poser nouvel oeil

Elle disait «j’aime pas ces meubles, je ne me vois pas dedans»

je disais «oui, peut-être… moi non plus au fond, mais vous savez c’est le décorateur avec les conseils des commerciaux, ça doit être ce qui se fait – oubliez les»

elle disait «je peux pas»

et lui, agacé, un peu, pas trop, et qui ne voulait pas le montrer mais ça se voyait un peu quand même, bien sûr «superposes les tiens ou plutôt ceux que nous choisirons, parce que, hein…»

elle «oui, y en a pas beaucoup»

«quasiment pas, mais là qu’est ce qui te gêne, ce sont les meubles ou leur disposition ?»

«tu as raison, au fond, sans doute cette disposition, c’est tellement…»

«.. prévisible» et commençant à pousser le canapé «on n’a qu’à changer.. tu le mets où ?»

«dans le couloir»

«mais on ne pourra plus passer»

«mais si, tu vas voir» et à moi «vous m’aidez ?»

j’ai ouvert le bec ou écarquillé les yeux, ça revient au même, et on a poussé toutes les deux, on a eu du mal pour le franchissement de la porte – lui il aidait pas, il s’était assis par terre et il riait. Il est venu voir, oui, on passait, un peu de biais et si personne n’était assis mais on passait.

Nous, oui moi aussi, on triomphait.

Alors on a continué, tout valsait, on s’arrêtait parce qu’on riait trop, on reprenait.

C’était pas mal à la fin, en tout cas ça surprenait.

On a regardé, on s’est regardé avec de grands sourires

et puis ils m’ont aidé à tout remettre en ordre, parce que, bien sûr, ils n’achetaient pas la maison.

Rire, oui, et se battre.

 

 

De temps à autre, il est peut-être bon aussi de faire de la propagande (je parlais hier de cette maison(s)témoin avec Joachim qui en est un des instigateurs, et l’idée de parler de ce film est venue comme de juste : à quoi ça sert une maison(s)témoin ? à propager le bon cinéma, et la bonne éthique). Encore que… mais bon, on a des trucs à faire.

Il paraît que ce film a déjà été vu par plus de cent mille spectateurs en salle, ce qui est déjà (presque) un exploit. On avait vu le film annonce il y a quelques semaines, on irait. On y fut. On n’est pas déçu.

On aime même beaucoup. C’est que l’histoire ressemble un peu à celle de « Robin des Bois » (ah Errol  Flynn…!!!) (Michael Curtiz et William Kelghley, 1938) (et Olivia de Havilland…)

robin des bois

mais en plus moderne : donner aux pauvres en prenant aux riches. C’est cette peur d’être ainsi découvert, ou sali (à travers une image faisandée), ou pris pour ce qu’il est qui fait sans doute agir le milliardaire.

BA fdp

On le voit, en assemblée générale (je crois que c’est en 2012) brandir une sorte de menace de révolution, pathétique et lifté… Une horreur mais le film prend le parti inverse de ce mot

Mr et MMe Klur et Ruffinle réalisateur François Ruffin, ici en compagnie des époux Klur

et préfère en rire.  Je me suis un peu demandé ce que devaient ressentir les autres employés du magasin où le contrat à durée indéterminé a été signé par monsieur Klur. J’y ai cru, en réalité, comme au cinéma. J’ai aussi cru au fait que cet homme, directeur d’une usine du groupe sise en Bulgarie, parle avec un cynisme consommé

directeur usine builgarie

d’une main d’oeuvre qui, en Grèce, devrait devenir moins onéreuse vu les conditions économiques imposées par… Oui, par qui sinon lui-même, son patron et ses affidés ?  (le complet, là, qu’il porte, est vendu dit la journaliste d' »envoyé spécial »plus de mille euros, pour une main d’oeuvre équivalent à trente euros…).

La même chose m’est arrivée, il y a quelques jours, en passant le pont Neuf, et on voit dans ce « Merci Patron » (François Ruffin, 2015) quelques employés de cet ex- grand magasin parisien transformé dès tout de suite en hôtel de luxe

vert galant square 2

ça, c’est Paris, et nul doute qu’on trouvera dans ces murs quelques uns des fleurons des marques possédées par le milliardaire. J’ai pensé encore aux personnes foutues dehors par le fabricant de pneumatiques déjà illustré ailleurs. Ce qui me fait aussi penser que, les jeudis qui viennent, et même si ce n’est pas tellement mon genre, il va bien falloir aller manifester contre cette loi indigne et abjecte qui instaure (entre autres ordureries) que les congés pour perte d’un être cher soient réduits à rien (de cette loi, le journal Fakir se fait le porte-parole ces temps-ci avec ses épisodes de « Merci Myriam » ).

J’ai repensé à ce bernard tout à l’heure en entendant Monique Pinson-Charlot parler à la radio de la réunion qui a eu lieu avant hier dans un des amphithéâtres de la faculté de Dauphine, dans le seize (bizarrement, la « fondation pour l’art contemporain » du milliardaire se trouve dans ce quartier . C’est Paris aussi, ça : le loyer, fixé pour cinquante cinq ans, de cette fondation : cent mille euros par an… Une misère. Ladite fondation a été construite par le même opérateur que celui qui sévit déjà sur l’emprise de l’aéroport inutilement pharaonique de Notre-Dame-des-Landes : il n’y a pourtant là aucun mystère, et les affaires ne sont  que les affaires).

C’est la fatigue qui m’étreint. Et c’est la honte qui me tombe dessus quand j’entends ici que dans ce beau pays, on accueille vingt quatre mille réfugiés et qu’en Allemagne, on en accueille un million. C’est l’horreur que je sens, cette peste brune décomplexée et fière d’elle-même.

Rire, oui, et se battre. On va dans la rue, donc, aujourd’hui, et les jeudis qui suivent.

Ca ne finira jamais

 

 

Ils se réunissaient dans le séjour, regardaient la télé, se chamaillaient parfois, riaient, entendaient avec un léger sourire (mais ils étaient muets) les paroles du prétendu « père »

homeland 2.2 image

et puis il y a eu la deuxième guerre, c’était la troisième, c’était un moment où les tours jumelle avaient été détruites -le « centre du commerce mondial » ainsi dénommait-on ce couple d’immeubles de grande hauteur-, où il fallait que l’occident (comme on a pu haïr l’abject groupuscule qui portait ce sobriquet…) se réveille et montre (nous y avons été) au reste du monde que les choses devenaient intolérables (on a vu, à Abu Grhaïb par exemple, ce qu’il en était de cet occident-là), et qu’il fallait en finir avec Saddam Hussein et sans doute surtout ses deux fils. Abbas Fahdel nous montrait la vie quotidienne qui précédait l’invasion étazunienne, à présent dans ce deuxième volet, on entend comment la guerre est venue disloquer la société, comment tout ou presque a été détruit…

Homeland 2Abbas Fahdel

(ici lors de la présentation du film au Forum des images, l’année dernière). Il a donc fallu plus de dix ans pour qu’ici on envisage que le monde, en Irak comme partout, je le crains, est simplement peuplé de gens qui ne veulent que la paix. Je le crains parce qu’il n’est pas rare qu’on entende, un peu partout, les bruits de la guerre…

homeland 2.1 sa nièce

(la nièce du cinéaste, « nous avions du mal à en croire nos yeux, mais nous étions contents » dit-elle, après que les fils du raïs aient été montrés morts à la télé…).

La vie n’est jamais facile, nulle part, quand même en temps de paix. Jamais. Elle n’est jamais simple non plus. On parcourt Bagdad, on va ici chercher des rations de farine ou d’huile, là conduire les enfants à l’école : plus personne au fond n’est à l’abri, et la guerre intense ou sporadique, la guérilla urbaine, les voyous qui se servent, les repris de justice, meurtriers violeurs laissés en liberté, armés, la loi du plus fort, du plus injuste, du plus cynique ou pervers, voilà telle qu’en elle-même, la vie laissée là comme ailleurs (en Lybie, ailleurs encore…) par cet occident-là…

Tu sais, il lui en fallut du courage, à ce type (dans les divers reportages, on le voit sourire, on le voit parler vivre en français…) pour filmer et dérusher et monter et montrer enfin ces quelques heures.

homeland 2 Haïdir

Du courage et de l’amour pour les enfants : ici, Haïdar, le neveu du cinéaste, cette personne magnifique et convaincue…

l'amour des enfants

Les enfants, ce sourire, cette malice joyeuse, les jeux avec le jet dans la cour, le plaisir du rire, la discussion qui pourrait aussi tourner très mal (une séquence au marché, avec Haïdar qui défend, dans un lieu baassiste

haïdir au marchéla mémoire de ceux qui sont morts sous les coups de Saddam, tendue, et lui magnifiquement sincère…), le temps passe, c’est vrai aussi, mais la culture, détruite, annihilée,

cinémathèque dévastée 1

(les images sont ce qu’elles sont, tant pis)

cinémathèque dévastée 2

archives télévisuelles, filmiques, cinématographiques,

cinémathéque dévastée 3

tout est mort, tout est dévasté, mais quand même est-on là, on regarde ce gâchis, cette guerre et ce sang qui sans cesse abreuvent les haines, la tragique fin du film est là, oui, Haïdar on ne t’oubliera pas, certainement pas, mais c’est parce que c’est là, devant nous

Homeland 2 cinémathèque 2

et si quelqu’un demande pourquoi il y a encore des artistes sur cette terre, et pourquoi le chemin est encore éclairé, on pourra lui répondre qu’il existe encore des gens et des choses, encore des enfants et des rires, et que ça, ça ne finira jamais

 

« Homeland, Irak année zéro », en deux parties, film d’Abbas Fahdel (on a fait les mêmes études, lui et moi, dans le même lieu, avec les mêmes profs-sauf que j’y passais quelques années avant lui : en souvenir de Claude Beylie, pour ma part)

Femmes cinéma #3

 

 

Voici la compagne de William Friedkin (un temps), actrice danseuse (sans doute ici dans un film de Bob Fosse)

1.jennifer nairn-smith

Jennifer Nairn-Smith, actrice, danseuse.

Ce n’est pas qu’on cherche ici à reconnaître ces actrices, ces rôles mais ce sont les places où elles se trouvent, plutôt leurs emplois, ces lieux qui leur sont dévolus, elles pas eux, encore que parfois aussi

2.Julie Payne

Julie Payne, épouse de Robert Towne (scénariste), actrice aussi 

on le discerne à peine, mais le type droite cadre porte sur ses hanches une sorte de serviette, il s’agit sans doute d’une photo de tournage, c’est difficile de s’y retrouver, on les voit ces femmes, tenir des silhouettes, non loin d’un des acteurs princiers, quelque chose comme une remise, je ne sais pas, je cherche noir et blanc, des années soixante

3.Michelle PhillipsMichelle Phillips, chanteuse « the Mamas and the papas« , épouse de Jack Nicholson ou Dennis Hopper, ou compagne, ou les deux (sous le lien, on la voit chanter) 

Une panoplie, un livret, une sorte d’album de photographies des personnes connues, une sorte de famille, où les femmes ne seraient qu’épouses ou compagnes, tandis que les hommes, eux, au volant de leurs bolides, courraient les plateaux de cinéma, les réunions aux sommets, les dîners

4. Polly Platt Polly PLatt, chef décoratrice (épouse de P. Bogdanovitch)

(jt’assure que ce qui est compliqué, c’est que le temps passe si vite, à gauche la voilà blonde cheveux courts est-elle dans son bureau; à droite, derrière son mari et leur enfant, dans cette posture) (tous – et toutes…- nè-e-s d’une femme on sait bien cependant, aussi) (jt’assure que c’est pas simple, d’autant que je ne suis que ce que je suis, alors je choisis avec mes propres malices)

jennifer salt

Jennifer Salt, actrice (colocataire de Margot Kidder -vue au #2) (fille de Waldo Salt, blacklisté années 50, lui-même écrivain, elle le fut et aussi productrice)

ah oui, c’est bien Robert de Niro qui sur son ventre écoute, une jeune femme brune, un jeune homme « are you talking to me ? » on s’en souvient (on ne l’aime plus guère sans doute à cause de ses frasques), mais d’elle ? Je ne sais pas dire

6. Judy Schneider

Judy Schneider, épouse de Bert Schneider (producteur) 

on n’en sait pas tellement sur elles, elles sourient, c’est certain, la plupart du temps, épouses de filles de compagnes de, c’est une galerie de portraits de personnes du monde, inconnues pourtant (pas toutes)

7. Cybill Shepard

Cybill Shepard, actrice (compagne de P. Bogdanovitch qu’on a croisé taleur avec sa fille dans les bras)

même sans le point je la reconnais dans cette série avec le jeune Willis (Bruce, pas Gordon) dans un de ses premiers rôles où il incarnait son subalterne, les temps passent, si on s’arrêtait ? disait l’amie Christine oui, certes, mais le temps s’en fout, tu comprends, les contrats sont signés, les images vont être produites, les plans de travail son prêts, les décors, les mannequins, les costumes, les pleins des autos on y a pensé alors s’arrêter oui, tous oui, mais

8. Mona Skager

Mona Skager,  assistante productrice Francis (alors) Ford Coppola

il en est des images comme des livres ou des blogs, ils n’en font tous qu’un seul, toutes et tous nous contribuons à cette édification, l’une de ces photos est ma préférée (je ne suis pas tellement sûr que ce soit parce que l’emploi soit celui qu’elle occupe alors, je crois me souvenir qu’elle apparaît ici) (c’est elle)

9. Anthéa SylbertAnthéa Sylbert, vice présidente Warner Pictures, créatrices de costumes

(c’est elle) sans son léger sourire, derrière elle on le voit sourire (sans doute son énième époux, compagnon qu’en sait-on ? on pourrait trouver, mais pour quoi faire ?) le regard caméra, la boucle d’oreille

10. Joan TewkesburyJoan Tewkesbury, scripte, scénariste

des vies entières à s’aimer, à produire quelque chose, une sorte de fantôme sur un drap en ville c’est dans une salle obscure, des gens assis dans des fauteuils parfois rouges, souvent rouges, tentures, lumières teintes et sourires, soupirs « chuttt… » siffle-t-on, la lumière décroit, les noms les génériques les actrices et les acteurs et la musique, rien d’autre il n’en restera rien, sinon à nos esprits quelque chose dont on parlera en traversant le fleuve, l’île, revenant au Châtelet, clopos, rires, déception ou émerveillement

11. Sandra Weintraub

Sandra Weintraub, productrice (compagne de Martin Scorcese) (fille de Fred Weintraub, vice président Warner)

les lunettes hexagonales et de soleil de la fin des années soixante, à quoi pense-t-elle, attend-elle, la photographie la capte, l’homme assis derrière elle, cow-boy d’un jour, barbe à la mode de nos jours, la petite main doigt pointé (oublié son nom à celui-là), des gens dans des positions arrêtées, on arrête tout (l’annulaire, non ?), on s’assoit, on attend, la lumière le son, on attend, et pour finir ici, avec son animal, sur la terrasse qui domine le Pacifique probablement

12.Kathryn ReedKathryn Reed, épouse de Robert Altman (mais elle fut actrice)

(c’est lui, Robert Altman, bord cadre, il est assis, la photo sera gardée, et lui depuis quelques temps -2006 déjà dix ans -ailleurs) que veux-tu regarder, que veux-tu qu’on garde ? Des femmes, des mères comme s’il en pleuvait, des enfants dont les parents, le nouvel Hollywood décrit par les photos de femmes citées dans un opuscule, en fin de volume, écrit par le rédacteur en chef d’un journal de (promotion du) cinéma, les années soixante dix, la jeunesse de la liberté, avant qu’on en arrive à ce qui aujourd’hui nous parvient de ces moments-là, je veux bien garder des choses de ces heures, me souvenir qu’en soixante douze du siècle dernier, on allait voir « Il était une fois dans l’ouest » (Sergio Leone, 1968) au cinéma du bas du faubourg du Temple (qui se nommait alors Action République), je veux bien me souvenir de Claudia Cardinal, et de celle (c’est la même) aussi qui jouait aux côtés de Burt Lancaster dans « le Guépard » (« Il Gattopardo », Luchino Visconti, 1963), le temps est passé, tu vois, s’arrêter comme la photo l’intime, cesser et poser dans cette maison les diverses images de ces femmes-là, inspiratrices, adoratrices, muses ou sorcières, je ne sais pas bien, je veux bien, je n’en garde que quoi ? Quelques sourires de personnes jamais croisées sinon en image, qu’est-ce donc qu’une image ? Un témoin, une sorte de souvenir qui s’effacera, en couleurs ou noir et blanc, des moments au soleil sous la pluie c’était l’hiver, la Californie, les gens du milieu voulaient tous, à toutes forces, et comme toujours, toujours faire des choses, des films les écrire, des séries les produire, industrielles, continuer à vivre, donner des fêtes somptueuses dans des villas du bord de mer, on en aurait alors fini, dis-moi, on en aurait fini de ces histoires de viols, de guerres, de meurtres, de ces horreurs de la vraie vie comme on dit encore, c’en serait tout dis-moi, on vivrait comme au cinéma, et les enfants riraient, les fleurs, la joie ? Tu crois ça… bah, ça ne peut pas faire de mal non plus, c’est comme si on rêvait, on aurait là, devant soi, comme dans un rêve, cette serviette sur les hanches, on regarderait l’objectif droit dans les yeux, posant la question « mais qu’est-ce que tu me veux, toi ? » on rirait de sentir sur son épaule la main d’une amie, le souffle d’un enfant, les pleurs de sa tristesse, on se retournerait, il n’y aurait plus rien, plus personne, on sortirait de la salle, les escaliers, et dehors, dans la nuit, s’il fait nuit, en été on est surpris, en marchant on reprendrait son chemin, on verrait dans les rues les gens agir, courir, rire et vivre et au loin, peut-être, on entendrait quelque chose comme une musique douce, prenante, sensuelle et joyeuse -comme le cinéma

Femmes cinéma #2

(ça ne fait rien, j’avance) (pas spécialement conscient de l’existence de ce type de feuilleton, c’est égal, il y a dans l’imaginaire différentes autres figures-Janique Aimée, Ma sorcièrebienaimée, celle de « chapeaux melons et bottes de cuir » à laquelle fait écho amplifié la chanson d’Alain Souchon, qui « veut du cuir », c’est égal, elles peuplent probablement une sorte d’imaginaire télévisuel) Pour composer (bien, s’il te plaît) un billet, poser sur la platine cette chanteuse qui fait « petit pays je t’aime beaucoup/petit petit je l’aime beaucoup » Cesaria, clopos et alcools sans chaussure, cheveux courts et regards perdus, ça ne fait rien, je continue, j’avance)

Ce ne sont donc pas (pas vraiment) des stars comme aime à les appeler cette industrie, cet art, Charles Chaplin, messieurs Lumière (Louis, Auguste) et Georges Méliès, ce ne sont pas seulement des êtres vivants, ce sont surtout des images, celles de ces gens-là, parfois si inconnus qu’on n’en trouvera nulle trace ici, ou alors diffuses, incompréhensibles, fausses…

J’avais projeté de recommencer par une directrice de la Paramount, une certaine Ronda Gomez (elle apparaît dans le corps parce qu’elle a une certaine importance ? Non, je m’en souviens seulement maintenant)

Ronda Gomez

elle est à droite, cheveux courts, sourire et broche, il y avait aussi cette compagne de Terrence Malick, réalisatrice et assistante de Bert Schneider, Michie Gleason

Michie Gleason

mais elle semble une actrice, rechercher encore, je ferai sans doute des modifications à mesure que s’ouvrira ce passé, si je recherche (voilà bien le virtuel, tu poses un billet, tu l’oublies peut-être, est-il lu regardé parcouru qui peut savoir, qui sait, qui veut savoir, on le pose et vogue la galère, demain soir, ce seront – espérons- les agapes, les rires et les baisers sous le gui, on espère en demain, on espère toujours en demain…)

AmyIrving

Amy Irving, actrice (ex(?)-épouse de S. Spielberg)

Les transformations dues au réseau, ou au temps (qui peut aller savoir, connaître et reconnaître ce distingo ?), les jours passent, tu sais bien

brooke hayward

Brooke Hayward (épouse de Dennis Hopper, soeur de Bill Hayward-producteur d' »Easy Rider ») ici en compagnie de Groucho Marx (le gilet de laine, pas vrai…)

des fantômes, des gens d’image capturés dans leur plus simple appareil (n’exagérons pas mais il arrive, aussi, que ces jeunes femmes apparaissent aussi sous des dehors de starlettes, tel est le cinéma qui se sert des anatomies pour provoquer des fantasmes, et s’en saisir pour les transformer en l’achat d’un billet)

Gloria Katz

Gloria Katz, qui n’est que l’épouse de William Huyck, mais cependant tous deux auteurs d’Indiana Jones number one

Certes, cependant, je choisi les clichés (il n’en est pas d’autres de Gloria, pas trouvé ou pas recherché, mais celui-là me convient, sans sourire, portant sur le monde une sorte de regard critique), ici je compose sur leurs places, à elles, celles qu’elles occupent, pixellisées, différentes d’aujourd’hui

Marcia Lucas

Marcia Lucas, chef monteuse (non mentionné mais accessoirement première épouse de Georges dont elle prit le patronyme)

(comme disait Barthes « c’est le ruban noir au cou qui fait le punctum– chacun fait ce qu’il lui plaît) (le regard assez froid, à l’arrière plan, voilà ce que c’est que la photographie) 

je les ai formatés, retouchés, repris, ici ou là, fait disparaître les uns

Margot Kidder Margot Kidder, actrice, colocataire  de Jennifer Salt

(on n’en connaît aucune, elles étaient colocataires : tu penses à Mulholland Drive ? (David Lynch, 2001) et aux amours saphiques, c’est qu’elle apparaît cette Margot-là, en petite tenue quelquefois)

dans le cours du billet, elles apparaissent parce qu’elles sont rangées dans un dossier (Nouvel Hollywood 2) sur le bureau dans le dossier « Photos piero » il faut choisir, ranger, regarder, peiner, continuer ses excursions, ce sont les années soixante dix, le cinéma de l’autre côté de l’océan, un certain cinéma

Melissa Mathison

Melissa Mathison, scénariste de ET

certaines d’entre elles nous ont quittés, certaines sont toujours sur le pont,

Mimi MachuMimi Machu, compagne de Jack Nicholson, puis de Hal Ashby

elles sourient un peu, elles sont surprises par la photo, ou non, elles sont , très souvent, les hôtes de quelque pince-fesses parties (surboums, surpattes) comme on disait -ce monde n’est pas le leur, ce monde ne leur appartient pas)

Pauline Kael

Pauline Kael, critique

d’elle je me souviens, parce que j’ai entamé mes études de cinéma à la fin des années soixante dix, on parlait encore de cette femme faiseuse de rois du cinéma, on parlait de ces histoires-là en écoutant (un peu) Michel Ciment donner son cours d’anglais, ou Claude Beylie nous parler de Jean Renoir et de Jules Berry, le cinéma, ses tenants, ses afficionados, courir au Balzac, chercher à voir ce film de Glauber Rocha, tandis que de l’autre côté de l’Atlantique

Sue Mengers

Sue Mengers, agent artistique (peut-être de Christopher Walken, ici  derrière elle? je ne sais)

on ne pose pas, c’est un habitus robes du soir et smoking noeud pap chaussures en miroir chaussettes de soie (je brode, je brode) et ici cette dernière de l’épisode

Susanna MooreSusanna Moore, assistante de Warren Beatty, épouse de Richard Sylbert

non, jte dis, inconnue au bataillon (elle, ce doit être elle de nos jours, qui écrivait peut-être le scénario de ce Shampoo (Hal Ashby, 1975)), des image,s des illustrations, qu’est-ce que ce monde ? Que sont-elles donc devenues ?

Bon réveillon, bonnes fêtes, à l’année prochaine (et merci à François Bon pour le soutient)