l’été

 

 

 

 

dans le c’est pour bientôt d’il y a quelques mois on avait regardé le générique du « joli mai » de Chris Marker (1963) – ici de même celui de Chronique d’un été – ces temps-ci, Edgar vient de taper un siècle – Jeannot est parti (il avait vu ici (posée entre juin 16

(le numéro c’est 14) et août 17

la rue c’est Sarrette-Paris 14) le jour (31 mai 1917, maison natale) (il nous a quitté.es au Niger en février 2004) (fondateur du GREC (groupe de recherches et d’essais cinématographiques – 1970) et des ateliers Varan(1980) quand même aussi) (dans les années 80 il enseignait à la Sorbonne, un de mes profs) (non, mais le documentaire moi, parfois c’est non – ces temps-ci c’est la mode, encore moins donc – je suis une tête de mule, je sais) or donc

(c’est avec cet Anatole-là que Jeannot a crée dix ans plus tard, le GREC – grand producteur de la nouvelle vague, entre autres – on l’aime encore assez bien lui)

passe le monde (en plongée)

début des années soixante (le film a débuté, se déroule)

Marceline qui cherche du travail (et qui en a trouvé) – générique de fin

(on marquait le mot « fin » à la fin des films, tu te souviens?) (à l’ancienne) sur les Champs Elysées, image bougée tu vas voir(travelling avant)

le noir & blanc ou parce que je n’avais pas dix ans – un certain charme ? (remarque le parapluie, la pèlerine…)

(je ne suis pas certain, mais il me semble qu’il s’agit d’Edgar qui les remonte) (il va croiser ,peut-être, vendant son New-York Herald Tribune, la Patricia d’À bout de souffle) (peut-être)

(en 60, Edgar tape les 40 piges, Jeannot (il est de 14) près de 46)

(un ouvrier pour 3 étudiants) un autre dos, noir celui-là

(la classe comme générique, il me semble)

 

il me semble que c’est Jeannot de dos, là (les parapluies,les reflets…)

ces inconnus à qui Marceline demandait  » et vous, êtes-vous heureux ?  » parfaitement sérieuse

techniques, assistances

j’aime le cinéma mais jamais il ne m’a nourri – sinon spirituellement peut-être

par exemple aux techniciens, pour des raisons financières et de droit, on pose les prénoms (c’est ainsi qu’on les rémunère, qu’on les inscrits sur des listes, qu’on en fait des professionnels avec la carte…)

il m’émerveille mais j’agonis ses manières (la secrétaire en plus petit – c’est une femme c’est entendu)

de petits signes à peine perceptibles (lui avant elles)

on s’en fout, il faut y être au générique, c’est tout – mais dans un certain ordre –

kinotechnique, kézako ?

(André Coutant a inventé une espèce de caméra, c’est pour ça)

il pleut, tu as vu

on en termine

les auteurs (il faudrait parler aussi de Pascale Dauman, l’épouse du producteur, de l’un des producteurs (parler de Philippe Lifchitz), du fait d’intituler la firme Argos, de la (co)production, quelques années auparavant, du « Nuit et brouillard » d’Alain Resnais (1956), il faudrait remonter sous la pluie les Champs Elysées, l’été  peut-être…)

 

Chronique d’un été, un film (assez documentaire mais magnifique quand même) d’Edgar Morin et Jean Rouch

épisode 8, l’enfance

 

 

 

(j’avais retrouvé la photo, je l’ai reperdue, je l’ai reprise (tu la verras, elle est à la fin)

ils l’avaient appelée du prénom de l’épousée – le terrain, le foncier, le dur le capital avait été apporté là par son père à elle, quelque chose comme une dot; ils avaient fait construire; ils y avaient mis un 2 pour distinguer, je suppose; un sous-sol total, un garage sous des arcades, une buanderie mais sans souvenir de machine encore – sans doute pas mais je me souviens d’elle, ici (sur ce continent), qui marchait sur les draps dans la baignoire pour les laver – ; en haut des marches de l’escalier découvert, une petite terrasse, un garde-fou de métal peint de bleu; une photo les montre, elle et lui, tenant dans leurs bras les deux petites filles aux grands yeux, elle rit et le regarde, il sourit porte des lunettes d’écaille, à cinq ans de là il était à la guerre –  elle était dans les blancs et les bleus comme ils savent faire là-bas

là-bas est un axiome qui renvoie aux origines

l’étendue d’eau entourée de terre, la « notre mer » des Romains – ils y étaient, et elle, cette ville, devait être détruite – la villa se situe sur l’avenue de la Reine Didon, en descendant vers la plage (il n’y a plus de plage)

on traversait la route (il n’y a plus d’avenue non plus, elle est barrée, fermée, bétonnée – il faut faire attention, le palais du nouveau monarque est juste à quelques mètres – mais oui, le monarque a un palais gardé fardé de barbouzes

de policier(s)

juste comme ici ou tout comme celui de la Sublime Porte s’en est fait construire un, à mille trois cents chambres disent les gazettes, pour quatre cents millions d’euros – elles ne disent pas l’équivalent en livres turques) elle descendait vers le bleu et l’écume parfois

sur la droite, en bas, était la villa d’un grand-oncle (lequel employait dans son garage, en bas de l’avenue dans la capitale, au delà de la lagune, un certain nombre de types, dont lui, mon père) : lorsqu’il arrivait en auto, ce garagiste, ce grand-oncle, R., il klaxonnait afin qu’on vînt lui ouvrir le portail (il ne pouvait pas sortir de sa caisse, non) et puis il y avait la mer – au fond de l’image la montagne

à droite encore, c’était Neptune puis Salammbô (« c’était à Megara… » certes) et au loin, à gauche derrière la colline la falaise de Sidi Bou Saïd, Gammarth – on n’avait pas connaissance du Kram, on se baignait parce qu’elle nous y enjoignait, nous y obligeait presque, le midi après l’école, « venez les enfants » disait-elle, et nous la suivions – à notre gauche les termes d’Antonin – on marchait, tous les jours de juin soixante, on descendait sur le sable brûlant, on se baignait sans jamais dépasser une petite barrière de rocher (elle n’existe plus non plus) – au loin, de l’autre côté de la baie et puis ces noms, Hamilcar Hannibal la Marsa, ces arrêts du petit train, stations comme d’un métro ciel ouvert et bleu – et partout ces fleurs ces lauriers

bougainvilliers

couleurs odeurs sensation sentiments

un étage, des chambres, une grande cuisine, je ne me souviens plus – je ne sais plus les sacs à main de ses amies abandonnés sur un lit et nous qui y cherchions quoi ? je ne sais pas – je ne sais plus non plus le prénom du mari de l’une d’elles (ils étaient tous les deux photographes) lequel jurait comme un charretier, grossièretés qui faisaient tellement rire – je ne sais plus exactement mais ça ne fait rien, dans les bleus, dans les blancs – elle est là

il n’y avait pas d’arbres ni de rosiers, il n’y avait pratiquement rien, au dessus des murs qui la ceignent on avait fiché des tessons de bouteilles – sur la porte de fer forgé dans les bleus, une image me montre avec mon frère – dehors stationnent des voitures, une quatre chevaux, une Vauxhall il me semble – je ne sais plus mais je n’ai rien oublié

 

Vie privée

 

 

 

il s’agit d’une photo de tournage : elle montre l’évacuation d’une actrice qui s’est trouvée mal lors de la projection d’un de ses films (probablement la première) (je ne sais plus, je n’ai pas revu le film il me semble l’avoir vu il y a quarante ans, un film de Louis Malle qui date des années 60, 1962 précisément), je l’ai trouvée dans le canard un jour de ces vacances –

intitulé « Vie privée » il raconte l’histoire de la star BB vaguement romancée – j’ai trouvé cette image parfaitement illustrative du cinéma

je l’ai découpée en plusieurs parts – toute cette mise en scène

cette foule rassemblée (il se peut que les agents de police ne soient pas tous d’artifice)

les instructions données à tous ces gens : les trois femmes au centre dont l’une sourit, l’autre compatit peut-être

celle en chemise à carreau droite cadre – et tous les autres

les projecteurs dans le champ – mais je pense à tous ces contrats, ces papiers, toutes ces assurances souscrites, ces fiches de paye – les vêtements, les gardes républicains empruntés

il n’y jamais qu’une centaine de personnes, d’ailleurs – ça ne va pas se faire en trois heures tu comprends bien – ni avec trois ou quatre euros – après on peut regarder par exemple la production : film italo-français (comme on faisait alors pas mal, les co-productions) (n’anticipons cependant pas)

tu y trouves Christine Gouze-Rénal mais aussi Jacques Bar (qui produisait les films avec Fernandel – on pourrait dire les « fernandel » en terme générique) ce qui indique une certaine continuité (la nouvelle vague qui crachait sur tout ce qui bougeait de l’ancien temps, tu te rappelles : eh bien, pour produire, il fallait quand même, parfois, malgré tout…) – j’ai pris des clichés rapprochés

les bruits disaient que le film racontait la vie de la star (la publicité, tu sais, comme un chien traître et lâche) il s’agissait d’une chronique défrayée (le suicide des stars avait quelque chose qui faisait vendre alors) il y avait aussi à l’affiche (comme on dit) Marcello dans le rôle du mari adultérin (les années 60 et leur puritanisme aggravé, comme de nos jours aux US)

l’image a quelque chose, j’ai cherché à savoir quoi

ah revoilà le trio des femmes plus une quatrième, une espèce de joie, de compassion, de questionnement – elles jouent à regarder passer une star évanouie

le sourire du jeune type avec sa pochette de veste sa cravate, ce contentement – il ne fait à peu près aucun doute qu’ont été captées des personnes de la régie – à cette époque, elle était scandaleuse par sa sexualité libérée (elle avait cette présence, comme Elvis Presley (surnommé élégamment Elvis the pelvis parce qu’il parvenait à faire ondoyer cette partie de son corps, ainsi que la star évanouie dans un film précédent (et Dieu… créa la femme (Roger Vadim, 1956) : il y a six ans de ça, infiniment désirable disaient les affiches… et depuis, sur le seul nom de la ravissante idiote se montait n’importe quelle production – idiote ou peut-être moins)

le type regard caméra juste à côté de celui qui porte un nœud papillon – je me suis renseigné, je lisais et je ne m’en souvenais pas mais le film était évidemment

(ici quand elle arrive à la projection) en couleurs

et assez américain… (on évite cependant le fait que la star (qui a vraiment très mal tourné) chante dans le film – et c’est, à mon humble avis, tant mieux)

 

Vie privée, un film réalisé par Louis Malle en 1962

 

et puis aussi cette dernière image (on ne sait jamais qui prend les photos – j’ai cherché dans le générique (IMDB) s’il y avait un (ou une) photographe de plateau : pas trouvé alors seulement (ça doit faire un lot, j’imagine) ceci donné par le canard (je n’ai pas pris l’image de gauche à bord du Dracula…)

(à l’occasion je la poserai tiens – la voilà

elle ne va pas être étouffée par la modestie mais en réalité la star pose

(c’est l’un des hommes qui a enlevé le haut) (l’éclairage de l’image est du à monseigneur l’astre solaire brillant sur la Normandie)

 

 

 

 

 

épisode 5 – chez Y, à Y

 

 

 

 

c’en est une autre, pas celle de l’enfance

elle appartenait à un ami – je crois que ses enfants la possèdent encore (mais il n’y a rien de sûr après l’enquête, tu verras si tu vas au bout) – je crois bien qu’il l’avait acquise parce que la sœur de sa femme avait dans le bled (familier (ou populaire) : lieu, village isolé offrant peu de ressources; en arabe : la campagne) (mais lui n’était pas arabe, il était pako – enfin de nationalité anglaise puis française, musulman sa famille au Pakistan) une maison – il me semble me souvenir qu’il s’agissait de la résidence qu’elle acquît avec son deuxième mari (ou l’acquit-il seul j’en sais rien (pas d’appétence pour ce type-là, prof d’anglais trop straight et salaud avec ses belles-filles)) – pour lui, cet ami donc, il s’agissait d’une maison de campagne, une résidence secondaire quelque chose de ce genre – elle était au 8

je te le rapproche pour que tu le voies mieux (ça ne marche pas très bien – il était doré)

ce numéro, je suis sûr qu’il avait été collé là par sa femme – deux petites vis en haut et en bas du chiffre – je l’aimais bien sa femme, on avait projeté d’écrire quelque chose au sujet de son mari et puis c’est tombé dans une espèce d’oubli et puis – et puis (si je cherche je te retrouve une photo d’elle où on ne la voit pas, elle est derrière un livre, un Coran bien qu’elle ni lui n’aient été religieux ou pratiquants , il ne me semble pas – elle enseignait aussi l’anglais, mais en collège je crois bien (son deuxième beau-frère, donc ( tu suis, oui ?) enseignait à la fac lui) – le bled avait la même initiale que son prénom, Y – je l’aimais beaucoup ce garçon-là bien que je ne l’aie connu que peu, et qu’à la fin (plutôt précoce) de sa vie – la maison, on ne la voit pas de la rue

on garait la caisse devant la cabine téléphonique, et on ouvrait le portail vert – tu vois au fond de l’image, c’est l’église du village – à côté il y a un cimetière plusieurs fois on avait installé là (mais lui avait déjà disparu) les objets pour la brocante (une fois l’an, peut-être, vers septembre c’est sûr) (on mangeait des frites) ces arbres sont là

c’est un pigeon qui s’envole, les arbres sont là, derrière le banc à l’arrière plan, on aperçoit à peine les briques rouges

elle avait trois fenêtres sur la façade, une porte, une marquise en verre brouillé, on ne voit pas bien

en haut trois petites chambres (on voit le chien assis de profil, sur la photo d’entrée de billet) tiens la revoilà

– il y avait quelques petites dépendances

on voit à droite de l’image les tuiles rouges de l’appentis, dans lequel se trouvait (entre autres évidemment) la calandre de la petite MG (dans l’imaginaire, c’est avec cette auto qu’ils avaient fait le voyage de Londres à Karachi par la route, en quelques jours, à la fin des années cinquante) –

c’était un type dur en affaire (les artisans du coin n’aimaient guère travailler pour lui – pour lui, à quelque question que ce soit, « non » n’était pas une réponse – il devait être assez chiant, c’est certain, à discuter ceci ou cela) mais nous étions amis, on parlait de son travail (ingénieur ponts et chaussées) qu’il exerçait dans une boîte engloutie par Bouygues je crois bien – on parlait dans sa maison de Cambo-les-bains des pots de vin et de ce genre de dispositions dans ce type de contrats – on riait quand il ouvrait la boite de manchons de canard (non, du cochon, non…) –

on ne voit pas bien, elle est cachée, il y avait une tonnelle sur l’avant du jardin

sur la droite de la photo, en bois – on voit aussi la boite aux lettres sur la droite du portail –

elle était là, puis elle a disparu

on a aussi déplacé la boite aux lettres – on a enlevé le 8 –

si ça se trouve ils l’ont vendue – j’en sais rien – j’ai oublié cette maison – mais tu vois au bout de la rue, là

si tu te rapproches

encore un peu, juste là, à droite de l’église

c’est loin, tout ça, mais enfin pour Y (et dédiées à ses enfants)

quinze (dans les rouges)

 

 

je déplie – j’ai formé l’index, on verra, tout ça est assez dispersé – je crois que c’est le dernier (j’ai des trucs à faire ici qui attendent depuis un moment)

ici Mona Chokri dans le premier rôle de « La femme de mon frère » (2019) qu’elle réalise elle-même – me fait penser à ce film d’Ewan McGregor (American pastoral (2016) pas si mal) (non mais pour un film d’acteur… )  – ça n’a rien à voir, un acteur qui prend la place du réalisateur et se retrouve devant et derrière la caméra, sinon une structure particulière – le film est impliqué dans un des poèmes express (#877), chez Lucien Suel par ailleurs c’est pour ça aussi) un autre si tu veux

Charles Laughton acteur formidable, passé derrière la caméra pour produire et réaliser

cette splendeur de (c’est vrai qu’il n’y joue pas mais et alors ?) Nuit du Chasseur (1955) (j’avais deux ans) – sans compter Shelley Winters (dont on se souvient aussi du rôle de la mère dans Lolita (1962, oh Stanley…)

avoue quand même… c’est du cinéma – j’adore même si les décors sont un peu trop carton (un peu comme dans « To kill a Mockingbird » (du silence et des ombres, Robert Mulligan, 1962) le Gregory Peck de mon enfance (surtout,plus évidemment, Achab à la recherche de sa baleine blanche – jambe de bois etc…) (John Huston, 1955) enfin toute une histoire du cinéma qui défile (hollywoodien plutôt disons) et lui

en empereur de la dérision (Lost in translation, Sofia Coppola 2003) Bill Murray – non, mais c’est assez tenu comme générique (le lien du générique à la famille et à l’expression d’une certaine parentalité, quelque chose de l’engendrement – le cinéma, mon frère et mes/ses amis, ma mère), je tiens aussi celui-ci, drôle et sérieux terrible

James Baldwin formidable écrivain et acteur de la vraie vie – j’aime savoir qu’il était ami d’Yves Montand, de Marguerite Yourcenar autant (tout autant que j’aime savoir que ma mère et mon père pensaient trouver quelque habitation à Saint-Paul-de-Vence ou à Vence – ces souvenirs tu sais… cette période des débuts soixante)

et puis les voilà tous les deux – tu sais quelque chose avec Julos Beaucarne (il est de 36) – elle, elle est de 33; lui était de 40) – un type passe, et tue – quelque chose  de l’absurde, de l’idiot, de l’insensé et du fou – qu’est-ce que c’est, la folie ? je me souviens aussi du héros de la classe prolétaire; j’imagine; hier aujourd’hui demain – laisse va

un voisin – un dimanche midi, avec sa fille qui n’avait pas six ans au sortir de l’expo – ça devait être en 95 ou 96 – je chantais à ma fille pour l’endormir cette balade – non loin

le piano, et sa mère – sans doute non loin –

 

 

dispersion une série pour décorer les murs de la maison[s]témoin

 

(parfaitement en phase avec le raku qui suit des lignes comme un cartomancien, ces images, notamment Yoko Ono & les 3 du film de Laughton : il y a des hasards qui n’ont pas besoin d’explication) (mais j’en suis content – spéciale dédicace à C. Jeanney donc) (il n’y manque que la Lotus seven…)

 

 

 

quatorze (assez familiale)

 

 

 

quand on en aura fini, on passera à autre chose-ainsi pour le moment voici – des mois et des mois d’images – une histoire du personnel de la boite cinéma et chansons je suppose –

Gilberto Gil (à droite) et Caetano Veloso (c’est l’autre) des gens qui ont fait de leur vie une musique – parfois des regrets de n’avoir pas suivi cette voix-là – ça change quoi, les regrets ?

ah oui, aussi quelques tableaux (j’en pose un magnifique à la fin) (ici le prêteur et sa femme, qui est au Louvre – usure trompe l’œil comptes courants) (Quentin Metsys quinzième siècle sans doute) (les images restent troubles) la peinture aussi sans doute avec moins de plaisir (mais je me souviens des craies de Sennelier pastels gras cours du prof des beaux-arts au Louvre justement)

jl’aime bien elle (elle vivait en haut du boulevard Malesherbes je crois – avec sa famille- dix-huit ans – chez ses parents) (une jolie chanson de Souchon)  (un petit cimetière centre – assez ruinée – un fils il me semble) (revient alors Bernard Frank aussi – un peu trop à droite tout ça peut-être) puis Orson et Rita

dont on ne s’interroge pas du penchant (étazunien; hollywoodien; cinématographique; tout ça va dans le même sens, probablement)

ah Golda Meir – le poids du regard – ma grand-mère – aussi vrai qu’Anna Magnani est ma mère – mon père sera Cary Grant –

ici Anna Gruwez, la juge d’instruction belge, formidable  – on pense comme on veut –

et une scène de Bacurau (Kleber Mendoça Filho, 2019)  qui lève le poing, en mauve, Bàrbara Colen – film formidable – et puis voici Piet

Mondrian (esthétique furieusement années 20 hein) (un siècle de passé…) ici une préfète dont j’ai oublié de garder le patronyme (c’est juste pour le costume) (car jamais n’a tué, en effet et nulle part au monde, le ridicule)

(je crois qu’ils’agit de Martine Monteil,patronne de la brigade criminelle,en 2019) laisse va – encore un peu de Bacurau (le final je crois bien)

et pour finir « The inextinguible temptation to leave »

(qu’on pourrait traduire par l’irrépressible tentation de la fuite (ou du départ) (ou de partir) (fuir, là-bas fuir…)  de Mark Rothko

La suite au prochain numéro – s’il y a lieu

 

dispersion est une série destinée à orner les couloirs et les gravats de  la maison[s]témoin

 

 

 

 

Treize

 

 

non la superstition, non c’est non – je finis la « Cérémonie des adieux » (du moins la première partie – la suite concerne des entretiens que Simone de Beauvoir a mené avec son Sartre (c’est son Sartre, ça ne se discute même pas) déchirant – pas un mot sur Aldo Moro en 78, bizarre – un peu sur la bande à Baader et la visite de Jipé à la prison où ils étaient enfermés, privés de tout (une honte comme à l’accoutumée sur l’État qui a sa force et en abuse évidemment) – la rentrée sous le soleil s’effectue s’il y a eu une sortie (en toute logique, mais la logique n’a rien à voir avec ce que nous vivons) et je pérégrine encore à nouveau, probablement pour m’exclure de quelque obligation (je n’aime pas tellement septembre, c’est égal mais le raccourcissement des jours, le froid et la pluie qui vont venir, ça ne me plaît pas) ici donc à nouveau quelques images trouvées dans de vieux hebdomadaires qu’on a conservés ailleurs

lorsque A. jouait du violon, au fond du couloir (je me souviens de ce violoniste qui cherchait la grande halle et qui m’avait dit « pleurer à décoller le vernis » lorsqu’il jouait pour parvenir à la note juste) et qui reprenait encore et encore – on avait rencontré Didier Lockwood, charmant, gentil, encourageant – une merveille que son école – et puis le temps passe, le violon a été remisé – lui est parti, qu’il soit en paix – on l’aime toujours –

ici Ray Charles – ainsi que lui mais ce ne sont que des images, que sait-on d’eux finalement ? furent-ils d’ignobles salopards, de si agréables amants ? fidèles amis ? profiteurs opportunistes ? – on ne sait pas n’en parlons pas – on pose des images, elles évoqueront ce qu’elles évoqueront –  prises vite

évidemment on pense ce qu’on veut de la pose – on a vu cette actrice récemment dans « Rouge » (Farid Betoumi, 2020) (écologie quand tu nous tiens : développement sur le scandale des boues rouges de l’usine de Gardanne appartenant alors au groupe Pechinney ou vendue survendue et revendue – quelle importance ? –

puis Pierre Bergounioux dans un bois (sans doute vers Gif) et un pull qui ont fait sa renommée (pour une part évidemment) »venez on va prendre une photo… » – on pense, on lit on écoute (j’espère que le lectorat aura relevé le zeugme) – continuons

magnifiques sourires de ces deux amants (elle, Susan Travers, chauffeur du général Koenig – à lire son livre que je n’arrive pas à acheter – 3.10e chez momox attends…) (romanesque sa vie,sans doute, mais j’y chercherai quelque trace de l’ami Gérard Théodore) – sourires guerres déserts… – la légionnaire (la seule dit-on) – on verra encore –

Robert Redford un peu stressé dans les 3 jours du Condor (Sydney Pollack, 1975) (bah)

puis trois fois Agnès Varda, sur une plage semble-t-il, c’est le moins qu’on puisse faire – je continue mais tu sais, parfois, la mélancolie m’attrape –

ici c’est Judith un peu dégoûté parce qu’elle vient de trancher le cou d’Holopherne – c’est assez salissant – je crois que c’est à nouveau le Caravage – je l’aime beaucoup –  ainsi que cette image-ci du Vésuve au loin

c’est Corot (Jean-Baptiste Camille – merveille – paysage – on se raffermit dans la beauté – avoue quand même… vue d’Ischia – non mais l’Italie… (il paraît que le Jipé à son Castor adorait Capri) (la prochaine fois, juré craché, j’y vais…)

 

 

dispersion, une série des couloirs et des gravats de la maison[s]témoin

 

 

 

Douze

 

 

 

Mille fois sur le métier
Le collier, le joug, l’harnachement l’attelage
derrière soi, des images à n’en plus finir
douzième étape
on ne sait où commence ni ou finit ce dépistage
on verra – quelle heure est-il, quel temps fait-il ? c’est l’été encore
continuons

dans « la chair de l’orchidée » dit la légende, mais je ne m’en souviens pas (le film date de 1975, image Pierre Lhomme- mais non,je ne me souviens pas) (ajouter Bruno Cremer et Simone Signoret et Edwige Feuillère et Alida Valli) – j’ai oublié

ici Oya Baydar, magnifique romancière (« Et ne restent que des cendres » magnifique)

toujours un peu pour ne pas oublier, Anna Magnani dans « Romeville ouverte » – formidable) puis ici un peu trouble, là plus ou au point

comme l’indique la légende(magnifique documentaire)

puis un Philip Seymour Hoffman qui abuse du whisky – ici la devinette du jour

difficile – quelqu’un d’autre encore (reconnaissable, toujours en colère)sans doute à raison – ici trois fois la même

Asli Erdogan qu’on n’oublie pas

et enfin madame Moreau (Jeanne) qui chante

(probablement pas cequ’ellefait demieux)(maispasson)

Douze image pour le douzième numéro.
Reprise. Retour, ah septembre…

 

le diptyque : Iossif Vissarionovitch Djougachvili à 25 ans – alias Staline, petit père des peules…

 

dispersion une série des gravats et des couloirs de la maison[s]témoin

onze

 

 

 

il m’en reste mais on ferme pour les vacances (ici William Holden)

dans Network (Sidney Lumet, 1976) rattrapé par sa libido (et Faye Dunaway) (on le préfère dans Sunset Boulevard (on préfère tout le film (Billy Wilder, 1950) (là Solveig Anspach – la grue, Montreuil, la piscine et Florence Loiret-Caille)

ici ces images, un peu un cimetière – salut l’artiste disons) (là BB King

et son instrument qui fait peur aux racistes – on n’avance guère en ces matières – on fait des trucs sinon (le TOA en index commence) mais ce sont les vacances, on n’a plus trop de temps)

ici une devinette (*) en format carré – on verra bien – au même format, le présente-t-on, mais en couleurs

agent de sécurité sympathique (ça doit bien exister…) dans La loi du marché (Stépahne Brizé, 2015) formidable Vincent Lindon (on se souvient de ses mots durant le confinement – on n’oublie pas – le feu tue aux alentours de la Méditerranée, on se préoccupe de sa petite santé, machin est avec sa wtf piscine à Brégançon son passanitère répugnant en main, sûrement – (non, j’arrête) la carte d’identité de Pierre Brossolette

lequel s’est jeté par la fenêtre de la gestapo parisienne pour ne pas donner d’autre nom que le sien – on résiste – ici Danielle Casanavo et Lucie Auber

ces souvenirs, ces héroïnes – on n’oublie rien –

Geneviève De Gaulle et Germaine Tillon – un passé qui ne passera pas – et un présent préoccupant : ici le sourire de Florence Thune qui mène le Sidaction

tandis que disparaissait Sandrine Musso (chercheuse en sciences sociales genre corps et société – pensées vers elle) – non, mais ça ne fait rien, on résiste quand même – on écoute on lit – ici l’un de mes préférés (un autre vient juste après) Gene Hackman (frustré dans Conversation Secrète (Francis Ford Coppola, 1974 – palme d’or à Cannes quand même))

et Sophia et Marcel (cette merveille de résistance tout autant (Une journée particulière, Ettore Scola, 1977))

la paix, ah oui

même de dos (à ton idée, c’est le matin ou c’est le soir ?) – ce doit être le chapeau et la mer, du côté d’Ostia (Federico Fellini pensif, qui n’aimait pas cette mer qui lui faisait peur…) (dix heures du soir fin juin) une image on l’interprète et lui fait dire ce qu’on veut –

on l’aurait dite falote à ses débuts (dans la Nuit américaine (Francois Truffaut, 1973) mais là (Le petit lieutenant, Xavier Beauvois, 2005) une présence (Nathalie Baye)

et une Hanna Schygulla formidable (Le mariage de Maria Braun (Rainer Werner Fassbinder, 1978)) j’en termine (je pose des références pour mes histoires d’atelier tout autant – je me souviens presque des salles où j’ai vu ces films)

pas de quoi en faire des tonnes (Faye Dunaway (cette pose…) à nouveau, moins mante religieuse que précédemment – Steve McQueen en milliardaire (L’affaire Thomas Crown (Norman Jewison, 1968)) mais surtout sûrement la musique de Michel Legrand – il se passait des choses et on n’allait pas au cinéma – je me souviens aussi de ces deux-là

(Agnès Moorehead et Tim Holt dans la Splendeur des Amberson (Orson Welles, 1942) (à la cinémathèque : une splendeur, en effet) et pour finir, l’évocation de Jean Zay (et ce billet dédié à sa fille, à ses filles, et à la librairie aussi bien)

de retour en septembre (bonnes vacances)

 

dispersion, une série de la visite des couloirs de la maison[s]témoin

(*) en robe de chambre, devant une bibliothèque, de profil souriant : Roland Barthes.

10 persion

 

 

 

on fait au plus simple – au plus facile – au plus court – tout le monde (?) est en vacances – on y va aussi mais on n’abandonne rien – on ne lâchera rien, (pas tout de suite) sans doute bricolage et jardinage (la maison[s]témoin toujours aussi sensible aux afflux et aux visites touristiques) – n’importe, entrez, regardez, visitez – des vues des portraits des gens des couples couleurs et noir&blanc – des habitués des simples passants – il nous faudrait quelque musique cependant (ici Dave Brubeck au point)

continuons cette galerie

Antonio della Tore qui se fait lâcher par ses amis politiques, assez plus pourris que lui (encore que) (dans El Reino (Rodrigo Sorogoyen, 2017) (traduction du titre : « le royaume ») puis

Catrinel Brando dans les Siffleurs (Cornelio Porumboiu, 2019) (thriller roumain où elle interprète la brune fatale) (type Ava Gardner, 70 ans plus tard) (beau thème cependant) – on attend un peu pour aller au cinéma

on a vu Slalom (Charlène Favier, 2020) ici en portrait – regard baissé, mais le film lui montre la résistance d’une jeune sportive (Noée Abita, assez parfaite) à l’emprise de son entraîneur (Jérémie Rénier) – malgré tout continuer – je m’astreins tsais… –

ici Robert Mitchum en shérif aviné et John Wayne en redresseur de tort – Howard Hawks, El Dorado, 1966) – remake de Rio Bravo, peut-être, mais sympathique quand même (faut aimer le western aussi…) – réalisateur du Grand Sommeil tsais

Humphrey et Lauren (indépassables, jamais) (il faudra qu’on meurt, et ensuite ils le seront peut-être – ça m’étonnerait) – changeons de genre

peplum (Charlton en Judas Ben-Hur (William Wyler, 1959) (les 4 chevaux (ceux du Carrousel, ceux de Saint-Marc, ceux de la voiture Renault de ma mère) (dans les beiges) (flanquée dans la pile du pont du TGM) (enfin tout ça) – passons

ici Jean Ray, créateur de Harry Dickson, écrivain formidable

Jordi Savall, violiste magnifique (participeà la musique de Touselsùatis du monde (Alain Corneau, tu te souviens – 1991) et on se souvient aussi de son refus des honneurs en 201 (formidable d’éthique – fonce Jordi!) ici des danseurs

formidable West Side Story – (Jerome Robbins et Robert Wise, 1961) (multiples oscars comme Ben-Hur) ce sont les étazunis – et leur cinéma – on ne parle pas beaucoup, de ce côté-ci du mur, de Bollywood c’est vrai – c’est difficile à trouver et ces images ne sont qu’un reflet d’un hebdomadaire – et puis

un homme d’état (Olivier Gourmet) et son assistante dir-com (Zabou Breitman) – plongée dans les arcanes de  l’exercice de l’État (Pierre Schoeller, 2011) déjàdix ans – puis cet autre couple

on a l’impression d’une photo du bonheur, juste vrai et simple de Rita Hayworth (son illusionniste,peut-être un peu inquiet : Orson Welles) – ces temps-là, ici Simone Weil à son mariage

n’est-ce pas un couple comme un autre ? (je repose ici son amie parce que je ne veux pas les séparer

) et cette histoire – cette folie – les années quarante du siècle dernier – eh bien passons –

et finissons-en (pour cette fois) rive gauche, dans cette petite rue qui du Luxembourg mène  à l’église et la place Saint-Sulpice (où, naguère, on tentait l’épuisement…) (le livre de Lydia Flem recommandé par mon amie M. aussi, à lire je suppose)

 

dispersion, une série de la visite des couloirs de la maison[s]témoin