Extérieur nuit (2)

 

 

Dans ce deuxième billet, on explicite un peuplus les tenants/aboutissants ainsi que d’autres développements (plutôt en liens vers d’autres textes – plus copieux, sans doute, moins illustrés aussi) de cette histoire qui date de quarante cinq ans. Le billet se base sur quelques images capturées lors de la diffusion du feuilleton/série/film Esterno Notte sur arte  réalisation de Marco Bellochio, (qu’on peut toujours voir ici) présentée à Cannes l’année dernière (est-ce du cinéma, est-ce de la télévision, est-ce quelque chose de plateforme ? je crains que ce ne soit pas (ou plus) le débat, mais celui-ci existe réellement – et pour ma part, je préfère voir les films en salle…) Une deuxième élaboration donc. En ouverture de billet, une image de la représentation d’Aldo Moro, lequel, à une tribune du parti de la Démocratie Chrétienne dont il est, à l’image, encore le président, convainc l’assemblée du bien fondé de son travail avec le parti communiste afin de réaliser ce que la presse intitula le »compromis historique » – lequel compromis était fortement combattu et depuis de nombreuses années, par les États-Unis, notamment en la personne de Henry Kissinger (personnalité détestée par le président Moro) mais qui,alors, n’est plus aux affaires (comme on dit) – Kissinger (républicain) était conseiller spécial et ministre des affaires étrangères du précédent président étazunien  (Gérald Ford)

 

 

les divers plans de coupe dans lesquels se meut cette narration – assez chronologique cependant – m’ont particulièrement fait penser à ce que Marco Bellochio instille dans son film, cette façon de se rendre intérieur aux protagonistes – ou complètement extérieur.
Ici

rien à voir avec le reste de la vie – mais c’est là et j’adore

J’adore aussi ceux-ci

c’est la nuit – il en a passé cinquante cinq dans son réduit – et c’est le jour

une ville qu’on aime –  une espèce de creuset –

cette ville qui, vingt ans plus tôt accueillait Fellini (le cinéma, c’est important) (la fontaine de Trévi, la via Veneto reconstituée sur le plateau 5 de Cinecitta) – ici ça se déroulait sur la rive droite du Tibre, trastevere – on parlait on négociait, il ne faudrait pas croire que tout le monde était d’accord – des milliers et des milliers de contrôle

en pure perte – il faut montrer qu’on fait quelque chose (mais qu’on laisse pourrir, non) (on fait même appel aux esprits, c’est pour te dire) – le gouvernement démocrate chrétien, épaulé de ses alliés (le parti communiste ne veut pas négocier ce serait reconnaître être doublé à gauche…) (le parti socialiste veut négocier, quant à lui : ce n’est pas un allié…) – longtemps Moretti (ici à l’image, au centre – à gauche Valerio Morucci, à droite Adriana)

assez leader, disons, de l’équipe qui a mis au point l’enlèvement, la séquestration, le procès et la suite promise au président Moro, longtemps il a tenu bon : non, on ne négocie pas, non, on ne l’épargnera pas (jusqu’au 6 ou 7 mai, en discussion, dans un bar de Rome) longtemps

on ne fera rien pour que ces valets du capitalisme s’en sortent la tête haute – il s’agit d’orgueil, il s’agit de ne pas perdre la face – tandis que la police ratisse largement (ici une image d’Adriana qu’elle voit, elle-même, sur une planche de bord de voiture de police)

elle qui rêve – c’est important, les rêves, ce sont des humains qui vivent, et dorment – celui d’Adriana (il est dit qu’elle le raconte dans le livre qu’elle a écrit – non traduit en français) (quand on raconte un rêve et qu’on l’écrit, il devient une réalité quand on le cite) ce rêve

déambulation au fil de l’eau

des morts passent

ils sont là, il y Aldo et d’autres morts – sous les balles, ce sang ordinaire, obligatoire et nécessaire – cette boucherie

elle se réveille – en sueur – un mauvais rêve dans la vraie vie – le rêve du pape (tu vois, ce n’est qu’un humain comme les autres – et la nuit il rêve ou quand il dort)

martyre, Aldo ? On le laissera mourir, et on espérera que sa mise à mort sera exécutée par ceux qu’on combat : ainsi seront-ils (et elles aussi) vaincu.es…

 

 

le billet précédent Extérieur Nuit (1)

 

 

 

 

4 réflexions au sujet de « Extérieur nuit (2) »

  1. ne l’ai vu que sur Arte le feuilleton de Bellochio (pas vu le premier film) découvrais Adriana et d’autres (et m’étonnais d’avoir un regard quasi sympathique pour Paul VI qu’en principe n’aimais guère) aimais les changement de points de vue, pensais à Moro mais aussi à vous 🙂

  2. Heureusement, tu ne reprends que quelques plans de coupe… Effectivement, j’avais été frappé (invention ou copie conforme de la réalité ?) par celui où l’on voit la photo de la recherchée derrière le pare-brise de la voiture de police.

    Je pense que le système de production et de diffusion d’une « série » modifie l’approche d’u, film un film ne reprend jamais les épisodes précédents – et entrave quand même quelque peu l’impact d’un film vu d’une seule traite et en salle – même si nous n’avons visionné « Buongiorno, Notte » qu’en DVD… 😉

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