évidemment, on n’a pas tellement le cœur à rire – ni à la comédie – on s’ennuie (on reste poli) dans les autos embouteillées, on patiente attendant l’autobus, les métros ne sont pas là, les gouvernants roulent dans leurs autos privées que la République met à leur disposition : c’est beau – il fait froid et entre l’ordure du vendredi noir et celles des fêtes de Noël, comment faire quand les finances ne sont pas si brillantes, et surtout ne pas gâcher, se gâcher la vie et l’émotion ? Comment faire pour continuer à penser à ceux et celles qu’on aime, à qui bien sûr il est toujours bon d’affirmer cet amour et de le réitérer encore et encore ? Des gens meurent dans la rue – plus de huit cents l’année dernière et l’autre cintré qui disait n’en plus vouloir : menteur, qu’a-t-il seulement esquissé pour qu’il en soit ainsi ? Une loi travail – ni loi ni travail ? des yeux crevés et des mains arrachées ? Une femme morte chez elle, une autre grièvement blessée, les agents de ces crimes restés impunis ? C’est ce qui nous reste… Une comédie ? Un drame… On reste grave cependant et on soutient.
Le titre de ce film , « Ce doit être le paradis », annonce vraiment ce qui est recherché – c’est l’histoire d’un type (probablement réalisateur de cinéma – puisque c’est lui qui joue son rôle, plutôt muet)
(là il tente de se débarrasser d’un oiseau qui veut l’empêcher de taper à la machine) (je dis taper à la machine parce que je préfère) (j’aimerai savoir qui se trouve en photo sur la droite de l’image) (ses parents ? lui-même?)
là, il est dans un taxi – le type qui conduit n’en croit pas ses oreilles
trop d’honneurs – notre héros, Palestinien, est à New-York et cherche un financement pour son film – on ne le sait pas trop (je ne le déclare qu’aux antisémites) mais mes parents étant juifs tous les deux, ils me l’ont cédée, cette appellation (je ne sais pas exactement ce que ça peut bien vouloir dire) et je me disais voyant celui-ci
lequel se sert dans le jardin de notre héros : voici des gens en guerre depuis soixante dix ans – voici des gens en guerre depuis des millénaires – et pourquoi ? un citron ? une orange ? – certes, il n’est pas avéré que dans les années trente ou quarante du siècle précédent, il y ait eu une hospitalité caractérisée pour cette peuplade disons au moyen-orient – ou du moins la plupart n’y émigrât point – mais on sait que tout ça peut se reproduire, l’homme (l’animal) est habitué à ce type de disposition – et de dispositif… – une comédie, oui, le réalisateur jouant son propre rôle, muet, va à Paris
– on aime Paris au mois de mai, les jolies filles tout ça tout ça – parfois, le champ pourtant y est vide (ici les jardins du Palais Royal)
là à la pyramide du Louvre
on y trouve parfois un type qui court, et planque sous une auto
un gros bouquet de fleurs – les flics le suivent
en un joli ballet, une femme marche dans le métro
les flics la suivent en un joli ballet – un type est installé sur une terrasse
des mesures (en un joli ballet), un type s’enfuie, les flics le coursent en un joli ballet – ça c’est Paris –
en France donc – et pourtant des chars
et des mirages
mais aussi des touristes qui cherchent
quelqu’un
mais non – ça c’est Paris – la France, et puis New-York (où tout le monde se trimballe armé jusqu’aux dents), on traque un ange
– on ne l’attrapera pas
– notre héros reviendra dans son pays, y retrouvera son voisin (le citronnier ou l’oranger aura poussé) – on verra un homme danser, magique et magnifique
et tout finira (comme il se doit) avec des chansons – mais des chansons joyeuses, jeunes et gaies – comme une note d’espoir et de joie.
« It must be heaven »
assez merveilleux (2019, mention spéciale du jury au festival de Cannes) (ici devant une librairie-papeterie transformée en salon de coiffure)