Album (dispersion continue) (6)

 

 

 

 

 

non, la colère, non – même si ça servait à quelque chose, c’est impossible, c’est sûrement trop tard – mais on reste en prison – on regarde quand même les choses qui passent (les images sont des choses) – elles me rappellent ce que je suis, de quoi je suis fait – il y a eu cet entretien que j’ai écouté, avec Allain Leprest

c’est un chanteur, un poète aussi bien qui disait « une chanson, c’est cinquante pour cent les mains » – c’est plus que d’avoir quelque chose avec les chansons (ou avec la chanson) – je regardais aussi cet entretien de Jacques Higelin (gaffe : lien vers facebook) (merci à Laurent Peyronnet) au sujet de Léo Ferré – mais oui, l’âme – j’aime assez les chansons comme j’aime les images –

(des tonnes : requiem pour un fou) les stars et les espions –

là elle joue dans « madame la juge » (une ex-avocate qui devient juge – série de 4 ou 6 je ne sais plus épisodes télé fin du siècle dernier années soixante-dix – elle nous a quitté en 85; au Père Lachaise avec son Montand à côté d’elle)

je lis un truc sur Marguerite (un truc, c’est petit de dire ça) sa biographie par Laure Adler (un folio (3417) acheté 3 euros chez momox) – le Jouvet avec cette actrice Asie du sud-est, Foun Sen (l’épouse de Léo Joannon (dont on tait les frasques avec la Continental – on ne les oublie pas cependant ) que j’ai croisé(e) dans le « Oncle Dan » dont je rapporte l’index, la semaine prochaine ici même) (elle tient de le rôle de l’assistante du télépathe Winckler (ainsi que l’un des personnages de « La vie mode d’emploi » (Georges Perec, Paris Hachette, 1978) et pseudonyme vivant)

incarné par Erich von Stroheim – puis avec Jany Holt (laquelle est, si je ne m’abuse, l’une des grand-mères de l’auteur, Jean-Marie Périer) (ça se passe dans « L’Alibi » (Pierre Chenal, 1937) – ce ne sont que des images et tous ces gens sont morts (ça ne change rien, ils sont là) – une image du Joli Mai

de Chris Marker (1962-3) (lion d’or vénitien, on peut le regarder comme le « Chronique d’un été » (Jean Rouch et Edgar Morin, 1961) des images de ces années-là) – j’avance tu sais mais pour quoi en faire et vers où, je ne sais pas bien – je repose celles-ci (je les aime tant) : attendre l’autobus sur les hauts de Lisbonne (il en est des tas, des hauts de cette ville)

discuter avec un voisin 

on ne le voit que mal, mais il est là – ici avec probablement sa femme

dans « Le tramway de la ligne 28 » (Denis Pasquier, chez l’auteur, 2020) – cette vie-là, dehors et riante – bien d’autres choses sans doute mais que j’oublie – il faudrait garder ces choses, les inscrire dans un album pour tenter de se rassurer sur son existence – et la leur –

on a presque oublié qu’on allait lire le journal en terrasse, café verre d’eau – ici le trottoir de la droite de la rue de Verneuil – et puis encore trois images

de ces nuages

plutôt merveilleux (du côté de l’Alaska)

sans doute reviens-je de (ou vais-je) loin pour ne pas regarder ce qui se passe ici et maintenant – cette honte et ce décharnement de l’hôpital pour aboutir à celui de la sécurité sociale, les avancées dues à l’issue de deux guerres mondiales – la résistance, et son conseil national – poubelle de l’histoire capitaliste – se battre et mourir – la publicité et le marketing – l’ordure – j’en finis avec cette image rézosocio – on s’y rappelle souvent à votre bon souvenir (des images pour vous y aider, quelque chose de tellement beau (le souvenir) utilisé pour quelque chose d’abject – (on peut remarquer le genre des photographes saisi par cette image) cette charmante Varda, M veste rouge fils (de Louis) et petit fils (d’Andrée) et l’artiste de rue JR (Cannes hors compétition, présentation de « Visages, villages » voilà non pas 2 mais 4 ans) (quoi qu’il puisse arriver, la publicité comme le marketing et leurs avatars (dont le rézosocio est le parangon immonde) (mais une immondice d’un organisme immonde devient-elle autre chose ?), quoi qu’il puisse en être de ces forces, rien n’attentera jamais à l’amour qu’on a pour ces gens)

on se disperse

 

 

 

allons donc, voilà qu’on a retrouvé quelques journaux (des hebdomadaires) dans la cave ou le garage (je ne sais pas bien – il n’y a pas de cave tiens – ah si) (ce sera là, donc) (il y a même un cellier si tu veux voir – on s’emmerde pas dans cette maison finalement – enfin si mais personne pour visiter qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ?) (on regarde, on trie, on jette ou on garde)

(j’en ai 22, y’a des doublons, c’est égal je continue la marche en avant) – il y a une éternité de ça (c’était en 78 je crois que je le sais) j’ai décidé d’un seul et commun accord avec moi-même de mettre à écrire –

une belle (elles le sont fréquemment) chanson de cette dame-là s’intitule Pierre (Barbara, alias Muriel Cerf) (non, Monique pardon, Muriel, c’est Delphine Seyrig) – dans le film de Resnais Alain – elles ne sont pas classées, elles viennent comme elles sont venues

(Jeremy Irons, ici dans Margin Call (J. C Chandlor, 2011) avec un Kevin Spacey non encore effacé) c’est que cet acteur jouait dans « Travail au noir » (Jeremy, pas Kevin) qu’on avait été voir un jour que le montage nous faisait braire (la monteuse avait une fille prénommée Isis il me semble) (il y avait alors beaucoup de cinéma)

il y en a toujours, comme on voit (là c’est à cause du type derrière, qui a écrit un texte pendant la première réclusion) (aujourd’hui on couvre le feu à six heures du soir jusque six heures du matin et on ne trouve rien à y redire) (chacun pour soi ?) (saloperie de prison qui arrange bien ce pouvoir jésuite de maçon)

quarante ans plus tôt

les cours de théâtre, les « pierre ta chanson », les « Amsterdam » ou « Jm’voyais déjà » – y croyais-je alors ?

non, elle (Florence Loiret-Caille) c’est pour ses rôles chez Solveig Anspach (je crois qu’elle a fait la FEMIS alors que j’y faisais l’assistant)

(je ne dis rien, Gloria, William, Erich et Nancy) au crépuscule sur le boulevard – la fin au début dans la piscine – le cinéma qui parle de lui – comme dans Dansons sous la pluie (Stanley et Gene, 1952) –

(celle-ci est du même, c’est Gloria – elle joue le rôle de Norma Desmond, magique – et bien plus que la Marilyn, Norma elle aussi)

Georges Gerschwin à son piano – sa rhapsodie en bleue… – mais voici JLB et MR, tandis que dans le fauteuil type Emmanuelle (hein) : Paul Claudel (on ne peut s’empêcher de penser à cette chanson (assez) gaillarde qui fait « à la fornication/ (…) /elle déclame du Claudel, du Claudel j’ai bien dit ») (« Misogynie à part »)

(je me souviens au Paris de la rue des Trois Cailloux sur la scène de ce cinéma, le Georges, j’avais seize ans et portais le manteau de mon père pour faire chic…) puis une photographe, Vivian Maier, autoportrait

inconnue (peut-être, mais de qui ?) de toute sa vie – comme moi ? – j’adore ces parallèles – et une autre photographe

Jane Evelyn Atwood (magnifique) (l’étude au parc – 92 ?)

as-tu pris garde à ta pochette, mon Momo (Echenoz, quand tu nous tiens) ? (qu’est-ce qu’il tient en main , de quelle manière, pourquoi faire ?) (l’élégance de ces moments, le boléro aussi) on le verrait bien partir en vacances sur la côte basque, non ? des images, justes

bizarre, à cause de son cercle et de craie et caucasien – une photo où il tape 18 (donc 1916 ou 17) – puis ce seront les frères

Phoenix (ici Joaquim), là River

la vie ne tient qu’à un fil, souvent – on est insubmersible, on tient bon, on avance on continue – ne pas abuser, tenter de garder sa liberté vivre –

le mieux, ce sont ses pantalons bermuda – assortis au foulard hermès – kestenpenses ? – on le vit en cours, il avait une attitude un peu infatuée, sans doute par une espèce de timidité – on l’aime cependant pour ses Chroniques (d’un été, 1961), Marceline (uniquement encore) Loridan (elle deviendra Ivens deux ans plus tard) (« êtes-vous heureux ? ») et son pote toujours parmi nous, Edgar Morin (et celui-ci pas tant par sa sociologie – chacun sa vie – mais pour son père qui vendait des chaussettes de Troyes dans un parapluie, pour le billet gagnant de loterie, on l’aime aussi, ce Vidal) –

ces deux-là pour la relation qu’ils incarnent (Un monde parfait, C. Eastwood, 93) (le môme, T.J. Lowther, magnifique d’amour; Kevin Kostner, loyal) – parfois la couleur aussi – ici Freddy sans moustache

il chantait et incarnait la Reine, la dérision et la vanité de toutes choses – la chanson, aussi oui, celle des champions, par exemple – allez salut l’artiste

on dit que le cinéma et la psychanalyse, ensemble, sur ce monde… (la République avait cent soixante ans, en était à sa quatrième mouture, on avait essuyé deux royautés plus deux empires plus un troisième, colonial ce dernier, augmentés de  deux guerres mondiales et puis…)

 

dispersion un feuilleton qui se trouve dans le salon avec beaucoup d’images (ici les autres épisodes)