dispersion #25

l’image d’entrée : collage de Christine Jeanney (merci !)

 

 

malgré toutes mes difficultés, je parviens de temps à autre à sauver quelques images, ici, là, ailleurs – mais surtout dans ce canard un peu idiot (euphémismes pour ce qui recense des programmes de télévision) – il manque de la musique pour accompagner de telles déambulations – il y a aussi quelques nouvelles du quotidien – je tente de m’empêcher mais je ne parviens à rien – ici Michel Petrucciani (il me semble avoir été l’applaudir aux dix-huit heures trente du théâtre de la Ville dans les années 70)

merveilleux compositeur, jazzman et pianiste – beaucoup de musique – tout pour elle

surtout pour la guitare (et sa marque étazunienne) ganja et compagnie (pas réussi à lire (mais pas encore jetté) le Brève histoire de sept meurtres  en huit cents cinquante pages – mal écrit et abjectes narrations) – peu importe sans doute – Bob Marley sa Jamaïque et son rastafaraï – bah – une autre star ?

Madonna se produit lors d’un concert sur la plage de Copacabana à Rio de Janeiro, Brésil le 4 mai 2024. REUTERS/Pilar Olivares

(madame Ciccone  est de 58) (concert gratuit  j’ai vaguement le souvenir – actualité brûlante – je me souviens de son aura sur le vieux Chirac, pfff) – c’est assez aigre aujourd’hui – celle ci

en train d’écrire (prix Nobel accepté, la chanson, la petite musique-je pense à JiPé et à Julien Gracq) – étazunien – continuons

surtout pour la DS au fond (la même, semblable à celle où Charly faillit, au Petit Clamart,mourir sous les balles d’un légionnaire) mais j’aime ce poète-là, ce chanteur ce jazzman – souvent je pense qu’il m’a appris à vivre – et puis le cinéma

deux sommités (Piccoli-Ventura) (le premier apparaissait hier dans Marx peut attendre (Marco Bellochio, 2022) (le second refusait les scènes de nu – de lit très souvent complètement inutiles d’ailleurs) – des gens comme toi et moi

(les enfants du Paradis – je me souviens de Gérard Manset et de sa Matrice qui faisait les enfants du paradis sont les enfants sur terre… etc) Maria Casarès, l’adulée d’Orphée (Jean Cocteau, 1950) et d’Albert Camus (et tout de suite Facel Véga…) (est-ce pour punir l’adultère ? turpitudes fantasmées) – après, il y a aussi des images particulières, recadrées : ici

le costume, la prise de la cigarette, le poing sur la hanche – le yacht – la pochette et le rire – Luis Carrero Blanco – décadré (on verra ses chaussures bicolores – c’était la mode alors) –

légende : carrero blanco et franco et ses niècesalors âgées de 2 et 4 ans – fonds Marin Kutxa

comme c’est amusant, des enfants qui jouent… – la pêche au trésor ? à vomir… Autre chose dans le costume
(DOSSIERS) Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgu salue les soldats alors qu’il se déplace le long de la Place Rouge lors du défilé militaire du Jour de la Victoire dans le centre de Moscou, le 9 mai 2024. Le 12 mai 2024, le président russe Vladimir Poutine a proposé de remplacer le ministre de la Défense Sergueï Choïgu un bouleversement majeur dans la direction militaire russe, plus de deux ans après le début de son offensive en Ukraine. Poutine a proposé l’économiste Andreï Belousov pour remplacer Choïgou, selon une liste de nominations ministérielles publiée par le Conseil de la Fédération, la chambre haute du parlement russe. (Photo d’Alexandre NEMENOV / AFP)

« proposé de remplacer » on aime édulcorer – euphémiser – l’étoile rouge… ce monde-là

Bah tant pis

Ici dans un film de Billy Wilder (l’un des préférés) Jack Lemmon et Juliet Mills

Avanti ! (1972) coproduction italienne – Ischia Naples…
Oui, en avant…

 

 

 

 

 

 

 

Album (dispersion,… ) (7)

 

 

 

 

sait-on jamais ce qu’on est en train de faire ? je regardais ces images, un jour, j’ai continué (j’ai dû découvrir – si ça se trouve – une pile de magazines dans un coin (se fut-il agi de « Lui » ou autre joyeuseté plus libidinale, y aurais-je attaché (tant d’) importance ?) (je veux dire 7 billets, ça commence à faire) (je vais te créer un lien, t’en fais pas) (les visiteurs, les futurs acquéreurs, les passants, les oisifs (qu’ils – ou elles – soient femelles ou mâles) (on s’y perd, hein) les intéressés, les habitués et autres ectoplasmes planant dans les parages du lotissement ne m’en voudront pas, j’espère : je ne garde que ceux (et celles) que j’aime) (quoique parfois, je cède à l’actualité mienne) il y avait le goût du décor (comme au cinéma : longtemps ici, je parlerai encore de cinéma – notamment « Mon cher enfant », sans doute la semaine prochaine – on posera le billet quelque part entre la cuisine (où la famille s’alimente) et la chambre – dans le salon, le père consulte internet et facebook – mais nous verrons) – je récapitule, sur les oreilles je porte casque diffusant une musique que j’aime (rien ne peut, jamais, se passer sans musique) (je veux dire au cinéma – le film sans musique, c’est presque une honte – par exemple les frères Dardenne (qui produisent pour partie ce « cher enfant ») n’en posent guère dans leurs réalisations) – « Shine on you, crazy diamond » chante le groupe – et c’est ainsi que je commence

 

la légende est inutile (quoi que je ne sache pas qu’on reconnaisse ici le garçon) (je pose une étoile (*) laquelle renvoie à l’énoncé du nom de l’artiste – je ne vois pas qu’on le reconnaisse sur l’image)

je n’ai lu que peu de choses sur cet Anthony-là (je l’ai adoré, pratiquement, dans la Strada (Federico Fellini, 1954) ( la verve et la grâce de Zorba le grec (Michael Cacoyannis 1964))

les images viennent dans un ordre que je connais pas (il n’y en a pas) – ici, je reconnais que l’affaire est tremblée (ils sont sept et mercenaires (John Sturges, 1960) toute ma jeunesse sans doute (je l’ai vu au Pax) (la musique magique) – en numéro 2, Steve McQueen, avant dernier en noir Robert Vaughn – en premier le chauve Yul Brynner (et les autres, Charles Bronson, James Coburn (sans doute le dernier, là), Brad Dexter et Horst Buchholz) (c’était à A., rue des Otages, l’immeuble a été détruit, remplacé par un commissariat de police (partout et justice nulle part) (je dis ça pour aujourd’hui, 19 mai où ça défile dans la rue, envie de gerber) ici un chanteur

le premier (*) chanteur (ils font le même métier) était Julien Clerc – ici on a droit à Gérard Manset – (son Manteau Rouge) ah bah

Jacques Audiard (on vient de voir Dheepan, palme d’or à Cannes en 2015 – c’est pour ça – mais cette conjonction qui me fait frémir : le carnage de Charlie hebdo, de l’Allée verte Nicolas Appert en janvier : où en était-il, en montage ?) (entendu parler avec Michel Ciment) (et non, je ne l’aime guère – tant pis) un autre chanteur, Rachid Taha

(on aura remarqué que : 1. la nappe de la table de la salle à manger de la maison[s]témoin est jaune (il s’agit d’une toile cirée); 2. il n’y a encore que des représentations mâles)

hasard objectif, voici Simon Abkarian (qu’on avait aimé dans Djam) (Tony Gatlif, 2017) (un film gréco-turc…)  (un de mes héros que je croisais au tabac qui fait le coin de la petite rue (en impasse donc) où on trouverait un musée de la poupée – vers Rambuteau (impasse Berthaud) – s’il venait à l’idée saugrenue d’en rechercher un) un type extra – et voici, extra aussi, une réalisatrice, dessinatrice

on l’aime beaucoup, Marjane Satrapi (Persepolis, entre autres – prix du jury, Cannes 2007)

Léo et sa musique – je croyais que c’était à Monte-Carlo (où il naquit) mais non – c’est à Montreux – de la même manière je confonds : pour Marjane je pensait qu’elle était l’auteure (elle en aurait été tout à fait capable)  des Hirondelles de Kaboul (mais c’est Yasminha Khadra) (réalisé ciné d’animation par Zabou Breitman)

ah la la Maria Casarès… (après ça va être difficile, hein Mélanie…pfff)


ici dans le rôle de Marguerite (alors Antelme) Duras dans « la Douleur » (faut que je le lise, ça fait partie des  obligations) porté à l’écran (comme on dit) par Emmanuel Finkiel, (2017) mais je ne l’ai point vu – dommage ? je ne sais…

un chanteur, Christophe, « les mots bleus » et les autos de sport – salut l’artiste

et puis Blaise Cendras (cette image, ce visage qu’on ne connait que peu) (si tu veux que je te dise, c’est surtout pour ça, ces images, pour les reconnaître si par hasard on les croise) (dans la rue, ou au cinéma) (juste pour savoir que ce sont elles et eux)

quelque chose de la Révolution incarnée (on l’aime assez, encore, Adèle croisée aussi au bar-tabac de Jourdain, un jour – qu’est-ce que ça peut faire ?)

c’est Ingmar Bergman photographié par Irving Penn (merveilleuse image hein) (fait penser à ce matin où j’écoutai, avec le café, une photographe qui disait que « les stars n’aiment pas la photo » – elle les traque – comment aimer un prédateur ? comment vivre sans image de soi, aussi, quand on est actrice (ou teur) chanteur (ou teuse) – il faut fermer le poste avant sept heures moins cinq en vrai) – et puis

Marceline (Loridan Ivens) qu’on a déjà vue ici (ça ne fait rien) – et pour finir, l’une de mes héroïnes (il en est d’autres, mais elle, Anna Magnani…) (dans la Voix humaine, texte de Cocteau pour le théâtre – mise en scène Roberto Rosselini, 1948, première partie de L’amore)

magique

 

la photo d’entrée de billet est de Denis Pasquier.

 

Les divers billets (au nombre de six) qui constituent cette dispersion se trouvent ici.

 

Thérèse

 

 

On n’est jamais sûr de rien, c’est bien connu, il n’y a pas d’actualité, ni de dictature du présent, il n’y a pas non plus d’autre chose que le hasard qui puisse présider au choix d’une chronique – qu’est-ce que c’est que ce désir de cinéma, d’en parler d’en écrire, d’en faire l’éloge – on ne va pas parler des films qu’on déteste, quelle affaire – d’y rester plongé quelques quarts d’heure, prendre quelques clichés de l’écran de l’ordinateur, tenter de les rapprocher d’une vision qu’on a il y a belle lurette ressentie – le film de la semaine dernière, « Carré 35 », on n’en finit pas d’y penser, même s’il ne s’y trouve pas de fiction, non plus que de directeur d’acteur… Donner au cinéma, c’est un peu comme à la littérature, c’est peine perdue s’il en est, puits sans fond, n’en attendre rien, jamais, milieu tellement libérale, loi du marché et trahison, « il n’y a que ceux qui travaillent qui travaillent« , familles connaissances amitiés, pourquoi faire ? Cette plaie. Hier matin, croisant sur la route qui menait des impôts à la sécurité sociale (je n’y suis pas allé d’ailleurs, oubliée en chemin, cette sécurité, tiens) un tournage sur la place (ici l’un des éclairagistes

règle sa lumière

) une telle inanité s’empare de moi, ma claque d’errer, de tenter d’exister, de vouloir envisager quelque chose, et quelque chose d’autre, et encore, marcher avancer continuer, travailler et encore et encore… Je me suis arrêté, j’ai regardé le travail, me suis souvenu de ce studio de la rue Fontarabie (c’est – le studio était, il n’existe plus – dans le 20, ce devait être en 1981 un peu avant l’élection de tonton) où se tournait « L’Etoile du Nord »  (adapté de Georges Simenon) avec cette même madame Simone Signoret (et Philippe Noiret, et Fanny Cottençon dans un de ses premiers rôles) (non, tonton devait être élu, ce devait être en septembre puisque le coup de téléphone de Bertrand Tavernier je l’avais reçu un quatorze juillet – il avait fini de tourner son adaptation « Coup de torchon » de « 1275 âmes », avec à l’image Pierre-William Glenn, comme dans « l’Etoile du Nord » – ony voyait aussi Noiret…), c’est que déjà cette chronique hantait un peu son rédacteur (il faut bien que les êtres qui nous sont chers nous hantent, sinon à quoi bon ? eh bien je pense à l’une de mes tantes, mon amie dont on ne cesse de salir la relation que j’avais avec elle, j’y pense et l’aime toujours, ainsi que cette Thérèse Raquin, noir et blanc, 1953, mise en scène  et portée à l’écran par Marcel Carné (adapté d’un roman d’Emile (dit Milou) Zola (ou « J’accuse ») qu’on aime autant que Gustave, Victor ou Honoré).

Je continue mon errance, donc, et si des larmes me viennent d’avoir tant et tant perdu de celles et ceux que j’aime, ce n’est que le vent, l’automne et les ocres des feuilles qui, au printemps, reviendront. 

 

C’est ici dans la boite aux lettres : la petite bonne de l’hôtel (une camériste si tu préfères) où descend le Riton ira poster son pli vers 5 heures, ce jour-là – ce sera à l’heure où passe le facteur qui ramasse le courrier…

 

Dans le roman (on s’en fout, du roman, je sais bien) c’est un fantôme qui hante le couple formé par Thérèse et Laurent : celui de Camille qu’ils ont noyé (tant mieux, en même temps, il faisait vraiment braire, ce petit freluquet). Ici aussi, le destin frappe un jour, dans un train où Camille veut emmener sa femme à Chatou, chez une vieille tante, pour la cloîtrer et l’empêcher de s’enfuir avec son amant. Laurent le jette du train (Lyon-Paris, de nuit, j’ai l’impression : dans le compartiment, un marin dort – le destin, c’est lui

Il roule en moto, ça rappelle un peu

Orphée et les motards, dans le Rolls il y a Heurtebise (François Périer, magique) et elle, « la princese » interprétée par Maria Casarès (ah! Maria Casarès…) (Jean Cocteau, 1950). La moto, le marin veut faire chanter le couple, voilà tout.

Le couple, Thérèse et Laurent :

(Simone Signoret et Raf Vallone, excuse-moi du peu, Lion d’or à Venise le ptit Marcel – « le môme » l’appelait au début Jean Gabin – on arrête d’évoquer sauf quand même le « Retour à Marseilles » (René Allio 1980), cette merveille, trente ans plus tard Raf Vallone…) : elle est une enfant trouvée, par la Raquin mère, mère de Camille (Jacques  Duby) contremaître dans une entreprise de transports (haïssable, bien sûr et normalement). Sans doute l’a-t-elle épousé par conformisme.

Mais lorsqu’elle rencontre Laurent, c’est le coup de foudre… Ces deux-là s’aiment, c’est à ne pas croire. Il leur faut partir, s’en aller loin, impossible sans doute. Et puis, et puis tant de choses, l’apparition de cet homme à moto

(Roland Lesaffre (Riton) un peu coureur, un peu (très) fêlé de la guerre, qui croit un peu au père Noël, qui s’imagine, qui veut profiter du sort – comme si c’était possible, tu vois ça d’ici – mais non…). Lorsque Camille meurt, ce n’est (ce ne doit être) qu’un accident mais sa mère en perd et la parole et ses mouvements, en chaise roulante, c’est encore Thérèse qui la nourrit à la cuillère…

(interprétée par Madame Sylvie, ici la photo ne lui rend guère hommage, mais tant pis

à peine mieux…). « La prunelle de ses yeux » tel était Camille… Et elle sait qu’on le lui a tué. Thérèse aussi sait qu’elle sait

Ah, le destin, le chemin de fer, l’indemnisation, le chantage, et la mort qui rôde…

Ce n’est que du cinéma, oui.

 

Thérèse Raquin, un film de Marcel Carné (1953).