dispersion 18

 

 

 

cette série à l’existence mitigée, se place dans des conditions sociales de production que l’agent ne maîtrise pas – elle vient, passe, s’arrête et recommence comme une espèce de chanson lente, saudade morna blues ce que tu veux – un moment passe, les choses à faire attendent, les financières comme les autres, la santé comme la cuisine, vaguement quelque chose d’une certaine terreur vis à vis de ce monde-là, qu’elle essaye (en pure perte) de comprendre, discerner, distinguer – la mémoire, les sentiments  

 

 

en gros, me disais-je montant la rue, tout toujours a déjà été fait  – j’avais à l’idée quelque chose qui se serait tenu entre une originalité exceptionnelle et une habitude dérisoire (ou l’inverse, je ne sais plus) – mais il y a là un dossier (machin avec un dos je suppose ?) dans lequel sont conservés (jusque quand ?) des documents (une information augmentée d’un support) au nombre de 60

dont je ne garde que quelques unes mais cette première d’abord

que je comprends comme une suite d’atelier (ma main serre celle de ma tante, ma montre,  son petit léopard en peluche) – je crois qu’elle était de février – seize du siècle précédent – un dessin de Delphine

magnifique – comme ce souvenir de résidence seinémarnaise

quelque nombrilisme peut-être – c’est le blanc du ciel gris qui m’impressionne – (l’image est de Mathilde Roux, qu’on salue) – je ne voulais pas construire quoi que ce soit – une originalité illusoire – cette maison abrite des fantômes : celui-ci

(les gens absents) ou celui-là

plus personnel, celui-là

on ne la présente plus – le noir et blanc, et la relation qu’entretient la photographie avec le reste du monde (hors de la réalité)

Tunisian President Habib Bourguiba, his wife Wassila Ben Ammar and their adoptive daughter Hager, pose for the photographer in 1962 in Carthago presidential palace. Bourguiba ruled Tunisia from 1957 until being destituted in 1987 by his Prime minister General Ben Ali after leading the country to independence from France in 1956.
© TAP/AFP

le type au prénom signifiant « heureux » – en son petit pays, le prix du pain – l’avenue, le cinéma, la cathédrale – et puis en continuant  magnifiquement

(collage de Christine Jeanney) explorer et se souvenir (l’image suivante de Denis Pasquier)

c’est égal, marchons si tu veux bien – avançons et pour le reste, nous verrons (ou pas) –

ici Daniela Carrasco (blessée mutilée violée tuée étranglée exposée – sommes-nous vraiment une espèce ? ) (notre cruauté – nos guerres et notre planète)

merveilleuse

sensible tu disais

on avance, oui, on avance – que ces jours vous soient beaux

 

 

les billets de la maison[s]témoin de la série dispersion.

 

 

dispersion 17

 

 

c’est cette façon de ne rien faire tout en faisant trop – faire vivre le site, avancer et ne pas (trop) penser à ces choses qui arrivent, qui vont bien finir par arriver – ne pas attendre, ne pas se laisser entraîner au fond, vivre enfin

Un jour, tu verras, je mettrai au point l’index des articles – « un jour tu verras » c’est une si belle chanson – il ne faut pas se laisser aller, il faut se tenir
Peu de choses, l’agent fait son travail. Il se trouve dans l’entrée, puis passe au bureau. Il a des choses à faire,réviser ses mots son langage ses appréciations son argumentaire ses questions –

un article qui date de 2011 mais OSEF – il ne relate que le crachat dont aurait été victime Mankiewicz de la part d’une Katharine Hepburn ce qui ne ressemble pas tellement à la bestiole (c’est d’un vulgaire), mais après tout peut-être (n’est-ce pas l’un de ses plus grands rôles – avec celui tenu dans African Queen (John Huston, 1951) – je (me) rappelle qu’elle était de 7, Jo était de 9, et Huston de 6) (c’est juste pour fixer les idées – le temps passe et court)

un emplacement dans un cimetière – Stéphane  Audran (aka Colette Dacheville dixit wiki) – dans ce cimetière (Tolla, Corse-du-Sud) dominant un lac que ses restes (s’il se peut) aperçoivent de l’intérieur d’une tombe de marbre rose – ici on prépare, on répare, on bosse

espèce d’indiscrétion – personnage public – le contraire de privé, est-ce public ? ou professionnel versus privé ? – on tient à sa biographie (je l’aimais beaucoup, surtout dans ce film, Le festin de Babette (Gabriel Axel, 1987)

et deux images glanées dans le magazine aux mots croisés duquel on s’amuse – ici une image des deux premiers rôles du dernier film de Tony Gatlif, Tom Medina (2021) -lui, il est de 48, à Alger) (vraiment bien) – ici, on a posé quelques images de Josef Koudelka, je me souviens –

Slimane Dazy et David Murgia dans les rôles

puis ici un peu de catastrophisme c’est important pour faire passer le temps (il n’y a pas le point désolé) (il est assez inutile, j’édulcore (il y aura une légende) et tout le monde l’a reconnue)

la cathédrale Notre-Dame de Paris en flammes, le 15 avril 2019

enfin une photo d’archive (au premier plan, j’ai l’impression le croisement rue du Renard rue Rambuteau) (début 70 je suppose aussi)

Toiles

 

 

Il ne s’agit que d’images et de représentations, glanées ici ou là (souvent posées par mon frère quelque part, ici là ou ailleurs) je les capture grâce au bouton impécr syst  qu’il y a là, je les pose dans un dossier toiles le vic sur le bureau du personnal computer puis les retaille, en cherche les titres, parfois, les dates de conception, elles sont là pour faire beau – j’aime savoir qu’il s’agit de répliques au même sens que celles des plaques tectoniques qui se meuvent sur le manteau

En ouverture : The Souvenir Jean-Honoré Fragonard, 1775-78

il y a des moments où il faut décorer ces murs taupe – quand même, cette maison à vendre ou à louer mérite quelques aménagements (bien qu’elle ne soit guère visitée : la crise (on nous préfère inquiets, comme tu sais), la pandémie (hier soir écoutant radio paris (qui ment comme de juste) on m’a annoncé en titre que les cinquante mille cas de maladie avaient été recensés ce jour – en titre gros comme le bras – et dans le développement, que des vaccins sont disponibles – un épidémiologiste ne pouvait pas parler proprement de « vague » mais enfin) (j’ai fermé le poste, qu’est-ce que tu veux), la guerre immonde mené par le mini-tsar ridicule et grossier – tout ça n’est guère favorable à l’investissement, hein…)
Alors décorons : Marc Chagall, Église de Chambon (1922-1926)

ce sont les petites poules qui me ravissent – puis Edward Hopper La plage de Gloucester 1924

joli – continuons avec cet autre Chagall La famille ukrainienne 1940-1943

si, c’est quand même joli, ce rouge (sang), ces couleurs (vives),  ce feu peut-être et ces animaux aussi – est-ce bien décoratif, je crains que non mais je le garde et l’expose – la date du tableau et ce qu’il transporte aussi, je ne veux pas oublier –

un autre Marc, Rothko celui-là dans ses bleus, (sans titre, 1968) pour la route (et en signe à Jean-Luc Godard, qui comme ce peintre-là, a mis fin à ses jours) – puis un 2VG Arles jardin en fleurs 1888

une pure merveille – une autre pure merveille, sans doute plus troublée (et bien différente de ce qu’elle est aujourd’hui) Maurice Utrillo (un de mes préférés) et son Place du Tertre 1910

d’autres encore – celui-ci Piet Mondrian, Along the Hamstel 1903 (magique)

et puis deux images, l’une d’un sous-bois (sans référence, je ne sais d’où je tiens cette image – elle est là, elle correspond comme on dit d’une lettre qu’on attend (ou le « on devrait correspondre, puisque tu me corresponds » du Cabrel)

et pour finir, cette image du robot (la piazetta et ses deux colonnes, Théodore qui me fait souvenir d’un ami, et le lion ailé qui veille sur les murs préfabriqués de la maison)

C’est mieux, il semble…

Tirez sur le pianiste !

 

 

 

Reprenons : c’est parti du fait qu’un entrefilet mentionnait que durant ces quelques mois d’arrêt momentané, le monde du cinéma (si on peut dire) comme un bon peu du reste d’ailleurs du monde tout court avait subi cette stase – tous les tournages se sont arrêtés, les gens sont rentrés chez eux ou dans leur seconde maison, reclus comme nous autres (ici, là ailleurs) (à Paris et dans le neuf trois par exemple ça a été plus tendu qu’en campagne, certes) (jte parle même pas des US ou de l’UK, ou de l’Inde ou de la Chine…) – et que durant cette période, la plupart des cerveaux ont continué de fonctionner comme si de rien n’était – les pervers ont cherché à tirer profit de l’affaire, d’autres ont tenté de faire autrement; on a glosé sur « le monde d’après » comme si ça avait un sens – puis on s’est remis à nos occupations (au travail, c’est le fond qui manque le moins disait ce connard de la Fontaine) (évidemment que je suis en colère : qui ne l’est pas ?). L’entrefilet disait (c’était courant juillet ou août je ne sais plus exactement) que machin avait cédé les droits de son catalogue de films à truc – pour donner la chance aux abonnés de truc de voir ces films-là. Je ne suis pas particulièrement fondu des réalisations de ce cinéaste (François Truffaut – il est de 32, il a vingt huit ans au moment du tournage) que je trouve assez hypocrite – mais ça ne regarde que moi – et en tout cas j’avais déjà vu le film chroniqué aujourd’hui (probablement dans les années soixante dix) (je me souviens parfaitement de la prestation comme on dit aujourd’hui de Boby (ne prend qu’un b) Lapointe (Avanies et framboises) – il est de 22).  Machin a donc vendu à truc le droit de diffuser les films du Truffaut à son catalogue (machin a dû racheter le Carrosse j’imagine – j’irai voir, oui *) : et alors ? Bof, rien sinon que donc pendant les suites de la pandémie, truc (qui est, par parenthèses si mes sources sont bonnes, pété de fric) a été voir les producteurs des films arrêtés pour cause de virus à laconcorona pour leur proposer un rachat (il paraît que ça n’a pas marché avec beaucoup) (prix inférieur hein, puisque quand même tout ça s’est arrêté, on va reprendre produire il faut comprendre et voilà…!). Non, je m’en fiche un peu, les affaires sont ce qu’elles sont : et d’ailleurs je pense que le Truffaut n’aurait vu aucune objection à ce que ses films soient diffusés via le réseau de truc, mais enfin il me semble que truc est un peu dégueulasse (il n’est pas douteux que le monde dans lequel il grouillotte le soit tout autant) (c’est celui des affaires, comme c’est celui du cinéma) . Voilà tout 

 

Bon sinon, le film du jour est tiré d’un roman de David Goodis (1956 – il est de 1917, il n’a pas quarante ans) (traduit en série noire en 1957 – traduit par Chantal Wourgaft – son âge je ne sais,elle est décédée je crois), il y a pas mal d’invraisemblances mais on s’en fout un peu. On est assez content de voir du noir et blanc (image : Raoul Coutard – il est de 24, il tape trente-six); on est aussi content de voir Charles Aznavour (il est de 24 aussi, lui) alias Edouard Saroyan, alias Charlie Kolher en pianiste. Il s’agit de l’histoire de quatre frères (ici on en voit deux – gauche cadre, c’est Chico (Albert Rémy (né en 15, 45 piges) – il jouait le père du Doinel (Antoine, donc) dans « les 400 coups » l’année d’avant)

C’est à Charlie qu’on s’attache – il rencontre Léna – son frère Chico est poursuivi par des voyous qu’il a grugé – évidemment ça va mal finir.  Le film date de 1960;  on voit les rues de Paris un petit peu; Charlie

rencontre Léna (Marie Dubois, elle a vingt-trois ans; il en a trente-huit (

dans la – si elle existe – vraie vie) : ce soir-là ça ne se fera pas – il rentre chez lui (il vit avec son frère Fido qui doit avoir dans les douze ans) – sur le même palier vit Clarisse, une respectueuse qui danse là où joue Charlie – elle garde le petit Fido (Richard  Kanayan, doit avoir dans les douze ans – il jouait aussi déjà dans les 400 coups, l’année précédente) quand il revient de l’école, elle lui donne à manger, c’est un peu comme une mère (ou une grande sœur) –

Charlie et elle se retrouvent dans le même lit, ils sont amants en somme (elle c’est Michèle Mercier (elle a vingt ans) (elle va tourner bientôt  la série des « Angélique » et devenir une espèce de star

du grand écran) (il n’y en a pas vraiment à l’époque de petit) – mais Charlie aime (sans encore vraiment tout à fait le savoir) Léna, et puis les choses allant comme elles vont

ce qui doit arriver arrive

(c’est assez convenu, j’avais prévenu) (conventionnel : les femmes sont jeunes, les hommes plus âgés, tout ça) et puis on parle – un long flashback explique pourquoi Charlie est si triste – alors que Léna elle est si gaie – on apprend que Charlie est veuf de Thérèse

(Nicole Berger, adorable : vingt-six ans au moment du tournage) (elle se tuera dans un accident de voiture en 1967, que la paix reste sur son âme) – Charlie reste peut-être un peu coupable de ce suicide – c’est une histoire triste (elle a couché avec l’imprésario à Charlie afin (peut-être) de lui faire obtenir un contrat (lequel imprésario est interprété par Claude Heymann – qui est de 7, ça lui fait 53 printemps) (elle s’en veut, elle se jette par la fenêtre; Charlie ne l’en empêche pas) – et puis, et puis Charlie tue en état de légitime défense le patron du bar, Léna l’aide à s’enfuir alors la route

et la poursuite par les autres malfrats qui veulent leur argent (je passe sur certains autres détails)

et la fin dans la neige

Il y a cependant en ouverture cette scène qui se déroule dans la rue où Chico s’enfuit et est aidé à se relever par un type qui lui flanque des gifles – le type porte des fleurs à sa femme, et nous explique pourquoi et comment il en est tombé amoureux – c’est la raison du film (comme celle de tous les autres films sûrement), le passant est interprété par Alex Joffé (il est de 18)

un cinéaste (des comédies surtout, films avec Bourvil, Robert Hirsch etc. plutôt qualité française…), acteur et scénariste, père d’Arthur Joffé (je me disais je le connais, mais non, (enfin oui, mais non) je le confonds avec Roland Joffé) – et donc comme un signe vers cette frange du cinéma honnie et vomie par ce qu’on appelait alors « la nouvelle vague »… Et pour finir mentionnons Catherine Lutz dans le rôle de la femme (« plus pour longtemps » dit-elle dans un éclair de préscience de l’avenir) (elle est de ? – elle a dans les 40 ans, là) Mammy, du patron du bar (Serge Davri, il est de 19)

 

(*) : (add. de 9h53) sous le lien, l’article de la Cinémathèque Française indique que « tous les films de François Truffaut seront produits par » le Carrosse sauf celui-ci, plus « Fahrenheit 451 » (1966, d’après Ray Bradbury),  « Une belle fille comme moi » (1972) et « la Nuit américaine »(1973) – ce sont sans doute ces films qui ont été rachétés par machin, donc, et non ceux produits par les films du Carrosse (faudrait voir: y’a du boulot).

une seule image suffit (irrésistiblement #9)

 

 

l’agent a vu revenir les acheteurs – un type en voiture rouge et électrique, costume cintré bleu foncé chemise blanche cravate masque noir comme son altesse – l’agent regarde l’auto, l’autre sous son masque noir « ne rêvez pas mon vieux, elle n’est pas pour vous ! » il a souri mais on n’en a rien vu : « ni pour moi d’ailleurs… » , juste son ton, on l’aurait giflé mais non – visite, questions – l’agent a regardé partir le type, il ne portait pas de lunettes de soleil, venait pour son maître mais non, ce n’est pas son style – le type visite les maisons, celle-ci ou une autre, il est payé pour ça – c’était à tout hasard, parce que plus rien ne fonctionne vraiment comme avant – enfin pas encore – l’agent est payé pour faire visiter, à celui-ci ou un autre ça ne change rien – remplir le questionnaire avec des informations plus ou moins fausses ou vraies, qui en aurait quelque chose à faire ? – « bon courage mon vieux ! » – puis un couple, masqué comme l’agent (dans les bleus clairs), ce même jour, les enfants sont en vacances chez leur grand-mère ils viennent de partir – le type a regardé le garage, le cric sous l’étagère; la femme la cuisine, le passage direct du garage, le plain pied de la chambre à coucher – ou bureau comme vous voulez –  la vastitude du salon cathédrale, ce genre de choses – au fond de l’horizon, par la baie, la rue qui aboutit au rond-point inutile – le soleil qui joue avec les nuages, la pelouse pelée – au mur du salon, la vue d’une plage des Nouvelles-Hébrides (ou de Nouvelle-Guinée ou Zélande) dit la brochure – il y  a des choses à faire – l’agent a rempli le questionnaire à nouveau, il a attendu que quelque chose se passe mais rien – il n’avait plus de rendez-vous – demain peut-être – il a pensé à ses enfants à l’école – il a pensé à son frigo au trois-quart vide – une bière ? peut-être – appel à la secrétaire « non, rien, à demain ? » – l’agent a repris la petite voiture pourpre  – quatre heures et demie, faire des courses, rentrer chez soi – jouer à l’ordi, regarder un film ? – au deuxième étage de la résidence, le deux pièces, les papiers au mur – dans la cour les enfants ne jouent plus, deux femmes assises à deux mètres l’une de l’autre – l’agent est en marcel, la bouteille de bière à la main, la lumière décroît doucement – ce sent la cuisine quelque part – le mois de mai, il aurait dû appeler son frère, mais il ne répondait plus depuis quelques jours – il aurait pu appeler son ex, ou les enfants mais non, il était sans allant – s’asseoir et oublier – respirer – oublier – il aurait aussi pu lire le journal, écouter les informations mais non – une partie d’échecs en ligne, un poker quelque chose – aucune envie de rien – la chaleur peut-être, une douche sans doute – à la nuit venue, sur le canapé l’agent s’est endormi – la fenêtre était ouverte, dans la rue, seul l’air passait presque sans bruit – au fond de la perspective de la rue, un rond-point inutile – l’agent s’est évadé dans ses rêves qu’il oublie dès que le matin sonne

le café la douche à nouveau le ciel bleu toute la vie – il va faire chaud – toute la vie, reprendre ses habits brouillés, reprendre la voiture de société – dans la boite aux lettres, une annonce pour les élections prochaines – la pelouse jaunie – faire quelque chose, mais quoi ? – le téléphone, le signaler, la secrétaire trois rendez-vous, attendre, on annonce à la radio la fermeture de trois ou quatre (ça va dépendre) usines de voitures, fermer le poste, attendre un moment, recevoir les acheteurs, inscrire les réponses, donner suite ou pas, offrir une plaquette glacée ou non – le week-end pour quoi faire, il n’en a pas, il travaille – encore – doit-il en être heureux, soulagé ? probablement, il regarde ses chaussures, un coup de cirage nécessaire – à a maison il n’y en a pas – en acheter quand il ira faire ses courses, tout à l’heure s’il y pense – il repositionne son masque – accueille les nouveaux-venus – se lavera les mains – nettoiera les poignées de portes – non, rien – mais tenir quand même –

 

 

Une phrase, une chanson (résister #5)

 

 

 

 

il arrive que je tombe sur une phrase, ou quelque chose, qui m’entraîne ailleurs et encore ailleurs – je laisse suivre le chemin parfois, je me lève et je vais dans le jardin, sur le balcon, ou derrière la fenêtre seulement, ou encore dans le garage, je range un peu (des vieilles cassettes vidéo inutiles – il n’y a que les jaquettes – d’autres choses incongrues laissées là par les ouvriers – une bouteille d’eau en plastique, des chiffons, un carton) – la maison est inhabitée (je me souviens de madame Muir)

(elle était veuve et voulait écrire) – il y a quelque part, sans doute dans un placard, une affiche apportée là par je ne sais qui – je ne suis pas ici, je suis ailleurs – une phrase disais-je, elle est d’Antonio Gramsci (1) un type qui a passé la fin de sa vie en prison parce qu’il avait des idées qui allaient à l’encontre de celles du pouvoir (sous l’ordure mussolini (2) – il était communiste emprisonné dès 1926 jusqu’à sa mort le 27 avril 37, à Rome, des suites de sa maladie) – je dispose ici d’une espèce de bible, un petit dictionnaire Larousse de 1961, mais il n’y figure pas – dommage (j’ai pris une photo d’un dessin de Laennec (3) tout à l’heure, mais de Gramsci, nenni) – j’ai pêché dans le wiki – la phrase donc « il n’y a pas d’illusion à se faire quant à une possibilité de conquérir par petites étapes la justice et la liberté » fait froid aux os mais enfin elle ne m’apparaît pas sans fondement – hier dans le journal on nous indiquait que le « nouveau » wtf cnpf faisait agir ses groupes de pression (on sait que ce gouvernement n’est que la chambre d’écho législatif de ce centre du patronat, serait-il français et national qui plus est) afin que l’Europe et la France (en particulier) adoptassent (eh oui) des réglementations plus souples en ce qui concerne les émissions de CO2 (lesquelles pourtant assez souples, sinon lâches, nous conduisent directement à cette maladie qui nous prive de nos libertés les plus fondamentales) – ces trois personnages : des emblèmes de ce que nous vivons ? – ici, dans cette maison toujours à louer – ce que je fais encore ce mercredi – il n’y a pas de visite, il n’y a pas d’acheteur – j’ai posé sur un mur, sur le côté de la fenêtre, une reproduction « impression soleil couchant » je crois que ça s’intitule

– et puis une autre des danseuses de Degas il me semble bien

– il y avait avant qu’on ne puisse plus sortir de chez soi des endroits (il faut le souligner pour les nouveaux-venus) spécialement réservés aux expositions de tableaux, ça se nommait des musées parce que les peintres (et peintresses, mais essentiellement des peintres) étaient pour la plupart d’entre eux (et elles, mais passons) inspirés (é e s ) par des muses (lesquelles ne sont que féminines) – sinon ça allait bien ce monde-là – on y découvrait tardivement les notions de genres et de « race » (laquelle comme on savait déjà n’avait aucune existence dans l’espèce humaine) (sauf évidemment celle que mettaient en scène les mussolini et autres fumiers – essentiellement des hommes, tu me diras – le monde en regorge encore – passons) – (ceci n’est pas un billet politique, je fais mon travail, je n’ai pas à parler politique – le travail n’est pas politique, il est subordonné : tu fais ce qu’on te dit, point barre – et tu nous épargnes tes états d’âme – si on est poli, on fait suivre la dernière phrase d’un « sil te plaît » à la limite de l’hystérie) (un peu comme à l’armée si tu préfères) ici je remets cette image déjà déposée de ce colonel Dax (je connaissais Micheline) sous les traits de Kirki

– il est donc préférable de travailler seul – et donc de disposer, comme disait notre amie Virginia d’une chambre à soi – justement ici, on en compte quatre, dont une sous la forme d’un bureau – huit mètres carrés, une fenêtre, une porte : c’est suffisant – au rez-de-chaussée, oui – les trois autres à l’étage, avec la salle de bains, un autre cabinet de toilettes, enfin tout le confort moderne – les arbres du jardin des voisins sont fleuris, les oiseaux y chantent un peu et le ciel s’est dégagé, on ne ressent plus les miasmes du trafic aérien (déjà, un peu avant, il y avait eu cette affaire d’un constructeur d’avions qui pour des raisons de rentabilité avait précipité la réalisation d’une de ses œuvres, et aussi (zeugme) la mort de près de quatre cents personnes – le constructeur avait fini par arrêter cette production – c’était avant) (une allégorie) – aujourd’hui, certains s’en remettent à la prière, d’autres pensent que la santé passe après le travail et l’économie du pays – c’est un printemps assez chaud, voilà une dizaine de mois (ai-je lu dans une gazette) que les températures sont plus élevées que la moyenne dans notre pays – est-ce que ça a une quelconque pertinence que de parler du pays quand on parle des températures ? Fait-il moins chaud ici (ou à Kiev, par exemple) que là (à Oslo, Malmö ou Stockholm) ? En tous les cas, j’attends mais je n’ai pas rendez-vous – cette chanson, tu sais, cette si jolie chanson qui faisait à un couplet « Monseigneur l’astre solaire, comme je n’l’admire pas beaucoup/ m’enlève son feu, or de son feu moi jm’en fous, j’ai rendez-vous avec vous/la lumière que je préfère c’est celle de vos yeux jaloux » tu te rappelles ? oui, je l’entends, je l’écoute, je la chante – non, mais l’amour, ils ne nous l’enlèveront jamais

Actrice

 

 

(image d’entrée de billet : au centre, chemisier rouge, Feriel Chamari propriétaire du salon de coiffure/onglerie)

ce qu’on découvre dès le premier plan (elle est de dos, il fait beau, elle est dehors avec un type en t-shirt rouge) c’est le tatouage qu’elle porte à la base du cou.

Elle en porte un autre à l’intérieur de son poignet gauche – il me semble (un signe de sa liberté – si s’inscrire quelque chose à même  la peau possède cette signification). Elle parle de ce type qui porte fez et cigare « c’est mon patron » dit-elle  » il est juif » (c’est dans l’ordre inverse). On s’amuse dans le film même si l’actrice principale, elle défend hardiment son rôle, Selma, ne s’amuse pas vraiment. Elle fume, elle veut faire sa vie à Tunis, et y exercer sa profession de psychanalyste-psychothérapeute (plutôt la seconde profession, allons-y doucement…).
Sur cette image, sa tante (Ramla Ayari) discute clope au bec sur le divan (sa fille, et donc la nièce de Selma, se cache de sa mère) : le voile de la mère répond à celui de la fille.

Un film amusant qui n’est pourtant pas moins sérieux : les mœurs, la religion, la police, la critique douce du régime, l’incompréhension, les défis quotidiens, bien des choses dans un décor magique, servies par des actrices et des acteurs fort bien dirigées. Je me souviens du premier rôle, Golshifteh Faharani, dans « My sweet peperland » (Hiner Saleem, 2013) plus dramatique
où elle joue de cet instrument à percussions, le hang – un film où les Kurdes existent, où elle défend aussi un rôle de femme, institutrice et courageuse. Vraiment bien aussi : une femme puissante comme on dit de nos jours . Bien qu’elle en fasse un peu trop ici, on aime à la retrouver : on se souvient aussi de son magnifique rôle très en noir et blanc dans le Paterson
de Jim Jarmusch, cette merveille de cinéma (2016), en épouse d’un poète et conducteur d’autobus (Adam Driver dans le rôle)
GF avec Adam Driver poète et conducteur d’autocar
Un divan à Tunis, un film réalisé (elle est aussi au scénario) par Manele Labidi
(*) tout au long du film comme de cette rédaction, je me disais « Selma… Selma… »… et voilà que ça me revient : ce nom, ville de départ (et titre d’un film que je n’ai pas vu – mais réalisé par une femme engagée, noire et féministe) du périple de Martin Luther King pour l’émancipation la libération des Noirs étazuniens dans les années 60 du siècle dernier (1965) (Ava DuVernay, 2014). Comme un écho…

du travail

j’ai bien essayé, je suis vraiment d’une bienveillance, de voir d’un peu plus près cette expression : « ressources humaines », et j’avais un a priori si positif que la fée clochette devait dans mon cerveau déverser ses paillettes, « ressources » c’est-à-dire « ce qui peut améliorer une position fâcheuse, avoir de la ressource, de l’ancien verbe resourdre (ressusciter, relever, remettre sur pied) », j’y voyais personnellement, et on peut dire avec l’innocence qui me caractérise, un clin d’oeil au mot « source », ça sort de terre Ô magnifique Ôde à la vie essence même de notre présence dans ce cosmos en expansion gonflé de matière noire (une matière non identifiée, et qu’est-ce qu’on sait du monde ? c’est la question), source donc source, eau vive, petits poissons, qu’est-ce qu’il peut bien y avoir de négatif dans source ? et puis humaines, l’humanité c’est beau, c’est un cadeau, à ce moment précis j’ai vu passer une vidéo où un jeune quidam blouson-noir (sorte de hooligan) sortait de l’eau un chiot, ou bien un chien très mal en point, au bord de se noyer, incapable de remonter les berges abruptes d’un canal bétonné, le jeune homme tendait le bras, se plaçait en déséquilibre pour le ramener au sec, oui donc, « humaines », humanité, j’ai pensé que c’était ça la marque d’une grande humanité, que ça faisait un grand ensemble, une grosse patate (j’ai appris le concept de patate au collège avec la grosse patate des nombres décimaux), il y avait donc la grosse patate de l’humanité où on pouvait caser des mots comme aide, gentillesse, attention, sympathie, générosité, altruisme, et d’autres grosses patates sur le côté bien moins aimables, et il fallait placer un trait séparateur assez étanche entre les saloperies et le reste, je ne sais pas vous mais pour ma part je trouve cette façon de voir plutôt claire, rassurante, donc « ressources humaines », ça ne peut pas faire de mal cette affaire-là, ça ne peut pas être nocif allons bon, resourdre-remettre sur pied, les petits poissons et les sauvetages, qui peut trouver ça moche à part Caligula, ensuite j’ai vu dehors une trace sur le mur un peu alambiquée, étrange, sans doute le passage d’une limace ce que j’en sais, et ça formait comme une silhouette de tête pourvue de jambes et de bras inventifs, c’est une « ressource humaine » je me suis dit (tout ça pour indiquer d’où je parle, c’est-à-dire d’un endroit saturé de patates dérisoires, de minusculitudes, allons allons, marchons toujours), et j’ai ensuite pensé que ce « ressources humaines », et surtout au pluriel, faisait référence au travail (de mon côté, j’avais dû, au travail, faire preuve de ressources ainsi que preuve d’humanité, mais c’était autre chose), car là il s’agissait de « recrutement, gestion des carrières, formation, gestion de la paie et des rémunérations, évaluation des performances », c’est-à-dire décider qui travaillait, à quel poste et pourquoi, qui serrerait les boulons dans le sens de la marche pour que la machine tourne, Charlie-Chaplin-clé-à-molettes, et j’ai pu voir la grosse patate remplie de qui ne convient pas, contrats rompus-suicides, enfin ça ne sentait pas très bon d’un coup les « ressources humaines », celui ou celle « en charge de » avait autorité sur qui et tous et toutes placé-e-s plus bas, sur qui se trouve où et pourquoi, c’est-à-dire qui travaille à quoi, c’est-à-dire qui travaille pour qui, c’est-à-dire quelle vie s’utilise pour quelle autre, « en charge de », mettre de l’ordre, il y avait aussi ce côté trieur de pommes talées, ce côté garde-chiourme en charge de virer qui a la tête ailleurs ou qui est trop fragile, qui n’est pas performant, là j’ai revu un dessin, celui d’un vieil homme surmonté d’une bulle, il dit « nous, l’argent c’est pas le problème, nous c’est pouvoir manger qui nous inquiète », ensuite j’ai vu (vraiment ce qui passe devant mes yeux, on le constate, s’enchaîne sans logique apparente) qu’un gestionnaire aux ressources humaines avait mis à la porte une employée pour une erreur de quatre-vingts centimes, ça n’avait rien à voir avec les chiots qu’on sauve de la noyade, vraiment, cette langue, j’en suis témoin, est désobéissante, elle s’extrait des patates dès qu’on regarde ailleurs, les traits séparateurs ne savent plus où se mettre, et puis l’aplomb, le fil à plomb, l’enclume, le plombé infini enfile le costume du bien, du bon, de l’amélioration, alors je vois des choses, des détails à la suite, avec ou sans logique, je ne sais pas quelle fourchette saurait titiller sous les mots doux les malfaisances, ou bien une fourche ? c’est du travail en tout cas, du travail

C’est sûrement le paradis

 

 

 

évidemment, on n’a pas tellement le cœur à rire – ni à la comédie – on s’ennuie (on reste poli) dans les autos embouteillées, on patiente attendant l’autobus, les métros ne sont pas là, les gouvernants roulent dans leurs autos privées que la République met à leur disposition : c’est beau – il fait froid et entre l’ordure du vendredi noir et celles des fêtes de Noël, comment faire quand les finances ne sont pas si brillantes, et surtout ne pas gâcher, se gâcher la vie et l’émotion ? Comment faire pour continuer à penser à ceux et celles qu’on aime, à qui bien sûr il est toujours bon d’affirmer cet amour et de le réitérer encore et encore ? Des gens meurent dans la rue – plus de huit cents l’année dernière et l’autre cintré qui disait n’en plus vouloir :  menteur, qu’a-t-il seulement esquissé pour qu’il en soit ainsi ? Une loi travail – ni loi ni travail ? des yeux crevés et des mains arrachées ? Une femme morte chez elle, une autre grièvement blessée, les agents de ces crimes restés impunis ? C’est ce qui nous reste… Une comédie ? Un drame… On reste grave cependant et on soutient. 

Le titre de ce film , « Ce doit être le paradis », annonce vraiment ce qui est recherché – c’est l’histoire d’un type (probablement réalisateur de cinéma – puisque c’est lui qui joue son rôle, plutôt muet)

(là il tente de se débarrasser d’un oiseau qui veut l’empêcher de taper à la machine) (je dis taper à la machine parce que je préfère) (j’aimerai savoir qui se trouve en photo sur la droite de l’image) (ses parents ? lui-même?)

là, il est dans un taxi – le type qui conduit n’en croit pas ses oreilles

trop d’honneurs – notre héros, Palestinien, est à New-York et cherche un financement pour son film – on ne le sait pas trop (je ne le déclare qu’aux antisémites) mais mes parents étant juifs tous les deux, ils me l’ont cédée, cette appellation (je ne sais pas exactement ce que ça peut bien vouloir dire) et je me disais voyant celui-ci

lequel se sert dans le jardin de notre héros : voici des gens en guerre depuis soixante dix ans – voici des gens en guerre depuis des millénaires – et pourquoi ? un citron ? une orange ? – certes, il n’est pas avéré que dans les années trente ou quarante du siècle précédent, il y ait eu une hospitalité caractérisée pour cette peuplade disons au moyen-orient – ou du moins la plupart n’y émigrât point – mais on sait que tout ça peut se reproduire, l’homme (l’animal) est habitué à ce type de disposition – et de dispositif… – une comédie, oui, le réalisateur jouant son propre rôle, muet, va à Paris

– on aime Paris au mois de mai, les jolies filles tout ça tout ça – parfois, le champ pourtant y est vide (ici les jardins du Palais Royal)

là à la pyramide du Louvre

on y trouve parfois un type qui court, et planque sous une auto

un gros bouquet de fleurs – les flics le suivent

en un joli ballet, une femme marche dans le métro

les flics la suivent en un joli ballet – un type est installé sur une terrasse

les flics prennent 

des mesures (en un joli ballet), un type s’enfuie, les flics le coursent en un joli ballet – ça c’est Paris –

en France donc – et pourtant des chars

et des mirages

mais aussi des touristes qui cherchent

quelqu’un

mais non – ça c’est Paris – la France, et puis New-York (où tout le monde se trimballe armé jusqu’aux dents), on traque un ange

– on ne l’attrapera pas

– notre héros reviendra dans son pays, y retrouvera son voisin (le citronnier ou l’oranger aura poussé) – on verra un homme danser, magique et magnifique

et tout finira (comme il se doit) avec des chansons – mais des chansons joyeuses, jeunes et gaies – comme une note d’espoir et de joie.

 

« It must be heaven »

assez merveilleux (2019, mention spéciale du jury au festival de Cannes) (ici devant une librairie-papeterie transformée en salon de coiffure)

d’un voyage à l’autre #5

 

 

 

ça s’est interrompu – et voilà que ça a repris (S. va beaucoup mieux, crois-je possible de croire) – il y a dans le dossier « image » un peu trop de documents, je m’en vais le vider – d’autant que pour l’Air Nu, je commence une nouvelle rubrique intitulée « Ville et cinéma » qui va me prendre un peu du temps qui me reste – dans les moments de presse, il faudra faire attention et preuve de patience – (un entretien à monter pour la petite fabrique du livre aussi, enfin, il y a des choses sur le feu)

commençons par cet arbre abattu, une série en cours qui a pour nom « souche Corentin » que je croise en allant travailler – c’est une image du robot – mais elle ne correspond pas aux voyages d’Olivier Hodasava – je la pose ici à titre de marqueur : le monde va son chemin (à Rouen, à Pantin dans l’école Méhul ce samedi 21septembre, à Washington où on espère que la loi va foutre dehors ce menteur truqueur voleur raciste homophobe et j’en passe à la tête de l’État, à Londres où cet autre du même acabit fait semblant de croire qu’il va tenir ses fausses promesses…)

(on ne la présente pas mais elle fut grugée) – continuons voulez-vous continuons

c’est sûrement l’été mais c’est une station de sports d’hiver – on nage – on se protège du soleil – on nous informe que le niveau des eaux monte, que la civilisation actuelle (kézako ?)  va vers sa perte en 2050 (on aime les comptes ronds) mais les affaires continuent (business as usual comme ils aiment à dire)

lui est mort mais pas elle – en Arabie recueillie sur son lit de millions de dollars : charmante – les images ne mentent que parfois et encore : admirable le partage du pied de poule carrés noirs et blancs etc. hein… –

(ce doit être en Irlande je crois bien – le flou a gagné les roses, c’est une horreur mais peu importe : nous en sommes les auteurs) –  il n’y a pas de quoi s’offusquer

on répare (wabi sabi) partout (ici c’est dans le Dakota) c’est dehors, on garde un oeil, on refixe, mourir pourquoi faire ?

on met des gens et ça vous a tout de suite une autre esthétique pas vrai ? (elle, Megan Rapinoe, équipe de football des US qui refuse d’aller saluer le peroxydé machiste et homophobe, elle, je l’aime bien) – une espèce de journal – je fais défiler les images

tu te souviens, le changement de direction au CNC ? concussion, renvoi d’ascenseur, non les affaires continuent – ils ont changé de locaux, sont boulevard Raspail à présent, un certain Boutonnat préside…- rapport de cause à effet, qu’en savoir ? – et tant qu’elles continuent, pourquoi s’en faire ? préparons plutôt l’échéance prochaine –  je dispose aussi d’images de cinéma, je les range dans un coin à part – le truc est encombré, c’est à ne pas croire- faut que je range, mais je suis malade, il est 5h10 et je ne dort plus depuis une heure – je vais fatiguer, mais je travaille, j’y travaille

j’avance je ne sais vers où – ma fièvre monte, mes bronches s’enferrent, je tousse, un thé, un café, quelque chose ?

ça se passe à Dublin, le pont a été baptisé Samuel « bon qu’à ça » Beckett (j’ajoute évidemment des guillemets – une rue, un pont, un édifice à son nom, quelle reconnaissance…) (que de son vivant il ait crevé de faim n’est pas le sujet) (d’ailleurs,il n’y a pas de sujet)

(en dédicace spéciale à  Elisabeth Legros-Chapuis – la photo est d’elle je pense) (moi je serai plutôt celui qui nage, là, bord cadre en bas à gauche) (j’aime nager)

un type attend (c’est en Angleterre, Manchester quelque chose)

ici (Charleroi, en haut : la Sambre) du linge sèche,voitures indifférentes, trains bientôt dans son fracas

quelques fleurs rouges (de Waterloo, Iowa) pour saluer Sharon Tate (on a vu le film de Tarentino – performance d’acteurs, certes, mais misogynie assez grave j’ai trouvé)

pour finir, Fatoumata Diawara aux Vieilles Charrues avec Mathieu Chédid (parce que le monde recèle des merveilles – quand même)