dispersion #20

 

 

 

on commence à être un peu perdus – ça n’a pas non plus de qualité encyclopédique – la qualité qu’on reconnaîtrait à la série serait de distraire (du travail, des ennuis, des disparitions, des horreurs et de tant et tant de turpitudes). Distraire et se disperser (le projet TS2M attendra un peu d’autant qu’il semble en pause (on a l’habitude) – disperser et se distraire – au moment où j’écris et dispose ces images trouvées volées triées répertoriées durant ces vacances bricoleuses). Non mais tant pis.

 

Je les pose dans l’ordre d’apparition – je ne prends pas la peine de dater (je suis fatigué tsais)

2A et JLT (Un homme et une femme,  Claude Lelouch 1966) (l’ordre est dans le titre)

chabadabada (lui nous quittait il y a un peu plus d’un an) (un couple comme on n’en fait plus – la norme)

la cérémonie du Doge épousant la mer : juste formidablement fantasque (William Turner et Venise, domination de la mer – rien que ça – avec un anneau d’or jeté dans la lagune – tous les quinze août durant les dix siècles d’existence de la République soit plus de mille anneaux d’or par là) (tellement aimé Venise…)

et puis un des premiers Maigret porté au cinéma (La nuit du carrefour , Jean Renoir,1932)

à l’image Winna Winfried (Else, la femme du mort), Pierre Renoir (en Maigret et noir), Georges Térof (Lucas, assistant de Maigret Jules) (pour Simenon, on est toujours dubitatif –  trop populaire, trop érotomane, trop prolifique, toujours trop) (OSEFU2P mais pas tant que ça – MPTQC) (souvenir très lointain)

une image du premier film de Sandrine Kiberlain (2021) – la jeune fille, interprétée par Rebecca Marder juste charmante – j’ai pensé à « la douleur » de Margot, je me souviens – ici Joan Didion (beaucoup aimé et pleuré son Le bleu de la nuit)

vivre enfin – un Sixto Diaz Rodriguez (qui lui aussi vient de quitter le navire) (on le retrouverait dans le carnet)

il y a quelques légendes – tout ça reste une énigme, quelque chose d’incontrôlé, un panthéon ? un cimetière ?  – la fin de l’été (le Moulin Rouge, Gene Kelly et Leslie Caron, dans le Un américain à Paris (1951) réalisé par l’américain à Paris

  le cinéma et ses décors et ses servants (René Clair, années 60)

non mais pourquoi pas – quelques images pour se souvenir? pour créer des souvenirs (des « je me souviens » ?) – celle-là est tragique (LBJ devient le 36° en  prêtant serment dans l’Air Force One le 22 novembre 63)formidablement – JK cache son tailleur taché du sang de JFK45 – terriblement contemporain – ici deux amies magnifiques (toujours US certes) (selfie au polaroïd…)

Louise et Thelma (Ridley Scott, 1991) (Susan Sarandon et Geena Davis) – puis une autre actrice formidable

(quoi que ses prises de position en faveur du gros russe – enfin, se renier et trahir ses amis ? – je ne sais pas, je ne regrette rien) (simplement oui, la douleur) ici le sarcasme serait trop facile

laisse – année cinquante – laisse – ce merveilleux portrait d’Innocent dix par Diego Velasquez refusé (plus tard Francis Bacon…) par l’église commanditaire

qu’est-ce que ça peut faire ? Une image, des mots – et cette dernière que j’aime au plus haut point (mon ange gardien) (je tais, je ne dis rien, seulement en étiquette)

(Quai des orfèvres, Henri-Georges Clouzot, 1947)

 

 

contre l’oubli

 

 

 

si ça continue comme ça, elle va mourir – mais s’abrutir de publications n’arrange rien non plus – non mais la maison[s]témoin continue : l’agent porte son max, deuxième vax

(non c’est rien, c’est ma rue) l’agent attend la venue de quelqu’un, un couple semble-t-il

adapté de Moravia (j’ai vaguement le sentiment de voir là un peu de Kundera) – c’est déjà là – je me demande si le mépris qu’éprouve Camille pour Paul (Javal tous les deux) (Bardot pour Piccoli) n’est pas emprunt de quelque chose comme un sentiment qu’elle ourdirait à son propre endroit – cependant et malgré tout, c’est par sa sculpturale présence (dit-on) que la production du film a pu être opérée (les producteurs (donc co) Georges de Beauregard, Carlo Ponti et Joseph Levine : je te mets une image de Carlo Ponti, juste pour le fun (avec Sophia, Cannes, 1959 : voilà neuf ans qu’ils sont époux, elle est toujours parmi nous (elle est de 34) lui a tiré sa révérence en 2007, à 94 printemps quand même)

(au premier plan, évidemment : il (co)produira le Mépris en 63) (je ne pense pas qu’on ait proposé le rôle à Sophia Loren – mais qui sait ?) sur la terre comme au ciel, l’agent a-t-il besoin de vacances et de grands espaces ?

(dronatique sans doute : Chausey archipel, au presque milieu de l’image fond : le Cotentin) dans la rue (je vais aller au cinéma, t’inquiète)

je passe et je marche

(il en existe,des rues de ce toponyme, à Blois, Caen, Saint-Germain-la-Forêt, Bourges et bien d’autres encore) l’agent ronge son frein, plus ou moins – il regarde le rond point, le lotissement, l’herbe (aujourd’hui, on enlève les masques, on s’accoude au comptoir, on se demande pardon dans les cinémas – tout est vivant ? de nouveau ?) (rien n’a changé, cette course est toujours aussi inutile et vaine) il y a celui-là aussi, juste là

l’agent ne fume pas, ou plus – l’agent a cessé par volonté de garder quelque chose comme une bonne santé (il y a un peu plus d’un an, pour la même raison, le monde de ce côté-ci du capitalisme a jeté sa dignité aux ordures et laissé inhumer ses morts dans la plus stupide solitude) (on en a pleuré – on n’a rien osé dire, faire ou crier… on applaudissait les soignants à huit heures – on tentait de ne pas se contaminer, on faisait des gestes barrières et on comptait on comptait on comptait) (hier, dit le compteur, vingt-huit morts) je repose ici deux images d’amis inconnus qui sont partis ces jours-ci

salut Raymond

salut Josep

pour ne pas oublier