d’un voyage à l’autre #5

 

 

 

étant donné que l’ami Lucien s’en est allé à Rome (et en est revenu) (la fiction, les dévoilements, les indiscrétions, les habitudes particulières ou la réalité des choses étant, ici, sur la toile le web internet virtuel etc. pléthore) je dépose cette image qu’il me dit avoir postée sur touittaire « pour ses fans » (je ne le suis pas – j’en suis pourtant – mais pas sur ce réseau-là)

dont j’apprécie particulièrement l’arrière-plan

pixellisé, certes – donc je me promène aussi (cette ville magique et magnifique) (un peu comme partout sauf qu’il y a le climat et les collines, le Tibre et la villa Borghèse – et d’autres choses encore) – passons (on y retournera, espérons-le) mais pour le moment

je ne parviens pas à lire mais cette plaque est apposée sur un mur de l’ex-immeuble de la police (plus ou moins) secrète de l’ignoble salazar (sans majuscule) en souvenir des quatre morts du 25 avril 1974, laquelle plaque ne fut mise là qu’il y a peu (on préfère toujours oublier) – c’est à Lisbonne (on y retournera aussi, oui, espérons) (on vit d’espoir quand on voyage) (on n’en finira jamais) – j’ai aussi celle-ci en magasin

mais ça, c’est Paris au troisième acte des gilets jaunes (dont le cinquantième se déroulera ce samedi – je pense souvent à Nuit Debout, il m’arrive d’oublier : je ne suis pas militant) – mais passons, le monde est à nous

quelque part à la Nouvelle-Orléans ou à Bâton-Rouge (je ne suis pas non plus très rigoureux – je prends des images mais ne les indexe que peu) (j’aime la femme en rose sur son palier) (et la batterie de paraboles)

quelques années plus tôt – une série commence à deux –

mais d’autres gens – Sophia dite Maria et Luchino (le polo fermé au cou) – constituer un panthéon ou quelque chose de cet ordre (on n’aime guère le panthéon reconnaissant mais tant pis)

une autre de la même – en passant – poing fermé – ce ne sont pas des voyages, mais qu’importe – j’essaye de ne pas penser au travail – j’essaye de ne pas penser que, bientôt, il en sera fini – la Force du destin, la Norma, ou comme tu veux –

des changements en ville

je passe seulement

l’officine des roses de TNPPI – rue du Bac – Paris

petits métiers (pour gens de couleur) architecture grossière – contrechamp

on ne s’arrêtera pas de vivre quand même – on a à continuer – on doit avancer – ici le mur du cimetière Montmartre

sans les images de B2TS mais ici avec (mais sans type à cabas)

c’est Paris, oui – ailleurs aussi

c’est en Hongrie, c’est en fleur – zéro trace de la pourriture endémique de ce monde

des images qui peuvent parler d’elles-mêmes sans trop savoir pourquoi elles se côtoient ici sinon cette volonté de ne pas mourir de surnager de vivre et de rire

comme dans cette jeunesse un peu ternie à présent – elle s’éloigne, elle s’érode, elle s’oublie – ces avions au ciel qu’on saluait, ces roses qu’on portait, ces cailloux qu’on posait – et puis le reste du monde

ses beautés éphémères (image (c) Juliette Cortese)

platine/épaules/verre/piscine

débardeur/jean moulant/ceinture/poing levé dans le stade – du pain et des jeux ? – toute une machinerie qui intime à se rendre compte, à se souvenir, à ne pas oublier cette vie-là, ce monde-ci, ces façons d’être et de se tenir

(la plage de Dunkerque quand même)

c’est journal en images (des semaines et des semaines de lutte)

JO Cox, morte assassinée par un déséquilibré (seize juin 2016, à coups de couteau, type d’extrême droite fan du brexit sans doute) – ne pas oublier, non et continuer à lutter

Marielle Franco, assassinée au Brésil par les amoureux de Bolsonaro (le 14 mars 2018,à coups de feu, des balles provenant des stocks de l’armée : merci qui ?) et puis le monde tourne – non, bien sûr non, on n’oublie pas – écouter de la musique, regarder de belles images et le beau côté des choses

d’un voyage à l’autre #5

 

 

 

ça s’est interrompu – et voilà que ça a repris (S. va beaucoup mieux, crois-je possible de croire) – il y a dans le dossier « image » un peu trop de documents, je m’en vais le vider – d’autant que pour l’Air Nu, je commence une nouvelle rubrique intitulée « Ville et cinéma » qui va me prendre un peu du temps qui me reste – dans les moments de presse, il faudra faire attention et preuve de patience – (un entretien à monter pour la petite fabrique du livre aussi, enfin, il y a des choses sur le feu)

commençons par cet arbre abattu, une série en cours qui a pour nom « souche Corentin » que je croise en allant travailler – c’est une image du robot – mais elle ne correspond pas aux voyages d’Olivier Hodasava – je la pose ici à titre de marqueur : le monde va son chemin (à Rouen, à Pantin dans l’école Méhul ce samedi 21septembre, à Washington où on espère que la loi va foutre dehors ce menteur truqueur voleur raciste homophobe et j’en passe à la tête de l’État, à Londres où cet autre du même acabit fait semblant de croire qu’il va tenir ses fausses promesses…)

(on ne la présente pas mais elle fut grugée) – continuons voulez-vous continuons

c’est sûrement l’été mais c’est une station de sports d’hiver – on nage – on se protège du soleil – on nous informe que le niveau des eaux monte, que la civilisation actuelle (kézako ?)  va vers sa perte en 2050 (on aime les comptes ronds) mais les affaires continuent (business as usual comme ils aiment à dire)

lui est mort mais pas elle – en Arabie recueillie sur son lit de millions de dollars : charmante – les images ne mentent que parfois et encore : admirable le partage du pied de poule carrés noirs et blancs etc. hein… –

(ce doit être en Irlande je crois bien – le flou a gagné les roses, c’est une horreur mais peu importe : nous en sommes les auteurs) –  il n’y a pas de quoi s’offusquer

on répare (wabi sabi) partout (ici c’est dans le Dakota) c’est dehors, on garde un oeil, on refixe, mourir pourquoi faire ?

on met des gens et ça vous a tout de suite une autre esthétique pas vrai ? (elle, Megan Rapinoe, équipe de football des US qui refuse d’aller saluer le peroxydé machiste et homophobe, elle, je l’aime bien) – une espèce de journal – je fais défiler les images

tu te souviens, le changement de direction au CNC ? concussion, renvoi d’ascenseur, non les affaires continuent – ils ont changé de locaux, sont boulevard Raspail à présent, un certain Boutonnat préside…- rapport de cause à effet, qu’en savoir ? – et tant qu’elles continuent, pourquoi s’en faire ? préparons plutôt l’échéance prochaine –  je dispose aussi d’images de cinéma, je les range dans un coin à part – le truc est encombré, c’est à ne pas croire- faut que je range, mais je suis malade, il est 5h10 et je ne dort plus depuis une heure – je vais fatiguer, mais je travaille, j’y travaille

j’avance je ne sais vers où – ma fièvre monte, mes bronches s’enferrent, je tousse, un thé, un café, quelque chose ?

ça se passe à Dublin, le pont a été baptisé Samuel « bon qu’à ça » Beckett (j’ajoute évidemment des guillemets – une rue, un pont, un édifice à son nom, quelle reconnaissance…) (que de son vivant il ait crevé de faim n’est pas le sujet) (d’ailleurs,il n’y a pas de sujet)

(en dédicace spéciale à  Elisabeth Legros-Chapuis – la photo est d’elle je pense) (moi je serai plutôt celui qui nage, là, bord cadre en bas à gauche) (j’aime nager)

un type attend (c’est en Angleterre, Manchester quelque chose)

ici (Charleroi, en haut : la Sambre) du linge sèche,voitures indifférentes, trains bientôt dans son fracas

quelques fleurs rouges (de Waterloo, Iowa) pour saluer Sharon Tate (on a vu le film de Tarentino – performance d’acteurs, certes, mais misogynie assez grave j’ai trouvé)

pour finir, Fatoumata Diawara aux Vieilles Charrues avec Mathieu Chédid (parce que le monde recèle des merveilles – quand même)