Série sorcières #3

 

 

 

La suite des témoins à charge, qui fait la part assez belle aux producteurs de l’époque, commence par l’apparition de Jack Warner

jack-warner(1892-1978) qui avait trois frères (Harry, Albert et Samuel) (il les a évincés et escroqués : esprit de famille, sans doute… Harry en est mort), tous dans les débuts dans cette même affaire de cinéma (on dit « la Warner » comme la « Metro Goldwyn Mayer » ou la « Fox »), les voici ces quatre millionnaires (homme/blancs/cravates…)

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difficile de trouver ce type de dessin sympathique, mais que fait-on ici sinon divulguer des visages (plutôt) inconnus de gens qui exprimèrent leur haine du communisme, leur défiance vis à vis d’une idéologie dont, en effet, on avait à se méfier ? Une façon de dire qu’on appartient au « monde libre » ? L’autre ne le serait pas, ou moins ?

Vint ensuite un autre patron d’un des grands studios, celui à la lionne qui rugit « c’est l’art qui reconnaît l’art » -quelque chose comme ça- Louis Burt Mayer (1884, né à Minsk- 1957)

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on s’emploie à dire son existence, sa foi, sa dignité – difficile de ne pas souscrire à ce type de discours, mais pour quoi faire ? Dire et dénoncer… (où est Spyros Skouras, président de la Fox ? je ne sais…) (mais on va cependant poser une photographie de lui – un peu déboutonné…- accompagné de Marylin Monroe en spéciale dédicace à Anne Savelli qui travaille sur le sujet

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de la seconde blonde, je ne connais point le patronyme…).

Vient la seule femme à paraître Ayn Rand (1905-1982) auteur d’un best seller, ex-soviétique, qui apporte à cette barre des injonctions :

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ne pas dénigrer les industriels, ni la libre entreprise et l’individu indépendant, ni la richesse, ni le profit, ni le succès… C’était au siècle dernier, il n’y a pas soixante dix ans (soit l’âge du nouveau président us soutenu par le klan, lequel correspond tant à ces injonctions…). Viendront ensuite des célébrités, ici Gary Cooper (1901-1961)

Portrait of American actor Gary Cooper (1901 - 1961), dressed in a cowboy hat and a short-sleeved shirt, 1950s. (Photo by Hulton Archive/Getty Images)

puis voici Robert Taylor qui danse -l’autre type viendra plus tard à la barre, Ronald Reagan –

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(c’est aussi qu’on aime s’amuser) (le regard de la cavalière de Reagan est à mettre au compte de l’amour qu’il inspirait alors), il y aura aussi Leo MacCarey (1898-1969, réalisateur producteur de nombreux films de Laurel et Hardy)

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puis Robert Montgommery (1904-1981)

montgomeryrobert-1904-1981beau mec non ?(enfin les photos aident, et les comédiens savent se tenir) des idées frelatées trois ans après la fin de la guerre, des bombes atomiques, inspirées par les pires idées qui puisent être, en droite ligne des coups les plus tordus (ici par exemple -la photo doit dater du début des années soixante dix, Richard Nixon et John Edgar Hoover (1895-1972)

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le type à la tête du FBI -federal bureau of investigations – durant 48 ans quand même…) : marigot ou simplement rouages de l’Etat, coulisse du pouvoir ? (on a vu, il y a très peu, ce que ce bureau fédéral de renseignements avait en tête vis à vis d’Hillary Clinton, par exemple : mais nous avons, nous autres, à nous méfier aussi du « tous pourris » qu’emploient si aisément ceux qui lorgnent ces mêmes pouvoirs…). Outre ces deux promis à (comme on aime à dire) la « magistrature suprême » du pays US, à la barre viendra

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un certain Georges Murphy (acteur, 1902-1992) puis encore celui-ci (qu’on vit dans « Les Sentiers de la Gloire » par exemple (Stanley Kubrick, 1957)

adolphe-menjou1890-1963cet Adolphe Menjou (1890-1963). Enfin, vint à la barre Walt Disney (producteur, 1901-1966) qui nous a donné un autre donald (cette photo date de 1954) (entre ce deuxième canard, le type d’Ankara qui emprisonne à tour de bras, et celui du kremlin qui se débarrasse des journalistes gênant -voir Anna Politovskaïa – on a un trio contemporain qui me fait furieusement penser à celui qui s’exerçait dans les années 30 en Europe, bénito, adolphe et antonio – l’histoire ne répète pas, mais bégaye-t-elle ?)

walt_disney-1954

Ici donc, cette galerie de types tous plutôt souriants, qui témoignent devant cette cour des activités anti-américaines qui, bientôt, va en condamner d’autres à la prison (les « Dix d’Hollywood » qu’on verra dans le billet suivant) pour des idées qui ne leur plaisent tout simplement pas (en spéciale dédicace à Asli Erdogan, emprisonnée en Turquie, contre laquelle est requise la prison à vie…) (et à Olivier Bertrand, en ce samedi 12 novembre, journaliste en garde à vue dans le sud de la Turquie – il a été libéré dimanche 13 novembre).

 

Suite et fin de la série : #4

 

 

 

Femmes cinéma addenda Panthéon

Addendum aux addenda : j’apprends à l’instant que Christiane Taubira vient de quitter cet ectoplasme qu’on nomme un gouvernement : ici donc lui est dédié ce billet parce qu’on sait qu’elle incarne quelque chose comme l’état de droit, et que ce quelque chose est désormais une illusion au sein de cette instance qui prône l’urgence et la déchéance.

 

Lola Montès

Affiche Lola Montès

quelque chose avec ce film : Max Ophüls

darrieux ophuls

(et Danielle Darrieux -c’est son vrai nom, elle est toujours parmi nous, comme TNPPI, elle va avoir cent ans, comme Suzy Delair), mais Martine Carol (alias de Marie-Louise Pourer), pourquoi cet accord avec Norma Jean Baker dite Marylin Monroe, je ne sais pas dire, sinon qu’elles sont aussi présentes dans l’enfance et destins tragiques, probablement, les fantômes qui hantent les rêves sont à la mesure de la perte, complète, totale de tous mes livres.

Il y avait Ingrid Bergman

Ingrid-Bergman

« Notorious » d’abord (Sir Alfred, 1946) –Les enchaînés en français, une merveille ) et son livre magnifique, sa lettre à Roberto Rossellini inoubliable, il y avait aussi Claudia Cardinale

claudia et delon

là avec Tancrède mais elle est hors concours parce que (née à Tunis, peut-être) son rôle dans « le Guépard » (Luchino Visconti, 1963), et celui de « Il était une fois dans l’ouest » (Sergio Leone, 1968) ce dernier film étant le premier vu à Paris, en 1972 il me semble (j’aime savoir que le tournage du film s’est effectué entre avril et juillet 1968) (il y a des choses que j’aime savoir et qui n’ont aucun intérêt) il y a beaucoup de fantômes qui hantent les pièces de cette maison (c’est sans doute qu’il ne m’en reste plus), Anna Magnani

rvo 8

qui est ma préférée (je crois) (j’en aime beaucoup d’autres, mais pas de l’amour qu’on porte à sa mère -dans ce sens, lorsqu’elle court et meurt dans une rue de cette « Rome ville ouverte » (Roberto Rossellini, 1945) je crois savoir que c’est de là que je hais la course à pied) (ce qui est biographiquement faux : c’est l’asthme qui m’a fait détester la course à pied, cet asthme qui s’empare de mon inspiration dans des airs un peu poussiéreux), elles sont toutes là, présentes (j’aime assez Honor Blackman, mais c’est dans « Golfinger » (Guy Hamilton, 1964) que j’avais vu au Pax, à Amiens à sa sortie française, je me souviens, la blonde amazone chef d’escadrille

james bond et pussy galor

alias Pussy Galor, souvenirs d’adolescence, qu’y puis-je donc, parcourir la filmographie des actrices, s’enticher d’Ava Gardner

20160127_104549 cette « Comtesse aux pieds nus » (The Barefoot Contessa, Joseph Mankiewicz, 1954) Maria Vargas (rôle pour Rita Hayworth qu’on vient de voir dans « Seuls les anges ont des ailes » (Howard Hawks, 1939) mais qui le refusa « ne désirant pas tourner sa propre biographie » comme dit élégamment wikipédia) et qui, en cela, représente aussi une sorte de parangon de modèle d’exemple de ce vers quoi tendrait toute actrice de cinéma : devenir l’épouse de quelqu’un de noble riche tout en lui apportant alors cette célébrité de ténébreuse pacotille digne des stars) et ici, peut-être, dans ce décor, les faire revivre un peu, leur donner quelques lumières à nouveau reste une tentative d’hommage à la grandeur de ces femmes, à ces batailles qu’elles livrèrent contre l’imbécillité et la brutalité des hommes (encore n’a-t-on pas parlé de la réalité de la guerre, des mafias et autres joyeusetés que ces derniers s’ingénient à produire pour se prouver leur appartenance au genre ou à l’espèce…)

Je m’en vais, il pleut sur le jardin, j’en ai laissé de côté, Delphine Seyrig que j’aime tant clope au bec mais pas là

delphine seyrig

(trames et avatars se sont ligués ici pour qu’elle n’apparaisse que de loin, hachée, tant pis) je pose aussi celle-ci où elle joue dans un film (je ne rajoute pas « idiot » ce serait pléonasme) de vampires (« Les lèvres rouges » (Daughters of darkness, Harry Kümel, 1972)

delphine seyrig et daniele quimet

d’autres et tant d’autres on n’en finirait pas des Monica Vitti ou des Joan Fontaine, Simone Signoret et les réalisatrices Ida Lupino, Alice Guy ou Agnès Varda (et Corinne Marchand donc Cléo) , je laisse de côté aussi les Bernadette Lafont ou Pauline, Anouk Aimée ou Stéphane Audran que j’adule, d’autres Judith Magre ou Jacqueline Maillan que j’oublie mais aime encore, Thelma Ritter ou Jeanne Fusier-Gir et Françoise Rosay, mais n’importe, je m’en vais, sur le jardin tombe la pluie, c’est mercredi, c’est cinéma