midnight (2200 GMT Tuesday) saying a fire had started on the Fremantle Highway, a Panamanian-registered ship with 3,000 vehicles on board, about 14.5 nautical miles (27 kilometres) off the northern Dutch island of Ameland. – Netherlands OUT
(Photo by Flying Focus / ANP / AFP)
TOPSHOT - Cette photographie aérienne montre des bateaux d'urgence éteignant un incendie à bord du cargo cargo Fremantle Highway immatriculé au Panama, au large de l'île d'Ameland, au nord des Pays-Bas. Un marin est mort et plusieurs autres ont été blessés après qu'un incendie s'est déclaré mercredi sur un navire transporteur de voitures au large des Pays-Bas, ont indiqué les garde-côtes néerlandais. Le personnel de secours a reçu un appel peu après minuit (22h00 GMT mardi) indiquant qu'un incendie s'était déclaré sur la Fremantle Highway, un navire immatriculé au Panama avec 3000 véhicules à bord, à environ 14,5 milles marins (27 kilomètres) au large de l'île d'Ameland, dans le nord des Pays-Bas. - Pays-Bas OUT
(Photo par Flying Focus / ANP / AFP)

On ne peut guère remorquer le navire en feu non plus que le surcharger d’eau (sinon, il coule) pour éteindre l’incendie – on attend (oncommence par annoncer trois ou quatre véhicules électriques, puis le nombre monte à près de cinq cents)

This handout photograph taken on July 28, 2023 from the Coast Guard plane and released on July 29, 2023 by the Dutch coastguards, shows a fire aboard the Panamanian-registered car carrier ship Fremantle Highway, after a fire broke out on the Fremantle Highway late on July 25, 2023, killing one crew member, and prompting a massive effort to extinguish the flames. Towing of the cargo ship on fire off the coast of the Netherlands, with thousands of cars on board, is expected to begin on July 29, 2023, even though the fire has diminished in intensity, according to the authorities, who have been trying for several days to prevent an environmental disaster. An electric car is suspected of sparking the deadly blaze and officials said on July 28, 2023 that nearly 500 of the vil y a sans doute une façon d’envisager les choses vis à vis des incendies et des voitures qui gouverne ce type de billet –  ehicles were aboard, far more than initially reported. – RESTRICTED TO EDITORIAL USE – MANDATORY CREDIT « AFP PHOTO / NETHERLANDS COASTGUARDS » – NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS – DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS
(Photo by Handout / NETHERLANDS COASTGUARDS / AFP) / RESTRICTED TO EDITORIAL USE – MANDATORY CREDIT « AFP PHOTO / NETHERLANDS COASTGUARDS » – NO MARKETING NO ADVERTISING CAMPAIGNS – DISTRIBUTED AS A SERVICE TO CLIENTS
Cette photographie prise le 28 juillet 2023 depuis l'avion de la Garde côtière et publiée le 29 juillet 2023 par les garde-côtes néerlandais, montre un incendie à bord du navire porte-voitures immatriculé au Panama Fremantle Highway, après qu'un incendie s'est déclaré tard sur la Fremantle Highway le 25 juillet 2023, tuant un membre d'équipage et déclenchant un effort massif pour éteindre les flammes. Le remorquage du cargo en feu au large des Pays-Bas, avec des milliers de voitures à bord, devrait débuter le 29 juillet 2023, même si l'incendie a diminué d'intensité, selon les autorités, qui tentent depuis plusieurs jours pour éviter une catastrophe environnementale. Une voiture électrique est soupçonnée d'avoir déclenché l'incendie meurtrier et les responsables ont déclaré le 28 juillet 2023 que près de 500 des véhicules étaient à bord, bien plus que ce qui avait été initialement annoncé. - RÉSERVÉ À UN USAGE ÉDITORIAL - CRÉDIT OBLIGATOIRE "AFP PHOTO / GARDE-CÔTES NÉERLANDAIS" - PAS DE MARKETING PAS DE CAMPAGNES PUBLICITAIRES - DISTRIBUÉ EN TANT QUE SERVICE AUX CLIENTS
(Photo by Handout / GARDE-CÔTES NÉERLANDAIS / AFP) / RÉSERVÉ À UN USAGE ÉDITORIAL - CRÉDIT OBLIGATOIRE "AFP PHOTO / GARDE-CÔTES NÉERLANDAIS" - PAS DE MARKETING PAS DE CAMPAGNES PUBLICITAIRES - DISTRIBUÉ EN TANT QUE SERVICE AUX CLIENTS
A thermal camera shows the cargo ship Fremantle Highway, on fire at sea on July 26, 2023. Coastguard Netherlands/Handout via REUTERS THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. MANDATORY CREDIT. NO RESALES. NO ARCHIVES.
Une caméra thermique montre le cargo Fremantle Highway, en feu en mer le 26 juillet 2023. Coastguard Netherlands/Handout via REUTERS CETTE IMAGE A ÉTÉ FOURNIE PAR UN TIERS. CRÉDIT OBLIGATOIRE. AUCUNE REVENTE. PAS D'ARCHIVES.

ici une carte simplifiée qui montre l’emplacement où se trouvait le navire quand il se mit à brûler (ce sont des îles  situées au nord de la Hollande

fin de l’histoire : le bateau brûle toujours un peu mais on a la possibilité de le remorquer, on l’entrepose dans le port d’Eemshaven (Hollande) – c’est par là (pointillés rouges)un peu de géographie (zoom arrière) (le port d’attache, désormais, du navire est signifié du point rouge)

où il restera, dit-on,jusque’à la fin de l’année – (on attend que cesse l’incendie)

 

il y a sans doute une façon d’envisager les choses vis à vis des incendies et des voitures qui gouverne ce type de billet – les bateaux, les avions,les façons de parcourir le monde,celles de faire des affaires et du commerce – quelque chose de la vie humaine -non loin de la guerre cependant – contre le feu, le sel, les éléments – personnelle, cette façon, oui

Une histoire simple

 

 

Je déserte un moment le terrain du cinéma pour parler un peu football, une histoire simple – les événements se déroulent sur un long moment mais les images illustrent ces temps un peu reculés – les mœurs du moment, et puis la suite et puis de nos jours – une belle histoire qui se termine à la fin de l’année dernière (la guerre en Ukraine ? rien à en faire – les choses vont comme elles vont, ainsi que les affaires). Les images sont reprises du canard ainsi que les légendes que j’engage à lire.

Au début de ce conte réaliste se tient la fin des « trente glorieuses » et au cours du « premier choc pétrolier » – (tu te souviens, crâne d’œuf ? un président aux mains baladeuses – safari – diamants – avions renifleurs – oui ? non ?) ici assis avec un de ses homologues (l’émir du Qatar)

en réalité, l’histoire pourrait être sous-titrée France-Qatar – on vend des armes ou des trucs, on achète du gaz et du pétrole – alternance ? Numéro 1

on a les amis qu’on mérite ? Je ne sais pas, l’État est cependant le même, semblable – voyons voir

ah les armes, oui- alternance ? Numéro 2 (ah de la couleur)mes si chers amis (mais de dos) – il faut parler la démocratie, la diplomatie, une autre façon de marcher – les affaires, toujours – alternance ? Numéro 3. Non continuité des affaires – quand on aime hein (le président de la République décore qui il veut)

sur ces entre-faits mais dans la continuité

et puis

les affaires – quand on aime hein (t’as vu ? ça a marché – oui, viens que jt’embrasse)

les années passent – la compétition va commencer (juste un deal – pratiquement quelque chose de normal : tu m’achètes un club, je t’aide pour la coupe, qu’est-ce que tu en penses ? )

Un club ? Non mais je brode…

la vie est belle et on sait comment dépenser son argent – ça va se corser

des fois moins des fois mieux – ou pire(on a remplacé Sepp, il était trop vieux,par Gianni)

  influences aides compétitions performances – ah bah

l’important, c’est de participer, le sport (et le football) c’est d’abord et avant tout que le meilleur gagne ! il faut l’ expliquer peut-être

certes, mais entre amis, on se comprend

la vie est belle, le monde est tel qu’il est, le boycott n’existe pas et les amis sont les amis (bonjour tout le monde – noter la contre-plongée quand même)

et puis la compétition se joue à la régulière (alternance ? 4)

on a perdu, c’est vrai, mais restons beaux joueurs

Fin.
(Provisoire)
(justement oui : add. du 27/06/2023 vers 4 du) il ne faudrait pas croire quel’un des potentats manquants ici chargés par la cinquième constitution de cette république soit absent de ces preuves d’amour – l’abjection de ses jugements de ceux et celles qui l’ont élu, qu’on ne rappelle pas ici, ne peut guère cacher qu’il ne différait que de très peu des divers personnages évoqués ici. Pour tout dire, et signifier le rang auquel se place ce terne élément, mettons qu’en lui s’incarne  l’alternance Numéro zéro

 

Méthodo
parfois je tente de (me) faire croire que je m’amuse – il y a une espèce de tendance à essayer de suivre quelque chose, de bout en bout, du début à la fin – par exemple, de la naissance à la mort – il y a cette tendance – sans doute ce qui explique qu’il m’arrive rarement de terminer les trucs que j’explore, j’envisage, je découvre, je les laisse en plan (d’ailleurs, je n’en ai pas d’autre) – je travaille mais je ne sais pas exactement à quoi, mais je travaille. Je n’aime pas spécialement le football (je préférerais le rugby si tu préfères sauf que depuis quelques dizaines d’années c’est devenu une machine de guerre et je n’aime pas la guerre – du tout), je déteste le sport (je n’ai pas lu le Churchill qui vient de sortir à la fabrique mais j’en ai eu vaguement l’envie – déboulonner les statues tsais) il se trouve que je mène depuis pas mal de mois des recherches (que j’ai interrompues il y a quelques temps) (comme par hasard) qui ont pour point de convergence, focale polaire centrale, la conjonction disons d’événements qui sont anniversaires : la Commune de Paris, l’enlèvement d’Aldo Moro et son exécution, la pandémie et sa forclusion folklorique du début des années 20 (les années folles, comme on sait) (hein). Pour établir disons solidement celui du milieu, je recherche et compile les articles du journal auquel j’ai été abonné (merci encore, tellement) qui ont trait à lui et à son principal (disons) personnage (disons encore) Aldo Moro qui est un des « mot-clé » que j’utilise pour les retrouver (il y a aussi les dates, le mot Italie et d’autres encore que j’ai oubliés plus ou moins) : et il m’arrive de trouver des articles un peu différents – je lis aussi le journal du jour pour en prendre quelques clichés que je fais paraître (entre autres) dans mon « carnet » qui est une prise de pouvoir (partielle) dans un autre blog – je prolonge depuis novembre une modalité d’atelier d’écriture – j’avais déjà, par pas vraiment ailleurs mais dans le même état d’esprit, commis une participation assez copieuse (intitulée 110 images quand même).
Je suis arrivé à un article parfaitement documenté dont je n’ai plus trouvé l’existence (sans doute en manquant l’acte, je suppose, mais je ne peux l’affirmer complètement). En tout cas, les images, pour la plupart, en viennent ; d’autres des développements ultérieurs. Tout reste pendable, des agissements des uns comme des autres (il s’agit en effet d’un histoire simple, peut-être, mais d’hommes, c’est incontestable).
Ici je siffle la fin de ce conte, et je m’en retourne à d’autres agissements.

Extérieur nuit (3)

 

 

 

 

Un dernier développement ici sur le film de Marco Bellochio Esterno Notte (2022) : ce billet pour tenter de poser quelques suites fictionnelles empruntées par le réalisateur et ses scénaristes. Les recherches entreprises ont permis d’explorer par exemple un article des cahiers du cinéma (nouvelle formule) écrit par un des psychiatres amis du réalisateur (ici) .  Beaucoup de choses, bien sûr, restent dans une ombre propice à toutes les interprétations.Voilà quarante cinq ans, à six jours d’ici, on mettait à mort ce type d’une soixantaine d’années, pieux, aimé et aimant (notamment son petit fils, Luca) au prétexte qu’il représentait une société et un système honni.es, haï.es qui se débarrassèrent de lui parce qu’il était gênant pour leur vues politiques. Dans cette occurrence, les partis politiques ont été et restent  lourdement coupables tout comme le Vatican de trahison envers un de leurs plus fidèles serviteurs. La morale n’est certes pas sauve, et ces manquements aux règles les plus basiques de l’humanité ont probablement permis à d’autres encore de poser des bombes (notamment dans la gare de Bologne, le 2 août 1980 : 85 morts, plus de deux cents blessés) aveuglément. Rien de nouveau sous le soleil ? L’humanité en fut gravement blessée,mais il semble malheureusement qu’elle n’en ait tiré aucune leçon.

 

 

Plusieurs incises mettent au jour ou en scène des événements un peu étrangers aux faits qu’on connaît pour être réels. Par exemple la discussion d’un émissaire pontifical (à gauche de l’image)

avec un des avocats des brigades rouges au procès de Turin qui se déroulait dans le même temps que l’enlèvement, la séquestration, la prise d’otage (il y a sans doute plus de raisons qui motivent l’enlèvement dans la mise en place ou scène de ce procès que dans l’avènement inachevé du « compromis historique »). De grosses sommes d’argent sont en jeu : « la merde du diable » comme dit un des intervenants (ou les déjections diaboliques) pour effacer l’enlèvement, construire une négociation, et éviter le pire… D’ailleurs le pape en informe Eléonora, l’épouse (tout aussi pieuse que lui) d’Aldo : une scène les montre devant un tas de liasses de billets de banque

elle vient supplier ici son excellence de l’aider – l’aide est sonnante, trébuchante, inutile –

Le gouvernement (Andreotti) en est aussi informé

tractations, négociations, discussions – inutilement… Le pape trahira son ami sous l’emprise de la politique – il était âgé, certes, et malade, sans doute : est-ce suffisant pour expliquer cette trahison ? probablement (ou pas).

Un autre développement, plus fictionnel encore peut-être, est réalisé à l’occasion des fêtes pascales – on y voit le petit Luca briser l’œuf en chocolat – plus loin, mais dans le même espace-temps, (en flash-back) Aldo raconte à sa famille qu’il a réservé pour elle un caveau qu’il fait creuser – l’endroit où il sera d’ailleurs enterré, dans la plus stricte intimité,  après qu’il aura été exécuté.

La scène de la visite du caveau en travaux, parfaitement fictionnelle raconte quelque chose (la vie après la mort probablement) : étrange et mystérieux – que se passe-t-il après la mort ? que croit-on? en quoi croit-on ? Une autre scène montre l’arrivée d’un prêtre dans la prison du peuple où est retenu Aldo depuis une cinquantaine de jours à présent.  Il semble que, dans les faits réels, cette venue ait été demandée par le futur martyre (du vocabulaire religieux, oui)

où place-t-il la lumière, ce Bellochio? – en amorce,droite cadre, le jeune prêtre

Ailleurs encore, une fausse piste, comme celle du cinéma : le clap indique

« le séquestré »/

réalisation Zapparoli   : ici une explicitation  de la réalisation

en revanche, l’opérateur est bien Francesco Di Giacomo (à ce qu’il semble) : on assassinera le double (en vrai, le triple, le faux, la doublure) dans un simulacre

la réalité est évidemment autre ( fantaisies disait Freud (1) – puis fantasmes…) (on sait en effet que c’est dans le coffre de la 4L rouge, recouvert d’une couverture, qu’Aldo sera mis (tellement inutilement) à mort, vers 6h30, le 9 mai (dans le garage)

D’autres développements, à nouveau, avec souci de réel peut-être, la séquence de nuit où Éléonora va vérifier la fermeture des boutons de la gazinière : en vérité, elle les ouvre, puis les referme

Appropriation du réel (puisque Aldo faisait la même chose – mais dans la narration ici donnée…) – un peu du même ordre que le rêve d’Adriana

On dispose aussi dans la narration qui relate le point de vue d’Éléonora de l’appel téléphonique qu’elle donne à la veuve de l’un des hommes d’escorte de Moro, tué le 16 mars : ici la chambre à coucher du mort, au lit matrimonial, au téléphone blanc – lafemmemédusée stupéfiée sidérée…

Et Éléonora, elle aussi, qui ne sait pourquoi – encore une fiction ?

En tout cas, pour échapper aux embrassades du président de la République Giovanni Leone

Défiance. Les dernières volontés d’Aldo Moro : la plus stricte intimité, personne de la démocratie chrétienne,personne d’autre que sa famille. Car tous l’ont lâché : le pape (ici regardant à la télévision la famille d’Aldo)

comme ses « amis » de la Démocratie Chrétienne

(du parti communiste, il n’est même pas question – cependant, l’un des plus obstinés à ne pas négocier pour sauver la vie du président)

Des six épisodes qu’on nous donne, on retiendra aussi cette image pratiquement subliminale

on y voit trois serviettes cartables attaché-case – les lunettes probablement d’Aldo, des gouttes de sang sur un exemplaire du journal Il Popolo lequel titre

Oggi Il Governo presenta il programma alle camere (aujourd’hui le gouvernement présente le programme aux chambres) – l’énigme des serviettes/cartables reste pendable il me semble (on n’en a retrouve que 4 – il semble qu’il y en ait eu 6…) – le journal reste une preuve – on peut remarquer aussi droite cadre de la dernière image le téléphone de voiture (dernier cri à ce moment-là) : toutes choses qui accroissent la notion de vérité produite dans le film…

 

Un générique complet et détaillé du film peut être consulté ici.
Le recensement des divers articles publiés dans le journal de référence paraissant l’après midi est consultable ici (mise en place à mesure)

les épisodes précédents de cette exploration :
le 1;

le 2; 

 

 

 

 

 

 

 

dispersion 19

 

 

(redite) cette série à l’existence mitigée, se place dans des conditions sociales de production que l’agent ne maîtrise pas – elle vient, passe, s’arrête et recommence comme une espèce de chanson lente, saudade morna blues ce que tu veux – un moment passe, les choses à faire attendent, les financières comme les autres, la santé comme la cuisine, vaguement quelque chose d’une certaine terreur vis à vis de ce monde-là, qu’elle essaye (en pure perte) de comprendre, discerner, distinguer – la mémoire, les sentiments – alliant la dispersion vis à vis du travail à mener à l’existence et la vie de cette maison  

 

il y avait Brigitte Fontaine qui chantait les zazous, non ? je ne sais plus exactement – l’un des batteurs les plus prolifiques de nos années

bonjour la pose (que la paix garde son âme) – étude de cas : ici la main baguée je crois bien

et celui-ci (dit l’gros nanar)

et le bijou

non, rien de plus. Une façon de se tenir

tu reconnais le pont Neuf en bas de l’image droite cadre ? – non loin du quai de Conti où vivait Modiano père, mère et fils –

pratiquement la même époque – la Floride – toujours Paris tu vois –

déjà posée ici, mais on ne s’en lasse pas – le rire oui et la dérision –

passent les vies – pourtant, ses idées ses amis ses pensées

deux fois de suite bizarrement (ici dans La Bandera (Julien Duvivier, 1935))

abject – tant pis, suivi d’une merveille caractérielle aussi mais qu’est-ce que ça peut faire ? le piano et elle, pour toujours pour elleplus contemporain? peut-être – et puis beaucoup de mal à lire ses écrits, notamment L’aveuglement mais j’aime son diminutif, Zé qu’on ne lui accolait peut-être pas – les mains aux hanches, j’adore

et enfin ce couple tellement  rangé calme doux – on ne dirait pas…

 

la série dispersion s’écrit et s’illustre ici 

 

 

dispersion #16 (moyen moyen)

 

 

 

souvent il vaut mieux écouter une jolie chanson – style Les Moulins de mon cœur  pour se souvenir aussi de Cléo – plutôt que de plonger dans ces turpitudes – mais ça ne s’est pas fait : j’ai ouvert le canard (l’agent attend toujours les visites, et comme c’est (enfin c’était) dimanche, il n’y a pas grand monde – cette maison va s’emplir de goules, de monstres, de terribles êtres humains qui existent, pourtant, terreurs et horreurs, mais oui c’est ce monde-là)
entre ici, dis-je, je lisais ce billet* d’un prof à science po comme on dit – arabisant dit sa fiche wiki – historien géopolitiquement – il y parlait de la guerre qui a lieu aux portes de l’Europe comme encore on dit (car l’Ukraine se trouve en de ça de l’Oural) il y était question de ces armes dronatiques – elles sont produites chez gens-là – j’ai cherché quelques illustrations alors, je ne les nomme pas par courtoisie,mais je suis obligé de citer les légendes parce qu’elles mentionnent aussi le pedigree de l’opérateur et de son affiliation – il s’agit probablement d’une espèce de droit d’auteur – il y a donc dans les conditions sociales de production de ces armes ces trois-là 

celui de droite à l’image (mais ils le sont évidemment tous, et même à l’extrême) a mis au monde une fille, laquelle a épousé ce garçon-là (auto-portrait réalisé en  mosquée)

typiquement familial – ici avec le beau-père

un industriel et son commanditaire.
Du trio de départ, voici l’homme qui se trouve à gauche

ici il est avec le précédent (tout autant intitulé « boucher » que le précédent qu’on voit ici

décoré par l’altesse) , là offrant à l’altesse quelque chose de joli

après parfois, il y a des erreurs de casting, c’est vrai – (on aurait sans doute dû,  aux pieds de l’altesse, poser quelque tabouret)

désolé mais il faut que les têtes tombent… – depuis ailleurs mais non loin, l’alternance a porté au pouvoir une autre manière d’extrémiste du même bord, terriblement présent comme son altesse –

(le cliché date de deux ans…) dieu que ces sourires en disent long…

 

(*) étant abonné au canard je tiens à la disposition de qui le voudrait le texte du billet de blog du prof cité plus haut)