À propos de So-hee

 

 

July Jung

 

 

on en est (comme souvent c’est le cas) à se demander si les réalisations (sont-ce–t-elles bien des réalisations ?) valent vraiment la peine qu’on se donne à les imaginer, puis en chercher les supports visuels, puis en agrémenter les billevesées, puis encore à la poser ici pour en faire la promotion là, tout ça pour quoi faire sinon nourrir des bases de données dont on nous réclamera le loyer suivant un protocole à base de consentement secret et tu… (à ce propos – je veux dire le loyer – : merci à CJ) – une tribune ? une influence (cette puanteur contemporaine) ? une publicité (pub dans le vieux monde qui n’est aucunement différent de celui-ci) ? Après il y a le cinéma (mais justement, celui-ci n’est qu’une usine à profit, à boite de bureau (box office) (caisse enregistreuse : combien de divisions ? combien de milliards ? et les mœurs du milieu (voir le gros russe, ces temps-ci; on voyait les frères W., on en sait la maxime « il n’y a que ceux qui travaillent qui travaillent », on en connaît les émoluments, les privilèges, les prébendes et les débordements festifs) – tout ça exhale une forte odeur de pourriture mais c’est le cinéma – cent cinquante millions de places vendues l’année dernière dans ce pays…) (il y en avait plus de 400 millions de vendues au siècle dernier, remarque aussi – ça devait rapporter moins aussi, remarque bien) un divertissement pour bourgeois ? on se demande… ça n’empêche pas d’y aller quand même, et lorsque le spectacle (disons) permet d’y voir (un peu) plus clair, autant le dire. Ici, en cette maison (depuis bientôt huit ans, je me retourne) trois cent vingt fois sur le métier (il y faudrait un index) remettre son ouvroir de cinéma potentiel…

 

On parle travail – conditions de travail : ça se passe à l’autre bout du monde, alors les mœurs sont différentes : ce sont de jeunes gens on aime à rire on aime à boire, on aime à danser – la vie est tellement belle et c’est tellement tant mieux… Dans les documents dont je dispose, il n’y a pas d’images de danse mais elle est pourtant là d’abord car le film débute par une séquence magnifique : une jeune fille (son prénom dans le titre du film, So-hee – interprétée formidablement par Kim Si-eun)  c’est elle qui fait signe, là

répète ses pas de danse, une fois dix fois – il y a  là un miroir, la jeune fille en survêtement de sport gris danse encore n’y arrive pas, remet ses cheveux en ordre, essaye encore… Et puis, et puis..
elle est en classe, c’est une lycéenne, son professeur ou quelqu’un de ce genre lui trouve un stage en entreprise : elle est ravie… Elle va pouvoir gagner sa vie, y entrer tout au moins, le monde du travail n’est-il pas celui dans lequel nous passons un bon tiers de notre vie éveillée ? N’est-ce pas le lieu de la dignité d’être humain, de vivre par soi-même, celui de la subordination aussi certes, mais celui du contrat, normalement loyal et sincère ? – on le signe conjointement, on obéit oui mais contre salaire et respect des droits.

Conquis, ces droits comme on sait : combien de morts pour ces idéaux ?

Au vrai j’ai une image d’elle, qui, à un moment, entre dans la salle de danse

Un lieu de vie. Un plaisir et un bonheur de danser avec celui qui pourrait devenir (ou qui l’est, on ne sait pas bien) son amoureux. Et puis les choses changent. Le travail et ses conditions.

les humiliations de la hiérarchie

un pays différent, des repas et des mets dissemblables, peut-être mais une même  humanité blessée, rompue, piétinée – une jeunesse surtout rendue esclave, et le contrat bafoué, inutile, sans effet – comme ici ? eh bien… oui, souvent oui – elle se battra, n’en pourra plus

un concours de circonstances, un téléphone qui ne répond pas, une mémoire effacée, un reniement peut-être : des blessures qu’elle ne parvient pas à soigner (celles infligées à l’âme même…)
Une deuxième époque : la venue de l’inspectrice de police (il y a enquête) (Bae Doo-na, magnifique – elle jouait déjà dans le premier long métrage de July Jung, A gril at my door (2014) vraiment bien aussi)

On cherche à comprendre

On trouvera

mais c’est sans espoir

Le film se clôt par une vidéo, le seul document qui reste dans le téléphone portable de So-hee : elle danse, elle danse dans son survêtement gris, elle danse et danse encore et parvient à réaliser sa figure, et son sourire alors, si radieux

 

About Kim Sohee  un film magnifique, coréen, magnifique de July Jung.

 

 

 

Extérieur nuit (1)

 

 

 

je commence ici une exploration du film (fleuve : 337 minutes, 6 époques) de Marco Bellochio (qui a été programmé sur arte depuis le 8 mars – et je crois en deux épisodes depuis hier –  enfin depuis quelques jours) Esterno Notte – je les regarde, prends des images – ici un peu du générique où le »R » de Rosse peut-être est employé pour le titre 

je les repose ici – afin que cette maison témoigne de l’évidence de ces moments-là (j’avais 25 ans, la vie bifurquait, mon monde et mon univers changeaient eux aussi – je ne m’en rendais pas compte) –  il s’agit d’une vieille histoire, racontée (par un idiot, sans doute) des milliers de fois en Italie , qui a marqué ce monde-là – cinq morts ici, puis un sixième dans cinquante-cinq jours (pleine de cris de bruits, de fureurs et de sang) – les 6 époques évoquées sont centrées chacune sur les protagonistes de la narration, ce ne sont pas exactement des personnages mais ils sont cependant incarnés : la première met en scène Aldo Moro professeur et pieux elle se termine par son enlèvement (on pourra lire ici une espèce de compte rebours écrit par votre serviteur pour la revue DIRE, à paraître,dont le thème était ROUGE) ; la seconde plus centrée le gouvernement de l’époque (notamment Francesco Cossiga ministre de l’intérieur); la troisième  le pape et les allées du pouvoir; la quatrième l’autre côté du miroir (côté brigades rouges) soit le couple formé par Adriana Farranda (du livre de laquelle (non traduit en français) le scénario s’inspire, pour partie donc) et Valerio Morucci; la cinquième centrée sur Eleonora Moro et sa famille; la sixième enfin comme épilogue de la tragédie. Ce découpage est une illusion : partout sourd l’enlèvement, les suites, les tractations, les mesures prises (ou plutôt abandonnées) pour retrouver et sauver Aldo Moro : on sait ce qu’il en a été… 

 

Ce sont donc images prises dans le cours de l’exposition

plans de coupe (l’Italie, ses trois couleurs et le vent)

(zoom arrière)

la « machine à écrire » monument romain érigé en l’honneur de Victor Emmanuel le deux (roi (très moustachu – mais c’était à l’époque (1860 et quelques) la mode)  d’Italie qui en permit la réunification), dit Il Vittoriano (en 1871, Rome en est devenue capitale) – musée de la réunification et tombeau du soldat inconnu…

Peut-être me faut-il présenter les divers protagonistes de cette histoire trouble. Du policier en charge de l’enquête

qui accompagne ici Eleonora Moro, la femme du président (il vient d’être enlevé et bientôt jugé par le tribunal du peuple)

Elle ira voir le pape (Paul six)

afin qu’il intervienne (elle est, comme son mari, pieuse et croyante). À ce pape donc qu’a connu Aldo quand il avait vingt ans et qu’il fréquentait les jeunesses catholiques de la ville où il étudia (Bari) – un ami presque d’enfance que ce Giovanni Battista Montini (il a vingt ans de plus qu’Aldo, c’est comme un père pour lui) : les voici tous les deux à l’image quelques semaines avant l’enlèvement

mais quelque chose ne va pas : Aldo veut, pour gouverner ce monde incontrôlable, faire alliance avec le diable en personne – lui-même – le communisme – « ce n’est que façade » essaye de plaider Aldo – Paul sixième (numéro 262 de la série qui aujourd’hui n’en compte que 266) ne l’entend pas et n’y croit que peu et voilà qu’on tue en pleine rue

l’escorte d’Aldo (cinq hommes,militaires ou policiers aguerris mais peu protégés eux-mêmes) et qu’on enlève Aldo – sans doute le pape alors se punit-il d’avoir tant demandé à son dieu et probablement même plus : ici une image du cilice qu’il s’inflige le saint père, sa sainteté ou comme on voudra le nommer

le ventre du souverain pontife, ensanglanté – punition antérieure à sa position dans les semaines qui vont suivre – trahir un ami (quand même cette action serait fréquente dans le monde réel) ne va jamais sans regret – pourtant le pape s’adressera au peuple (et aux brigades rouges quand même)

contrechamp à la cour vide

c’est que l’église catholique apostolique romaine donc tient une grande place dans l’imaginaire italien – français aussi, puisque ce pays en est la fille aînée – c’est un lieu, une disposition, un symbolisme, un univers auquel on croit dur comme fer – une institution riche financièrement aussi, tout autant que religieusement ou historiquement – Paul six porte la foi jusqu’à (faire) réunir une somme formidable en échange du séquestré de Rome (car Aldo est emprisonné à Rome : de cela on ne sait encore rien) : rien n’y fera, comme on sait…
Il est plus simple de voir les choses avec discernement quand on s’en éloigne, bien sûr et surtout, dans le temps. Aujourd’hui, les agissements des autres pays du monde sont plus connus : on sait que le ministre de l’intérieur Francesco Cossiga

dépeint ici plus comme sujet de quelque obsession

a été conseillé, pour ne pas dire influencé par un envoyé du président Carter (US, Central Intelligence Agency) qu’on voit, ressemblant à ce qu’il était alors (Steve Pieczenik, lequel a assuré (dans un livre non traduit en français) de son rôle et de son influence, disons)

Cossiga le reçoit fréquemment (on ne parle que peu du cabinet plus ou moins noir que le ministre de l’intérieur mit en place mais ça n’a pas d’importance) – dans le courant du mois d’avril Aldo fait passer à ceux qu’il croit être (encore) ses alliés des lettres leur enjoignant de pactiser, de négocier, d’échanger ne serait-ce qu’un des brigadistes emprisonnés contre lui : de cela le parti communiste ne veut à aucun prix. Ici celui qui incarne Enrico Berlinguer (secrétaire général du PC italien d’alors, cheville avec Aldo du « compromis historique » pourtant)

On parle beaucoup mais  on n’agit que peu… Cette négociation demandée par Aldo Moro n’aura jamais lieu : la demande aura beau être envoyée aux journaux, on tentera de faire passer le prisonnier pour fou (ici, le film donne la thèse de l’influence de la CIA sur cette façon de procéder – l’envoyé de la CIA a, comme on l’a dit, abondé).
À ce point de la tragédie, Aldo se sait presque perdu : la Démocratie Chrétienne le lâche, le parti communiste le lâche et bientôt le pape le lâchera – il ne reste rien de la puissance symbolique acquis par des dizaines d’années de pouvoir. Aldo Moro promis à la présidence de la République n’est plus qu’un encombrant otage…

 

 

 

 

 

les jardins de Carthage

Le réalisteur, Youssef Chebbi.

 

Le film dont on parle ici était projeté dans une salle l’Espace Saint-Michel dont le directeur-gérant-exploitant vient de disparaître : Claude Gérard, à qui ce billet sera dédié, parce que c’est un homme qui a travaillé pour que le cinéma vive,dans toute sa diversité et notamment sa qualité politique. Qu’il en soit ici remercié.  

 

 

c’est ainsi qu’à l’habitude – les documents disponibles sont mis à contribution et profit – ils dépeignent ce que la distribution veut montrer du film –  pour ma part, comme c’est un endroit qui m’est assez cher, je suis plutôt content d’en parler – il ne fait aucun doute que le décor (Tunis, un de ses quartiers neufs – ses habitants son parler ses couleurs tout autant) est l’un des personnages principaux et participe de beaucoup à mon statut de spectateur. Nul doute non plus que ce qui est dépeint ici fait partie de toute l’Afrique du Nord, et sans doute du continent entier, et de l’emprise qui y règne de la religion sur les hommes et les femmes qui y vivent. Le titre du film Ashkal elliptique certainement peut se traduire par « formes ». 

 

 

Il ne s’agit pas d’une production exceptionnelle (quoique le pays soit assez petit et qu’il y règne pourtant une activité cinématographique assez importante ) mais d’un film noir comme on en connaît des centaines (c’est un genre que l’on aime) – un couple de policiers

une femme, Fatma et un homme, Batal

qui  enquêtent sur des faits

qui ne cessent de se reproduire : des gens s’immolent – le décor important est situé dans la banlieue de la capitale

Tunis, sur les bords de la lagune, nommé les Jardins de Carthage, un nouveau quartier voulu par la dictature précédente (incarnée par Ben Ali foutu dehors en 2011, je crois bien qu’il est mort en Arabie Saoudite) pour y loger ses ouailles – las, tout fut arrêté – ce ne sont pas ruines mais chantiers

parfaitement graphiques – les hommes s’immolent et le pouvoir fait semblant de ne rien voir – le pouvoir masculin : l’enquête se clive

Fatma veut comprendre, Batal se protège – et protège par là l’état des choses – il faut aussi dire que le père de Fatma revêt l’aspect du pestiféré : il œuvre dans une organisation »Vérité et Réhabilitation », inspirée de celle de la réalité du pays, « Vérité et Dignité » (laquelle s’est embourbée et n’a pas réussi à restaurer la confiance qu’on pouvait avoir en la volonté de faire du pays une vraie démocratie)  – de ce fait, la policière Fatma, qui travaille dans et pour un état (policier mais qu’elle voudrait de droit), est une renégate et le pouvoir l’agonit – il faut noter ce parti-pris dans le film de poser une certaine normalité : il n’est cependant pas douteux que les femmes sont très minoritaires dans les forces de police tunisiennes. Pendant que Batal souscrit à la tradition et à sa religion, à sa famille tout autant, Fatma elle travaille à élucider le mystère

Les gens brûlent.

Allégorie d’une religion qui se nourrit de ceux (et celles, mais on les voit moins) qui y croient, cette narration nerveuse se termine en un hapax apocalyptique… Une réussite sans espoir cependant

 

 

Ashkal un film (tunisien) réalisé par Youssef Chebbi

 

 

Juste un travelling

 

 

 

en réalité, ce que le cinéma prend pour de la promo(tion) (tout ce qui peut parler de lui est bon à prendre) n’en est pas dans cette maison (ou alors pour le medium lui-même) : l’idée même de promo(tion) répugne mais le consentement règne de nos jours – ventre mou, la culture n’est pas en reste (le cinéma, est-ce de la culture ou n’est-ce qu’une espèce d’épicerie?) : il existe un centre national d’icelui (trônant dans les beaux quartiers, chers aux Pinçon-Charlot), non loin d’un bar qui fait le coin (où le minuscule à talonnettes fêtait son élection, c’était en l’an sept de ce siècle) (on incendia sa marquise en décembre 18) (le jury, au premier étage de cet établissement, se réunit et décerne son prix, nommé d’un Louis Delluc (cinéaste, lui-même, et critique de cinéma) ce sont institutions, pratiquement, ainsi que les divers palaces de Cannes on en passe et des meilleurs – c’est le cinéma, l’argent y est maître, y coule à flots s’il se peut, ses servants sont rémunérés à cette aune. Alors en parler dans cette maison, pourquoi faire ? En dire encore et plus ? Mercredi est le jour des sorties, et cinquante deux fois l’an, en ce seul pays, quinze ou vingt nouveautés fleurissent… Cessons ces vérités : le film du jour date de l’année dernière (2021), a sans doute été tourné durant la période qui suivit le confinement (premier – ce genre de choses se sait – ici j’en réponds – à l’été vingt) (un film égale quelques mois de vie professionnelle des techniciens de création (c’est un joli intitulé non ?) et vingt quatre des deux ou trois managers – ce n’est jamais l’œuvre d’un.e seul.e – plusieurs centaines de plans, huit à dix semaines de tournage (ici on dit cinq ou six,juillet-août 2020), bien plus avant, plus encore après) . Mercredi, on en parle (trêve des confiseurs mise à part) : à la réalisation, une femme (ainsi qu’au scénario), un peu plus de cinquante ans (elle naquit en 68, au siècle dernier), premier film formidable.

L’histoire d’une jeune femme (Irène, 19 ans sans doute – Rebecca Marder, splendide de joie et d’énergie)

qui vit à Paris, veut devenir comédienne, prépare le concours d’entrée au conservatoire. Elle est juive mais, au début, ça ne compte pas.

Ça se passe en 1942, à l’été – ça n’est pas vraiment dit. Elle ne veut pas le voir. Elle, elle ne pense qu’à vivre : jouer, travailler aimer courir vivre – autour d’elle se construit ce qu’on sait de ces moments-là dans ce pays-là. Elle, elle joue, elle répète, elle vit (son professeur de théâtre (Bastien Bouillon) indique que « le plaisir est contagieux »: elle, elle le sait et elle le croit)
Sa grand-mère Marcelline est formidable (Françoise Widhoff, formidable, oui).

Son père inquiet (André Marcon, idem).

Son frère, drôle, transi (Anthony Bajon).


Son chéri, adorable (Cyril Metzger).

Passent les jours. Un jour, une des merveilles du film :

cette promenade

en vélo,

en sept images,

mais un seul plan

le cinéma

dans toute sa sublime splendeuret puis sans la moindre distinctionl’histoire qui suit son chemin

 

Une jeune fille qui va bien, un (bien beau) film réalisé par Sandrine Kiberlain (ici le dossier de presse)

Alice

 

 

 

je me fais du souci – tout ça a quelque chose de très virtuel mais quand même – il va falloir organiser la captation pour Maryse – en vrai donc – imprimer les textes, voir de quoi il retourne, répéter ? peut-être – tout prend une ampleur indécise – le mot du jour (on s’en fout viens on avance), c’est justement A. qui a parlé de l’expo, et en a rapporté (je crois) le catalogue – même pas passés à la librairie – pas le début de la moitié d’un euro ETLC – je m’éloigne – ça ne fait rien, c’est mieux

 

quelque chose de spécial, une façon de montrer à la manière de la photographie (il y a beaucoup de portraits) – des idées simples et justes – radicales ? pas spécialement – la photo n’est pas qu’adossée au portrait, mais je mets cette image de Nadar et sa famille

et celle-ci de son frèreen Pierrot fatalement – quelque chose de moi – et donc peu d’images de ses œuvres à elle (mais elles sont dans le gros carnet images du gros moteur g) mais un air de famille

il y a eu cet événement dans la vie d’Andy Warhol

une exposition que j’ai beaucoup aimée

une femme lui tire dessus, six ou huit balles – terrible mais il en réchappe

disons qu’il s’agit d’un montage alterné si tu veux bien

(mais comment veux-tu avec ces manières-là que le féminisme comme on dit surnage ?)

trois
à la suite
j’aime cette maison – beaubourg (mais la témoin autant)

il y a cinquante cinq ans de ça – le 3 juin 1968, la fille a écopé de trois ans de prison, Warhol n’a pas porté plainte – mais lui a porté son corset le reste de sa vie (il est parti de ce monde le 22 février 1987) il y a cette toile

donc qui le représente – et par les baies

un bout d’Ircam, dédiée à A.

passaient le monde et la lumière

en vrai deux fois

un samedi de novembre – il faisait si beau il faisait si doux comme disait Jean-Roger Caussimon (non loin, son Sebasto sous le soleil, oui)

cette ville merveilleuse (on aperçoit un de ses nus) – deux images d’elle quand même aussi, ici avec son ami Sam Brody

yeux fermés encore

c’est à beaubourg (ça n’a certes pas besoin de billets de ce genre) jusque mi-janvier mais elle,

quelque chose d’une héroïne de Frank Capra

à l’entrée, à gauche, trois images format photomaton – pour elle oui – on peut croire, aujourd’hui, qu’avec me too (mais avec les meurtres de femmes d’Iran, et les rebellions qui s’ensuivent) espérer au moins un peu en l’humanité…

 

 

En salle

 

 

 

c’est évidemment simplet – c’est du temps de Paul Anka ou des Chordettes – ou quelque chose de ce genre : quand le cinéma avait quelque chose de (disons) grandiose – les années cinquante, la couleur, l’entame le début déjà pourtant bien avancé de ce rêve américain – quelque chose de ce genre, trente glorieuses et plan Marshall sont dans un bateau – pour travailler, il suffisait de demander ou de le vouloir – il y avait la conscription, c’est vrai aussi, mais enfin on pouvait tenter d’y échapper – un sursis – quelque chose – le cinéma d’alors, c’est que c’est venu dans l’atelier, et que des images se sont bousculées les unes précédant les autres,les études, la rue Michelet, les quatre films par jour, c’était avant que ne tombe lemur, les tours et les illusions – j’en dispose de cinq mais ce sera suffisant, j’évoque et je tente de garder la joie de vivre et de fréquenter ces salles où s’éteint la lumière pour qu’on y voie mieux…

ce n’est déjà plus comme ça apparaît là – je suppose avoir pris cette image il y a une dizaine d’années – c’est au bas de la rue, c’tait un cinéma après avoir été un bal concert ou un théâtre enfin des trucs de ce genre, détente culture entertainment tu vois le genre, c’était en bas de la Courtille, juste à côté de la douane (qui ne s’appelait pas douane, mais qui en avait la teneur : on y payait l’octroi) – des cinémas transformés en épicerie, c’est le lot – depuis longtemps (tu te souviens, Modiano dans le quinze qui se promenait dans une de ces enseignes ?) (je me souviens) une année on était en vacances sur la presqu’île du Gargano et on avait poussé jusque Trani (un bled de mémoire plus que sinistre, du temps de l’ordure tout cette pourriture qui ressort ces temps-ci, tout ça) et on avait déjeuné juste à temps (des pâtes aux moules, merveilleuses) et plus tard on était tombé sur ça

c’est fermé, il n’y a plus d’affiche non plus que d’images (encore moins : le petit Doisnel n’y aurait rien trouvé) on a pensé au Cinéma Paradiso probablement magique comme toute cette époque – on se souvient, et on s’en va – c’était octobre dernier, pas le mois dernier, non, non, c’était entre les deux confinements de deux mille vingt, on s’en souviendra comme de quelque chose de cruel et d’obscène – on avait pris l’auto pour aller voir un peu ce qui se tramait du côté de l’embouchure de la Loire – une promenade magnifique il faisait beau (comme dans la chanson « dans la rue il faisait bon/j’me fredonnais une chanson… ») et à Paimbœuf

une espèce d’abandon – la télévision? le câble ? les chaînes ? tu te souviens ? les plateformes comme celles du pétrole ? – abjectes… On avait pensé à s’installer, tu sais comment c’est les rêves, les amusements (les fantasmes) les chansons c’est tout un, on ouvre un ciné-club, on cherche un distributeur intelligent et tout le bazar – dans tout ça me revenait les mots de Claude Beylie, si convaincu de la vérité et des vertus de la cinémathèque (celle-là était universitaire, j’y étais assistant)

ah non, celle-ci est celle qui restait de la Fémis – ce n’en est que le titre, défait, perdu – (fédération européenne des métiers de l’image et du son – on en a conservé l’acronyme mais on lui a changé le nom, on a changé l’emplacement, je me souviens aussi de Jack Gajos) du côté du Trocadéro (c’est devenu palais de Tokyo) mais on s’en fiche pas mal comme dans la chanson « j’ai mon passé qui est à moi » – pour finir alors cette image de l’une de mes actrices préférées, muses et inspiratrices magiques

avec nos meilleurs souvenirs

 

 

tout ça vient un peu pas mal de ce numéro 9 d’atelier, augmenté des images du blog de Philippe Celerier

 

Carte postale des ciels

 

 

 

elle mourrait si on ne la nourrissait plus – mais c’est qu’il n’y a rien à en dire non plus – aussi – des chroniques de cinéma, oui sûrement – un vieux film (il n’a que quinze ans) on trouvera peut-être des images – on se posera des questions, le dernier d’untel, le suivant d’une autre – (il s’agit de ce Le premier jour du reste de ta vie (Rémi Bezançon, 2008) et du premier « premier » rôle pour Pio Marmaï)mettre de la musique, écouter des chansons, laisser battre le cœur et sentir sa peau frémir – la maison est vide (comme dans la chanson de Popol on disait – il montrait son arrière-train à l’image histoire de choquer – il s’en est allé pour des questions fiscales si mes souvenirs sont bons – je ne sais plus s’il est toujours parmi nous) ça n’a pas d’importance, il faut continuer, et voir un peu de quoi il retourne – quelle heure est-il, quel temps fait-il ? – toujours les mêmes histoires – des choses à faire sûrement aussi – il y a un document sur le bureau, une espèce de journal, comment savoir ce que deviendront ces textes et ces images ? Non, on laisse –


ce sont ces trois fils téléphone télégraphe j’en sais rien qui m’ennuient – il y avait au ciel un doux froufrou c’est ça

peut-être que les gens feraient autrement s’ils savaient le désespoir qu’ils causent à ne pas répondre aux questions qu’on leur pose – pour les enfants ce doit être aussi la même incompréhension face au manque d’explication ou au mur du mutisme – ou simplement ils oublient, s’en fichent et pensent uniquement à leurs propres fantasmes – j’aime savoir que ces choses passent en pensée, en faisant du vélo dans la campagne magnifique – peut-être

c’est le mercredi que changent à l’affiche et dans les salles les films – il se peut que cette qualité-là se perde dans l’évolution des mœurs et des occupations (il y avait ce texte de Philip Kindred Dick Simulacres qui mettait en scène des gens – étaient-ce bien des gens ? – qui ne bougeaient plus de chez eux – était-ce quelque part ? (je veux dire : sur Terre ?) – mais faisaient en sorte de subir des histoires) (il y avait aussi cet Enchâssement  de Ian Watson si je me souviens – le livre avait cette couverture verte noire moirée qu’on faisait alors aux livres de science-fiction – il y en avait une aussi argentée – qui mettait en scène des gens sans bras ni jambes – on les avait disons transformés afin qu’ils cessent enfin de faire la guerre…) Oui, enfin tout ça.

s’il le faut absolument, je veux bien reconnaître une espèce de bazar dans le billet –  mais une espèce seulement – il y a pas mal de mots qui me sont venus ces derniers jours alors que les choses avancent quand même à un certain train – par exemple le travail s’est tari – les organisations d’assurance retraite se taisent – un mutisme bien contemporain : dans les cris et les hurlements des radios et des télévision « en direct » le silence des arbres est immense – le vent dans les feuilles m’est musique – j’essaye (et je parviens, jusqu’ici) à survivre

 

 

en entrée de billet : les portes bleues de Sidi Bou Saïd

 

Boris

 

 

 

toi qui passe par cette maison[s]témoin, abandonne tout espoir si ta sensibilité est trop exacerbée – le sujet du billet te serait trop douloureux – si cette chaleur en dôme qu’on nous annonce à coups de trompe répétés, si cette pandémie interminable, si ces guerres sanglantes et tellement inutiles ont déjà eu raison de ta foi en l’espèce, tu ne peux entrer ici pour y puiser un bon bol de rire (ce n’est pas drôle) – car enfin ce type est à la tête (était, certes) d’un des états les plus riches du monde – ce monde là, cette planète bleue qu’on s’ingénie à nous rendre invivable – et cette brochette où il figure en plein centre, débraillé, probablement aviné et si heureux de l’être

représente les neuf individus membres de ce qui se nomme G7 (c’est vrai iels sont 9 et c’est déjà prouver la fausseté de leur intitulé) (iels ont préférés se séparer du dixième (le tsarulet kremliniotte assassin) ça aurait fait un peu désordre) – les reconnais-tu ? entre ici, si le courage t’en dit, si le cœur t’y aide car l’épreuve risque d’être  difficile à surmonter – une quinzaine de fois la même physionomie, un être menteur, truqueur, faiseur et malfaisant (mais oui, il s’entendait comme un larron avec cet autre du même acabit (lui est de 64, l’autre de 46, 22 ans d’écart et la même ignoble idéologie – on se souvient de ses manières, notamment en ce qui concerne les femmes)

– un îlien, peut-être mais enfin blanc – patriarcat hypocrisie abjection – ça n’en fait pas ce qu’il est devenu et ce qu’il est parvenu à montrer de sa personne. Il est vrai aussi que ces gens-là (je te les pose, à toutes fins utiles en une image qui te les montre tels qu’en eux-même) sont alliés (l’un part l’autre reste …)

(mains coupées) . L’ordre n’est pas si aléatoire : voici cette façade noire, adresse 10 Downing Street (voie en impasse) celle du domicile du premier ministre du royaume –

dans les jardins, des fêtes très arrosées organisées par les tenants du pouvoir et du cabinet – pendant la pandémie, bien sûr, lorsque mourut le prince consort aussi : en vérité rien à foutre on a le pouvoir et on s’amuse – voilà tout (un peu comme ici) – ce contentement de soi-même

un profil intéressé

sa marque de fabrique

commence à s’inquiéter

qui peut savoir ?

s’accroche au pouvoir, bec et ongles – n’est-ce pas là homme décidé ?

alors comment faire ? se distraire et distraire le monde (ce cynisme éhonté – le même qu’ici, qui vend des armes ici, là, ailleurs (en Inde par exemple) alors la guerre

les promesses

un  homme si sympathique (on ne le voit guère accompagné de sa femme, je crois qu’il la bat c’est pour ça) (mais oui)

gaffe quand même (ça sent le roussi gravement)il pose encore

mais pas à dire c’est préoccupant

faudra voir à voir –

enfin c’en est fini – stop terminus

s’en va bon débarras

il en a fait des dégâts

itinéraire ordinaire d’un fantoche chef d’état…

Ce monde

ici en démonstration de son aptitude à maîtriser les vaccins durant la pandémie de covid 19…

 

Mes billets en maison[s]témoin s’interrompent quelques semaines – jusque début ou mi-août – les vacances enfin…)

 

Carte postale du jury

 

 

 

 

j’avais l’idée d’une autre chose, mais c’est l’actualité (de laquelle on se gausse comme de notre première quenotte) qui domine la semaine journée (hier 17 mai, en ouverture, le discours)  quinzaine (c’est Cannes) – le président du jury (nommé fraîchement d’ailleurs) (on ne sait plus rien avec ces affaires d’épidémie, pandémie, max pax taxes – on ne sait plus rien prévoir) (le monde est quand même bien fait t’inquiète) a discouru – mis ses lunettes aux verres légèrement teintés – il portait un smoking aux revers pointus (pas très seyant si tu veux mon avis – c’est sans image de lui désolé) (mais enfin tout le monde (?) le connaît, je subodore) cravate noire – le voilà allez

OSEF aussi – mais le discours m’a plu – les images qui suivent sont les plans de coupe (on entend Vinz parler en voix off – on dit – il y a aussi des plans de loin, pour capter l’attention du téléspectateur – parce que la télévision a besoin de capter l’attention du téléspectateur (tu te souviens de l’ordure qui parlait (dieu ait son âme) du « TDCD » – fuck off) c’est de la télé (à éviter c’est pour ça que j’en mets un peu ici, on n’en voit jamais nonplus) (vaut mieux éviter, ça n’embaume guère) – les plans ne peuvent durer plus de quatre ou cinq secondes – ceux sur lui un peu plus – il y avait (c’est sans image non plus) Virginie Efira (ex de la télé) qui faisait la potiche (désolé) cette tristesse de mise en scène c’est à pleurer – c’est la tradition (et le discours en était aussi empreint) il y avait donc plusieurs sortes de respiration : on avait droit donc au discoureur président du jury – donc bon – à d’autres plus larges où le président présidant préside comme de juste et parle et la potiche acquiesce – aux plans large de la salle amphithéâtre où ça devait être deux ou trois mille pékins

(plan à la grue tsais)

tous plus ou moins achalandés en robes de couleurs strass vrais diamants ou smokings du même métal (l’année dernière Spike Lee (président d’alors) en avait revêtu un rose – on fait ce qu’on peut) (Ladj Ly noir de peau comme on sait porte un smoking blanc) et aux images dans un ordre peu chronologique (on doit à la vérité de dire que l’affaire est réalisée en direct – comme dans un match de foot) (c’est sur un chaîne de « service public » (ça ne veut plus rien dire) elle se nomme deux – la chaîne payante a cessé de se faire braire à financer ce genre de rigolade j’ai l’impression)

Et donc ici les plans – du jury long métrage – il y a d’autres sections, et il y a des marchés et il y a des présentations et il y a trois ou quatre mille journalistes accrédités – des chambres d’hôtels à 500 minimum la nuit – des repas à 100 – pas pour n’importe qui – la populace regarde passer les véhicules sportifs mais utilitaires derrière des barrières – on laisse ce monde travailler – le tout est sponsorisé afin de réduire les impôts – il y a certainement un budget qu’il faudrait regarder pour se rendre compte – c’est le cinéma – la crème au moindre film valant son petit million – bienvenue dans le Var – c’est en Provence Alpes Côte d’Azur – on peut venir en avion, par Nice) (cool))

  1. Les membres dudit

large

(les sièges sont en or – celui du président est vide – je t’explique : quatre femmes actrices pour six hommes (un acteur, cinq réalisateurs) – l’honneur paritaire est (presque) sauf) (cependant sur cette image-ci (elle est d’avant hier – repas à la cantine du soir)

qui lève le bras, gauche cadre le délégué général Frémaux) (jury dans son jus – débraillé – enfin détendu, soyons charitable) (qui manque-t-il ? l’une des deux en robe blanche – je pense l’actrice italienne Noomi Rapace)

ou rapprochés

ici l’actrice Jasmine Trinca

là l’actrice Deepika Padukone

et là le réalisateur Ladj Ly (neupape noire chemise noire) (c’est con on voit pas Ashgar Faradi cravate blanche sur chemise blanche j’ai l’impression) 

ici l’actrice Rebecca Hall

2. les membres du public

large

ou rapprochés (pour la palme d’honneur, Forest Whitaker)

ou pour j’en sais rien

est-ce tout ? encore un

 

non c’est juste pour dire – je ne reconnais que quelques visages et puis on s’en fout un peu – le cinéma n’a pas vocation à révéler les vrais visages des vraies personnes non plus – d’ailleurs, qui sait si ça peut exister ? – et d’ailleurs encore, quelle est la vocation du cinéma et en a-t-il seulement une autre que celle de brasser des affaires ? – c’est trop d’honneur pour cette industrie qui ne demande qu’à briller – elle brille, elle brille

Je pose ça là – je retourne au cinéma voir des vrais films

 

 

Toute une nuit

 

 

y penser donne un léger tournis, un milliard et cinq cents millions d’âmes conduites (conduites ?) par un autocrate abject (les diverses exactions de ses partisans font froid dans le dos : des milliers et des milliers de morts au prétexte religieux demeurent et pour toujours sans doute impunis – c’est le cas ailleurs mais oui : bienvenue sur terre…) je te montre juste quelque chose de magnifique

(taxée dans un organe inqualifiable, peut-être, mais image quand même en disant un petit peu long : reçu par sa sainteté durant un repas privé (d’affaires) trois heures – epr plus armes) – qu’importe le flacon…


Il s’agit d’un film composé de centaines de plans apportés d’ici de là par les élèves d’une école de cinéma et de télévision — ça se passe en Inde, à une centaine de kilomètres au sud de New Delhi si j’ai bien compris – FTII Film and Television Institut of India – à Pune – ça ne va rien dire mais tant pis : là juste pour se faire une idée

on s’en fout un peu ? bah on aime les cartes, on aime le monde (pourtant…) – c’est un film où une voix d’on ne sait trop qui (L. est-il vaguement argué) (une femme) (Buhmisuta Das – peut-être la compagne de celui qui signe l’image, Ranabir Das) parle en off comme on dit – on ne la voit pas à l’image, ou du moins on ne sait pas qui elle est : elle lit des lettres qu’elle a écrites (croit-on) à son amoureux qui a disparu (il fait sans doute partie de ceux qui, tout à l’heure, ont disparu victimes des horreurs valorisées prônées demandées souhaitées ordonnées par ce Modi Narendra (maudit, oui) (enfin, j’interprète comme on sait)) tout à coup, elle ne l’a plus vu (il faisait partie d’une autre caste qu’elle, il n’y avait pas d’amour à ressentir pour elle – ou l’inverse : ces choses-là sont, comme le monde, vieilles et usées)

Et donc, il est arrivé un moment où ces étudiants en cinéma/télévision/images animées ou fixes se sont mis en grève (le pouvoir avait nommé, en 2015, un an après son accession au pouvoir, un de ses affidés à la direction de l’école – ça dit quelque chose ?)

un moment où le pouvoir a réprimé, durement, ces manifestations (ça te dit quelque chose ?) – on ne possède pas trop d’images du film (un dossier de presse – des images fixes) – on avance un peu dans l’ombre, le flou beaucoup

lancinante est la voix, et les images assez peu élaborées – impressionnistes peut-être si on veut aller vers leur valorisation : ce n’est pas nécessaire, elles parlent et en disent long, comme la voix – ce sont des juste des images comme disait l’autre – un long plan débute le film, une fête quelque chose de gai, les gens dansent boivent rient jouent

mais je ne l’ai pas trouvé – ça ne fait pas tellement grand chose, non plus, les jeunes gens qui s’amusent, et fêtent quelque chose, un anniversaire, l’obtention d’un diplôme, quelque chose qui aboutit (« c’est comme ça que les choses arrivent » disait je ne sais plus qui un poète, je crois bien) (non, une voix off) et il y a une musique, électro funk ? peut-être quelque chose qui porte à danser

des images, des mots, des sentiments

un pays lointain, l’Asie, l’océan qui porte le nom du pays, des humains pas si différents, tellement semblables – on aime la liberté, qu’on soit d’ici ou de là – et un flux d’images montées les unes à la suite des autres, qui nous parle tellement de ce qui a été ressenti – un système, une façon de contrôler les âmes justement – les humilier, les haïr, les faire disparaître (ça dit quelque chose) – il faut aussi expliciter les conditions de production, ce n’est pas spécialement un film de fiction non plus que documentaire, c’est un film qui indique une direction (la liberté, la joie, l’amour aussi bien – mais en creux) et qui s’y tient – il y a quelque chose de merveilleux dans le cinéma, quelque chose qui indique un chemin qu’on en soit ou pas conscient – il n’est pas innocent qu’il soit réalisé par une femme, si tu veux mon avis (il ne m’étonnerait pas qu’il en soit de même de l’image et du scénario) (on s’en fout : quoi qu’il en soit, ce sont jeunes gens, et comme ailleurs – ici par exemple – il me semble que cette idée soit fondée et défendue – une espèce de relève que j’aime à saluer)

des images des mots de la musique : invincibles (j’adore)

Toute une nuit sans savoir, un film de Payal Kapadia
co-scénariste qui a écrit, avec l’auteure, les lettres dites : Himanshu Prajapati

 

 

les dessins et les images sont tirées du dossier de presse (probablement glané chez le distributeur français du film)