Un livre de Lulu

 

 

 

 

 

 

incidemment je m’aperçois que cette maison ne comporte pas de pièce intitulée bibliothèque (un bref regard rétrospectif indique que cet aperçu se réalise alors qu’elle apparut (le 13 mai 2015) sur ces ondes ces fils et ces réseaux il y a de ça (donc) plus de huit ans… il serait temps) (on doit aussi à la vérité de souligner que ce genre, ou ce type, ou cette qualité cette catégorie de pièce dans une maison ne se rencontre que dans des demeures de luxe charme classe enfin rarement dans les premiers quartiles des constructions de la population des propriétaires immobiliers) (on a quand même un bureau) – mais disposons ici le livre de l’ami Lucien Suel (aka Lulu deuch’Nord)

(j’emprunte ici les images disposées chez lui) (on y trouvera les informations pour se procurer l’ouvrage)

un premier

(je le retranscris ici mais ne le commente point)

 » rentré dans la vie /perdu le contact/la règle de conduite/une vie solitaire
plus bas
Ma voix me paraît étrange
puis
Le moment est peut-être venu
et
Je ne peux pas vous dire des choses
pour finir par un
arrachai le feuillet

 

Puis un autre (qui a dû être commenté)

et en effet
Anonyme ste a dit…
massacrattaquer une résolution
11:26

et Anonyme Anonyme a dit…
Ivan, tsar 3 ans, le plus terrible de tous les tsars de toutes les Russies, qui fit massacrer ses opposants, notamment les orthodoxes, puis tua son fils d’un coup de sa canne ferrée, fit régner la terreur et en effet, ils finirent par obéirent – ce qui ne l’empêcha de mourir probablement empoisonné… – le film de Sergueï Eisenstein (l’un des plus grands monteurs de tout les temps et d’ailleurs tous ses films sont des joyaux), l’une des plus belles fresques historiques cinématographiques de tout l’univers – musique de Prokofiev (Sergueï aussi), une merveille (image Edouard Tissé, qui éclaira tous les films d’Eisenstein) (Ivan le Terrible, 1944 pour la première partie, deuxième partie censurée par Staline – qui s’y reconnaissait sans doute, 1958, la fin en couleurs, troisième partie inachevée)

vers 17h23 ce jour-là.

 

Un troisième

dont je livre ici l’intégralité de ses commentaires :

1 – 4 sur 4
Anonyme Anonyme a dit…
(ces commentaires ont commencé au P*/E* 625 – un centenaire, dit mon nombril) (aujourd’hui, il est particulièrement coton je dois dire) (le poème, pas mon nombril)(je n’ai pas l’attachement particulier pour David Lynch, mais j’aime ses (trois premiers Eraserhead, 1977 – Elephant man, 1980, un peu moins Dune, 1984 (le livre en revanche, de Frank Herbert,est une merveille)) films quand même, malgré leur nébuleuse tentation de tourner en eau de boudin) (il se peut que l’adulation hystérique dont sont parés ses (très) diverses productions ait en quelque sorte un effet repoussoir) (quoi qu’il en soit, on préfère Rita la brune, désolé pour Betty) c’est Betty qui parle, dans cet appartement dans les verts de la pourriture – une allégorie, certainement, de son psychisme dégradé (l’histoire est assez belle pourtant, bien que je ne sois pas non plus client des amours saphiques) (cette dernière parenthèse avec des mots du marketing publicitaire que j’agonis tout autant) (enfin voici le commentateur partagé entre ce que lui inspire ce centième poème et les films de ce réalisateur qui n’entrent pas dans la catégorie des merveilles – selon lui) (Mulholland Drive, 2001)
08:36

Anonyme ste a dit…
Arche-mémoire
14:04
Anonyme ste a dit…
Parfois, j’ai un peu honte de ma concision devant les développements grandioses de PCH dont on a l’impression qu’il pourrait nous raconter l’intégralité de l’histoire humaine sans que l’on décolle du canapé.
14:08

Blogger Lucien Suel a dit…

En tous cas, ce dialogue entre long et court me va bien.
07:35

 

et le dernier pour finir

Un chantier lexicographe en cours recense à l’appui de ces différents commentaires les films et noms des intervenants cités (et c’est du boulot).

Pour finir donc mon (ou l’un de mes) préféré(s) (540)

Avec mes compliments.

 

« C’est le plus important. Tu ne crois pas ? »

Ma mère est ma maison.
Ma mère est faite de texte.
De textes.
C’est de plus en plus visible. C’est ce qui arrive avec les paysages en grands dangers, brossés par le vent, réduits à l’essentiel. Il ne reste plus que la ligne d’horizon et l’armature d’un tronc, un peu d’herbe, le bleu de la mer, c’est tout. Ce qui faisait foisonnement, la végétation dense, les ruelles, les fontaines de Trévise, les habitants et leurs déambulations, les points de vue panoramiques avec la rose des vents gravée sur une table d’orientation, les fêtes folkloriques, les processions de la fête de Saint Bernard, tout ce qui perdait le regard, les cigales la nuit, les nappes sur les tables dehors, froissées, éclairées par les lampadaires, les craintes d’orage et d’inondations, tout s’est enfui, recroquevillé, a disparu.
Il ne reste que quelques histoires droites, réduites au plus simple déclencheur. Ce sont toujours les mêmes. Il ne reste à ma mère que du texte. Elle écrit de moins en moins, et puis plus du tout. Des cartes de vœux, et je ne sais plus la dernière fois qu’elle a rempli un chèque. Ses lettres sont de plus en plus tremblantes, maintenant ce sont des chiffres qu’elle trace, elle fait ses comptes qui sont des contes, car elle ne s’appuie pas sur des données mathématiques. Je veille bien à ce qu’elle ait toujours des stylos à portée de main. Je lui ai acheté un cahier, c’est elle qui me l’a demandé, elle devrait y poser des additions, en tout cas c’est ce qu’elle désire, c’est l’outil de repérage auquel elle se raccroche.
J’ai longtemps cru que rien n’était plus éloigné de ma mère que le texte. Je disais :
elle parle pour ne rien dire
ce qu’elle dit n’a pas de sens
elle dit une chose et son contraire
elle parle pour parler
elle fait de l’air avec sa bouche et ses cordes vocales, c’est ce que j’ai longtemps cru.
En fait, elle est au-delà du texte, ce qu’on peut qualifier de prouesse.
Ou elle se trouve bien au-dessus du texte. Tout en haut. C’est lui qui la porte. Ce sont ses fictions qui la tiennent, soutiennent. Dans le paysage réduit à l’essentiel qu’elle est devenue, sa ligne d’horizon et son tronc sont ses fictions.
Elle me les répète sans arrêt.
On pourrait penser à un problème cognitif, à une maladie dégénérative, à une baisse des capacités logiques, à une perte de raisonnement, oui, beaucoup pourraient le penser, mais elle s’en fout. Elle répète. Elle ne se sent pas malade. Je vais bien, elle dit, et puis j’ai toute ma tête.
C’est le plus important.
Tu ne crois pas ?
Heureusement que j’ai toute ma tête.
C’est bien, je suis contente.
J’ai vendu la maison, je me suis bien débrouillée. J’ai été futée, heureusement.
(la maison a été vendue par obligation, ce n’est pas elle qui l’a voulu ou s’en est occupée, elle me montre le papier du notaire et m’explique qu’il vient d’arriver au courrier, c’est moi qui lui ai donné il y a six mois, nos histoires se chevauchent, parallèles qui ne se rencontreront pas, mais je veille bien à ce qu’elle ait toujours des stylos à sa disposition)
Plus son paysage se minimalise, plus j’augmente le mien, factice. J’ajoute et j’ajoute des pots sur la terrasse de cailloux cernée de murs.
Chaque matin je vais voir si le pied de houblon trouve une nouvelle direction avec sa tête de serpent. J’ai soif de lianes. Les clématites, les chèvrefeuilles et les tiges de cobée s’enroulent ensemble, selon la même chorégraphie indistincte. Les feuilles des capucines de Canaries s’élèvent, larges près du sol, réduites dans l’ascension. Le schisandra croule de fleurs discrètes qui se confondent avec des cerises, et son feuillage de soie cache un peu le géranium menthe dressé, debout. L’akébia n’en finit pas de faire de nouvelles volutes dans sa course avec les haricots géants d’Espagne. En Espagne, lorsque ma mère était enceinte de moi, elle a assisté aux processions, capuchons sombres, deux trous noirs pour les yeux, torches levées dans l’obscur, chants funèbres, et elle a eu peur. Ma mère est ma maison.

une histoire de lieux

Je raconte des histoires, je dis Elle s’habitue, mais je n’ai aucune idée de ce qu’elle perçoit et comment, aujourd’hui dans la marée de mots toujours la même marée des mêmes mots mêmes légendes mêmes anecdotes elle dit qu’elle se sent bien ici, qu’elle ne peut pas être mieux, tout va bien — c’est pour me rassurer ? — J’ai ma voiture — montrant le fauteuil roulant — Je téléphone — montrant la sonnette qui pend sur le matelas du lit médicalisé — J’appelle et on m’emmène au réfectoire — parfois elle dit Cantine mais jamais Restaurant comme nommé sur le dépliant, nous ne sommes pas dans un coin touristique. Elle raconte plusieurs fois, je réponds plusieurs fois en modifiant un peu mon intonation, je fais les variations qu’elle ne fait pas, nous nageons, moi à contre-courant pour la tenir, l’accompagner, ses yeux d’aujourd’hui très vides, elle parle pourtant comme d’habitude, raconte pourtant comme d’habitude, parfois elle rit de choses qui ne sont pas si risibles, je l’accompagne, je ris aussi et je m’arrange pour lui tenir la main. Je remarque ce qui n’était pas là la dernière fois, la peau de sa gorge toute plissée quand elle se penche, un seul chausson, l’autre pied est bandé, mais Tout va bien, elle le répète, je regarde le chausson unique isolé contre le mur, tout neuf. Elle prend la boîte de bois ronde où elle a rangé les médailles, elle les prend une à une et me les donne, je dois lui lire ce qui est indiqué sous les lauriers, République française et l’année, elle dit C’est important, il y a aussi dans la boîte un porte-clés à qui elle refuse la fonction de porte-clés, il est médaille de plus, et pourquoi non, ce sont toutes ses médailles dans les albums, dans les pochettes, dans les tiroirs, car elle a fait la guerre, la guerre du sens, c’est-à-dire que ne voyant pas de sens elle en a mis partout en reracontant le passé le présent à sa sauce, reracontant les mêmes histoires mêmes anecdotes qui n’existèrent pas, je ne veux pas la contredire, si je le faisais elle se retrouverait seule, je dis À dimanche en partant, elle me dit À dimanche en agitant la main, je raconte des histoires, elle aussi, mais c’est si compliqué la vérité, nous inventons mais nous ne mentons pas.

Et puis je n’ai pas osé lui dire, pas aujourd’hui, qu’il est prévu, dans cette maison médicalisée aux chambres médicalisées, que chaque porte de résident soit décorée par une photo d’un lieu qu’il aime, suivi d’un texte. Du texte je parlerai un autre jour. La photo est celle-ci

 

Ces chers parents

 

 

 

 

de la nécessité de décrire avant d’écrire – longtemps la question des sources de ces images s’est posée au rédacteur – longtemps à y penser, à se demander ce que veulent dire les films-annonces (ici les images en sont issues), que mijotent-ils (en quatre-vingt-un lors de l’examen de maîtrise, l’un des membres (une femme) du jury m’informa que Chantal Akerman (que j’adule, que j’adulais sans doute moins alors) pour l’annonce donc de son News from home (1977) avait commis une bande-annonce uniformément noire – et quelques mots en voix off – ah non, je n’avais pas vu) (j’avais vu quelque autos, des poursuites et des baisers, quelques scènes de lit, quelques affriolantes émotions) (j’étais – je suis toujours sans doute – pétri de cette analyse structurale qui m’a bercé longuement jusqu’à ces sciences sociales qui aident, comme béquilles, à comprendre et interpréter) (ah ce si cher Claude Lévi-Strauss…) – on a affaire à un documentaire – un fils, aidé de son frère, tentant de découvrir élucider mettre au jour quelque chose sur leurs ascendants communs – des images animées, des photos des voyages – une valise comme la malle de Fernando peut-être

on l’ouvre

des photos, noir et blanc, de la fin des années quarante

jolies et simples

des gens animés de conviction, qui entreprennent – souvent dans ces époques troubles (mais elles le sont toutes…), le rédacteur se demande ce qu’il en aurait été de ses idées, de la défense de son droit si dans ces temps il avait été immergé – des gens de peu sans doute, un peu

en tout cas pas des célébrités – peut-être reconduits à la frontière, renvoyés dans l’union des républiques socialistes soviétiques pour laquelle ils (et elles) avaient développé affects et espoirs

probablement (mais le pacte germano-soviétique ? la famine d’Ukraine ? les purges du petit père des peuples ? les blancs les rouges ?)

qui serions-nous pour les juger , vu.es d’ici, du siècle suivant

munis de nos pauvres souvenirs ?

notre vision d’un monde fantasmé disparu

de nos yeux nos propres yeux, les fiches, les archives, les regards qui surveillent – le monde qui précède la guerre froide – leur monde au sortir de la guerre, l’enfer, et celle d’Espagne, et la découverte d’eux

apprendre à regarder, sans doute – apprendre d’où nous venons – ici les deux frères à la gare

eux comme nous, passent les trains – passent les vies –

oui, le fait est que nous n’en savons que peu – notre patrimoine génétique, notre matrimoine tout autant – nous sommes là, assis et nous y pensons – il y a un moment sans doute exceptionnel (pour moi, c’est une première chance de le retrouver) on voit les deux frères hantés

on les discerne à peine (ainsi que leurs parents, voilà tout)

espions, probablement – et se taire sur ces actions – oui, aussi – le deuxième moment de chance mienne est la mise en scène du début, où le réalisateur sort avec sa valise

ce café bistrot me disait quelque chose (j’y déjeune parfois avec A.) (c’est pour ça) par là (on aperçoit la grande maison dans l’arrière-plan de la première image)

non, mais rien – la chance

 

Mes chers espions, un film documentaire de Vladimir Leon
dans la série Documenaire,  ici même cette autre merveille

l’été

 

 

 

 

dans le c’est pour bientôt d’il y a quelques mois on avait regardé le générique du « joli mai » de Chris Marker (1963) – ici de même celui de Chronique d’un été – ces temps-ci, Edgar vient de taper un siècle – Jeannot est parti (il avait vu ici (posée entre juin 16

(le numéro c’est 14) et août 17

la rue c’est Sarrette-Paris 14) le jour (31 mai 1917, maison natale) (il nous a quitté.es au Niger en février 2004) (fondateur du GREC (groupe de recherches et d’essais cinématographiques – 1970) et des ateliers Varan(1980) quand même aussi) (dans les années 80 il enseignait à la Sorbonne, un de mes profs) (non, mais le documentaire moi, parfois c’est non – ces temps-ci c’est la mode, encore moins donc – je suis une tête de mule, je sais) or donc

(c’est avec cet Anatole-là que Jeannot a crée dix ans plus tard, le GREC – grand producteur de la nouvelle vague, entre autres – on l’aime encore assez bien lui)

passe le monde (en plongée)

début des années soixante (le film a débuté, se déroule)

Marceline qui cherche du travail (et qui en a trouvé) – générique de fin

(on marquait le mot « fin » à la fin des films, tu te souviens?) (à l’ancienne) sur les Champs Elysées, image bougée tu vas voir(travelling avant)

le noir & blanc ou parce que je n’avais pas dix ans – un certain charme ? (remarque le parapluie, la pèlerine…)

(je ne suis pas certain, mais il me semble qu’il s’agit d’Edgar qui les remonte) (il va croiser ,peut-être, vendant son New-York Herald Tribune, la Patricia d’À bout de souffle) (peut-être)

(en 60, Edgar tape les 40 piges, Jeannot (il est de 14) près de 46)

(un ouvrier pour 3 étudiants) un autre dos, noir celui-là

(la classe comme générique, il me semble)

 

il me semble que c’est Jeannot de dos, là (les parapluies,les reflets…)

ces inconnus à qui Marceline demandait  » et vous, êtes-vous heureux ?  » parfaitement sérieuse

techniques, assistances

j’aime le cinéma mais jamais il ne m’a nourri – sinon spirituellement peut-être

par exemple aux techniciens, pour des raisons financières et de droit, on pose les prénoms (c’est ainsi qu’on les rémunère, qu’on les inscrits sur des listes, qu’on en fait des professionnels avec la carte…)

il m’émerveille mais j’agonis ses manières (la secrétaire en plus petit – c’est une femme c’est entendu)

de petits signes à peine perceptibles (lui avant elles)

on s’en fout, il faut y être au générique, c’est tout – mais dans un certain ordre –

kinotechnique, kézako ?

(André Coutant a inventé une espèce de caméra, c’est pour ça)

il pleut, tu as vu

on en termine

les auteurs (il faudrait parler aussi de Pascale Dauman, l’épouse du producteur, de l’un des producteurs (parler de Philippe Lifchitz), du fait d’intituler la firme Argos, de la (co)production, quelques années auparavant, du « Nuit et brouillard » d’Alain Resnais (1956), il faudrait remonter sous la pluie les Champs Elysées, l’été  peut-être…)

 

Chronique d’un été, un film (assez documentaire mais magnifique quand même) d’Edgar Morin et Jean Rouch

c’est pour bientôt (Le joli mai)

 

 

 

On aime la prémonition, comme on aime la fierté – Godard avec sa chinoise (1967) qui prémonitionne le prochain mai, ce genre de choses – « le blog est fièrement propulsé » ce genre d’obscénité de marché – je n’en ai pas regardé beaucoup (une demi-heure je crois – je l’ai vu en 80 et en entier) mais j’en avais apprécié déjà le générique – c’est un peu la moitié d’un film* que son générique, celui de début – en tout cas, s’il est réussi, c’est déjà très bien. On passe trois minutes de plans assez fixes, de ce genre

* : je me souviens que Allain Leprest disait qu' »une chanson, c’est 50% les mains » (c’est sans doute pourquoi Georges Brassens joue de la guitare)

(une silhouette, féminine – on ne sait pas de qui il s’agit (faudrait voir si elle est créditée au générique de fin – s’il y en a un) (je crois qu’il n’y a que le mot « fin » comme on faisait alors) – elle monte sur le faîte d’un toit, (des cloches, des sirènes de pompiers,un chant… (une voix, celle du récitant) elle s’arrête se tourne vers la caméra) on est fondé à croire (disons) qu’elle voit ce qui suit (des paroles de radio)

c’est Paris – on découvre donc une quinzaine de plans fixes, fumées et brouillards, ombres et lumières (« aridité et tendresse »)

on reconnaît assez vite le décor (n’est-ce pas)

enfin ça pourrait être n’importe où – cependant

un peu de Napo  haut de colonne Vendôme – et puis la porte Dorée

les ponts les métros d’alors

j’en oublie quelques uns (ici c’est peut-être la ligne Nation -Étoile (pas encore dédiée à Charly) par Denfert après le quai de la Gare) puis sera cadré le CNIT de la Défense

en ce temps-là, il y avait là-bas des arbres (c’est à soixante ans d’ici) – un panoramique vers le bas cadrera le Trocadéro

puis ce seront des ombreson décèle qu’on se trouve sur la tour Eiffel – (le récitant « c’est eux-seuls (les Parisiennes et les Parisiens) qui peuvent nous dire de quoi est fait Paris au mois de mai ») et débute le générique (accordéon)

(maison de production qui n’existe plus, créée en 1962) puis

le titre du film donc (durée deux heures vingt-trois)

(Pierre Lhomme est  un opérateur, Chris Marker un pseudonyme) les plans sont fixes, et on entend la voix du

(alors en pleine gloire, probablement aidant au financement du film)

(directrice de production, attachée à la maison Sofracima) puis ici

cette fonction qui est plutôt employée dans le vocabulaire de l’opéra ou de l’opérette (ce doit être la scénariste, probablement) (on indique sans doute par là le fait que le film du genre documentaire a quelque chose d’un peu différent de ses homologues) on continue

« tout est vrai » – puis

(c’est à cette fonction que Rouch et Morin avaient engagé Marceline (encore seulement) Loridan (avant de devenir Ivens bientôt) pour leur « Chronique d’un été » – ça donne l’idée de faire pareil pour cet autre) (on en reparlera) (je vais me renseigner sur ces enquêteurs-là)

(le cinéma est un truc de mecs)

ici la production

et là le montage (castratrices alors ?)(ce sont des images animées : passe la DS, une autre entrera)

(le crédit aux marques et aux puissances de production techniques)

le visa d’exploitation obligatoire et la profession de foi

(la guerre d’Algérie et les accords d’Évian (mars 62) c’est du passé) et le film peut, à l’ombre de la tour, commencer…

 

 

(graphique en diable : l’année précédente, c’était « L’année dernière à Marienbad » (Alain Robbe-Grillet, 1961) lion d’or à Venise, encore un auteur (comme Marguerite Duras) qui passe à la réalisation et au cinéma (au vrai pour le détruire – dit-elle) (il faut toujours continuer à se battre…)

On espère en ce prochain joli mai…

 

 

en dédicace à Pierre Grunstein (il habite pas loin – je me souviens de « Tess » – son fils (je me souviens de la pelouse et de la Pléiade) et sa fille, en face)

 

 

 

 

Exposition

Parfois quelque fois de temps en temps je laisse mes doigts agir pendant que ma tête digère

dilapidation disruptive

Il y a une sorte d’hystérie en ce moment avec ce qui se passe, je dis ‘en ce moment’ mais ça commence à faire, je dis ‘ce qui se passe’ au sens large, ce n’est pas réservé à une sphère particulière spéciale spécifique etc., vu que ce qui se passe au sens large te dit des choses au sens large qui t’atteignent au réveil chez toi, comment sortir comment ne pas tomber malade, où aller et est-ce que c’est autorisé d’aller acheter les chaussettes pour le petit dernier, bref le mot que je cherche est quotidien, ça touche au quotidien

Je passe sur le fait que la parole n’est pas égale et que, de loin, à vue de nez, à ouïr d’oreille, on a l’impression que ce statut est partagé (rester chez soi en se posant des questions existentielles sur le sens de la vie tout en relisant Proust et en faisant soi-même son pain serait une pratique commune), ce statut serait significatif symbolique, à se demander quels petits corps magiques aux mains magiques et transparentes te donnent ton ticket de caisse

Ce qui se passe en ce moment a une couleur et surtout une rapidité et une texture papier de verre incontestable
La couleur je ne sais pas, si je demande autour de moi elle est plutôt très moche

La rapidité c’est que tout s’enchaîne s’escalade brinquebale breloque palpite en ribambelles de dominos jetés à travers la pièce, si je prends deux minutes pour regarder ça me fascine

Parfois c’est une tragédie grecque ou du Labiche ou un chapitre du Prince de  Machiavel, il y a du mensonge des postures et des sous-entendus des tractations internes des négations intempestives des réactions épidermiques enfantines – de gens qui sont plus vieux que moi parfois, comme quoi

Il y a beaucoup de violence beaucoup beaucoup de violence les rézos les rézosocios c’est sûr mais est-ce que c’est certain, je veux dire est-ce qu’ils ne sont pas le symptôme de la maladie ou comme on dit la pointe de l’iceberg (iceberg, banquise fondue, à ce propos dans ma ville les branches de sapins coupés couvertes d’une mousse blanche chimique polystyrène décorent les rues, c’est une camionnette de la mairie frappée d’un logo écoresponsable qui les décharge)

Je crois qu’il y a beaucoup de violence parce qu’il y a une contradiction géante quelque part qui flotte là-haut

Par exemple donner la parole à de plus en plus de gens mais ce sont toujours les mêmes qu’on entend

Oui je ne dis pas « donner la parole à de plus en plus de gens et en même temps ce sont toujours les mêmes qu’on entend », je ne dis pas en même temps, je dis mais, ça me semble plus factuel

mais primitif

Par exemple ces idées qui parlent d’un mythe superbe la Fronce ce grand pays mais Calais ce qui se passe à Calais (quand ça se passe idem éclairé par la tour Eiffel, l’effroi soudain, la découverte parce que des phares s’allument)
et par exemple les femmes qui accouchent sur la route de la maternité parce qu’elle est loin, qui accouchent sur le bas-côté (c’est un exemple)
et par exemple des bureaux de poste fermés mais tu peux demander au facteur à la factrice de passer pendant sa tournée sonner chez ta grand-mère pour voir si  elle va bien si ça t’inquiète (service payant)

mais irréparable

Aussi le mais de la contradiction, cet homme jeune, bien mis, qui semble tout à fait civilisé, libéral au sens de liberté, mais c’est un vieux monsieur, très vieux, un contemporain de Victor Hugo si tu vois ce que je veux-napoléon-trois-dire

non mais

un vieux monsieur qui donne des ordres pour qu’on rajoute des dorures sur les murs du salon de son versailles mais il y a par exemple des étudiants qui meurent littéralement de faim qui font la queue à la croix rouge je dis pas en même temps tu vois je dis mais parce que ce qui flotte en très grand est un Mais gigantesque
les dorures mais les crève-la-faim

donnes-nous notre mais quotidien

Je crois que ce mais qui clignote et puis qui disparaît et puis réapparaît, arbitrairement, violent, c’est violent, c’est violent de voir la parole inversée et pour le coup la parole inversée touche à cœur à l’essentiel du centre, touche à Proust et aux mains des caissières tout pareil à la même altitude

(des lits d’hôpitaux fermés mais pour soigner, des usines qui fabriquent des raquettes de tennis mais on ne peut pas jouer au tennis, des restaurants qui ouvrent mais pas les universités)

combat entre mais et I prefer not to

L’hystérique du mais qui ne dit pas son nom doit se sentir très seul, il ne parle à personne, écoute des militaires et puis fait au jugé comme ça vient, coup par coup, avec une confiance en ses capacités à rebondir démesurée, il est capable d’affirmer que s’il rebondit à coté c’est un test pour voir si tout le monde suit

ce qui dans les mais indispose

Il fait au coup par coup comme ça vient en s’inventant des personnages j’aimerais bien être solennel se dit-il j’aimerais bien être princier se dit il j’aimerais bien être inventif disruptif se dit-il mais mais mais tous les mais qui ne sont pas des en même temps claquent comme cymbales, il faut dire que son emploi n’étant pas au départ destiné uniquement à l’art dramatique et les caméras étant partout, réellement partout, on peut filmer les cafouillages de l’acte deux scène un, un peu comme ces fans qui débusquent la rallonge électrique sous le corps du noble Boromir ou la montre à quartz au poignet d’un barbare dans Braveheart

extraction de mais avec aiguilles

Il a monté les échelons avec un « en même temps » mais c’est un mais qu’il faut entendre, et comme c’est psychologiquement maladif, c’est contagieux, ça fabrique ces éruptions volcaniques qu’on représente par du coca-cola qu’on a secoué, c’est contagieux parce qu’il organise autour de lui  ceux et celles qu’il embauche selon ce dogme

Par exemple, et de façon simpliste, Premier flic de Fronce mais faveurs sexuelles, ce mais qui ne peut pas être civilisé génère des retombées

Premier ministre de Fronce chantre de ce grand pays à l’histoire admirable grand H mais qui dit « peuh il faudrait s’excuser pour la colonisation et que sais-je encore ? » et hop d’un petit coup de talon gomme le passé

Un homme noir sous les coups répétés appelle à l’aide, il dit Appelez la police ! mais c’est la police qui frappe, ça en fait un grand MAIS, le symptôme ravageur d’une maladie de vieux monsieur

Il y a aussi maintenant j’y pense ces experts convoqués pour s’intéresser / conseiller / améliorer l’éducation (grand é) qui sont dans le civil vendeurs de flamands roses au mieux, au pire membre du GIGN, ce mais là est spectaculaire

Quand l’hystérique tout en haut joue avec ses névroses comme le saltimbanque lance ses quilles, et comme il lui prend l’envie de les enflammer parce qu’il aime les couleurs chatoyantes, ça brûle

Garant de la liberté de la presse mais le dit sur sur facebook, car ne sait pas se servir des symboles, sauf quand il s’agit de jouer l’empereur marchant devant une pyramide (du haut de laquelle des siècles nous contemplent voilà)

On devrait vivre en paix dans un monde civilisé puisqu’on a l’électricité, de quoi nourrir, de quoi loger tout le monde mais mais mais symboliquement a-t-on vu dernièrement un symbole de paix quelque part ?

C’est que les mots sont mélangés, paix égal sécurité égal contrôle égal consignes et châtiments, ça jongle des paillettes nocives

Après comme disent les sages il n’y a pas de hasard, peut-être que sa venue était logique, qu’il est arrivé à point nommé au moment où il le fallait, une longue montétrumpization, d’accord, mais très honnêtement, va falloir qu’il reparte

Je ne sais pas ce que diront les futurs et futures historiennes historiens de cette période que nous vivons dans deux cents ans, quand nous devrons nous endetter pour acheter nos bouteilles d’oxygène portatives (je ne suis pas pessimiste, juste un chouilla, c’est juste que parfois quelquefois de temps en temps mes doigts s’activent et ma tête digère)

le mais statique et la technique du mini-fight

ce qui change, ce qui a disparu et la sève

 

quelquefois ça me chiffonne ces choses qui ne changent pas
je suis assise dehors près d’une photo géante où l’on voit une femme – 1er Octobre 2019 Hong Kong Chine – une femme brandit un parapluie et une plaque d’immatriculation où est inscrit « amour » lors de de violents affrontements entre les manifestants et la police anti-émeute dans le quartier de Caseway Bay, ça ne change pas
aussi la radio ce matin, une autre femme parle de découverte de territoires inexplorés et de rencontres avec de nouvelles populations – l’expédition de Lewis et Clark, 1803-1806 – une découverte, vraiment ? donc ces nouvelles populations vivaient sur leur territoire sans l’avoir ni découvert ni exploré ? vraiment ? qui légitime quoi ? qui donne la légitimité à qui et comment ? ces questions ne changent pas
ce qui me chiffonne aussi, c’est ce qui change, les inquiétudes neuves en vue d’une catastrophe qui est déjà derrière nous – 80 % des insectes européens ont disparu en trente ans –, ça a déjà eu lieu, l’insecte mort ne va pas sortir de son tombeau pour revenir butiner ventre à terre, il n’y aura pas de rewind, de récupération possible, et ça ça change, mais comme il m’ennuie ce terme, disparu, il me chiffonne, l’adjectif disparu donne l’impression du passager, on lance un avis de recherche et on est soulagé parce qu’on retrouve ce qui était sorti du champ visuel ou sorti de l’écran clignotant du radar, les insectes n’ont pas disparu, ils sont morts, éradiqués, et ça, ça change
c’est très inconfortable, ces choses qui changent et ces choses qui ne changent pas – les mauvais esprits pourraient tirer des liens entre ceci cela, entre le mythe d’une domination d’une population sur une autre et les pratiques pratiquement meurtrières – très inconfortable, parce qu’ensuite on ne peut plus penser sans s’opposer, sans s’énerver, sans taper du pied et du poing, sans déverser en soi et autour de soi de l’amertume et de l’aigreur, aigreur, j’ai la tête qui éclate j’voudrais seulement dormir disait l’autre, c’est très inconfortable, parce qu’il faut se hisser, solidement, solitairement, solidairement, du côté d’une joie affamée et active, celle des troncs d’arbre et de leur nœuds, magnifiques, actifs, remplis de sève énergisante
se hisser du côté des troncs d’arbre, c’est l’idée
et puis faire, rien d’autre que faire, faire dans le sens du verbe fabriquer qui est le contraire du verbe pulvériser, allez roule

 

Maison maison maison

MAISON Maison Maison, c’est fou comme ce mot est flou, ou plutôt un mensonge, ou plutôt une entité inconsidérée (considérablement), est-ce que ça existe vraiment Maison, ou est-ce que ce n’est pas Sa maison, la Tienne, la Mienne qui existe, et comment étaient Leurs maisons, Celles-ci, Celles-là, se demandent les archéologues devant des alignements de fondations fossiles, parce qu’une maison ce n’est pas une donnée aérienne conceptuelle, elle existe parce qu’elle appartient à quelqu’un, dans cette façon particulière qu’elle a d’appartenance, elle existe telle qu’elle est, singulièrement, parce qu’elle est construite par quelqu’un, pour quelqu’un, qu’elle est louée à quelqu’un, vendue ou réparée par quelqu’un, pour quelqu’un, dessine-moi une maison est impossible, dessine-moi ta maison là on commence à y voir clair

PARCE qu’il y a le virtuel et le non virtuel, le non-virtuel parfois vital, je veux dire par exemple que, virtuellement, être assigné à résidence avec vu sur des cerisiers et la symphonie italienne de Mendelssohn en bain sonore ne devrait pas permettre de donner un avis éclairé aérien conceptuel sur ce qu’est une assignation à résidence mais sur la sienne seulement, seulement la sienne et s’y tenir, car résidence c’est comme maison, un mot trop vague, et pour assigner c’est pareil

ON pourrait penser que donner son avis, son avis propre, son avis seul, sans prendre de hauteur aérienne conceptuelle, c’est se priver de nourrir la grande conversation du monde, c’est peut-être l’inverse, c’est peut-être appauvrir, c’est peut-être effacer le Tu contenu dans un Et toi ? un Tu qui ne vient pas parce que, nageant dans le conceptuellement, on a perdu sa trace ?

J’entends beaucoup de gens, pas des idiots souvent, qui disent « quelle époque et quelle expérience inédite, Nous étions confinés chez Nous et ça Nous a donné un autre rapport au temps, un autre rapport à la vie », combien de claques se perdent avec ce Nous concept qui n’a pas conduit de bus, pas chargé de train, pas empilés de sacs poubelle dans un camion, pas rangé de boîtes de tomates pelées sur les rayons, pas rassemblé les caddies éparpillés sur un parking quand tout dormait, pas soigné, rien soigné, soigné personne

QUAND on a annoncé cette histoire de couvre-feu (la question des mots, c’est quelque chose, les mots mis en question c’est quelque chose, les mots c’est important on ne rigole pas avec les mots disait ce matin une  intellectuelle très pointue, ajoutant que certains mouvements protestataires nous prenaient tous en otages, « en otages »), donc, couvre-feu, déplacements, horaires, j’ai pensé à guadalupe, partant avec son cif et son aspirateur nettoyer un quelconque escalier design tôt le matin, vers 4 heures sûrement, ou tard le soir, vers 22 heures, c’est-à-dire en dehors des horaires d’ouverture au public, je veux dire aux clients (car le public c’est autre chose), il semble qu’un client ne puisse pas supporter l’idée d’apercevoir quelqu’un en train de nettoyer son bureau quand il y est (aux horaires de bureau donc), cette situation est semble-t-il, pour lui, atroce, il semble qu’un client ayant payé son entrée dans un musée et déambulant au milieu des collections étrusques où il est notable selon le texte du catalogue que la place de la femme à cette période éclaire notre vision d’une perspective neuve, ce client (donc instruit) trouve insoutenable de voir un ou une collègue de guadalupe nettoyer le couloir où il avance pensif

J’AI vu guadalupe sortir son attestation signée datée document officiel prouvant qu’elle doit se conformer à la législation aux heures de l’ombre, heures de l’aube et du crépuscule, la dite-loi ne pointant pas du doigt les escaliers aux angles impraticables ni la chasse inlassable invisible de salissures et de poussières, chasse que nos pauvres yeux supportent si mal

LES yeux supportent très mal aussi les images d’abattoirs, est-ce que c’est lié ? Qu’est-ce qu’on ne veut pas voir quand on regarde, qu’est-ce qu’on ne pense pas à regarder, en tant que client ? en tant que public ? En tant qu’usagé ? À quel niveau d’usure est l’usagé ? Combien de Nous factices et de Maisons conçues dans l’air irrespirable, irrespirables ? Inacceptables ? Combien de Tu ? Et toi ?

poème du kérosène

j’ai de la chance
je suis enfermée dans la maison[s]témoin
en me penchant un peu je peux voir passer les gens dehors
ils vont les uns sur les autres se presser
-compresser dans les rames de métro – le port du masque est un geste
hautement technique
une caissière gantée et masquée techniquement attend
derrière une plaque de plexiglas
que passe le chef souriant
oh bizarrement la caissière est une
femme et le chef est un
homme mais que vas-tu déduire espèce de
espèce de
espèce de féministe hystérique
on fait la queue dans un aéroport en respectant les règles de
distanciation
sociale
puis on s’assoie côte à côte collés aux collés à
la compagnie loue les sièges collés aux collés à
sinon les bénéfices plongent
le kérosène sent bon
oh je voudrais ici
(bien enfermée dans la maison[s]témoin)
te chanter le poème du kérosène
tu sens bon kérosène
tu as supplanté l’huile de baleine
kérosène
dans les lampes à huile ou les lampes à pétrole
on t’appelait aussi « pétrole lampant »
qui ressemble à pétrole rampant
oh tu rampes kérosène
tu rentres dans nos bouches
muqueuses tu t’éclates pétrolette
kérosène chafouin
raffinage soutirage distillation
kérosène super héros !
plus fort que le lait des vaches en batteries
batteuses moissonneuses
vaches mythiques mécaniques
et les gens qui ont faim font la queue distanciation
distance
cachez ce
cachez ce sein nourricier cachez cet
affamé distanciation
avance masquée
dans le métro voilà comme tu t’en doutes voilà
les microbes agents infectieux nécessitant un hôte trouvent un hôte
dans l’avion le système de climatisation change l’air toutes les 3 minutes
ce qui permet – plus ou moins – d’éradiquer l’agent infectieux parait-il
il semblerait que
plus tu jettes de kérosène par-dessus bord
plus tu restes au-dessus de l’eau salie croupie
mon dieu que c’est laid d’être pauvre
le poème du kérosène bouffe la barrière de corail à pleine
gueule tralala
à force de t’étaler partout cher ami tu vas entrer en contact avec
quelque chose de pourri au royaume du danemark confrère
si tu ne vois pas le rapport frotte bien le plexiglas
mieux que ça
mieux que ça
maintenant le masque :
attention (j’arrête le poème du kérosène un instant
on va pas rigoler toute la vie non plus)
le masque est un
geste technique
qui cache un sourire carnassier
les dents longues
il y a la possibilité que toutes les 3 mn
les dents dessous les masques s’allongent
allez
on met ça en musique ?