Qu’est-ce que c’est, « dégueulasse » ?

Ce billet est dédié au jeune Diego Duarte, mort à quinze ans enseveli sciemment par la police sous des tonnes d’ordures du côté de Buenos Aires : entendre ici si l’on veut ce qu’en relate Alicia Dujovne-Ortiz

 

(il en est aussi de retraite, de fous, ou de santé, ou d’arrêt ou de redressement (ça ne se dit plus), mais de jeux ou de tolérance (non plus, non : FO mr. Claudel) closes ? non, fermées, d’autres, et beaucoup ville/banlieue/campagne/maître/ et cetera mais parfois je préfèrerai vivre au grand air, sous une tente ou je ne sais quelle yourte -c’est la mode, ces temps-ci, les yourtes- mais non, je continue sur mon erre, mercredi c’est cinéma, c’est vrai, mais moi je fatigue-parfois j’ai des réminiscences de ces temps-là, – heureux ? ni plus ni moins j’en ai peur- où le mercredi, vers dix et demie, il fallait prendre le métro à Reuilly Did (tiens mon pote tape les 60 aujourd’hui….) pour foncer à Franklin D. Roosevelt, ou Georges Vé je ne sais plus exactement, mais l’immeuble était sur les Champs-Elysées- « Jean Mineur Publicité Balzac zéro zéro zéro un » avec l’abruti de petit mineur et son piolet (je pense à Lénine, moi, et à Ramon Mercader) monter  au troisième, choisir son film et sa salle, récupérer ses exos et sa feuille rose tout en rapportant la précédente, dire au revoir et merci)

C’est un classique, ou du moins cela s’appelle-t-il ainsi : le cinéma art jeune s’enorgueillit de posséder très vite des classiques (va pour cette catégorie), le film commence par deux ou trois plans situés à Marseille, Michel Poicard (Jean-Paul Belmondo, dans cinq ans, après avoir tourné « l’Homme de Rio » (Philippe de Broca, 1964) il sera le « Pierrot le fou » du même), petit voyou voleur de voitures a sans doute un contrat pour en voler une américaine ou quelque chose, la ramener à Paris, en tirer quelques billets, et courir chercher d’autres emplois. Il s’acquitte du pan marseillais de son contrat, envoie paître son amante de la nuit précédente (ce n’est pas, dit, mais on s’en doute), court la route numéro 7 et nationale, ne prend pas des autostoppeuses « ah non, dit-il élégamment, elles sont trop moches » puis se fait courser par la police (il va trop vite), refroidit un motard, court, et arrive : premier plan de Paris

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ce café du coin du quai (du Marché Neuf dans l’alignement de celui des Orfèvres) où je rencontrais parfois mon oncle, le Poicard en question court chez une de ses maîtresses nouvellement script-girl , lui vole l’argent qu’elle ne veut pas lui prêter tandis qu’elle met sa robe (une sorte de dignité masculine) court encore, cherche à rejoindre celle qu’il aime (Patricia alias Jean Seberg), la trouve (les quatre cent trois garées là, noires, ou bleu nuit)

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lui n’a qu’une chose en tête : coucher avec elle (c’est parce qu’il l’aime tu comprends) , tandis qu’elle, elle ne sait pas trop si elle l’aime ou si elle doit poursuivre ses études, il la laisse travailler, regarde un cinéma

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reproduit le gimmick (passe l’ongle de ton pouce sur le bord de tes lèvres) de son héros peut-être favori (Humphrey, ah plus dure sera la chute certes)

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le héros est plutôt sympathique mais un vrai salopard, appelant ses amis « fils », on en rirait si c’était burlesque (c’est année 60, des dates un peu partout-29 août 1959- des références aussi, comme aime en saupoudrer Jean-Luc Godard, afin de faire savoir qu’il est cultivé) mais on apprend qu’un oeuf plat jambon se négocie à 180 à l’époque et au bar (zeugme) (des anciens francs…) (pour moi, c’est magnifique : les quatre cents trois, les journaux, Paris comme si on y était) ou que le journal est édité huit fois par jour… Malheureusement, Patricia, elle, ne sait pas exactement s’il faut aimer ce voyou, ou ce journaliste (la Tour Eiffel en fond c’est d’un chic; non ? Tout à l’heure on aura droit à un survol… mais pas à un générique, tu comprends ça ferait trop ancienne vague probablement)

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ce journaliste qui l’envoie faire un papier sur cet écrivain probablement fort célèbre

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(mais moi jm’en tamponne de Jean-Pierre Melville alias Barbulesco ou quoi que ce soit d’autre, ce qui m’intéresse, c’est le Super Constellation, derrière lui, tu comprends) qui répond du tac au tac aux journalistes ses divagations machistes séparant/couplant amour et érotisme, la jeune femme (Jean Seberg bien sûr adorable dans le rôle de cette Patricia Francheschini-la liste des noms des rôles (soit la distribution) vaut son pesant de sémiologie, mais je passe) : tout de même dans ce film, on peut voir les yeux de Jean-Pierre Melville (une rareté pour nous autres, pauvres cochons de payants, de spectateurs)

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et aussi un caméo du réalisateur (rien que d’entendre le ton avec lequel il réclame son journal, on a envie de le baffer) qui fait dire (je crois) à son héros que les plus belles femmes on les voit à Lausanne ou à Genève comme s’il parlait d’objets quelconques voitures montres paires de pompes ou pipes en bois/terre/fer

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(je ne te parle même pas de sa pipe, là, mais je passe) enfin toujours est-il qu’on en finit, la police retrouve la trace du fuyard meurtrier par l’entremise de cette silhouette godardienne (dedicated to l’Employée notre agent sur rive gauche mais ici en chambre d’amis…) et de Patricia qui veut se séparer de cet homme qu’elle sait en avoir tué un autre, et le film se termine par cette image où l’héroïne dit : « dégueulasse, mais qu’est-ce que c’est dégueulasse ? »

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adoptant le gimmick de son amant qu’elle vient de livrer à la police, tout en l’ayant averti de son geste. C’est vrai, qu’est-ce  que c’est, « dégueulasse » sinon de faire endosser à cette jeune femme la trahison ?

Et puis, qu’est-ce que c’est « dégueulasse, » aujourd’hui, me disais-je, regardant ce film de cinquante cinq ans d’âge, aujourd’hui, qu’est-ce que c’est aujourd’hui, où voilà un an mourait d’une grenade offensive lancée dans son dos un type (Remi Fraisse, ni oubli, ni pardon) de vingt et un ans, du côté de barrage de Sivens ? Ou, en voilà dix, ces deux enfants, Zied, Bouna, Clichy-sous-Bois ?

Qu’est-ce que c’est « dégueulasse » aujourd’hui où en Hongrie, en Pologne, on élit cette peste brune ?

Et non loin d’ici à Béziers ou ailleurs où on monte contre les uns les autres sous prétexte qu’ils fuient la guerre, la misère, la haine ? Qu’est-ce que c’est « dégueulasse » aujourd’hui, me disais-je

 

 

 

 

 

Seulement pour ça

 

 

Il y a des jours où les choses ne vont pas comme elles devraient : si j’avais dans l’idée de trouver quelque chose (une chose pour la poser quelque part) dans le film « Quai des Orfèvres » (Henry-Georges Clouzot, 1947) c’était à cause Louis Jouvet (c’est un type que j’aime beaucoup) (et que le film est vraiment bien aussi, évidemment) mais je n’y ai pas réussi. C’est un film policier, et force y reste à la loi. Comme il se doit ? Probablement. A la fin, l’inspecteur chef-adjoint dit (ou pense) « on croit qu’on va être dans une grande affaire de passion et tout se termine dans une misérable petite affaire... » : c’est sans doute toute la vie de flic qui est mise en mots.

Mais cependant, les scènes de cabaret magnifiques

cabaret

Suzy Delair (Jenny Lamour alias Marguerite Chauffournier) chante « Avec son tralala » dont on se souvient la trivialité, oui, Bernard Blier, qui joue son mari, le Maurice Martineau qui a composé cette chanson (on entend Lino Ventura, dans le « Garde à vue » de Claude Miller (1981)), c’est tout dire, ici en homme si timide (à ses heures…) et si dominé, et Simone Renant magique (Dora Monnier, photographe aux moeurs diverses et cette réplique que lui lance Jouvet/Antoine : « dans le fond, vous êtes un type dans mon genre, avec les femmes vous n’aurez jamais de chance… »)

simone renant et bernard blier

la cruauté des sentiments tranchants, et la foule des seconds rôles  : par exemple le magnifique Pierre Larquey le chauffeur de taxi qui dit

larquet

« je SUIS un bon citoyen, la preuve c’est que moins  je vois les flics et mieux je m’porte…« , Charles Dullin ou Jeanne Fusier-Gir, des merveilles, une distribution de dingue, tout est vrai comme disait Louis Jouvet (alias Lambertin, légion d’honneur respectée par les imbéciles

entrée des artistes

dans « Entrée des artistes » (Marc Allégret, 1938)-d’une autre facture d’un autre âge – et Jouvet dans la dernière scène : « la vie est une farce, c’est vrai, mais il faut y croire… Vous ne croyez pas à la sincérité de Rodrigue ni à l’amour que Mélisande porte à Pélléas mais il faut y croire… Rien n’est faux, il suffit d’avoir un peu la foi et tout devient réel… Mais ne l’oubliez pas, c’est lorsque le rideau se lève que votre vie commence, il ne tient qu’à vous qu’elle continue le rideau une fois baissé... » (la farce advint ensuite, ont-ils eu à y croire…) et donc, le métier de comédien, oui, certes, celui de chanteuse

avec suzy delaire

tout cela a quelque chose à voir avec cette maison(s)témoin de cinéma, oui, mais surtout, lorsque ce commissaire (Louis Jouvet, inspecteur chef-adjoint Antoine dont on connaît encore le théâtre aujourd’hui) qui dit ici à Suzy Delair « oh vous, je vous connais, vous êtes une petite arriviste » et plus tard, dans son bureau « moi aussi, on m’attend« , lorsque ces mots avancent et qu’en effet, pour un soir de Noël, on l’attend, c’est parce que seulement il se penche sur le lit de son fils, et uniquement pour ça sans doute

qui dort

qu’on aime tant le cinéma.

 

Mère fils

 

(quel froid) (on ne sait jamais : les choses avancent comme elles vont, ici c’est du cinéma, ailleurs du quotidien, là d’autres choses encore, la réalité s’abolit et pourtant les gens sont là, ils vivent tout autant, respirent, leurs yeux bougent encore, regardent passer le temps, il fait froid à présent, sur le faubourg Saint-Antoine,  un peu plus loin sur la place, les crèmes des crèmes attendent, après avoir entendu et écouté Dieu sait bien quel air – Rameau, Schönberg, Berlioz…- (encore que, pour « la Damnation de Faust » de cet Hector, ce 8 décembre 15, places à 912 euros, cravate et robe de soirée, champagne à l’entr’acte puis dîner en présence des artistes, on se retrouvera entre amis, je pense : ça c’est Paris, oui) en file indienne elles et ils attendent dans leurs habits moirés les taxis soyeux qui, noires et clamant leurs lumières blanches au xénon, petit à petit, les emporteront vers leur 8 ou 16, triangle d’or ou ailleurs encore)

On a attendu un moment et elle est tombée… Une capsule, style Apollo ou Soyouz (la petite chienne Laïca je crois, ou Gagarine je ne sais plus, Youri), aussi bien aurait-elle pu le faire dans le petit jardinet un peu boueux mais allées droites et nettes, plantes malingres et lumières à diodes luminescentes de cette maison, mais non, le titre du film (pour le film-annonce) s’imprime de rouge (« matériau fermé ne comportant pas ou peu de vide » dit la chronique)

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un Etazunien (je me souviens de ce magnifique -magnifique- « Soldat de Papier » (Alexei Guerman Junior, 2008), l’URSS d’alors, soixante et un, une sorte de désespoir dans ce qui s’y déroule aujourd’hui comme hier) un jeune type (John Mc Kenzie, interprété par Michaël Pitt)(ce n’est pas qu’il prenne la place du fils, non, mais enfin dans l’imaginaire…)

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qui déboule chez madame Hamida (Tassidit Mandi, trop mignonne) laquelle visite son fils en prison – la première fois : scène magistrale -plan fixe, rien du tout mais tout le cinéma est là – où jamais on n’aperçoit l’employée pénitenciaire, seulement en voix off, une femme, mais reste à l’image cette mère

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(peut-être aux traits un peu outrés, mais une interprétation douce et vraie, quand même), cette femme qui vit au dixième étage d’un immeuble aux trois quarts déglingué. Un peu plus bas répète une actrice peut-être un peu alcoolique (on entend « quand ton coeur est faiblard » : bah, aujourd’hui près de 4 millions de clics)

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dans le rôle d’Agrippine (dont on sait qu’elle mourut sous la main de Néron son fils disons maudit, vois-tu, à cause de la dispute qui les opposèrent à propos du mariage de l’empereur avec Poppée…), Jeanne Meyer filmée par un jeune type qui se prend d’amitié pour elle

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(Jules, le fils du réalisateur, ou alors Charly ou n’importe-dont on sait par ailleurs, la mort brutale de la mère, dans la « vraie » vie), ils voient ensemble quelques plans (le film en entier mais en ellipse) de la dentellière rebaptisée « la femme sans bras » – moi je ne sais pas mais j’aurais bien vu qu’il ait été le fils  de l’infirmière –

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quoiqu’il en soit, sans doute celle-ci s’éprend-t-elle du type qui vit au premier, et qui fait semblant d’être photographe pour la séduire

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je t’assure que ça ne fait rien, les gens vivent et avancent dans le monde comme il vient, lui a sans doute perdu sa mère comme il a perdu l’usage de ses jambes à un moment, ça ne fait rien, l’hélicoptère (c’est le stéréotype de l’Amérique étazunienne depuis le Vietnam) viendra chercher l’astronaute, et le vent fera s’envoler ailleurs toutes ces bribes de papier

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tu la vois heureuse ? Oui ? Eh bien, écoute, elle l’est

Un film, paraît-il, difficile à produire à réaliser à sortir, mais le voilà. De là à le sélectionner pour Cannes, il y a peut-être, sans doute, un pas qu’il n’était pas nécessaire de franchir (je suppose et je revois Claude Beylie, son studio, les chiffres et les lettres, Cannes, oui, pourquoi pas, finalement ? c’était quoi, déjà, la palme cette année ?)

 

Chapeau

(six mois de maison, ça commence à faire) (elle reste témoin, mais en toute logique-comme d’ailleurs l’ont souligné ChG « dans les murs » et d’autres– il n’y a pas loin d’ici à la zonzon qui privent les humains de toute liberté) (le bien le plus inaliénable dont on peut encore disposer – peut-être – en restant dans une certaine forme de clous) (je n’aime pas la tournure que prend le billet de ce mercredi mais je ne dispose pas non plus de facilités pour ne pas dire ce que je pense) (en tous cas, six mois, ça fait un moment : qu’est-ce qu’on dit ?)

Dans  l’entrée, on posera sur cette sorte de perroquet idiot (« toi qui entres ici abandonne tout espoir ») ce chapeau de cow-boy, en amorce sur l’image, blanc, le chapeau d’un type qui fait du rodéo (c’est lui qui est à l’image : c’est l’un des frères de Jashuan) parce que ses parents en faisaient – son père surtout, leur père, lequel vient de disparaître dans l’incendie de sa maison

l'un des frères rodéo

(le chapeau est grand pour la tête de la jeune fille, Jashuan, peut-être onze ans : la voici )

jashuan

c’est elle, cette septième génération, c’est elle qui apprend des chansons

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c’est le titre du film; point de chansons apprises pourtant, mais simplement des personnages , des histoires, des sensations, des émotions, avancer dans le cours du film qui présente plus que sa vie, à cette jeune fille, d’ailleurs, celle aussi de son frère Johnny

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qui nous informe, en ce début de film ici, que « priver un cheval de sa liberté pourrait lui briser l’âme », ce qui nous cueille un peu à froid, on ne sait pas, on avance avec lui, dans ses petits trafics d’alcool dans une réserve indienne du Dakota, dans des paysages somptueux, dans ses histoires de coeur, à lui, et puis aussi, lorsque l’annonce de la mort de leur père les prend, de leurs histoires de famille

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les rôles tenus parfaitement, images et cadres sensibles, des films comme celui-là, on en redemande (c’est un premier film : on pense à « Mustang » (2015, Deniz   Gamze Erguven) qui est dans la même veine, un peu (on pense à ces femmes cinéastes, oui, la relève, oui) : comment avec l’aide de sa famille réussir à vivre quand même et malgré tout, et aussi des amis – ici l’ami de Jashuan, tatoué comme personne, qui la prend à son service pour tenir la comptabilité de son petit commerce ambulant de fringues), amitié gentillesse complicité

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sans simplisme, sans manichéisme non plus, une vraie réussite d’un cinéma indépendant mais étazunien (produit entre autres par Forest Whitaker), qui met en scène comme rarement la vraie loyauté que devrait, toujours et partout, adopter l’humanité.

 

C’est vrai, nous sommes peu de choses : on est là, dans cette vie et sur ce monde, on avance les yeux heureux de ce soleil, on respire cet air doux, frais, cette odeur de lavande ou de magnolia et cette caresse du vent, nous les sentons, avançant (?) dans l’éther vers Vega de la Lyre disaient mes cours d’astronomie, cosmos peuplé de noms et de figures indécidables, la nuit en voiture dans les rues filent les lumières, longuement très longuement debout sur le vaporetto numéro un on parcourt le canal dit « grand » doublant hôtels de luxe et palais princiers, alors que meurent des milliers et des milliers d’autres, c’est vrai mais un seul être décède et tout est décimé… Ce billet, comme tous les autres de cette maison(s)témoin qui parle de cinéma, est dédié à Chantal Akerman, cette femme magnifique, pourtant tellement heureuse quand on la voyait défendre ses actes, ses films ou ses oeuvres yeux brillants et sourire ravageur : allez, tournez et tournez encore, grandes roues, levez-vous encore astres, constellations, Harpe Altaïr Déneb, liguez-vous et construisez notre avenir, vers vous, qui sait si elle s’en est allée…

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Une heure trente de PR

 

 

(je flanque ça dans le séjour : je ne sais pas exactement le distinguo, probablement extrêmement subtil, qui a prévalu à la mise à disposition dans cette maison d’une telle pièce : je devrais peut-être demander à l’agent qui mangeait dehors son sandwich) (ou alors à la rubrique « nos questions« ) (dans laquelle je pourrais aussi demander pourquoi on ne trouve pas de « dressing »dans cette maison) (mais je m’égare) (où sont les toilettes ?)

C’est que, dans le séjour, on trouve ça

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ce qui ne mange pas de pain, sans doute, mais enfin qui vous pose le bonhomme.

« Ca » c’est l’écran plat.

Autant le dire tout de suite, c’est un meuble que j’agonis, non seulement pour cette façon de faire écran à tout ce qu’il présente, mais aussi parce que tout ce qui s’y présente est produit au sceau de la vulgarité la plus absconse (ici normalement, si on regarde, une injonction quelconque mais mensongère et si possible avilissante surtarifée les jours de grande affluence-d’ailleurs avant de pouvoir regarder le film rediffusé sur le site de la chaine, on a droit à de nombreux messages commerciaux).

On ne va pas en faire un fromage, une thèse , une histoire ou toute une affaire, mais j’ai eu dans l’idée de regarder le documentaire qui a été diffusé avant hier  lundi sur France trois et le président (zeugme) (il n’en est qu’un : on le nomme dans le film PR (1))

les 2 PRPM

(tandis que son affidé, son acolyte, son binôme enfin son sous-fifre, il lui échoit le PM (1) ici qui porte des chemises rouges). C’est que le réalisateur m’en était connu depuis un moment : Yves Jeuland, pour avoir réalisé un film sur (qu’il repose en paix) Georges Frèche, intitulé « le président ».

Les ors de la République : durant quelques mois -d’août 14 à janvier 15- le réalisateur a pu filmer n’importe où comme il l’entendait (c’est une fiction, évidemment : il ne se passe rien, PR inaugure un collège, présente ses voeux, roule en auto, remet une déco à un vieillard cacochyme, prend un avion, enfin l’ordinaire). Ce qui l’est peut-être moins, c’est l’omniprésence à l’écran de ce garçon-là (jamais il n’ira se plaindre du travail qu’il fait, ni des moments qu’on lui permet de vivre)

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(toujours sur la brèche, matin midi et soir, nuit pluie ou pas, et très très tard il s’en va en scooter-ça ne s’invente pas). Conseiller en communication, si j’ai suivi. Ou alors en image.

Il se passe pourtant des choses dans le reportage (j’avais quelquefois l’impression de regarder la télévision de certains pays où les faits et gestes du potentat sont diffusés en long, large, travers et encore un petit peu pour rendre au personnage principale une humanité dont on le croyait incapable). Ici, il reçoit un otage libéré (le dernier français, Serge Lazarevic) retenu durant trois ans au Mali par Aqmi

libération otage serge lazarévicz

(image splendide, cadre sublime), là le rappel des horreurs de ce début d’année avec les assassinats des 7 et 9 janvier, à Paris

jouyet 8 janvier

ici le secrétaire général du Palais-secrétaire d’état sous le minuscule,  deux fois de rang dans les gouvernements Fillon… bah, faut-il que le vent tourne…- qui s’adresse à (peut-être si j’ai compris) la presse, le vendredi 9, alors que le PR a décrété un jour de deuil national – comme on voit, on était déjà pas mal Charlie.

Tout cela replonge dans les affres de cette horreur.  C’est vrai, ce n’est sans doute pas un métier facile (ce n’est pas un métier d’ailleurs), mais le film reste dans l’écume des choses. Tant pis, on regarde un peu, on se laisse aller à penser qu’en effet, oui, il s’agit bien là d’un homme, un peu trop comme les autres ? bof, sans doute, plutôt sympathique, oui certainement. Mais on ne parviendra pas (c’est sans doute en cela qu’il tiendra dans ce séjour) à trouver quelque bribe de vérité dans ce polissage-là. Un film, de télévision mais ça ne fait rien, des images qui ne font que communiquer, des rôles tenus à la perfection par tout un aréopage de jeunes loups (la fierté de Macron, le passage de Thévenoud…) ou de vieux pirates comme Henri Emmanuelli ou Laurent Fabius (on notera quand même la merveilleuse pédagogie qu’enseignent le PM et le PR à la nouvellement nommée ministre de la culture et de la communication, lui enjoignant d’aller voir Jack – et Monique, et Monique…!!!- ainsi que les anciens blanchis sous le harnais, et surtout de « sortir tous les soirs et de toujours trouver ça bien, parce que les artistes, ça veut qu’on les aime« ).

Une vague envie de se souvenir de ce slogan d’un autre âge : « ouvrez les yeux, fermez la télé !!! »

 

(1) PR : président de la (notre) République; PM : premier ministre nommé par le précédent

 

 

La voiture dans le garage

 

 

 

On peut toujours y poser des objets cachés, ici ou là, mais un garage en restant un, on va y mettre une auto. Tant pis si elle n’est plus utilisable.

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Il s’agit d’un modèle étazunien : le type qui a donné son nom à la firme  disait « vous pouvez choisir n’importe quelle couleur pour votre voiture, du moment qu’elle soit noire », un type avec qui on peut discuter, comme on voit. Dans le même temps, les types dans cette histoire ne valent pas un clou, mais enfin restent les femmes, les deux héroïnes, de vraies héroïnes de cinéma comme on les aime.

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Il y a Louise (interprétée par Susan Sarandon, magique comme toujours il me semble), qui est serveuse, connait son travail, fait des économies, ne sait pas exactement pourquoi peut-être.

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Et il y a Thelma (rôle tenue magistralement, vraiment, par Geena Davis), probablement femme au foyer, épouse d’un idiot qui aime le football (étazunien, certes, mais enfin…).

On a encore le droit de rigoler.

Deux jours de vacances, « allez viens » dit Louise et Thelma vient, en effet. Le film décrit les horreurs endurées par des femmes seules, ce n’est pas compliqué elles ne font que se battre, rendre les coups qu’on (les hommes, en particulier) leur inflige, c’est en Arkansas, puis au Texas peut-être que ça se passe, ce sont peut-être seulement des blancs qui agissent ainsi, mais elles ne font que se défendre. Et rire. Et vivre. Foncer jusqu’au Mexique (je me suis souvenu de ce « Point Limite Zéro » (« Vanishing point », Richard Zarafian, 1971) de ma jeunesse, basique et probablement plus superficiel). Passer par le grand canyon du Colorado. Des citations de « Duel » (Stephen Spielberg, téléfilm 1971), ai-je cru déceler et aussi de « La mort aux trousses » (« North by northwest », Sir Alfred, 1959) et d’autres sans doute.

Des coups du sort, dirait-on, s’abattent sur elles. Un flic (Harvey Keitel, impeccable) veut tenter de les aider : impossible.  Dans la nuit qui précède le dénouement, elle apparaissent le visage de l’une en surimpression sur celui de l’autre.

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L’une puis l’autre au volant de cette T-bird 66 décapotable verte…

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Ah Thelma, si joyeuse, drôle ravissante…

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et Louise, sérieuse, gaie, enchantée…

Une vraie merveille pour un garage témoin : c’est peut-être trop, c’est peut-être excessif, mais on doit donner le meilleur pour n’en conserver que quelques bribes de souvenirs, les témoins de notre gratitude envers ces femmes auxquelles le cinéma donne une vie et une existence (c’est aussi, pour ça qu’on l’aime)

 

 

Merci à MDBC pour le prêt du Dvd.

Les rêves ne seraient-ils que (men)songes ?

 

Merci à MdBC pour le prêt du DVD.

 

On pourrait aussi bien mettre cet oiseau noir dans le garage, avec le cric, dans un coin sombre, il n’y paraîtrait rien.

Ici sa première apparition dans le filmfaucon maltais 5cachée,  ficelée de papier journal, entourée d’ouate, est-ce quelque chose de précieux ? n’est-ce que le « macguffin » dont nous parle Sir Alfred, fréquemment ?

Il tourne autour de ce volatile (une représentation d’un faucon venant semble-t-il de l’île méditérranéenne nommée Malte)  quelques unes des figures du cinéma d’Hollywood (le film est réalisé en 1941 par un homme qui n’a pas trente cinq ans – John Huston, dont le père joue le tout petit rôle du capitaine de La Paloma Jacoby, lequel meurt en apportant la réplique de l’oiseau) : Humphrey (quarante deux piges)faucon maltais 1avec son chapeau sa lèvre mouillée, qui roule ses clopos, dans le rôle de Sam Spade (héros de Dashiell Hammett scénariste), qui est appelé Speed par Peter Lorre (37 ans) amaigrifaucon maltais 3un Peter Lorre nommé Joël Cairo (il était le « M » (Fritz Lang, 1931) dans le rôle de Hans Beckert, il en avait alors 27), la charmante brunette Mary Astorfaucon maltais 2adorable mais brune et (donc ?) meurtrière, tout ce monde tourne autour de l’effigie, sans oublier « the fat man » (mister Kasper Gutman, interprété magnifiquement comme à chacun de ses rôles par  Sydney Greenstreet)faucon maltais 4(dans « Casablanca » trois ans plus tard (Michaël Curtis, 1944) avec Boggart (encore, et même photographie de Arthur Edeson) il fera le passeur – cette profession courante en temps de guerre…) tout ce monde (et d’autres dont les flics, dont le procureur, le détective de l’hôtel Belvédère – chambre 685 pour Joël Cairo, je me souviens) tourne autour de l’oiseau noir et rare.

Mais faux (en plomb) (je balance oui) : et cette fausseté n’empêche pas son poidsfaucon maltais 6« c’est lourd, c’est quoi ? » demande benoitement le flic de service (Ward Bond), et Spade de répondre, comme tout bon étazunien qui se respectefaucon maltais 7s’emparant de la bestiole, pièce à conviction sans doute, mais qu’il a tant convoitée comme tous durant toute cette historie (cent minutes quand même hein)faucon maltais 8comme si on allait y croire…

 

 

Dans la boite aux lettres

 

 

 

« Une femme dans chaque port » pourrait tout aussi bien convenir comme titre à ce film (1983, Alain Tanner) mais ici le port est  la ville, blanche dit-il, une sorte de personnage.

(Moi ce que je préfère, ce sont justement ses couleurs-passées, pastelles- les céramiques de ses façades, l’eau un peu éparse mais si présente. C’est elle, mon personnage, mais elle n’est pas ici exactement comme je la connais).

L’homme est arrivé en bateau

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sur le Tage vers la ville, il passera sous le pont du 25 avril (les oeillets de 1974, tu sais bien), l’homme s’arrêtera dans un bar, qui fait aussi pension/hôtel, non loin des tramways

vous êtes fou aussi ?

une salle où les aiguilles de l’horloge tournent en sens inverse : l’histoire, la jeune femme (elle sert au bar, elle nettoie les chambres, elle ne couche pas avec des inconnus), le lieu, le balcon qui donne sur l’estuaire (chambre trois cent quatre), la gentillesse des autochtones, la ville qui se laisse approcher, prendre par les rires, la joie, ses escaliers et ses descentes, au loin les linges aux fenêtres, au loin les marchés aux poissons, le pont

vers le port

on voit bien, on s’aime on se prend on se laisse on se termine on s’oublie, une histoire comme dans chaque port mais un rythme heureux peut-être est-ce ce Paul (Bruno Ganz)

sur les quais

qui tout à l’heure, à la nuit, pour quelques dollars, prendra un coup de couteau, s’en remettra (ici il suffit de passer le pont, c’est avant, c’est tout se suite l’aventure)

sur le pont

qui comme à une étape ici s’arrête, écrit au loin à sa femme probablement (sa? qui peut savoir connaître accepter ce possessif ?) (femme ? épouse ? compagne ? dans quel port du Rhin vit-elle ? où est-ce à Hambourg, ni gris ni vert comme à Oostende et comme partout ?) à qui il écrit, à qui (voilà trente deux ans) il envoie des selfies animés, vers qui (sans doute probablement qui sait ?) il retourne par la gare, la gare de Lisbonne qui de l’intérieur ressemble à n’importe quelle autre gare

la gare de Lisbonne

et elle, à sa fenêtre longtemps avant la fin de ce film lent beau lourd contemporain mais déjà démodé, elle qu’on ne reverra plus (« elle s’est envolée » dira son patron), elle Rosa qui dit « non »

à la fenêtre

sa maison, est-ce sa maison (« c’est tout petit chez moi » dit-elle – Teresa Madruga), on ne sait, une sorte d’arrêt, une manière de pause, une attente, une vie à filmer, à écouter, à entendre et pour le reste, une ville, serait-elle blanche, dont l’âme, à tous les plans, bat

 

 

« Dans la ville blanche » est une production helvetico-britannico-portugaise – Paulo Branco/Alain Tanner en producteurs exécutifs.

Des gaufres

 

 

C’ets une sorte de gâteau, cuit dans un moule, puis agrémenté de sucre glace, blanc ou greige, ou chocolat poudre ou autre douceur style chantilly quelque chose : c’est pourquoi ça se trouvera dans la cuisine

rosetta 2

c’est immédiat, cette reconnaissance – en Belgique (cette jeune fille-dix sept ans au moment des faits, au siècle dernier, mais l’an dernier du siècle- née à Beloeil vient de taper trente quatre), ce type de gâteau se concocte dans de petites officines (je me souviens -les souvenirs diffèrent toujours- des frites de la Chapelle à Bruxelles

bruxelles2 frites la chappelle

le froid et les yeux qui pleurent), – son nouvel ami, d’occasion, peut-être, Riquet qu’elle sauvera

rosetta 3

de la noyade, même si elle dut y réfléchir un peu, à deux fois, parce que cette réflexion-là continuera le long du film, bien entamé alors, les gaufres, le sucre vergeoise, la peur de sourire, les cernes de soigner aider haïr sa mère, son idée fixe pour le travail, pour le travail caméra à l’épaule

rosetta

je ne sais plus où j’ai retrouvé cette photo, mais cela n’importe pas,  ce qui compte (« ne pas tomber dans le trou ») fait agir cette jeune fille, le pauvre trafic de son ami, qu’il lui offre sans doute aussi pour qu’elle le partage, ce qu’elle ne peut pas partager, c’est la loi du plus fort, alors serait-elle femme, aurait-elle une mère alcoolique, vivraient-elles dans un camping au gardien odieux, une caravane, quelque chose, quelque part, ce n’est pas que leur misère nous soit si proche- et pourtant si -, ce n’est pas non plus que le simple amour que lui voue ce Riquet vendeur de gaufres ait une telle ampleur, non plus que cette tentative de suicide, le gaz manque, non, ce n’est pas cette trahison (n’a-t-elle, plus que lui, besoin de ce travail ? n’a-t-elle pas, plus que lui, ce handicap d’être ce qu’elle est, fille et déclassée et chargée de veiller sur une mère perdue, au fond, à la fin du fond, au bout de la lie, en finir, enfin en finir) s’il se pouvait, ce serait tout à la fois… Et oui, Riquet est là, et le monde tourne…

Quand on cherche « rosetta » aujourd’hui, le moteur robot nous indique le nom de cette sonde qui tourne non loin d’une comète (une étoile filante)…

Aujourd’hui, qu’est-il advenu d’elle ?

Qu’advient-il de tous ces personnages qui sur les écrans vécurent un moment, vivront encore quand on les convoquera ou alors simplement imiteront ce que nous savons être la vie, dans nos os, nos coeurs, nos entrailles, qu’en est-il de « la Comtesse au pieds nus » (Maria Vargas alias (a.k.a comme disait Lucien) Ava Gardner-Joseph Mankiewicz, 1954) , de la Karen de « Stromboli » (c’est Ingrid Bergman, Roberto Rossellini, 1950) ou d’Ilsa Lund (la même dans « Casablanca », Michaël Curtiz, 1942), d’autres, tant d’autres (ici « Rosetta« ) ailleurs Anna Magnani ou Claudia Cardinale Sophia Loren ou Virna Lisi ? Monica Viti ?

Vivre, ne pas tomber dans le trou, vivre et vivre encore

Comme des bêtes

 

 

Il m’est soudain apparu que si cette maison dont nous sommes les témoins tendait parfois à accueillir des humains, ou des goules des fantômes des trolls des revenants des striges (je l’aime bien celui-là), il y manquait des animaux, des bêtes, des vraies, des domestiques ou non, sauvages ou barbares ou ont-elles donc une âme, ou encore ceux de compagnie, les meilleurs amis de, les plus nobles conquêtes et autres  allégories de quelque chose dont on ignorerait la composition ou les sentiments, mais qui, non loin de là, oeuvrerait à notre bien-être. Quelque chose à laquelle on aimerait croire ? en tout cas, ici, ils auront le beau rôle.

Evidemment, le cinéma nous en a souvent apporté (on a aimé « King Kong » (Ernest Schoedsack, 1933), comme celles du Comte Zaroff (du même mais en 1932), apprécié les serpents de « Duel » (Steven Spielberg, 1971, téléfilm mais n’importe), moins le squale des « Dents de la Mer » (le même mais en 1975), détesté ses dinosaures ( encore lui : « Jurassic Park », 1993 – sorti le jour de mes quarante ans t’as qu’à voir- en vérité cette espèce-là, si elle a jamais existé autre part que dans les esprits légèrement embrumés de quelque fantôme ou autre empreinte n’a pas fini de nous faire sourire doucement), il y a eu le « Max (mon amour) » de Nagisa Oshima (1985), tant d’autres), et ici il n’y en aurait pas ?

Balivernes.

Les voici un peu héros de ces trois films.

Trois volets magiques (pas vu le troisième vu qu’il ne sort que demain mais on s’en fout).

dixie 2

Si l’histoire « pleine de bruits et de fureur » est racontée « par un idiot », on dira qu’ici il est bien joli (Shéhérazade est interprétée ici par Cristiana Alfaiate- voix off formidablement utilisée, j’adore ça). On verra « L’inquiet », « Le désolé » et « L’enchanté » plus de six heures qui passent comme un rêve. Dans le deuxième, un chien tient une place sensible mais plane

dixie 1

(il parait que dans le monde réel (?), il porte le nom de Lucky), on l’appelle Dixie et il change de costume à chaque plan où il paraît (ou presque). Dans ce deuxième épisode, j’ai beaucoup aimé le fait que les deux suicidés retraités ou presque laissent leur appartement rangés comme jamais.

Dans le premier, et par ailleurs, on avait droit à un coq bavard

dixie 4

qui portait son nom générique de bête à ravir. C’est le souvenir que j’en garde. J’espère que dans le troisième volet les choses se donneront un air plus enjoué (il faut dire, peut-être, que le film retrace une année au Portugal, où, comme en Grèce ces temps-ci, la plupart des habitants ont été sommés de rembourser aux banquiers -ici priapiques- fonds monétaires banque centrale européenne ou autres, je ne sais plus,  des sommes qu’ils n’avaient pas empruntées, faisant ainsi le bonheur de ces rapaces (beau film d’Eric von Strohein, 1924) mais le malheur d’une population (presque) entière).

Je garde en mémoire l’épisode des Magnifiques

dixie 3

où le monde va se baigner au premier janvier, je garde en mémoire la beauté des paysages de l’épisode Siamo « sans tripe », je pose ici ces quelques images pour me souvenir des films précédents de ce réalisateur (Miguel Gomes) à qui on doit « Ce cher mois d’août » (2008) et « Tabou » (2012) magnifique, retenant aussi le son de tous ces films dû à Vasco Pimentel (dont on parlait ici).

Bêtes et hommes, dromadaires, baleines, coqs loups, d’autres sans doute (j’en oublie) forment les capitales figures de ces histoires modernes, contemporaines, vivantes et tellement touchantes.